Leifur Thorarinsson ou Þórarinsson, Porarinsson (1934-1998)

Leifur Þórarinsson, né à Reykjavik le 13 août 1934 et décédé le 24 avril 1998 à l'âge de 63 ans seulement., était un compositeur islandais.

Il a commencé les études de violon avec Þorvaldur Steingrímsson à un âge précoce, progressant au Reykjavík College of Music, où il a étudié avec Björn Ólafsson.
Il a également étudié la théorie et la composition avec Jón Þórarinsson, qui était récemment revenu en Islande de l'Université de Yale aux États-Unis, où son mentor principal était Paul Hindemith.

À l'âge de vingt ans, Leifur Þórarinsson quitte l'Islande pour poursuivre ses études à Vienne et à Munich en 1954-56, sous la supervision de Karl Schizke, Wilhelm Killmayer et Hans Jelinek; Jelinek était un élève d'Alban Berg, l'un des pionniers de la technique des douze tons.
En 1959, Þórarinsson est retourné aux États-Unis, où il est resté jusqu'en 1966. Il a d'abord étudié avec Wallingford Riegger, un pionnier du sérialisme en Amérique, d'abord à la Manhattan School of Music, puis dans tous les domaines de la composition à New York et Tanglewood.
À son retour en Islande en 1966, Þórarinsson a poursuivi la composition, mais a également effectué de nombreux autres types de travaux. Il a été animateur de radio et programmeur au service national de radiodiffusion d'Islande pendant de nombreuses années, et a également été employé dans l'enseignement, le journalisme et les reportages. Il a participé à des activités de groupe de compositeurs islandais et a été l'un des fondateurs du Iceland Music Information Centre dans les années 1960.

Leifur Þórarinsson était un compositeur polyvalent. Son œuvre comprend un certain nombre de grandes œuvres symphoniques impressionnantes: un Concerto pour hautbois, un Concerto pour violon et trois symphonies. Ses œuvres de musique de chambre en comptent plusieurs dizaines, sans parler de ses compositions pour instruments solo, chanteurs et chorales solo, et de nombreuses œuvres orchestrales plus courtes. Il a été un pionnier du sérialisme en Islande, modelé dans la tradition Schoenberg à Vienne et aux États-Unis. Mais une voix lyrique et romantique peut souvent être perçue dans son travail, qui couvre une variété de styles. Il a écrit des chansons populaires et du jazz avec ses pièces de concert purement classiques, et a également composé de la musique pour plus de quarante productions théâtrales.

Parmi ses œuvres :

Orchestre

Symphonie n° 1 (1964)
Symphonie n° 2 (1975)
Symphonie n° 2 ? (1997)
Haustspil (jeu d'automne) (1983)
Concerto pour violon et orchestre (1970)
Concerto pour hautbois et orchestre (1982)
Concerto pour flûte et orchestre (1984)
Styr, notturni capriccioso pour piano et orchestre (1988)


Musique de chambre

Trio pour piano, violon, violoncelle (1961)
Afstaedur, pour piano, violon, violoncelle (1966)
Mosaïque, pour violon et piano (1966)
Quatuor à cordes (1969)
Quintette pour flûte, hautbois, cor, clarinette et basson (1973)
Quartetto Glaciale, pourflûte, guitare, violon et violoncelle (1977)
Sonate pour Manuela, pour flûte seule (1978)
Trio pour clarinette, violon et piano (1979)
Quartet n° 3 (1992)
Vor Í Hjarta Minu (printemps dans mon cœur)) pour 11 instruments (1993)
Sérénade pour violon et harpe (1995)


Piano

Barnalagaflokkur (1957)
Sonate (1957)
4 Inventions (1974)
Prélude, intermezzo et Finale (1995)




https://www.youtube.com/watch?v=NnKGtBcTjls

Commentaire du CD ci-dessus

Leifur Thórarinsson (1934-98) était un compositeur islandais dont la vision musicale - à en juger par ce disque - correspond facilement à tout ce qui se fait aujourd'hui dans n'importe quel pays scandinave. Sa musique est techniquement accomplie mais est résolument postmoderne à la fois dans son esprit et dans son exécution. Peu d'éléments du romantisme peuvent être trouvés dans son écriture au-delà du clin d'œil occasionnel au jazz moderne ou à la musique populaire (en particulier sa Symphonie 2). Même alors, ces moments sont nuancés par son attention au ton général et à l'élan de l'œuvre. Si quelque chose, l'orchestration de Thórarinsson et son attention au développement thématique ressemble à celle de Leif Segerstam; sa diversité stylistique rappelle celle d'Alfred Schnittke. Mais Thórarinsson n'est pas tout à fait un polystyliste; ces éléments ont davantage à voir avec la proximité de l'Islande avec l'Amérique.

Cela dit, les valeurs de performances ici sont très élevées. L'Orchestre symphonique islandais est tout à fait adepte de la musique difficile de Thórarinsson et les sons sont excellents, en particulier pour la Symphonie 2. Le soliste du Concerto pour violon est Sigrún Edvaldsdóttir dont l'approche est à la fois confiante et agressive; elle semble absolument sans peur. Ce disque contient également une interview radiophonique de 14 minutes avec le compositeur, mais en islandais. Eh bien, ne vous inquiétez pas: il y a suffisamment de bonne musique ici pour faire de ce disque un ajout intéressant à toute collection de postmodernes curieux.