Rogier Pathie, également connu sous le nom de Roger Patye ou Maître Roger (né à Cambrai (?), après 1510 – mort à Valladolid (?), après 1565) était organiste et compositeur de l' école franco-flamande. Il était un confident de la régente Marie de Hongrie et entra au service du roi Philippe II d'Espagne après sa mort.
Le père de Rogier était Jean Pathie, chanteur à la cour du roi François Ier de France. Rogier fut un musicien royal dès son plus jeune âge, comme en témoigne le récit de mai 1530 dans lequel on retrouve la première trace de lui (en tant que petit organiste). Peut-être qu'en 1534 il se rendit de Paris puis à la chapelle musicale de Marie de Hongrie, la sœur de Charles-Quint aux Pays- Bas des Habsbourg. Le fait qu'il apparaisse immédiatement dès 1535 en tant que Maistre Rogier Pathie, organiste de la reine de France (qui était Aliénor d'Habsbourg, sœur de Marie de Hongrie) peut indiquer qu'il avait déjà une grande réputation. Il a succédé à Sigismond Yver comme organiste et le restera pour le reste de sa vie. De la chapelle, il passe en 1539 à la maison royale, où il fait une belle carrière : d'abord comme chambellan (1543-1551), puis comme clerc (1551-1555) et enfin comme trésorier (1555- 1558).
Une tâche importante de Pathie était le recrutement de musiciens. Pour la chapelle flamande de l'empereur Charles Quint en Espagne, il se rend à Tournai, Arras, Bruxelles, Gand et Lille (1541-1542), mais il effectue également d'autres voyages, entre autres à Florence. En 1549, il participe activement à l'organisation du Triomphe de Binche. Il était l'un des rares confidents que Marie a retenus lorsqu'elle a suivi son frère abdiqué en Espagne en 1555 avec une cour réduite. Pathie a remplacé Benedict Appenzeller comme Kapellmeister.
A la mort de Marie en 1558, il est sommé de faire l'inventaire de sa succession et chargé de la gestion de ses biens et de ses dettes. Son inventaire contenait 169 livres de musique, 199 instruments et diverses œuvres d'art. Pathie entra alors au service du roi Philippe II, qui en 1560 le nomma châtelain d' Aranjuez. En 1565 il a reçu une pension de 600 livres pour son service bon et fidèle.
Il était marié à Catharine van Bombergen et acheta avec elle en 1553 le domaine Casteel Weyden d' Outhoff à Sint-Martens-Lennik. Il eut également une prébende à l'église Saint-Bavon de Gand (1540-1542).
Œuvres
Les compositions pour orgue de Pathie n'ont pas été conservées, mais seulement les œuvres vocales. Sa chanson la plus populaire était sans conteste D'amour me plains. Dans la période 1539-1644, il a été enregistré en 26 éditions et de 1545 à 1583 au moins 21 arrangements instrumentaux en sont apparus. Huit œuvres à quatre voix sont attribuées à Pathie, dont quatre chansons, un magnificat et trois motets :
Cesse mon oeil de plus la regarder D'amour me plains et non de vous m'amye En vous voyant j'ai liberté perdue Le doulx baiser que j'ai au départir O altitudo divitiarum sapientiae et scientiae Dei Recordare Domine testamenti tui Sicut lilium inter spinas Santo tempore vobiscum
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