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Sujet: Pierre Van Maldere (1729-1768) 2006-11-11, 16:46
Pierre Van Maldere est un violoniste et compositeur belge né à Bruxelles le 16 octobre 1729 et mort dans cette même ville le 1er novembre 1768.
Il a probablement reçu les leçons de Jean-Joseph Fiocco, alors directeur de la chapelle royale. Entré à la cour du prince Charles-Alexandre de Lorraine dès 1749, Van Maldere passe les saisons 1751 à 1753 à Dublin, comme directeur des "Philarmonick Concerts", puis il joue au Concert Spirituel de Paris en août 1754. Il accompagne alors le prince dans ses nombreux voyages à Vienne, où fait représenter ses deux premiers opéras-comiques : Le Déguisement pastoral (1756) et Les Amours champêtres (1758).
De retour à Bruxelles, il compose encore quelques opéras et plus de 40 symphonies, des ouvertures et des sonates. En 1758, il est promu "valet de chambre" du prince, puis devient co-directeur du Théâtre de la Monnaie de 1763 à 1767.
Œuvres principales
De nombreuses sonates en trio dans le style de Corelli, dont 6 Sonates à 2 violons et basse (1758) 3 trios pour clavecin, violon et violoncelle op. 7, Sinfonia pour violon, alto, violoncelle et théorbe (1762)
Des Ouvertures (dont Ouverture à 8 parties, 1775)
Environs 45 symphonies, dont :
Sei sinfonie a più stromenti (dediés au duc d'Antin, vers 1760) Sei sinfonie a più stromenti (Paris, 1762) influencées par l'école de Mannheim Symphonie périodique (1764) Sei sinfonie a più stromenti opus 4 (Paris et Lyon, 1764) Sei sinfonie a più stromenti opus 5 (Paris, 1768)
Opéras :
1756 : Le Déguisement pastoral (Vienne, château de Schönbrunn, 12 juillet) 1758 : Les Amours champêtres (Vienne, château de Schönbrunn, 5 novembre) 1761 : Les Précautions inutiles 1763 : Les Soeurs rivales 1763 : La Bagarre (Paris, Comédie-Italienne, 10 février) 1766 : Le Médecin de l'amour (Bruxelles, date inconnue) 1766 : Le Soldat par amour (Bruxelles, 4 novembre, en collaboration avec Ignaz Vitzthumb)
joachim Admin
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Sujet: Re: Pierre Van Maldere (1729-1768) 2007-02-26, 20:36
J'ai écouté ces derniers jours quelques unes des symphonies de Pierre van Maldere, c'est pas mal du tout. Cette musique rappelle un peu celle de Carl Stamitz et de l'ècole de Mannheim, bien qu'il n'en ait pas fait partie.
joachim Admin
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Sujet: Re: Pierre Van Maldere (1729-1768) 2009-05-11, 09:41
Catalogue de la musique instrumentale de Pieter van Maldere suivant le catalogue thématique de Willy van Rompaey :
VR 1 - Trio Sonata in D major VR 2 - Trio Sonata in G major VR 3 - Trio Sonata in A major VR 4 - Trio Sonata in C major VR 5 - Trio Sonata in E flat major VR 6 - Trio Sonata in D minor VR 7 - Trio Sonata in G major VR 8 - Trio Sonata in F major VR 9 - Trio Sonata in B flat major VR 10 - Trio Sonata in C major VR 11 - Trio Sonata in G major VR 12 - Trio Sonata in D major, Op. 1 No.1 VR 13 - Trio Sonata in A major, Op. 1 No.2 VR 14 - Trio Sonata in C minor VR 15 - Trio Sonata in E flat major VR 16 - Trio Sonata in E minor VR 17 - Trio Sonata in B minor VR 18 - Trio Sonata in F minor VR 19 - Trio Sonata in F major VR 20 - Trio Sonata in C major VR 21 - Trio Sonata in F major VR 22 - Trio Sonata in D minor VR 23 - Trio Sonata in A major VR 24 - Trio Sonata in B flat major, Op. 1 No.3 VR 25 - Trio Sonata in G minor, Op. 1 No.4 VR 26 - Trio Sonata in D major, Op. 1 No.5 VR 27 - Trio Sonata in C major, Op. 1 No.6 VR 28 - Symphony in G major VR 29 - Symphony in F major VR 30 - Symphony in D major VR 31 - Symphony in C major VR 32 - Symphony in E flat major VR 33 - Symphony in F major VR 34 - Symphony in B flat major VR 35 - Symphony in A major VR 36 - Symphony in F major VR 37 - Symphony in C major VR 38 - Symphony in D major VR 39 - Symphony in C major* (lost) VR 40 - Symphony in E major VR 41 - Symphony in A major VR 42 - Symphony in G minor VR 43 - Symphony in D major VR 44 - Symphony in B flat major VR 45 - Symphony in A major VR 46 - Violin Sonata in B flat major VR 47 - Violin Sonata in C major VR 48 - Violin Sonata in D major VR 49 - Violin Sonata in A major VR 50 - Violin Sonata in F major VR 51 - Violin Sonata in A major VR 52 - Violin Sonata in F major VR 53 - Symphony in G minor, Op. 4 No.1 VR 54 - Symphony in C major, Op. 4 No.2 VR 55 - Symphony in B flat major, Op. 4 No.3 VR 56 - Symphony in G major, Op. 4 No.4 VR 57 - Symphony in E flat major, Op. 4 No.5 VR 58 - Symphony in D major, Op. 4 No.6 VR 59 - Symphony in E flat major VR 60 - Symphony in G major VR 61 - Symphony in C major VR 62 - Symphony in D major VR 63 - Symphony in F major VR 64 - Symphony in C major VR 65 - Symphony in E flat major VR 66 - Symphony in D major VR 67 - Violin Sonata in G major, Op. 5 No.1 VR 68 - Violin Sonata in C major, Op. 5 No.2 VR 69 - Violin Sonata in E major, Op. 5 No.3 VR 70 - Violin Sonata in D major, Op. 5 No.4 VR 71 - Violin Sonata in D major, Op. 5 No.5 VR 72 - Violin Sonata in G major, Op. 5 No.6 VR 73 - Symphony in D major, Op. 5 No.1 VR 74 - Symphony in F major, Op. 5 No.2 VR 75 - Symphony in E flat major, Op. 5 No.3 VR 76 - Symphony in B flat major, Op. 5 No.4 VR 77 - Symphony in G major, Op. 5 No.5 VR 78 - Symphony in D major, Op. 5 No.6 VR 79 - Symphony in D minor VR 80 - Symphony in E flat major VR 81 - Symphony in B flat major VR 82 - Symphony in F major VR 83 - Symphony in D major VR 84 - Keyboard Trio No.1 in C major, Op. 7 No.1 VR 85 - Keyboard Trio No.2 in G major, Op. 7 No.2 VR 86 - Keyboard Trio No.3 in D major, Op. 7 No.3 VR 87 - Violin Sonata in B flat major VR 88 - Violin Sonata in A major
Je viens d'écouter un CD Klara de symphonies par The Academy of Ancient Music, ça me confirme ce que je disais ci dessus : même type de musique que les Stamitz, Cannabich...l'école de Mannhein.
joachim Admin
Nombre de messages : 27098 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Pierre Van Maldere (1729-1768) 2019-11-18, 18:27
Un peu plus de précisions, et un exemple de symphonie
Pieter (Pierre) van Maldere (Bruxelles, 16 octobre 1729 - Bruxelles, 1er novembre 1768) était un violoniste et compositeur flamand.
Il a peut-être reçu son premier enseignement de J.-J. Fiocco, directeur de musique à la chapelle royale et de H.-J. de Croes, premier violon. En 1746, il est classé parmi les musiciens de la chapelle, à l'arrière des seconds violons; En 1749, il fut promu premier violon lorsque De Croes succéda à Fiocco en tant que directeur de la musique.
À cette époque, les musiciens de la chapelle étaient tenus de se produire chaque fois que le prince Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas, donnait de la musique lors d'un dîner ou organisait un concert. Le prince choisit van Maldere et poursuivit sa carrière. Tout en maintenant son salaire, il a autorisé son "premier violon" à se présenter à Dublin; van Maldere y resta de 1751 à 1753 et dirigea les "Concerts Philarmonick" pendant deux saisons.
Le 15 août 1754, il joua au Concert Spirituel de Paris, où l'on remarqua la précision de son inclination. À cette époque, van Maldere avait impressionné le prince Charles de Lorraine par son talent et son charme; le prince le nomma directeur de ses concerts et ne se sépara plus jamais de lui.
En tant que belle-soeur du prince, l'impératrice Marie-Thérèse, reconnaissant les talents et la diplomatie de van Maldere, le fit connaître parmi l'aristocratie. En juillet 1756, son premier opéra comique, Le déguisement pastoral, est joué à Vienne, à Schönbrunn. Peu après, la guerre de Sept Ans a éclaté et le prince et van Maldere sont restés en Autriche et en Bohême jusqu'en 1758. Le 5 novembre 1758, un autre opéra-comique, Les amours champêtres, fut joué à Schönbrunn.
Le lendemain, Charles de Lorraine rentre aux Pays-Bas. Il témoigne de son attachement personnel à Van Maldere en le nommant "valet de chambre". Van Maldere a démissionné de son poste de premier violon au profit de son frère aîné, Guillaume, tandis que son frère cadet, Jean-Baptiste, a pris ses fonctions de deuxième violon.
Pierre poursuit sa carrière itinérante dans l'entourage du prince, l'accompagnant dans tous ses voyages en Autriche et à Paris, Mariemont et Tervuren. Il a également continué à composer de nombreuses symphonies. À l'approche de la paix, cependant, il commence à songer à s'installer et obtient en 1762 un contrat de sept ans en tant que directeur du Grand Théâtre de Bruxelles. Il y dirigea et choisit le répertoire: tragédies et comédies du théâtre français ainsi que des opéras comiques qu'il avait composées (La bagarre), arrangées (Les soeurs rivales) ou écrites en collaboration (Le soldat par amour). Débordé par le travail et par des soucis financiers, il démissionna finalement en 1767. Le bienveillant Charles de Lorraine tenta de le sauver en lui confiant l'éducation d'un jeune et talentueux violoniste, mais van Maldere mourut l'année suivante.
https://www.youtube.com/watch?v=gnJEc3rqFKs
Sinfonia in G minor, Op.4 n° 1 (1764) Performers: Academy of Anciеnt Music; FiIip BrаI (conductor)
joachim Admin
Nombre de messages : 27098 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Pierre Van Maldere (1729-1768) 2023-01-04, 18:52
4 Symphonies
https://www.youtube.com/watch?v=3u4Oqa6PMiQ
00:00 Sinfonia in D major, Op. 5 Nr. 1: Allegro assai - Andante - Presto 15:31 Sinfonia a piu stromenti in A major: Allegro - Largo - Presto 27:33 Sinfonia No. 166 in D major: Allegro assai - Largo - Presto 40:14 Sinfonia No. 170 in E flat major: Allegro assai - Andante sempre piano - Prestissimo
Les Solistes de Liège - Direction Jean Jakus
Publiées à Paris à partir de 1760, ses symphonies font sensation. En 1764 La Chevardière insérée comme no. 59 dans son recueil « Symphonie périodique », œuvre de van Maldere dont le jeune Mozart, alors à Paris, avait exprimé l'appréciation. La même année, les six symphonies op. IV et en 1768 ceux de l'op. V a suscité beaucoup d'intérêt général; car aux éloges du Mercure de France s'ajoutaient ceux des critiques allemands.
Stockhausen notait dans les symphonies de l'Opus IV un éclat et une fraîcheur de goût sans les excès habituels, un sérieux dans l'expression, voire une certaine mélancolie ; mais leur principale vertu résidait dans son élaboration de formes. Dans les Wochentliche Nachrichten, Hiller a reconnu la nouveauté des symphonies de van Maldere et a remarqué son audace d'invention. Il a également remarqué combien il était ému par leur gravité d'expression et combien elle contrastait remarquablement avec le style galant enjoué de l'époque. Il nota également les harmonies heureuses, notamment en ce qui concerne les cors et les hautbois, et surtout la structure thématique élaborée qui imprègne toute l'œuvre.
En 1769 après la publication de l'Op. V il a souligné plus précisément les qualités éminentes d'un compositeur travaillant non pas en quantité mais en profondeur. Il évoque les dons inventifs, la grâce et le sérieux de ses thèmes, le foisonnement harmonique de son écriture, l'élaboration aboutie de la forme. Hiller ne savait pas quand il a écrit ces lignes qu'il n'écrirait plus d'appréciations sur les nouvelles œuvres de ce compositeur. Vingt ans plus tard, dans la Musikalische Korrespondenz de 1791, il considère à nouveau comme modèles de composition les allegros de van Maldere ; et Sulzer, dans l'Allgemeine Theorie der Schonen Künste (1792) déplore la mort prématurée qui a privé le monde musical de nouveaux chefs-d'œuvre. Van Maldere était en effet mort subitement dans la nuit du 1er novembre 1768, comme on peut le lire dans le Journal secret de Charles de Lorraine. Il n'avait que 39 ans.
Les quatre symphonies choisies pour ce disque illustrent bien la mesure de Pierre van Maldere dans la formation du style symphonique. La seconde, intitulée Sinfonia 4 più stromenti (en la majeur) fut publiée à Paris par Venier en 1760. Comme les six symphonies dédiées au duc d'Antin qui la précédèrent, elle est à nouveau conçue — comme le titre l'exprime si bien — dans la Manière italienne en quatre parties : premier et second violons, alto et basse continue. A la fois, par la forme développée dans le premier allegro, par la mobilité des thèmes animant tour à tour chaque groupe instrumental, par l'abondance et la précision des marquages dynamiques, cette œuvre s'écarte de la « sinfonia » et devient le précurseur de la musique classique symphoniue, vers laquelle il tend dans un esprit remarquablement différent à tout moment des compositions de Mannheim.
Quelques années plus tard, van Maldere accomplit de nouveaux progrès dans le style symphonique. Il s'agit de la première symphonie de l'op. V (ré majeur) ou les symphonies no. 166 (ré majeur) et 170 (mi bémol majeur) fournies par des manuscrits conservés à la bibliothèque du Conservatoire de Milan : l'assemblage du matériau symphonique à deux cors et deux hautbois, reconstitue la structure tonale, élimine la basse continue et crée un style où la richesse s'associe à la forme bi-thématique de la sonate, donnant à la symphonie une nouvelle dimension. On remarquera que la symphonie no. 1 de l'op. V est construit sur un thème de fanfare qui caractérise l'ensemble de l'œuvre. Ce n'est pas inhabituel, à cette époque, mais cela fait penser à Pierre van Maldere — qui rappelle justement dans le titre de l'op. V son statut de valet de Charles de Lorraine, accompagnant le prince dans ses chasses de routine à Tervueren et Mariemont. L'œuvre aurait pu être écrite dans l'une de ces résidences.
L'auditeur prendra certainement beaucoup de plaisir à entendre ces quatre symphonies ; elles évoquent si bien l'atmosphère particulière de ces Académies dans leur cadre agréable avec leurs princes « éclairés ». Peut-être sera-t-il aussi ému par cette mélancolie qui frappait la critique contemporaine et était déjà précurseur de cette sensibilité propre à la période préromantique.
SUZANNE CLERCK (1966)
Commentaire biographique
Pierre van Maldere (1729—1768) n'est pas tout à fait inconnu, mais son nom s'est perdu parmi le nombre des « petits maîtres » qui figuraient à l'époque de la symphonie préclassique entre 1730 et l'entrée dans les listes de Haydn et de Mozart. Il était à cette époque un violoniste d'une certaine notoriété dans ce « siècle des lumières » où les carrières de virtuoses, plus ou moins indépendants, commencent à changer le caractère de la vie musicale. Acclamé dans toutes les grandes capitales d'Europe, il a laissé des œuvres imprimées ou manuscrites dans lesquelles la critique contemporaine a discerné ses talents de virtuose et ses qualités de compositeur.
Né à Bruxelles de parents modestes (son père était maître d'école) rien ne semblait le prédisposer à une carrière musicale ; mais sa marraine était la femme de Josse Boutmy, le claveciniste, qui devait bientôt devenir organiste de la chapelle royale. C'est peut-être cet homme qui a initié l'enfant à la vie musicale.
Cette « chapelle royale » dans une ville qui n'avait aucune prétention à la royauté, mérite quelques éclaircissements. Bruxelles était en effet la résidence d'un gouverneur général, administrant de là les Pays-Bas méridionaux au nom des Habsbourg d'Autriche auxquels appartenait le pays. Après l'austère Marie-Elisabeth (décédée en 1741) pour qui motets et oratorios étaient des anathèmes, c'est le joyeux Charles de Lorraine, beau-frère de l'impératrice Marie-Thérèse, qui rejoint la cour de Bruxelles.
Enfant de chœur à la chapelle royale, alors sous la direction de Jean-Joseph Fiocco, Pierre van Maldere a quinze ans lorsqu'en 1744 Henri-Jacques de Croes devient chef de chœur. Violoniste et compositeur pas tout à fait dénué de talent, il se consacre à l'éducation du jeune musicien, et ne manque pas de marquer les esprits à l'occasion de la soirée où le prince donne un souper musical. Car van Maldere semble avoir joui de plusieurs engagements extérieurs, qui ne le privent pas pour autant de sa solde de premier violon à la chapelle royale.
Ainsi, durant les saisons 1751-1752 et 1752-1753, il participa aux Concerts philharmoniques de Dublin et publia également un recueil de sonates pour deux violons et basse continue. En 1754, on l'entendit à un « Concert spirituel » à Paris dans un concerto pour violon de sa propre composition (aujourd'hui, hélas, perdu). En 1757 et 1758, accompagnant Charles de Lorraine appelé à ce haut commandement des armées impériales, le musicien eut l'occasion d'être entendu et applaudi par l'impératrice elle-même, et le jeune Carl Ditters de Dittersdorf l'entendit lors d'une « académie ». dirigé à Vienne par le prince de Hildburghausen. De nouveau le 5 novembre 1758, malgré sa propre disgrâce (car la guerre n'avait été qu'un feu de paille, et Marie-Thérèse avait rappelé son beau-frère de son commandement, le jugeant plus apte au sport et à la chasse qu'à la fardeaux du pouvoir) Charles de Lorraine commande au compositeur pour le théâtre de Schönbrunn un opéra-comique à la française : Les Amours Champêtres dont le prince de Kevenhüller exprime une vive appréciation.
C'est après ce voyage que Charles de Lorraine nomma définitivement van Maldere comme gentilhomme de la chambre. Cela permit au compositeur de quitter la chapelle royale et d'y installer ses deux frères Guillaume et Jean-Baptiste, que le jeune Mozart devait rencontrer plus tard lors de son propre séjour à Bruxelles. Depuis cette époque, et pour renforcer ses activités de musicien de cour, van Maldere entreprit de composer des divertissements. A l'occasion de l'anniversaire du Prince, le 12 décembre 1758, il monte un ballet comique, Le Déguisement Pastoral. Viennent ensuite Lorenzo da Bologna, Les Précautions Inutiles, Les Sœurs Rivales, Le Médecin de l'Amour et Le Soldat par Amour. et à Paris le 10 février 1763, au Théâtre Italien, La Bagarre (La Bagarre) dont la musique fut très appréciée.
joachim Admin
Nombre de messages : 27098 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Pierre Van Maldere (1729-1768) 2023-10-16, 16:31
Sinfonia a piu strumenti en ré majeur op. 5 (1768)
https://www.youtube.com/watch?v=Zj-uXiwoPRA
Sinfonia (I, D-Dur) a più strumenti, opera 5 (1768), IPM 3
1. Allegro assai 0:00 2. Andante 4:26 3. Presto 8:56
Interprètes
Terra Nova Collеctivе; Vlad Wеvеrbеrgh (conductor)
Commentaire
Pierre (Pieter) van Maldere [Vanmalder, Vanmaltre, Van Maltere, et al.] (Bruxelles, 16 octobre 1729 - Bruxelles, 1er novembre 1768) est un compositeur et violoniste flamand.
Baptisé dans la paroisse Saint-Géry en 1729, il reçoit sa première éducation auprès du violoniste baroque Jean-Joseph Fiocco avant d'être accepté dans la section de deuxième violon de la chapelle royale de Charles de Lorraine à l'âge de 17 ans. En 1749, il est nommé premier violon. et deux ans plus tard, il entreprend la première de plusieurs tournées de concerts, celle-ci à Dublin où il publie ses premières compositions, six trios pour deux violons et basse, avec William Mainwaring.
Il a également été compositeur interne pour la Charitable Music Society et les Philharmonic Concerts. En 1754, il apparaît comme soliste dans son propre concerto pour violon aux Concerts spirituels de Paris, où le Mercure de France le proclame « grand talent », sentiment repris plus tard par Carl Ditters von Dittersdorf.
En 1757, il accompagne son mécène à Vienne et, devant le succès de son opéra Les amours champêtres, il décide de se consacrer à la composition d'opéra, devenant codirecteur du Grand Théâtre de Bruxelles. Cela a été rendu possible par une nomination comme valet de chambre du prince Charles, ce qui lui a permis d'explorer des opportunités en dehors de la cour. En 1766, cependant, l'entreprise avait échoué, mais dans les années qui suivirent, il avait acquis une réputation considérable pour ses symphonies, publiées à Londres et à Paris et saluées par des théoriciens tels que Johann Adam Hiller. Il était également très recherché en tant qu'enseignant. Il est décédé d'un accident vasculaire cérébral à son domicile à Bruxelles.
Il a composé une soixantaine de symphonies, dont 26 ont été publiées de son vivant. De plus, il a écrit six opéras, un concerto pour orchestre, un concerto pour flûte, deux concertos pour violon, 27 sonates en trio, 15 sonates pour violon et trois trios pour clavier. Son style musical, caractérisé par Hiller et d’autres, a été décrit comme « plein de feu et d’invention… et bien plus cohérent, ordonné et important que les œuvres de certains autres » et « exceptionnellement brillant ». Les symphonies montrent particulièrement des éléments dramatiques caractéristiques du Sturm und Drang, notamment des ostinati agités, des syncopes, des changements dynamiques brusques, un trémolo et l'utilisation de tonalités mineures.