Bjarnat Krawc, (allemand Bernhard Schneider (, communément aussi le doublement du nom de famille Krawc-Schneider), né le 5 février 1861 à Milstrich, sorabe Jitro, près de Kamenz ; mort le 25 novembre 1948 à Varnsdorf, Tchécoslovaquie) était un compositeur sorabe, chef de chœur, professeur de musique, éditeur de littérature musicale et citoyen d'honneur de Varnsdorf.
Les Sorabes sont un peuple slave d'aujourd'hui environ 60 000 membres, vivant en Lusace, une région de l'est de l'Allemagne dont une partie est en Saxe et l'autre dans le Brandebourg. Parce que la terre natale des Sorabes est gouvernée par les Allemands depuis plus de 1000 ans, il y a eu de nombreuses tentatives des gouvernements allemands pour germaniser les Sorabes, en particulier au XIXe et au début du XXe siècle. Cela a abouti à donner aux Sorabes des noms allemands. Bjarnat Krawc s'appelait officiellement Bernhard Schneider en allemand ("Schneider" est la traduction allemande de "Krawc", tous deux signifiant "tailleur"), ses compositions qui n'étaient pas spécialement destinées à un public sorabe étaient publiées sous son nom allemand. Ses publications bilingues ont été publiées sous le nom de Schneider-Krawc ou Krawc-Schneider.
En 1882, Krawc passa ses examens au Collège de Bautzen, mais après une courte période d'emploi comme enseignant, il s'installa à Dresde en 1883, étudiant d'abord en privé avec Heinrich Schulz Beuthen, puis au Conservatoire de Dresde avec Felix Draeseke, obtenant son diplôme en 1893. Il a été directeur de divers chœurs à Dresde. Il travailla à Dresde comme professeur de musique et chef de chœur, devenant l'un des maîtres de chœur les plus estimés de Saxe. En 1918, le roi de Saxe lui décerna le titre de directeur musical royal. Tout en vivant dans la capitale saxonne, Krawc se souciait néanmoins beaucoup de la vie musicale en Lusace, organisant des festivals de musique et dirigeant des chorales. Il a visité la Bohême à plusieurs reprises où il a pu obtenir un soutien pour la cause de la musique sorabe. Après la Première Guerre mondiale, Krawc a tenté en vain de créer un orchestre national sorabe, mais a réussi des voyages de concert avec ses chœurs en Pologne, Tchécoslovaquie et Yougoslavie.
En 1922, il fonde l'Association des clubs de chant sorabe. En 1926/28, il est rédacteur en chef du premier journal musical sorabe. La fondation d'un orchestre symphonique sorabe, auquel Krawc a tenté, ne s'est pas concrétisée pour des raisons financières.
En 1931, il est nommé membre de l'Académie tchèque des sciences de Prague. Les nationaux-socialistes interdisent l'exécution de ses œuvres et, à partir de 1937, Krawc subit diverses représailles dont celui d'abandonner son travail de chef d'orchestre.
Pendant le bombardement de Dresde en février 1945, Krawc perd tous ses biens et manuscrits de valeur.
Il mourut à Varnsdorf, petite ville tchèque à la frontière avec la Haute-Lusace, qui lui avait précédemment décerné la citoyenneté d'honneur. La tombe familiale se trouve dans le cimetière local.
Sa fille Hanka Krawcec (Hannah Schneider, 1901–1990) a créé le dessin du symbole Domowina (Union des Sorabes de Lusace).
Les deux principales influences sur le style de composition de Krawc sont la musique folklorique sorabe et son professeur Felix Draeseke. Krawc était l'un des élèves les plus dévoués de Draeseke. Il interpréta régulièrement les œuvres chorales de son professeur et dirigea la chorale lors des funérailles de Draeseke en 1913. L'art de la pensée polyphonique de Draeseke se retrouve partout dans l'œuvre de Krawc, dans ses arrangements de chansons folkloriques ainsi que dans sa musique de chambre. La Missa solemnis de Krawc peut être qualifiée de successeur direct des dernières messes a cappella de son professeur. Autant Draeseke a influencé la technique de composition de son élève, compte tenu de l'invention mélodique, Krawc est resté dans la tradition des chants et des danses slaves. La plupart de sa musique instrumentale a ses racines dans la danse folklorique.
Œuvres
Bjarnat Krawc a activement promu la musique lusacienne-serbe à l'étranger (en Tchécoslovaquie , en Pologne et en Yougoslavie ) et la musique slave (en particulier tchèque) dans son pays natal avec des activités de concerts et de conférences.
Orchestre
Ze serbskeje zemje (Du pays sorabe), suite, WoO (1894) Sur la Redoute, ouverture, op. 34 (1924) Dopomnjeća raj (Mémoire), Intermezzo symphonique, WoO (1925) Trois danses sorabes (1931/34) Six danses sorabes, op. 77a (1931/34)
Musique de chambre
Quatuor à cordes en do mineur, op. 4 (1893) Rhapsodie sorabe pour violon et piano, op. 63a (1921) 4 Miniatures pour violon et piano, op. 63b (1929) Danse sorabe pour violon et piano, op. 63c (1928) Elégie pour 3 violons, WoO (1933) Burleska "le farceur" pour violoncelle et piano, op. 80 (1933) Petits septets de chambre pour flûte, clarinette, cor, trompette, violon, alto et violoncelle, op. 82a (1933) Ze serbskeje hole (De la bruyère sorabe), 14 tableaux pour quatuor à cordes, op. 82c (1934) Danse en ronde wendienne, pour violon et piano, op. 88 (1937) Divertimento pour quatuor à cordes, op. 89 (1942) Signal pour 4 instruments à vent, WoO (1947)
Musique pour piano
Ze serbskich honow (Des quartiers wendish), 8 pièces pour piano, op. 6 (1899) 10 pièces pour piano, WoO (1940) In Memoriam (1947)
Musique vocale
Syrotka (L'orpheline), cantate pour solistes, chœur et orchestre, op. 9 (1901) Missa solemnis pour chœur mixte et accompagnement d'orgue ad libitum, op. 79, (1932) Wójna a měr (Guerre et paix), oratorio pour chœur et piano, WoO (1942/44) 33 Wendisches Volklieder pour voix et piano op. 52 Gaž wětšyk dujo (Au vent, chant du printemps) d'après des paroles de Mina Witkojc pour chœur a cappella
Mélodies
Au Lac, terzetto pour soprano, alto et ténor, op. 1 (1886) Trois chansons op. 2 (1886) Quatre duos pour soprano, baryton et piano op. 5 (1900) Six chansons op. 21 (1910) Huit Duettini pour soprano, alto et piano op. 22 (1909) L'ange sorabe, chant pour soprano et violon op. 46 (1927) 33 airs folkloriques wendes pour voix et piano op. 52 (1925)
En tant qu'éditeur
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