Heinrich Schulz-Beuthen (1838-1915)

Heinrich Wilhelm Schulz-Donatien Beuthen (né le 19 Juin 1838 à Beuthen, Haute-Silésie (aujourd'hui Bytom, en Pologne) mort le 12 Mars 1915 à Dresde) était un compositeur et critique musical allemand de l'époque romantique.


Son nom d'origine était Schulz: il n'était pas rare pour les personnes ayant des noms communs d' ajouter le nom de leur ville natale pour se distinguer des autres, comme Schulz-Beuthen a fait à un moment donné en 1864 au début de sa carrière. Il était destiné à la profession de pharmacien, et a étudié la chimie à l'Université de Breslau en 1858, mais son désir d'écrire de la musique était plus grand. De 1862 à 1865, il a étudié avec Ignaz Moscheles et Carl Reinecke au Conservatoire de Leipzig, où Edvard Grieg et Johan Svendsen étaient parmi ses camarades, il a également étudié en privé avec Karl Riedel. Trouvant le classicisme de Leipzig antipathique à son tempérament plus romantique, et après avoir obtenu son diplôme, Schulz-Beuthen a quitté l'Allemagne pour la Suisse, où il enseigna la composition à Zurich de 1866 à 1880, et où il était aussi critique musical, notamment pour Neue Zürcher Zeitung. En Suisse, il a rencontré Richard Wagner, le romancier Gottfried Keller, et se lia d'amitié avec Mathilde Wesendonck. Il est aussi devenu ami avec le compositeur Theodor Kirchner, un membre important du cercle Schumann-Brahms, et il a créé un cycle orchestral sur des arrangements de certains des morceaux de piano de Kirchner. Après une dépression nerveuse (dont les détails ne sont pas connus avec précision) Schulz-Beuthen retourne en Allemagne, il a été incapable de composer pendant plusieurs années, mais il a repris ses activités d'enseignement à Dresde, où il a vécu - sauf pour une courte période passée à Vienne, de 1893 à 1895 où il fut mal reçu - de 1881 jusqu'à sa mort. En 1895 il avait obtenu du roi de Saxe sa nomination de professeur du conservatoire, mais, devenu de plus en plus irritable suite à une maladie nerveuse incurable, il fut enfermé en 1913 au sanatorium de Löbtau (banlieue de Dresde) où il mourut le 12 mars 1915.


Oeuvres

Schulz-Beuthen était un compositeur copieux: ses quelque 132 œuvres comprennent cinq opéras, dont le premier, Aschenbrödel oder Der Zauberschlaf, d'après Mathilde Wesendonck, combine les histoires de Belle au Bois Dormant et Cendrillon et pourrait bien être le premier exemple de «conte de fées opéra» qui est devenu un genre populaire dans la fin du 19e siècle, et plus particulièrement, de Humperdinck. Malheureusement, la musique est perdue, comme beaucoup d'autres des œuvres de Schulz-Beuthen. Il a écrit pas moins de dix symphonies (dont les neuvième et dixième sont incomplètes). La Symphonie n° 6 a été inspirée par le Roi Lear de Shakespeare, il a d'abord écrit la musique de scène pour la pièce, puis plus tard en utilisant le matériau, pour une symphonie avec choeur d'hommes. Il a également écrit des poèmes symphoniques fondés sur des sujets tels que Guillaume Tell de Schiller, Des Meeres und der Liebe Wellen de Grillparzer, et  Toteninsel (L'île des morts, 1909) d'après la peinture de Böcklin. (L'oeuvre de Schulz-Beuthen, une de ses dernières œuvres, est presque exactement contemporaine avec le célèbre poème symphonique de Sergei Rachmaninoff sur le même sujet.) D'autres compositions incluent un Requiem (1884), des scènes du Faust de Goethe, un concerto pour piano (1875), un octet pour vents (1894), quintette à cordes (1894) et trio, oeuvres chorales (dont 10 oratorios), de nombreuses chansons, des pièces pour piano dont deux sonates et suites. La musique folklorique nord-américaine a aussi été une source d'inspiration, avec sa Indianischer Kriegertanz (danse de guerre indienne), 1875, Indianischer Komtanz (danse des récoltes indiennes), 1876, et surtout ses Neger-Lieder und Tänze op 26 (chants et danses nègres), 1880, dédiées à Samuel Byersowi, membre du consulat américain à Zurich.
Il avait des admirateurs distingués, dont Franz Liszt, et la critique contemporaine trouve parfois sa musique audacieusement moderne: toutefois, ces jugements ont été adoptés principalement sur des œuvres qui ne sont plus disponibles pour examen. La majeure partie de la musique de Schulz-Beuthen n'a jamais été publiée, et l'on pense que la plupart de ses manuscrits ont été détruits dans l'incendie du bombardement de Dresde en 1945. Néanmoins, il a suffisamment été imprimé pendant sa vie, et dans ce qui a été mis au jour au cours des dernières années, pour indiquer un compositeur de musique important.

Musique "lisztienne" dans ce CD consacré à sa Symphonie n° 5 op 36 "Hymne à la Réformation" (avec orgue) basée sur le choral de Luther Ein feste Burg comme celle de Mendelssohn, et complétée avec le poème symphonique Die Toteninsel (l'Ile des Morts) ainsi que les Suites Neger-Lieder une Tänze (Chansons nègres et Danses) op 26 et Abschieds-Klänge (Sons d'Adieu) op 28.

Encore un compositeur inconnu à connaître