Pauline Duchambge (née Marie Barbe Charlotte Antoinette Pauline de Montet à Strasbourg le 7 octobre 1776 et morte à Paris le 23 avril 1858) est une chanteuse, parolière et compositrice française. Elle est l'auteur de nombreuses romances qui connurent un grand succès en son temps.
Élève de Cherubini et compagne d'Auber, elle a également mis en musique des romances écrites par son amie la poétesse Marceline Desbordes-Valmore. À l'époque, la romance de salon était un genre très en vogue, intermédiaire entre le lyrique et la chanson populaire, souvent dévolu aux femmes.
Pauline Duchambge est née vers le 7 octobre 1776, date de son baptême à l'église paroissiale catholique de Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg. Ses parents Charles François de Montet et Marie Françoise du Buc du Ferret ont peut-être vécu quelque temps à la Martinique, mais rien n'indique avec certitude qu'elle y ait passé sa petite enfance comme certaines sources l'affirment.
C'est jeune en tout cas qu'elle reçoit à Paris du maître de piano Léopold-Bastien Desormery une éducation musicale au couvent.
Elle se marie à Ollainville le 9 août 1796 avec le baron Auguste (Philibert Désiré) Duchambge d'Elbhecq, mais divorcera vite, en gardant son nom. En 1798, à l'âge de 20 ans, elle perd ses deux parents et avec eux la fortune familiale. C'est peu de temps après qu'elle a divorcé.
Après ces évènements, sa situation financière se dégradant, elle décide de se consacrer pleinement à l'étude de la musique. Elle a étudié l'harmonie et la composition avec Daniel Auber et Luigi Cherubini (qui lui ont écrit plusieurs compositions) ainsi que le piano et la composition avec Jan Ladislav Dussek. Elle devient la compagne de Auber.
En 1814, sa pension lui est retirée et elle se résout à donner des leçons de musique. C'est en 1815 qu'elle fait la connaissance de Marceline Desbordes-Valmore, qui devient dès lors une amie indéfectible et avec qui elle entretient une relation épistolaire soutenue. Elle fréquente les grands auteurs de son temps, Hugo, Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny, dont elle pare les textes de sa musique. C'est l'apogée de sa carrière; Ses œuvres ont même atteint un public allemand par l'intermédiaire de l'éditeur berlinois Maurice Schlesinger et de la firme Schott à Mayence. Ceci avant que la vogue de la romance ne s'effrite, annonçant un déclin personnel.
Ruinée, oubliée, Pauline Duchambge meurt à Paris le 23 avril 1858. Auber, qui fut son compagnon, déposa plus de trois cents romances d'elle à la bibliothèque du Conservatoire. Son amie Marceline Desbordes-Valmore la suivit dans la tombe le 23 juillet 1859.
Duchambge a eu une vie difficile, aux prises avec la pauvreté, une santé fragile et les désenchantements de l'amour ; sa musique exprime ses émotions. Elle a commenté : «L'amour, c'est la vie ! mais une vie pleine d'ennuis, d'illusions, de déceptions, de repentirs, de découragements….»
Œuvres
Comme compositrice, Pauline Duchambge est l'auteur de pièces pour piano et près de 400 romances, parmi lesquelles Fétis distingue l'Ange gardien, la Brigantine, la Séparation, le Bouquet de bal, le Matelot, le Rêve du mousse, le Couvre feu, Angèle. On peut y ajouter La Jalouse, Le Jardin de ma fenêtre, Adieu tout sur des poèmes de Desbordes-Valmore.
Le musicographe souligne également : « Les mélodies de Mme Duchambge se font remarquer par une sensibilité douce et l'élégance de la forme ».
Style musical
Certaines chansons de Duchambge ont été publiées au XXe siècle dans Les Greniers et la guitare de Marceline (1931) et dans une anthologie de chansons (1988). Les romances de Duchambge étaient très populaires pendant les premières années de la Restauration. Elle a été admirée par de nombreux poètes de son époque, mettant en scène des poèmes des principaux romantiques, dont François-René Chateaubriand et Victor Hugo, et des dramaturges Casimir Delavigne, Alfred de Vigny et Eugène Scribe. Elle a également mis en musique des textes de femmes telles que Mme. Amable Tastu et Mme. Émile de Girardin, ainsi que de son amie Marceline Desbordes-Valmore.
Duchambge a choisi des textes souvent pastoraux et exprimant des sentiments amoureux typiques du début du XIXe siècle. La musique est strophique et généralement sans refrains. Les mélodies diatoniques simples ont une gamme d'un neuvième. Ses mélodies sont souvent ornées de notes de grâce et de quelques accents, et il y a quelques marques dynamiques. Duchambge était sensible aux mots et reflète différentes humeurs dans un verset. Selon Fétis, les mélodies lyriques sont remarquables par "une douce sensibilité et une élégance de forme".
L'harmonie présente une intéressante variété d'accords, contenant des modulations et des dominantes secondaires. Duchambge utilise des modes majeurs et mineurs dans la même chanson pour refléter les changements d'humeur. Les accompagnements au piano utilisent des ostinatos, des arpèges et des accords solides. La voix peut commencer dans la première mesure, ou une introduction peut définir l'ambiance de la chanson et établir la tonalité. Les quatre dernières mesures de l'accompagnement servent souvent d'intermède au couplet suivant ainsi que de coda au couplet final.
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