Patrick MARCLAND, né en 1944

Eléments biographiques:

Patrick Marcland est né à Paris et a fait l’essentiel de ses études musicales à l’Ecole Normale de Musique de Paris : il étudia la guitare classique avec Alberto Ponce, l'harmonie avec Alain Bernaud, le contrepoint et fugue avec Ginette Keller et puis la composition avec Max Deutsch. Parallèlement à ses études, il écrit de la musique pour le théâtre et le cinéma et travaille aussi en tant qu'assistant-réalisateur de cinéma et musicien d’une compagnie théâtrale. Il a également suivi les cours de direction d’orchestre d’Henrik Bruun et ceux de Claude Ballif en analyse, comme auditeur libre au Conservatoire de Paris. Il s’est enfin initié à la composition assistée par ordinateur et à l’électro- acoustique au cours de plusieurs stages à l’Ircam. Il a été récompensé du le Prix "Georges Enesco" et il reçut de nombreuses commandes de l’Etat, de Radio France, de l’Ircam, et de divers ensembles et orchestres dont l’Itinéraire, le Groupe Vocal de France, l’Ensemble Intercontemporain, les Percussions de Strasbourg, la Maîtrise de Radio France, Musicatreize, TM+, Apostrophe, etc…, la Philharmonie de Lorraine et l’Orchestre National de France. Il composa plusieurs pièces pour instruments solistes et pour ensemble, notamment « Eclipsis », pour trompette et alto avec électronique (Commande de l’Ensemble Intercontemporain en 2007), “Vocables”, pour mezzo-soprano et ensemble (2009), “Soleá”, pour cor, basson, harpe et contrebasse (commande de l’Ensemble Intercontemporain en 2010), “De Cristal et de Brume”, pour quatuor à cordes (2012), (commande de Musique Nouvelle en Liberté), “La Ligne d’Ombre”, d’après Joseph Conrad, pour ensemble et électronique (2013), commande du Cirm (Centre national de création musicale de Nice) pour l’Ensemble Apostrophe. Patrick Marcland a notamment collaboré depuis des années avec plusieurs chorégraphes dont Odile Duboc, Elisabeth Schwartz, Nadine Hernu, Sara Pardo, Susan Buirge et Laurence Marthouret avec laquelle il développe un travail spécifique sur une écriture commune à la danse et à la musique, dont la dernière pièce (Meltem) a été créée en 2015. En mars 2017 a lieu, au Festival Printemps des Arts de Monaco, la création de Mazeppa, ou l’amoureuse échappée (1ère partie, en version concert), monodrame pour soprano et ensemble instrumental sur un livret de Christophe Hardy, commande du Festival, avec Chantal Perraud, soprano, et l’Ensemble C Barré de Marseille sous la direction de Sébastien Boin. La version complète de cette oeuvre devrait être créée durant la saison 2018-19.

Mon petit commentaire:

Après avoir écouté plusieurs oeuvres de Pierre Wissmer, compositeur sur lequel je reviendrai ultérieurement à l'occasion de mon grand cycle autour de la symphonie, j'ai retrouvé un univers musical que j'avais abandonné depuis un long moment, sans doute parce que je pensais ne pas trop aimer la musique de Patrick Marcland. Je pense désormais que c'est une musique que j'avais trop vite et trop sévèrement jugée, à une époque où elle ne me correspondait tout simplement pas...ou peu...Encore une fois, le temps a creusé son sillon et une eau fertile a coulé sous les ponts. Entre temps, j'ai découvert les univers respectifs d'Eric Fischer et Sylvain Kassap, plus particulièrement dans le domaine d'une musique de chambre moderne, âpre et incisive, et, sans forcément en cerner les raisons, ils me reconduisirent au souvenir de Patrick Marcland. Corinne Schneider, en parlant de Marcland, évoque une figure discrète et exigeante de la musique française. on pourrait en dire autant de Sylvain Kassap et Eric Fischer. En redécouvrant les cinq compositions de Patrick Marcland, je me suis rendu compte d'une poétique qui, dans l'esprit, correspondait. Il est d'une génération qui ne pouvait que prendre en considération l'expérience sérielle de Schoenberg à Boulez. C'était inévitable que cette expérience se retrouve dans sa musique, néanmoins sans que j'y trouve la rigidité d'un certain nombre d'oeuvres sérielles qui ont parfois découragé, à tort ou à raison, un certain nombre d'auditeurs. Chez Marcland, la forme me semble plus souple, moins rude, moins intransigeante, qu'il s'agisse de Versets par l'Ensemble Intercontemporain sous la direction de Jacques Mercier, Paroles par le Groupe Vocal de France sous la direction de Michel Tranchant, Failles par le Trio Debussy et le Nouvel Orchestre Philharmonique, sous la direction de Gilbert Amy, Mètres par le Trio Debussy; harpe, flûte & alto, et Variants par le Nouvel Orchestre Philharmonique sous la direction de Gilbert Amy.

L'instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=kDJixlNdLvs

Icare a écrit:

Après avoir écouté plusieurs oeuvres de Pierre Wissmer, compositeur sur lequel je reviendrai ultérieurement à l'occasion de mon grand cycle autour de la symphonie

Que voilà une bonne idée, car il n'y a pas tant de symphonistes français.

Icare a écrit:

L'instant musical

Retour à la grande voyelle primordiale toujours une, matériau indispensable à la création du monde par le verbe, avant la grande différentiation de la manifestation ???