Alexander Albrecht (1885-1958)

Ne pas confondre avec le chef d'orchestre et compositeur George Alexander Albrecht (1935-2021)

Alexander Albrecht (né le 12 août 1885 à Arad, Royaume de Hongrie, auj. en Roumanie - mort le 30 août 1958 à Bratislava) était un compositeur, un représentant important de la musique slovaque de la première moitié du 20e siècle.

Son père Ján (Johann) Albrecht était professeur au gymnasium et sa mère Mária von Vaszary était issue d'une vieille famille d'artistes hongroise. De 1895 à 1903, il a fréquenté le Königliche katholische Gymnasium (Gymnasium royal catholique) de Presbourg (auj. Bratislava), où il a rencontré et s'est lié d' amitié avec Béla Bartók.

De 1904 à 1908, il a étudié à l' Académie Franz Liszt de musique de Budapest. Il étudia la composition en tant qu'élève de Hans Koessler (cousin de Max Reger et grand admirateur de Johannes Brahms), et le piano avec István Thomán. Parmi ses autres professeurs se trouvaient Ferencz Szandtner, avec qui il a étudié la direction d'orchestre, et David Popper (un professeur de musique de chambre). Au cours de ses études, Albrecht s'affirme comme un pianiste à succès. Parallèlement, il étudia également le droit.

Après son retour à Bratislava en 1908, il accepte le poste d'organiste à la cathédrale Saint-Martin. Parallèlement, il perfectionne sa technique de jeu d' orgue avec Rudolph Dittrich à Vienne. Il a également travaillé comme professeur à la Mestská hudobná škola ("école de musique de la ville") à Bratislava.

En 1918, il épouse la linguiste Margaréta Fischerová (1887-1985).

En 1921, après la mort d'Eugen Kossow, Regens Chori (directeur) de la Mestská hudobná škola et chef d'orchestre du Kirchenmusikverein de St. Martin, Albrecht prit son poste. Cependant, l'école a été fermée en 1945, et en 1952 le Kirchenmusikverein a aussi cessé d'exister.

La fin de la Seconde Guerre mondiale marque également un tournant pour la famille Albrecht. En tant que peuple d'origine allemande, les Albrecht ont également été persécutés et chassés de leur confortable maison (à Schiffergasse). Le clergé catholique de Saint-Martin a trouvé cela injustifié, ils ont gardé leur main protectrice sur leur Regens Chori et ont offert à Alexander Albrecht et à ses proches une de leurs propres propriétés dans la Preßburger Kapitelgasse, n° 1. Alexander Albrecht a vécu dans cette maison jusqu'à sa mort.

En vieillissant, la pire malédiction pour un musicien s'abat sur lui : il devient sourd et aveugle. Ne voyant aucune issue à cette situation, il se suicide peu après son 73e anniversaire, le 30 août 1958. Ses restes ont été enterrés dans le cimetière d' Andreas de Bratislava.


Œuvres

Il a commencé sa carrière de compositeur à l'Académie de Budapest. Son professeur Hans Koessler a tenté d'inculquer les principes de composition classiques à ses élèves, mais Albrecht a également trouvé une inspiration dans les compositions modernes de ses contemporains. Il a étudié les œuvres de Stravinsky, Malipiero, Milhaud, Reger, Debussy et autres. Il a progressivement développé son langage musical original déjà dans ses œuvres juvéniles, telles que Andante con moto pour orgue, Suite pour piano ou le Quatuor à cordes en ré majeur. Ses compositions sont également légèrement influencées par l' Art Nouveau.

Dans la période de 1925 à 1928, il a réussi à établir son propre langage de composition, le plus évident dans la Sonatine pour onze instruments de 1925. Plus tard, il s'est concentré sur l'application de ses nouvelles inventions et idées stylistiques. Les compositions les plus appréciées de cette période sont le Quintette pour flûte, hautbois, clarinette, basson et piano et la Symphonie en un seul mouvement.

Dans sa dernière période de composition, Albrecht a travaillé principalement sur des transcriptions de ses compositions plus anciennes.

Il fut ainsi le premier représentant d'une musique slovaque moderne.



Parmi ses œuvres

Orchestre

Scherzo-humoresque (1907)
Dornröschen (La Belle au bois dormant), poème symphonique (1919)
Symphonie en un mouvement (1929)
Tobias Wunderlich: Túžby a spomienky (Désirs et souvenirs), poème symphonique (1935)
Variations symphoniques pour trompette et orchestre (1947)
Scherzo pour orchestre à cordes (1949)


Musique de chambre

Quintette pour piano et cordes, op. 6 (1906)
Trio pour piano, violon, violoncelle en fa mineur (1907)
Quintette à cordes (1908)
Quintette avec piano (1913)
Quatuor à cordes, op. 19 (1919)
Sonatine pour 11 instruments (1925)
Quintetto frammento pour vents et piano (1929)
Trio pour 2 violons et alto (1943)
Variations pour trompette et piano (1946)
Präludium und Fuge pour alto et violoncelle (1950)
Die Nacht (La Nuit), pour violoncelle et piano (1950)
Suite concertante pour alto et piano (1952)
Weihnachten pour quatuor à cordes (1956)
6 pièces pour trio à cordes (1957)


Piano

Sonate en fa majeur (1905)
Suite, op. 22 (1924)
Autres pièces pour piano et pour orgue


Musique vocale

Messe en ut majeur (1922)
Drei Gedichte aus dem Marienleben, pour soprano, chœurs et orchestre (1923)
Ballade pour voix et orchestre (1956)
Cantate Domino pour chœurs et orchestre (1938)
Šuhajko (le soupirant), cantate sur des airs folkloriques slovaques, pour chœur et orchestre (1950)
Cantates profanes
Chœurs


Mélodies (dans le nombre)

Rosenzeit
A szépség himnusza
Die Hymne der Schönheit
Das Marienleben: Drei Lieder (nach Texten von Rainer Maria Rilke) : Geburt Marias, Pietà, Vom Tod Marias
Leise zieht durch mein Gemüt (nach Heinrich Heine)
Der Fischer (nach J. W. Goethe)
Frühlingslust
Auf Wiedersehen
Esküvö [dt. 'Die Hochzeit]
Liedchen
Lenz (Jaro, Printemps)
Rosen ham Fenster
Uralte Nacht
Mein Herz
Antwort
Natur
An dich
An ein kleines Mädchen
Fünf Zipser Lieder aus Roman Klatt
Acht slowakische Volkslieder aus Roman Klatt
Reue
Der Verdammte
Heimkehr
Das Lied
Man nötigte sie lachend zum Klavier



Sonate en fa majeur (1905)



https://www.youtube.com/watch?v=TwMbWhPYsh4

Trio pour piano, violon, violoncelle en fa mineur (1907)



https://www.youtube.com/watch?v=UmpEIY5Gk1w