George DREYFUS (né en 1928)

George Dreyfus est un compositeur australien d'origine allemande, né le 22 juillet 1928 à Elberfeld.

Dreyfus est né dans une famille juive aisée à Elberfeld, Wuppertal, en Allemagne. Il était le plus jeune des deux fils nés d'Alfred Dreyfus et Hilde Ransenberg. En grandissant, sa famille avait ce qu'il a décrit comme "des pots d'argent, des voitures, des Kindermädchen [nounous] et des vacances en Suisse et en Tchécoslovaquie". Cependant, en raison de la persécution nazie des Juifs, la famille a été obligée de déménager à Berlin en 1935 et a ensuite quitté l'Allemagne complètement. Lui et son frère sont arrivés à Melbourne en juillet 1939 et ont commencé à fréquenter l'internat ; ses parents ont suivi en décembre.

À Melbourne High School, Dreyfus dirige la chorale de l'école et joue de la clarinette dans l'orchestre de l'école. Il s'inscrit au Conservatoire de musique de Melbourne en tant que bassoniste puis, en 1948, effectue des tournées pendant un an en jouant l'opéra italien avec l' orchestre itinérant J.C. Williamson. Dreyfus a ensuite joué pendant plusieurs années dans l'orchestre du His Majesty's Theatre à Perth. Il a rejoint le Melbourne Symphony Orchestra en 1953, où il a joué jusqu'en 1964. Il aurait été viré de l'orchestre par Clive Douglas. Une bourse lui a permis en 1955 de poursuivre ses études à l' Académie impériale de musique de Vienne, où il a été formé par Karl Öhlberger. Sa première composition, un trio pour flûte, clarinette et basson opus 1 de 1956 lui a permis d'obtenir le prix  APRA Serious Music Award en 1986.

Dreyfus a commencé à composer en 1956 mais ne s'est concentré sur la composition que dans les années 1960 après avoir quitté l'Orchestre. Une bourse de voyage de l'UNESCO lui a permis en 1966 de voyager en Allemagne pour des études avec Karlheinz Stockhausen à la Rheinische Musikschule à Cologne. En 1972 il a gagné le prix de composition d'Albert H. Maggs.

Il a composé de nombreuses partitions pour le cinéma et la télévision, notamment pour The Adventures of Sebastian the Fox (1963), A Steam Train Passes (1974), Rush (1974), Dimboola (1979) et The Fringe Dwellers (1986). C'est la musique pour Rush qui lui a apporté une plus grande reconnaissance et l'a vu immortalisé dans le jeu de société Trivial Pursuit.

Il a composé les opéras Rathenau (créée en 1993 au Staatstheater Kassel), Die Marx Sisters (créée en 1996 à l' Opéra de Bielefeld) et The Takeover (1970) qui a fait sa première européenne en 1997 en Allemagne. D'autres opéras sont Garni Sands (1966, créé en 1972) et Gilt-Edged Kid (1970).

En 1984, il a publié son autobiographie The Last Frivolous Book, et en 1998 un livre d'essais. Ses mémoires "Don't Ever Let Them Get You!" (Black Pepper, 2009) comprend des essais sur sa musique et un catalogue complet d'œuvres. En 2011, il a publié Brush Off! à propos de ses luttes avec Opera Australia pour faire jouer son opéra Gilt-Edged Kid.

Dreyfus a épousé l'universitaire et écrivaine Kay Dreyfus, et a eu deux garçons et une fille : le député fédéral travailliste et l'ancien procureur général australien Mark Dreyfus, Jonathan Dreyfus, qui a suivi les traces de son père en tant que compositeur et Michelle Ball, un travailleur social expérimenté.

Œuvres

Musique lyrique

L'Illusioniste, musique de film (1964)
Garni-Sands, opéra (1965)
Song of the Maypole, opéra pour enfants (1968)
The Takeover, opéra pour enfants (1969)
Reflections in a Glass-House, mélodrame pour récitant, chœur d'enfants et orchestre (1970)
The Gil-Edged Kid, opéra (1970)
The Lamentable Reign of King Charles the Last, opéra (1976)
The Sentimental Bloke, opéra (1985)
Rathenau, opéra (1993)
Die Marx-Sisters, opéra (1996)


Orchestre

Suite de l'Illusioniste (1964)
Sérénade pour petit orchestre (1967)
Symphonie n° 1 (1967)
Symphonie n° 2 (1978)
Symphonie concertante: pour basson, violon, alto, violoncelle et orchestre à cordes (1980)
Rush, the adventures of Sebastian the fox (1988)


Musique de chambre

Trio pour flûte, clarinette et basson (1957)
Les Saisons, pour flûte, alto et percussion (1963)
Quintette à vents (1965)
Quintette à vents d'après le journal de J.G. Noverre (1968)
Thème musical pour l'Expo 70, pour piano (1970)
Sextuor pour didgeridu et quintette à vents (1971)
Le Vieux Melbourne, pour basson et guitare (1973)
In memoriam, Raoul Wallenberg: suite en forme de variation pour clarinette en si bémol et piano (1989)
Odyssée: pour un basson solitaire = für ein einsames Fagott (1991)
Larino, sicherer Hafen: für 2 Oboen und Englisch Horn (1994)


Musique vocale

Galgenlieder cycle pour baryton, flûte, clarinette, violon et basson: poèmes de Christian Morgenstern (1957)
Wilhelm Busch Lieder pour soprano, flûte, clarinette et basson (1959)
Chansons comiques et curieuses, pour baryton et quintette à vents (1959)
Music in the Air, pour voix et instruments (1961)
From within looking out, pour soprano, flûte, alto, vibraphone et célesta (1962)
Ned Kelly Ballads ,pour voix et instruments (1963)
Hommage à Stravinski pour chœur à 10 voix (1968)
Under the Gumtrees at Sunrise, pour 4 solistes et 2 chœurs à 5 voix (1968)
Réflexions dans une serre: une image du capitaine James Cook, pour orateur, chœur d'enfants et orchestre (1969)
Mo, pour baryton, cordes et basse continue (1972)




https://www.youtube.com/watch?v=Y51y3VJ7lIY

Un morceau tout à fait original pour un ensemble de cloches (2007)



https://www.youtube.com/watch?v=v1kPKR4jvZc

(à partir de 5'10)

La seule oeuvre que je possède de George Dreyfus est une pièce de guère plus de cinq minutes intitulée Serenade for Small Orchestra/Sérénade pour petit orchestre en quatre brefs mouvements. Elle est interprétée par le "Symphony Nova Scotia" sous la direction de Georg Tintner. Originaire d'Allemagne, il se rendit en Australie en tant que réfugié en 1939, et on peut aisément en comprendre les raisons. Il était encore suffisamment jeune pour s'être imprégné un peu du laconisme australien dans son patrimoine européen nous explique Tanya Buchdahl. Nous explique-t-elle aussi que c'est "sans doute grâce à l'ingénieuse conjonction de deux cultures aussi disparates que celui-ci doit son succès de compositeur, peu importe d'ailleurs la nature de l'ouvrage qu'il entreprend, puisse-t-il s'agir d'un opéra, d'une symphonie, d'un concerto ou d'une musique de film. Tanya Buchdahl rajoute un point intéressant en estimant que George Dreyfus aimait injecter dans sa création musicale un certain sens de l'humour. J'avoue que ce dernier point titille ma curiosité car je connais encore très mal ce compositeur, seulement par cette courte pièce qui fut écrite en 1967 et représente sa première oeuvre orchestrale. Son auteur la décrira en ces termes: 'D'un attrait immédiat, légère et mélodieuse, que les jeunes aiment répéter et interpréter. Evidemment, elle est très éloignée dans le style du Sextet pour Didjeridu & Quintette à vents que je suis entrain de découvrir pendant que j'écris. Celui est d'emblée plus statique et bien moins mélodieux. C'est une toute autre aventure sonore que je ne trouve pas inintéressante.