Nombre de messages : 27202 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Judith Bingham (née en 1952) 2022-10-04, 09:22
Judith Bingham OBE (née le 21 juin 1952) est une compositrice et chanteuse (mezzo-soprano) anglaise.
Bingham est né le 21 juin 1952 à Nottingham. Ses parents sont Jack Bingham et Peggy Bingham (née McGowan). Elle a fait ses études à la High Storrs Grammar School for Girls à Sheffield, et a fréquenté la Royal Academy of Music de 1970 à 1973, où elle a reçu le prix du principal pour la musique en 1972 et a été élue comme associée en 1997. Ses professeurs comprenaient Malcolm MacDonald, Eric Fenby, Alan Bush et John Hall (composition) et Jean Austin-Dobson (chant).
Après l'obtention de son diplôme, elle poursuit ses études de composition en privé avec Hans Keller (1974-1980). Elle est membre du Royal Northern College of Music. Elle a été membre des BBC Singers de 1983 à 1995.
Bingham a été nommé Officier de l'Ordre de l'Empire britannique (OBE) dans les honneurs du Nouvel An 2020 pour ses services à la musique.
En 1985, elle a épousé Andrew Petrow mais le mariage s'est dissous en 2011.
Liste des oeuvres
Flynn, opéra, sous-titré Musique-théâtre sur la vie et l'époque d'Errol Flynn, en trois scènes, trois solos, quatre duos, une chanson folle et un intermède, 1977-1978. Scènes de la nature (clavecin), 1983 Chartres (orchestre), 1988 Noël passé, Noël présent (piano), 1989 Dove cottage au clair de lune (2 pianos), 1989 A cold Spelle, chœur (1987) A winter walk at noon, chœur (1987) Where light and shade repose, chœurs (1989) Irish Tanebrae, opéra, 1990 Alba, cycle de mélodies (1991) The Uttermost, opéra, 1992 Beyond Redemption (Au-delà de la rédemption) (orchestre), 1994–5 The Temple at Karnak (orchestre), 1996 Passaggio (concerto pour basson et orchestre), 1998 The Shooting Star (concerto pour trompette et orchestre), 1999 Salt in the Blood (pour chœur et orchestre de cuivres), 1995 The Darkness Is No Darkness (pour chœur et orgue), 1993 The Snows Descend (pour orchestre de cuivres), 1997 First Light (pour chœur et orchestre de cuivres), 2001 Bright Spirit (pour ensemble à vent), 2001 Messe (2003) Ancienne lumière du soleil (orgue), 2003 The Secret Garden (Fantaisie botanique pour SATB et orgue), 2004 L'Echelle de Jacob, pour orgue et cordes, 2007 Leonardo (2ème concerto pour basson et treize cordes), (2012) Ghostly Grace (pour chœur et orgue), 2015 Three American Icons (orchestre), 2015 Watch With Me (Anthem for Somme 100 Vigil), 2016 Et c'est la nuit (pour chœur de femmes, d'après des poèmes de Verlaine et Lamartine), (2021) Concerto pour clarinette (2022)
https://www.youtube.com/watch?v=ivuoM7h5QyA
La lune est rouge Barcarolle Eternité
Sofi Jeannin dirige la Maîtrise de Radio France et l'ensemble Links dans "Et c'est la nuit", création mondiale de l'oeuvre de Judith Bingham.
Commentaire
« Spectrale, comme les Wilis dans Giselle », précise Judith Bingham. Si La Bonne chanson de Verlaine fait luire la lune blanche dans les bois, c’est la lune rouge des Poèmes saturniens qui brille dans la nuit de la compositrice britannique. Héritière de Benjamin Britten et de Gustav Holst, Judith Bingham entretient la grande tradition chorale anglaise. « En Angleterre, si vous voulez être compositeur à plein temps, vous devez composer pour chœur, et surtout pour les maîtrises qui passent beaucoup de commandes, expliquet-elle dans un entretien avec Christophe Dilys. Ce qui est intéressant en réalité, c’est de composer pour les maîtrises d’autres pays : États-Unis, France, Scandinavie, Australie, etc. Chaque pays a sa spécificité. Les Anglais sont dans le registre mezzo-soprano et baryton, alors qu’en France les femmes sont plus soprano que mezzo, tout comme les Italiens sont ténors et les Russes basses. Ces différences de timbre donnent toute la couleur aux chœurs, et il est très intéressant de composer en fonction de ces paramètres. Entendre un chœur étranger chanter une de mes pièces composées pour un chœur anglais est tout à fait passionnant : les voyelles colorent la musique différemment, et l’émotion s’en trouve changée. Pour cette pièce, les vers de Verlaine et de Lamartine servent de guide dans la couleur typiquement française des voyelles. »
Invitée par Sofi Jeannin à composer une partition nocturne pour la Maîtrise, Judith Bingham a donc retenu deux textes d’auteurs différents : L’Heure du berger de Verlaine et Le Lac de Lamartine. « En prenant les deux, j’ai pu créer un mélodrame centré sur ce moment intense que l’on peut vivre avec une personne que l’on aime, ce moment que nous voulons faire durer à jamais. » À trois voix, la pièce évoque le madrigal, joue la carte du figuralisme quand elle imite le brouillard par ses chromatismes, puis rythmiquement s’anime, en ternaire évoque la danse sur de virevoltantes vocalises, ou referment les corolles sur des mouvements contraires. La nuit est alors affaire de temps, de la danse à la barcarolle, de la barcarolle à la suspension du vol. Serait-ce les néants ou l’éternité qui sont percés de silences, trous béants comme autant de jours engloutis dans la dernière mélodie ? Et les bouches fermées, fil conducteur, de terminer le cycle dans une harmonie figée.