Mozart : Bastien et Bastienne K 50

Bastien und Bastienne, K. 50 (Bastien et Bastienne en français) est un singspiel en un acte et sept tableaux de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), sur un livret de Friedrich Wilhelm Weiskern, Johann H. F. Müller et Johann Andreas Schachtner.


Bastien und Bastienne est l'un des premiers opéras de Mozart, écrit en 1768 alors qu'il n'avait que douze ans. Il aurait été commandé par le médecin viennois et 'magnétiste' le Dr Franz Mesmer (qui sera lui-même parodié plus tard dans Così fan tutte ) comme une satire du genre 'pastoral' alors répandu, et plus précisément comme une parodie de l'opéra Le devin du village par Jean-Jacques Rousseau.

Le livret allemand est de Friedrich Wilhelm Weiskern, Johann Heinrich Friedrich Müller et Johann Andreas Schachtner, d'après Les Amours de Bastien et Bastienne de Justine Favart et Harny de Guerville. Après sa supposée première dans le théâtre de jardin de Mesmer (ce qui n'est corroboré que par un récit non vérifié de Nissen), il n'a été repris qu'en 1890. Il n'est pas clair si cette pièce a été jouée du vivant de Mozart. La première représentation connue a eu lieu le 2 octobre 1890 à l'Architektenhaus de Berlin.

L'opéra est écrit à la fois en français et en allemand. La plupart des mélodies sont à la manière française, mais le premier air de Bastienne est un vrai lied allemand . Cette mélodie est également utilisée dans le Trio en sol de Mozart pour piano, violon et violoncelle, K. 564 (1788). Un autre lied purement allemand est l'air de Bastienne "Je suis sûr de son cœur". Mozart utilise l'orchestre avec parcimonie, à l'exception de la scène de réconciliation.

Le thème d'ouverture de l'In trada de Mozart ressemble à celui du premier mouvement de la Symphonie no. 3, Eroica (dans une tonalité différente). Il est peu probable que Beethoven ait connu l'opéra de jeunesse de Mozart. En tout cas, ouvrir un mouvement avec un arpège de l'accord tonique était un phénomène extrêmement courant à l'époque classique. La ressemblance est probablement fortuite.

Bien qu'il soit très jeune, Mozart possédait déjà d'excellentes capacités d'écriture vocale et un talent pour la parodie et la fantaisie qui s'épanouiraient pleinement dans ses œuvres ultérieures. Bastien und Bastienne est peut-être l'œuvre juvénile de Mozart la plus facile à interpréter.


L’action est située dans un village de campagne.

Bastienne, jeune bergère, craint d’être délaissée par son « cher ami » Bastien, et décide de se retirer auprès de son troupeau. Alors qu’elle s’apprête à partir survient le magicien du village, Colas, au son des cornemuses. Bastienne le conjure de faire œuvre de ses pouvoirs magiques pour lui venir en aide. Colas la rassure : Bastien a certes en tête la « dame du manoir », mais n’est pas infidèle. Colas conseille donc à Bastienne de feindre l’indifférence et l’assure qu’ainsi Bastien reviendra à elle.

Entendant venir Bastien, Bastienne se cache. Ce dernier déclare à Colas son amour pour la bergère. Le magicien lui annonce alors qu’il est trop tard et que Bastienne a jeté son dévolu sur un autre. Comment regagner le cœur de Bastienne ? Dans une scène bouffonne de magie, Colas prononce une formule magique « Diggi, daggi, shurry, murry, horum, harum, lirum, larum, rowdy, mowdy, giri, gari, posito, besti, basti, saron froh, fatto, matto, quid pro quo. » La chose est sûre, Bastien retrouvera Bastienne.

Il part à sa recherche le cœur léger. Lorsqu’il la retrouve, celle-ci joue l’indifférence, si bien que Bastien menace de retourner auprès de la dame du manoir. Bastienne prétend pour sa part qu’elle trouvera facilement un autre ami en ville. Bastien évoquant son suicide, Bastienne lui rétorque « Amuse-toi bien », et lorsqu’il menace de se noyer, elle lui dit de bien profiter de son bain froid. Bastien finit par admettre qu’il est un piètre nageur.

L’amour faisant son office, le couple finalement réconcilié à l’évocation du temps passé est rejoint par Colas. Tous trois chantent leur joie dans le terzetto final « Kinder ! Kinder ! seht, nach Sturm und Regen ».


Voici un enregistrement "live" en français



https://www.youtube.com/watch?v=sMh7T4i9Tdo

Merci pour ce fil Joachim.
Je connais très bien cet opéra et en ai chanté quelques arias avec ma chorale de Bretagne (Caecilia).
Je l'ai revu à la télé il y a quelques années, un peu surprise, et je ne sais plus où.. Salzbourg ?
La version que tu envoies comporte de belles voix, mais, désolée, la mise en scène ne me plaît pas trop.
Au fond, pour cette "pastorale", rien de tel, humble avis, qu'une petite mise en scène classique à la Marivaux...

https://youtu.be/7zigAV5U3Tw

Une petite mise en scène toute simple par des adolescents charmants et doués, d'un orchestre de Berlin
(6 mn d'extrait)

J'avais choisi la video car elle était en français, mais tu as raison, l'extrait que tu as posté me semble aussi bien meilleur !

Il y a encore cette video qui me semble pas mal !



https://www.youtube.com/watch?v=TT82bNz0PmY

Ah, c'est charmant aussi !
J'ai vu il y a quelques années, une version très bucolique, dans des jardins, costumes XVIIIème pastoraux, un délice.. C'était à la télé, mais alors je ne me souviens plus où, quand, et qui !
Souvent, ce sont des ados dans les écoles de musique qui préparent cela, mais ce n'est pas si simple pour les voix !, ah ah, on sent bien son petit Mozart derrière tout ça !
Anecdote :
Pour les dix ans de ma première chorale vendéenne, j'avais préparé l'intervention du magicien (moi), déguisée bien sûr (chapeau, robe et baguette), sur la fameuse formule (les mots sont complètement de la main de Mozart d'ailleurs, qui a dû bien se marrer ). Au dernier moment, cette fête a été annulée pour des raisons probables de mauvaise santé de ma chef de choeur..
(on devait aussi avec une amie excellente choriste, chanter le duo des chats de Rossini, on avait bien répété !).