Daniel BLUMBERG

Le Monde à Venir - Introduction:

En juillet 2020, il a été annoncé que le film de Mona Fastvold, "The World To Come/Le Monde à Venir" - avec Vanessa Kirby, Katherine Waterson, Casey Affleck et Christopher Abbott - serait présenté en première en compétition au 77ème Festival du film de Venise, pour lequel Daniel Blumberg a composé la partition originale. Des musiciens d'avant-garde, dont Peter Brötzmann, Josephine Foster et Steve Noble, figurent sur la partition, qui est produite par Peter Walsh. Après la première, "The Observer" a décrit le travail de Daniel Blumberg comme "superbement original". "Indiewire" l'a élue sa musique de film numéro 1 de 2021, écrivant que "dans aucun film de cette année il n'avait entendu une partition plus cruciale pour le déroulement et la texture d'une histoire (...) "La première musique de film de Daniel Blumberg cristallise si magnifiquement la douleur du premier amour en écoutant le bruit des échos qu'il laisse derrière lui". "Mute" sortira la partition sur vinyle et CD en édition limitée le 14 janvier 2022, avec deux improvisations solo prolongées de Peter Brötzmann en exclusivité, en édition physique. En mai 2022, son auteur a remporté pour la première fois le prix Ivor Novello de la meilleure musique de film originale pour The World To Come.

La découverte d'un Monde à Venir:

Voilà un musicien que j'aurais très bien pu évoquer sur le sous-forum "Autres Styles Musicaux", mais comme je l'ai découvert au travers d'une bande originale écrite pour un film de Mona Fastvold qui s'intitule The World to Come/Le Monde à Venir, il a donc toute sa place ici. Rien ne me prédisposait à découvrir cette musique, ni le film dont j'ignorais jusqu'à son existence, ni Daniel Blumberg dont même le nom m'était alors totalement inconnu avant que je tombe sur l'album. C'est mon caractère aventurier qui avait surgi ce jour-là: peut-être la présentation quasi-mystérieuse du disque, la photographie d'une femme dans une étrange posture, morte? Inconsciente? En pleine méditation? Pièce sombre avec un rai de lumière...belle photographie... Il y eut un autre indice plus parlant encore pour moi, qui a définitivement scellé mon intuition: un instrumentarium intéressant et de ceux qui, en général, savent me caresser dans le sens du poil:
Clarinette --- Daniel Blumberg
Clarinette et clarinette basse ---Peter Brötzmann
Voix --- Josephine Foster
Violoncelle --- Ute Kanngiesser
Cloches --- Steve Noble
Clarinette basse ---Yoni Silver
Violon --- Billy Steiger
Clarinette --- Alex Ward
Contrebasse --- Tom Wheatley

The World to Come est un drame américain réalisé par Mona Fastvold et sorti en salle courant 2020.



Synopsis: Au milieu du 19ème siècle, dans le comté de Schoharie de l'État de New York, deux couples voisins luttent contre les difficultés et l'isolement, témoins d'un paysage splendide et éprouvant, les mettant à rude épreuve physique et psychologique. C'est dans ce contexte qu'Abigail et Tallie se rencontrent. Les deux femmes deviennent rapidement amies avant de tomber passionnément amoureuses l'une de l'autre.

Eléments biographiques:

Daniel Blumberg, né en 1990, est un artiste, musicien, auteur-compositeur et compositeur anglais originaire de Londres qui travaille entre dessin, improvisation, création de chansons et musique de film. De 2005 à 2009, il a été membre fondateur et chanteur principal du groupe Cajun Dance Party. De 2009 à 2013, il a été le leader et guitariste du groupe de rock indépendant Yuck. Depuis 2013, Daniel Blumberg a travaillé principalement autour de Cafe Oto en utilisant "Oto Project Space" et en collaborant régulièrement avec Seymour Wright, Billy Steiger, Tom Wheatley, Ute Kanngiesser, Ross Lambert et Elvin Brandhi. Ses spectacles sont parfois complètement improvisés ou intègrent l'improvisation dans ses chansons. Il joue le plus souvent de la guitare Steinberger , du piano, de l'harmonica et chante. Daniel Blumberg collabore avec de nombreux musiciens différents en direct, changeant de spectacle en spectacle. Il a expliqué à "Il Manifesto", dans une interview en 2019: "La musique live doit être live. Je ne peux pas dire ce qui se passera d'un concert à l'autre: Sons avec différentes formations et combinaisons. Maintenant, je suis en trio avec Billy et Tom. L'espace et le contexte sont toujours différents et pour cette raison la musique que nous produisons n'est jamais la même."

Le 17 décembre 2019, il s'est produit avec une moto dans un duo avec Tom Wheatley pour la rétrospective "Pere Portabella" de l'ICA. "Mute Records" a sorti le premier album solo de Daniel Blumberg, Minus, en mai 2018. Minus a été enregistré par le producteur de Scott Walker , Peter Walsh, avec un groupe de musiciens radicaux que Blumberg a rencontrés au Cafe Oto , dont Billy Steiger (violon), Tom Wheatley ( contrebasse), Ute Kanngiesser (violoncelle) et Terry Day (voix). Jim White a joué de la batterie sur l'album. Minus a reçu des critiques extrêmement positives : le Times lui a donné 5 sur 5 et l'a salué comme un " classique moderne ", tandis que Billboard l'a décrit comme "l'un des disques les plus uniques et les plus exquis que vous êtes susceptible d'entendre cette année." Parmi les autres éloges de la critique pour l'album, "Rough Trade" l'a classé sixième meilleur album de 2018. Le 11 avril 2018, "OtoRoku" de Cafe Oto a sorti un album live, enregistré le 28 février avec Billy Steiger, Tom Wheatley et Ute Kanngiesser. Il a été mixé par Marta Salogni, entre autres. Le 5 juin 2018, Daniel Blumberg, Steiger et Wheatley ont interprété deux morceaux de Minus, "The Bomb" et "Minus".

"Liv" est sorti par "Mute Records" en décembre 2018. Il a été initialement enregistré en direct aux "Sarm Studios" de Londres en 2014 et met en vedette Kohhei Matsuda au monosynthé, Billy Steiger au violon et Tom Wheatley à la contrebasse. Blumberg s'est produit dans diverses configurations à travers l'Europe pour soutenir l'album, notamment Hamburg Elbphilharmonie aux côtés d'Arto Lindsay, ainsi que des festivals internationaux, dont Katowice Ars Cameralis, The Hague Crossing Border, Milan Triennale et End of the Road Festival. En mars 2020, il a donné un concert en direct au Café Oto dans le cadre d'une collecte de fonds pour le lieu qui incorporait des sections étendues de dessin en direct ainsi que des versions en direct de ses chansons. Le concert a été passé en revue dans un morceau d'une demi-page écrit par Abi Bliss dans The Wire le mois suivant. "On&On ", son deuxième album sur Mute Records, est sorti le 31 juillet 2020. Il présentait le même groupe de joueurs que "Minus", avec l'ajout d'Elvin Brandhi interprétant des voix vocodées sur le morceau "Silence Breaker", et Peter Walsh a repris ses fonctions de production. Les critiques initiales ont été extrêmement positives, le Financial Times lui attribuant 5 étoiles et le décrivant comme "un album étonnamment bon", The Independent l'a qualifié de " travail extraordinaire" dans une critique 4 *, et Uncut a salué "un autre superbe LP', lui a attribuant 8 sur 10. Fourchel' l'a noté 7,6 et a soutenu que "Blumberg utilise l'improvisation et la répétition pour se libérer des modes traditionnels d'écriture de chansons".

Un avis personnel:

Je ne remonterai pas aux origines de ce choix musical qui a sa part de mystère et de critères hasardeux, si ce n'est une formation instrumentale qui m'a souvent apporté, durant ma vie, de belles émotions dans des styles musicaux très différents. Une chose est sûre: je ne regrette pas ce choix, car une nouvelle fois l'instrumentarium qui compose la bande originale de The World to Come m'a procuré de très belles émotions, par le biais d'une oeuvre sombre, tourmentée, presque expérimentale, à ne pas mettre, toutefois, entre toutes les oreilles. Je l'ai appréciée au point de la considérer comme mon coup de coeur du moment. Âpre, austère, rugueuse, lunaire, parfois violente dans sa dureté sonore et rythmique - un morceau plus particulièrement - un peu isolé au milieu d'extraits tantôt statiques, tantôt d'une tendresse mesurée non dépourvue d'un caractère mystérieux, voire même étrange, qui parcours l'ensemble. De cette histoire d'amour entre deux femmes, il ne faut pas chercher des élans lyriques et amples dignes du grand cinéma hollywoodien, ni des roucoulades de cordes un brin sirupeuses qui peuvent parfois avoir leur raison d'être et leur charme propre. C'est un son brut et âpre qui s'étend à certains endroits, presque toujours dans une forme d'expression minimaliste, plus décharné encore sur les deux derniers titres pour clarinette seule, probablement improvisés, par Peter Brötzmann. Ces deux extraits-ci, je ne les écouterai probablement plus. L'album dure 73 minutes et des poussières, et j'ai bien assez avec tout ce qui constitue cette bande originale atypique sans avoir à réécouter ces deux improvisions qui me sont hermétiques. Belle découverte inattendue.