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 Jerry FIELDING

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Icare
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MessageSujet: Jerry FIELDING   Jerry FIELDING Empty2015-09-25, 10:27

Introduction personnelle:

 Le jazz et le cinéma se sont rencontrés plusieurs fois, une de ses rencontres les plus réussies en ce domaine ayant été celle qui a réuni le compositeur Elmer Bernstein et le réalisateur Otto Preminger sur le film The man with the golden arm. Ce n'est toutefois pas cette rencontre qui m'a fait aimer le jazz, ni le "jazz de cinéma" ni le jazz tout court. Le compositeur qui en fut le merveilleux fil conducteur est Lalo Schifrin. Lalo Schifrin est le compositeur qui m'a fait aimer le jazz au cinéma et en dehors. J'ai mis beaucoup plus de temps à approcher l'univers souvent jazzy d'un autre compositeur doué mais beaucoup moins connu; Jerry Fielding qui a cependant, lui aussi, pas mal oeuvré pour le Septième Art. Non pas parce que sa musique est moins facile d'accès, plus cérébrale, ni parce qu'elle m'aurait paru plus complexe et élitiste, mais plutôt un concours de circonstance qui a fait que je n'ai jamais placé Fielding parmi mes priorités en matière de découvertes. Ma première incursion dans son monde à lui se fera d'ailleurs par ce qui est sans doute sa partition de cinéma la plus connue, du moins chez les béophiles ou amateurs éclairés s'intéressant avec plus d'assiduité à la musique de film que le commun des mortels, The wild bunch, un western de Sam Peckinpah (1969). Définitivement marqué par la beauté sombre et tourmentée de cette B.O. quelque peu atmosphérique, j'ai récidivé, il y a un ou deux ans de cela, avec une partition bien plus "jazzy" qu'il écrivit pour le film de Clint Eastwood avec Clint Easwood et Sondra Locke (1977); The Gauntlet, B.O. que j'ai eu le plaisir de réécouter ce matin. Une occasion pour lui d'inviter le grand trompettiste Jon Faddis et le grand saxophoniste Art Pepper, deux grands vétérans au service d'un jazz intense et expressif, avec un goût pour l'expérimentation sonore qui n'est jamais très loin.

Eléments biographiques:

Jerry FIELDING Jerry_fielding

                      Jerry Fielding fut un compositeur, chef d'orchestre, saxophoniste, directeur musical, plus particulièrement actif dans le domaine de la musique appliquée, né le 17 Juin 1922 et mort en Février 1980. Jerry Fielding est né Joshua Itzhak Feldman, à Pittsburgh, en Pennsylvanie, enfant de l'union de Hiram Harris Feldman et Esther Feldman. Sa première approche de l'instrument s'effectua par le trombone et se poursuivit par la clarinette. Il rejoint alors l'orchestre de l'école. On lui a offert une bourse d'instrumentiste pour l'Institut "Carnegie". Sa présence sera de courte durée en raison d'un sérieux problème de santé: resta cloué au lit pendant deux ans à cause d'une maladie non diagnostiquée. Bien que confiné chez lui, il écouta beaucoup de musique à la radio et, de ce fait, est devenu un auditeur assidu de big band et développa une admiration pour la musique de Bernard Herrmann, notamment par le biais des feuilletons radiophoniques d'Orson Welles. Il travailla pour le "Stanley Theater" de Pittsburgh où il eut comme camarades de jeu Errol Garner, Billy May, Henri Mancini. En juin 1941, approchant ses 19 ans, il quitta Pittsburgh pour aller travailler au service d'Alvino Rey. Il oeuvra ensuite comme compositeur et arrangeur pour Tommy Dorsey et Charlie Barnet, et forma son premier orchestre de jazz dans le milieu des années 50. Courant 1960, il composa pour le cinéma et la télévision, et travailla notamment sur le prestigieux Advise and Consent d'Otto Preminger. Sa rencontre avec le cinéaste Sam Peckinpah fut décisive et s'effectua par trois collaborations: The wild bunch (1969), Junior Booner (1972) et Bring me the Head of Alfredo Garcia (1974). The Enforcer (1976) symbolise la première collaboration entre Jerry Fielding et Clint Easwood. The Outlaw Josey Wales (1976) sera la suivante et The Gauntlet (1977), la dernière. Lennie Niehaus en assurera les arrangements et devint le compositeur attitré de Eastwood sur ses autres films, ceux réalisés par ses soins. Fielding a composé la musique de beaucoup d'autres films, notamment des thrillers comme The outfit(1973) et Scorpio (1972). Jerry Fielding est mort à l'âge de 57 ans d'une crise cardiaque avec complications.


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MessageSujet: Re: Jerry FIELDING   Jerry FIELDING Empty2019-03-28, 18:05

Jerry Fielding est un compositeur qui est principalement connu des béophiles et dont la popularité ne dépasse pas les limites de la musique de film. Il ne bénéficie pas de la popularité d'un Bernard Herrmann ou d'un John Williams, ce qui n'enlève rien à ses qualités de musicien de l'image et de musicien tout court. Il fait partie de ces compositeurs dont la reconnaissance publique ne s'est pas étendue au-delà de leur spécialité. Il y en a comme ça dans tous les domaines musicaux, le jazz, la symphonie, le ballet, l'opéra...Certains béophiles vénèrent Jerry Fielding pour cette raison, iront même jusqu'à prétendre qu'il est un meilleur compositeur que, par exemple, Lalo Schifrin ou Quincy Jones, qu'il n'a jamais cédé à la facilité, a toujours été audacieux et créatif, etc, etc..., n'auront pas assez de mots élogieux pour compenser ce qu'ils estiment être une injustice. Si j'approuve l'idée d'un compositeur exigeant et plutôt régulier, Lalo Schifrin et Quincy Jones qui, eux, ont effectivement joui d'une popularité internationale, n'ont pas pour autant manqué d'audace ni de créativité. Quant aux raisons (en partie) de leur célébrité, Mission Impossible pour le premier, Dans la chaleur de la nuit pour le second, demeurent d'incontestables réussites et références en matière de compositions pour l'image. Ce qui est certain c'est qu'ils ont été des thématistes très talentueux et plus accrocheurs que Fielding et des techniciens largement aussi habiles. Toujours est-il qu'au delà de ces considérations autour d'un artiste que l'on aime percevoir comme incompris ou mésestimé, voire carrément inconnu du commun des mortels, j'ai toujours beaucoup de plaisir à réécouter ce qu'il composa pour le western de Sam Peckinpah, La Horde Sauvage/The Wild Bunch (1969), partition tendue et rigoureuse, avec une pointe de mexicanité qui en détermine en partie le caractère global, une touche d'harmonica ci et là, dans les moments où, grâce à la musique, je m'évade le mieux, ces moments de pure nonchalance. Les passages les plus crispés, les plus dramatiques, sont aussi les plus excitants, déployant sur le fil du rasoir une chouette palette de couleurs vives et sombres. Voilà en tout cas une musique de Jerry Fielding qui me redonne fortement envie de revoir ce film de Peckinpah.

https://www.youtube.com/watch?v=wC1_uX5t7z4
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MessageSujet: Re: Jerry FIELDING   Jerry FIELDING Empty2019-03-31, 19:47

Ha, le jazz au cinéma, c'est quelque-chose que j'aime aussi entendre, même si le jazz sans cinéma m'intéresse bien sûr tout autant. Le jazz a toujours influencé d'une manière directe ou indirecte la musique de Jerry Fielding. Je me rappelle de ces moments de tension où le swing n'est jamais loin dans Scorpio de Michael Winner qui va laisser place à un piano-bar sur lequel on pourrait imaginer la voix sensuelle de, par exemple, Sarah Vaughan. Je me rappelle également ce jazz qui se libère complètement dans L'inspecteur ne renonce jamais de James Fargo et se métamorphose en une musique d'atmosphère anxiogène et truffée de ruptures de ton, caractéristique des ambiances jazzy créées par Lalo Schifrin sur les premières péripéties de l'inspecteur Callahan. C'est un orgue Hammond à la "Jimmy Smith" qui groove dans Straw Dogs/Les Chiens de paille de Sam Peckinpah et une flûte qui crachouille, certes moins exaltée que celle qui illumine Dans La chaleur de la nuit de Quincy Jones. Le jazz n'est toutefois pas l'élément dominant de cette très belle B.O., juste une touche ci et là. Il est davantage prédominant dans The Gauntlet/L'épreuve de force de Clint Eastwood qui invite le grand trompettiste Jon Faddis et l'illustre saxophoniste Art Pepper. C'est cette B.O.-là que j'ai réécoutée aujourd'hui car je lui voue un intérêt majeur alors que je ne garde que de très vagues souvenir du film, certainement un bon thriller du genre avec son lot de tensions et de rebondissements. J'aime le côté insolent du thème principal avec ses quelques notes introductives. Profondément jazz et profondément "eastwoodien" à mon sens. Les passages musicaux les plus obsessionnels et conditionnés par l'action, avec leurs sonorités originales, sont aussi ceux qui me séduisent le plus.

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Synopsis: Ben Shockley est un inspecteur de police alcoolique de Phoenix. Il est chargé par son supérieur, le commissaire E. A. Blakelock, d'escorter un témoin-clef. Peu motivé, Ben Shockley doit ainsi ramener « Gus » Mally, une prostituée de Las Vegas. Cette dernière doit témoigner dans un procès, mais la mafia et des policiers corrompus vont tout faire pour l'en empêcher

Jon Faddis, né le 24 juillet 1953 à Oakland en Californie est un trompettiste de jazz américain. Dès sa première apparition sur scène, Faddis est devenu célèbre pour son aptitude à reproduire fidèlement le son de Dizzy Gillespie qui était son mentor avec Bill Catalano, le trompettiste de Stan Kenton. John Faddis peut jouer des lignes mélodiques dans un registre encore plus élevé que celui de Gillespie.

Arthur Edward Pepper, dit Art Pepper, né à Gardena, Californie le 1er septembre 1925 et mort à Los Angeles le 15 juin 1982, est un saxophoniste (alto et ténor) et clarinettiste américain. Enfant, Art Pepper étudie la clarinette puis le saxophone alto. Il commence sa carrière musicale dans les années 1940 en jouant avec Gus Arnheim, Benny Carter et Lee Young. Il entre ensuite chez Stan Kenton chez qui il reste une année (1943)...
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MessageSujet: Re: Jerry FIELDING   Jerry FIELDING Empty2023-02-27, 17:37


Jerry Fielding a composé la musique de six westerns:

The Wild Bunch/La Horde sauvage (1969)
Junior Bonner, le dernier bagarreur (1972)
Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (Bring Me the Head of Alfredo Garcia) (1974)
Trois films de Sam Peckinpah.
: Les Collines de la terreur (Chato's land) (1971)
L'Homme de la loi (Lawman) (1971)
Deux films de Michael Winner.
Josey Wales hors-la-loi (The Outlaw Josey Wales) (1976) de Clint Eastwood.

Jerry FIELDING Burt-Lancaster-Lhomme-De-La-Loi-Michael-Winner L'Homme de la Loi avec Burt Lancaster.

Malheureusement, je ne suis pas encore un grand connaisseur des bandes originales de Jerry Fielding même si j'en connais suffisamment pour cerner son style. La vérité, c'est qu'il est impossible de s'intéresser à tous les compositeurs en même temps, même si on limite son champs d'exploration au petit monde de la B.O., ce qui est encore plus vrai lorsque l'on s'aventure dans le champs de la musique dite classique, d'autant plus vaste qu'il s'étale sur des siècles de créations. Il s'impose à soi-même de faire des choix et, à partir de là, on privilégie fatalement les styles musicaux qui nous touchent le plus. Rien de plus normal et légitime. Ca me renvoie à une anecdote où deux amateurs, certes éclairés, m'avaient "reproché" d'avoir privilégié et davantage approfondi Lalo Schifrin et Quincy Jones qui, selon eux, sont de moins bons compositeurs. Leur argument est que Jerry Fielding a le plus souvent composé une musique qui leur parait plus réfléchie, plus élaborée, ce qui me semble être encore aujourd'hui un jugement hasardeux, nourri par l'idée que l'approche de Fielding serait plus cérébrale, plus intellectuelle, plus expérimentale et donc plus ambitieuse. C'est évidemment une idée préconçue, d'autant plus que chez Lalo Schifrin et Quincy Jones, on trouve aussi des partitions plus cérébrales et ambitieuses que d'autres. Soit dit entre parenthèse que si ces trois compositeurs sont souvent comparés, c'est parce qu'ils sont tous les trois américains, qu'ils ont oeuvré avec succès dans la même période ou sur les mêmes genres de films et qu'ils ont su introduire le jazz avec succès dans la composition pour l'image. N'empêche qu'aujourd'hui, même si mon goût pour la musique de Jerry Fielding s'est affûté au fil du temps, je nourris toujours une nette préférence pour les approches sonores de Lalo Schifrin et Quincy Jones dont les bandes originales me font davantage vibrer et suscitent bien plus mon admiration, sans compter que ces deux phénomènes musicaux me passionnent aussi dans le domaine du jazz pur et que Schifrin m'interpelle également par son oeuvre de concert, musique de chambre, concertante, religieuse et symphonique. Aujourd'hui, j'ai réécouté avec un enthousiasme réel mais modéré la bande originale du western La Horde sauvage:

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