Le Vicomte Hidemaro Konoye (近卫 秀 麿 Konoe Hidemaro, 18 Novembre 1898 - 2 Juin 1973) était un chef d'orchestre et compositeur de musique classique en période Showa au Japon. Il était le frère cadet du Premier ministre japonais d'avant guerre Fumimaro Konoe.
Konoye est né à Kojimachi, Tokyo, fils cadet du prince Konoe Atsumaro, descendant d'une des cinq maisons régentes du clan Fujiwara. Le clan Konoe est traditionnellement musiciens de gagaku à la Maison Impériale, et Hidemaro a choisi de suivre la tradition musicale de la famille, tandis que son frère aîné Fumimaro se lance en politique (il sera d’ailleurs premier ministre du Japon en 1937-39 et 1940-41).
Konoye a fréquenté l'école des Pairs Gakushuin, où il est devenu un ami proche de Takashi Inukai. En 1913, il entre à l'Université des Arts de Tokyo, où il s'est spécialisé dans le violon. En 1915, il part étudier brièvement en Allemagne pour étudier la composition musicale, et devient l'élève de Kosaku Yamada, à son retour au Japon.
Ses débuts comme chef d'orchestre en 1920 ont lieu avec un orchestre amateur dirigé par Tokichi Setoguchi. Konoye est retourné en Europe pour poursuivre ses études en 1923 à Paris, avec Vincent d'Indy et à Berlin avec Franz Schreker. Il a également étudié la direction d'orchestre avec Erich Kleiber et Karl Muck. En 1924, il a mené la Philharmonie de Berlin et est retourné au Japon à l'automne de la même année. Konoye a co-fondé l'Association symphonique du Japon en 1925, et l'année suivante devint chef d'orchestre de l'orchestre. Konoe a ensuite fondé le New Symphony Orchestra de Tokyo (l'actuelle NHK Symphony Orchestra), et a contribué à façonner l'orchestre sur une période de 10 ans dans un ensemble qui a été salué comme concurrentiel avec de nombreux orchestres parmi les meilleurs en Europe.
Aujourd'hui, il est connu pour avoir réalisé le premier enregistrement de la Quatrième Symphonie de Mahler, en mai 1930. Il réalisa également le premier enregistrement électrique de tout de cycle des symphonies de Mahler. En outre, Konoye fait des apparitions nombreuses en Europe et en Amérique, et la direction de quelque 90 orchestres différents au cours de sa carrière, y compris l'orchestre de la Scala de Milan et le NBC Symphony Orchestra. Il a créé des amitiés avec Erich Kleiber, Leopold Stokowski, Wilhelm Furtwängler et Richard Strauss. Il est allé en Allemagne et a mené l'Orchestre Philharmonique de Berlin dans la seconde moitié des années 1930. Dans les premiers jours de l'Orchestre symphonique de la NBC, il a planifié une tournée américaine sous la direction de Stokowski, mais le projet a été annulé en raison de la Seconde Guerre mondiale.
Konoye a écrit des compositions originales, mais il était plus vif d'intérêt dans l'organisation de la musique existante, y compris, par exemple, les Tableaux d'une exposition de Moussorgski et le Quintette en ut majeur de Schubert, qu'il a orchestré.
Oeuvres principales
Kronungs-Kantate pour soprano, mezzo-soprano, baryton, chœur et orchestre (1928) Etenraku pour orchestre (1931, transcription du gagaku) Chidori Chin Chin pour voix et piano
https://www.youtube.com/watch?v=WwhSKFt1VpA
Etenraku est un arrangement d’une pièce de gagaku du même nom. Le gagaku est la musique traditionnelle de la cour impériale japonaise, remontant aux temps anciens, interprétée par un orchestre à vent, instruments à cordes pincées et percussion. Cette musique arriva de Chine, de la Corée et du Vietnam entre le cinquième et le huitième siècle et fut adaptée au goût du peuple japonais de l’époque, avant que son répertoire ne s’enrichisse de musique japonaise originale. L’Etenraku est d’origine incertaine, mais l’on suppose qu’il fut introduit au Japon à partir de la Chine. Toutefois, sa mélodie est familière aux Japonais depuis bien longtemps, adaptée dans des chansons populaires et utilisée fréquemment de nos jours à l’occasion de mariages. L’arrangement qu’en a fait Konoye pour orchestre de gagaku reproduit avec beaucoup d’habileté les effets d’un orchestre occidental. De forme ternaire, l’arrangement fut créé à Moscou en 1931 sous la direction du compositeur avant d’être joué par la suite dans plus d’une cinquantaine de villes à travers le monde. Leopold Stokowski intégra l’œuvre à son répertoire et, en Europe, cette œuvre fut souvent associée à Debussy. A chaque fois qu’il eut vent de ce commentaire, Konoye prit soin de le réfuter en faisant remarquer qu’en réalité c’est Debussy qui avait subi l’influence du gagaku qui avait été introduit en Europe lors de l’Exposition Internationale de Paris en 1899.
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