Mélodies irlandaises et écossaises de Beethoven

Les pièces proposées dans ce CD sont une sélection des quelque cent cinquante « songs » harmonisés par Beethoven entre 1806 et 1822, à l’intention de musiciens non professionnels pour un (ou plusieurs) soliste(s) avec chœur facultatif, le tout accompagné par un trio avec piano. Beethoven était peu satisfait du résultat, et certaines pièces lui avaient même été retournées, sous prétexte qu’elles étaient trop complexes pour des amateurs. D’ou la classification de ces oeuvres en WoO (Werke ohne Opus, pièces sans numéro d'opus) lorsque le compositeur a établi son catalogue raisonné.

Bien sûr, ce que nous entendons là n’est pas du Beethoven « inoubliable » - d'une façon général, les lieder du « Grand Sourd » ne sont guère passés à la postérité - mais ces œuvres surpassent de loin les essais similaires et contemporains de l’arrangement d’airs populaires. Le plus curieux est de constater que, pour une majorité de ces pièces, les poèmes ont été rajoutés après la composition par l’éditeur, en remplacement des paroles originales.

Les solistes réunis interprètent ces mélodies avec fraîcheur et légèreté, et nous dévoilent, au-delà de leurs origines folkloriques, l’empreinte réelle du compositeur de l’Hymne à la Joie. L’emploi d’instruments d’époque n'apporte rien de décisif à l'entreprise. Le résultat : un disque qui, bien que très anecdotique par son contenu, vaut par la remarquable qualité de ses interprètes.

Bien que peu connus ces arrangements ont plus d’une fois été enregistrés. Parmi les intégrales, on peut citer la titanesque entreprise « Beethoven Unknow » de Berlin Classics (album consacré aux arrangements d’airs populaires) et le volume 17 de l’intégrale DG. Parmi les sélections : Wolfgang Holzmair et le trio Fontenay (Philips), Julie Kaufmann et le new Munich trio (Orfeo) et les airs écossais de Beethoven et Haydn par Gidon Kremer (avec le chœur Arnold Schoenberg et l’Orchestre de chambre d’Europe dirigés par Nikolaus Harnoncourt).

Sophie Daneman( soprano )
Paul Agnew( haute-contre )
Peter Harvey( baryton )
Alessandro Moccia( violon )
Alix Verzier( violoncelle )
Jérôme Hantaï( pianoforte )

Astrée-Auvidis / Naïve 2001

Ces harmonisations, mineures il est vrai dans son oeuvre, sont agréables à écouter. Certaines font appel à un choeur, il y a même le God Save the King ! On peut noter que Haydn a de la même façon harmonisé quelque 340 airs gallois, écossais et irlandais.

Ce matin, j'ai pioché dans mon intégrale le CD 80 :

Citation :

CD 80

25 Chants Irlandais pour voix et trio avec piano, WoO 152 (Suite)

1. N° 1 The Return to Ulster (B)
2. N° 3 Once more I hail thee (T)
3. N° 4 The morning air plays on my face (T, B)
4. N° 7 His boat comes on the sunny tide (S)
5. N° 9 The Soldier’s Dream(B)
6. N° 12 English Bulls (T)
7. N° 14 Dermot and Shelah (S, B)
8. N° 16 Hide not thy anguish (S)
9. N° 18 They bid me slight my Dermot dear (S, T)
10. N° 22 From Garyone,my happy home (S)
11. N° 25 Oh harp of Erin (T)

20 Chants Irlandais pour voix et trio avec piano, WoO 153 (Suite)

12. N° 2 No riches from his scanty store (S)
13. N° 3 The British Light Dragoons (T)
14. N° 6 Sad and luckless was the season (B)
15. N° 9 The kiss, dear maid, thy lip has left (B)
16. N° 11 When far from the home (B)
15. N° 12 I’ll praise the Saints (S)
16. N° 13 ’Tis sunshine at last (T)
17. N° 14 Paddy O’Rafferty (S)
18. N° 16 O might I but my Patrick love (S)
19. N° 18 No more,my Mary (T)
19. N° 19 Judy, lovely, matchless creature (T)

Dorothee Wohlgemuth, soprano
Christine Wehler, alto
Georg Poplutz, ténor
Jens Hamann, baryton
Martin Haunhorst, violon
Bernhard Schwarz, violoncelle
Rainer Maria Klaas, piano

C'est ce que j'appelle du "mineur" qui vaut bien le "majeur" de certains.

Très rafraichissantes, ces petites choses-là

Demain, je continue à investiguer cette zone de l'intégrale

Les CD de l' intégrale que j'ai écoutés en premier sont ceux là : les harmonisations, car à part quelques uns, je ne les connaissais pas. La majorité sont anglophones, mais il y a aussi des chants italiens et même deux ou trois français.

Et c'est vrai que ce n'est pas mal du tout

Il va de soi que Van Beethoven, qui ne s'est jamais rendu en Angleterre, y avait son ancien élève Ferdinant Ries, un véritable ami (ses lettres à lui commencent par "Lieber Ries" Cher Ries), qui s'établit à Londres en 1813 en tant qu'éditeur et propagateur de la musique de Van Beethoven.
Non seulement des chansons en anglais, aussi par exemple du quintette opus 104 ou de l'Hammerklaviersonate opus 106, et de tant d'autres compositions.
Honneur à qui de droit!

On retrouve souvent ces petits airs dans des recueils de pianos pour débutants.( ou piano + violon )