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Sujet: Joachim Nicolas Eggert (1779-1813) 2014-01-15, 21:56
Joachim Nikolas Eggert (né le 22 Février 1779 à Gingst, mort le 14 Avril 1813 à Thomestorp) était un compositeur suédois et directeur musical.
Eggert est né à Gingst, sur l'île de Rügen, à l'époque partie de la Poméranie suédoise. Son père était un cordonnier, Johann Hindrich Eggert et sa mère Maria Barbara Schinkel. À un très jeune âge, en 1791, il a commencé à étudier le violon, le piano et la harpe avec l'organiste Johann Friedrich Dammas. De 1794 à 1800 il poursuit son éducation musicale à Stralsund pour la composition, et le violon avec Friedrich Gregor Kahlow (1756-1815). Ces études ont été suivies, dans les premières années du 19ème siècle, par des études de théorie musicale à Braunschweig et Göttingen, avec Johann Nikolaus Forkel en tant que professeur. En 1802, il a obtenu sa première nomination comme maître de chapelle au théâtre de la cour de Mecklenburg-Schwerin, mais il démissionne quelques mois plus tard pour des raisons contractuelles. En 1803, il est devenu violoniste à l' Orchestre Royal de la Cour de Suède. Il a rapidement reçu ses premières commandes pour des compositions. En 1807, il a été nommé membre de l'Académie royale suédoise de musique ; dans la même année, il fait ses débuts en tant que directeur musical et crée ses propres oeuvres. Entre 1808 et 1812, il a travaillé comme Kapellmästare à l'Orchestre Royal. À cette époque, et en tant que chef d'orchestre, il importe les opéras de Mozart et les symphonies de Beethoven vers son pays nordique. Il a activement travaillé comme enseignant auprès de nombreux étudiants, parmi lesquels Erik Drake, Edmund Passy et Johan Martin de Ron. À partir de 1811, il se consacra à l'étude et à la compilation de chansons suédoises traditionnelles dans le but de valoriser la musique nationale.
Il est mort prématurément à Thomestorp, Östergötland, Suède, à l'âge de 34 ans, de la tuberculose.
La partie principale de ses créations de composition sont des œuvres comme des opéras, cantates, drames musicaux et symphonies. Il a également composé de nombreuses œuvres commandées par l'Orchestre de la cour suédoise. Il introduit des éléments du classicisme viennois dans la culture musicale suédoise. Dans le cadre de ses activités de maître de chapelle, il introduit les premiers travaux de Beethoven dans le répertoire de concert suédois. Il a également acquis une renommée en dirigeant les premières représentations suédoises l'oratorio Les Saisons de Haydn et l'opéra La Flûte enchantée de Mozart.
Oeuvres
Opéras
Morena i Spanien, eller Barndomens välde (Les Maures en Espagne ou les choix de son enfance) drame en 3 actes, livret de Pixérécourt, transcr M. Altén (créé le 6 mai 1809 à Stockholm) Svante Sture och Märta Leijonhufvud, drame historique avec chant en 5 actes, livret de P.A. Granberg (créé le 31 octobre 1812 à Stockholm)
Symphonies
Symphonie n° 1 en do mineur (1805) fragment Symphonie n° 2 en ut majeur (1805) Symphonie n° 3 en mi bémol majeur (1807) Symphonie n° 4 "Skjöldebrand" en sol mineur (1812) Symphonie n° 5 en ut mineur (1812) Symphonie en ré mineur (inachevée)
Divers
Musique du Couronnemnet du Roi Karl XIII de Suede (1809) Musique Funebre pour le Duc Fredrik Adolf d'Östergötland (1804) Largo en fa mineur
Musique de chambre
3 Quatuors à cordes, op 1 : n° 1 en ut majeur, n° 2 en fa mineur, n° 3 en fa majeur (1807) 3 Quatuors à cordes, op 2 : n° 1 en si b majeur, n° 2 en sol mineur, n° 3 en ré mineur (v. 1810, ed 1817) 3 Quatuors à cordes, op 3 : n° 1 en ut mineur, n° 2 en sol majeur, n° 3 en la majeur Fugue pour quatuor à cordes en ut mineur Quatuor pour piano et cordes en sol mineur, op 3a (1811) Sextuor à cordes pour 2 violons, 2 altos, violoncelle et contrebasse en fa mineur (1811) Sextuor pour clarinette, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse en fa mineur (1807) Trio pour 3 bassons (1807) Trio pour harpe, cor et basson en mi bémol majeur (1810)
Musique vocale
Cantate funèbre pour le Duc Frederik Adolf (1804) Cantate pour le couronnement de Karl III (1809) Cantate commémorant la paix entre la Suède et la Russie (1809) Cantate honorant l'arrivée du Prince Karl Johan Bernadotte à Stockholm (1810) Autres cantates de circonstance Choeurs Mélodies
Dernière édition par joachim le 2019-04-15, 11:14, édité 2 fois
joachim Admin
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Sujet: Re: Joachim Nicolas Eggert (1779-1813) 2014-01-30, 18:56
Un compositeur, lui aussi inconnu comme tant d'autres, qui a composé de superbes symphonies. Admirateur de Beethoven, qu'il a introduit dans des concerts en Suède, ses symphonies sont quelque peu beethoveniennes. Pas étonnant ! :
jdperdrix
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Sujet: Re: Joachim Nicolas Eggert (1779-1813) 2015-12-10, 15:09
Les 4 symphonies d'Eggert sont parues chez Naxos. Je les ai écoutées. C'est agréable, sans être génial. On a une musique curieuse, faite d'une orchestration tenant de Mozart (rôle des vents), de Beethoven (masses orchestrales) avec çà et là une clique à la turque, rappelant le Haydn de la symphonie militaire plus que le Mozart de l'Enlèvement au Sérail. Cette orchestration sert des thèmes assez schubertiens parfois, avec quelques accents à la Weber. Le développement mélange allègrement développement thématique à la viennoise, variations à la Haydn, contrepoint plus ou moins strict et aussi, il faut bien le dire, un nombre important de "chevilles" et autres formules de remplissage. Avec aussi un certain humour à la Haydn : soli de timbales, coup inattendu de grosse caisse, fausses fins etc. On peut vivre sans, mais c'est toujours intéressant d'entendre comment les cours d'Europe s'appropriaient la musique des Mozart, Haydn et Beethoven (Schubert était alors inconnu...)
joachim Admin
Nombre de messages : 27202 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Joachim Nicolas Eggert (1779-1813) 2016-06-29, 10:14
Je possède maintenant les deux CD Naxos signalés par jdperdrix, et je trouve les quatre symphonies enregistrées comme étant à connaître, pas seulement par curiosité, mais aussi par leur valeur propre. La quatrième, sous-titrée "Guerre et Paix", avec son étonnante marche éclatant subitement dans l'adagio est particulièrement remarquable.
A noter que la numérotation - et dates - reprise sur les CD n'est pas la même que celle que j'ai relevée dans la biographie :
n° 1 en ut majeur ((1805) n° 2 en sol mineur "Sköldebrand" (1806) Le sous-titre se réfère au dédicataire, Adolf Fredrik Sköldebrand, gouverneur de Stockholm et compositeur amateur. n° 3 en mi bémol majeur (1807) n° 4 en ut mineur "Guerre et Paix" (1810) La cinquième, inachevée, serait donc celle en ré mineur