Antoine Brumel (v.1460-v.1520)

Antoine Brumel (* ca 1460 - † ca 1520) est un compositeur français de la Renaissance.


Né peut être à Brunelles près de Nogent-le-Rotrou, Brumel est un des rares compositeurs de l'école franco-flamande nés en France, au-delà des frontières de l'empire bourguignon. Élève de Johannes Ockeghem, il est chanteur ("chantre", c'est-à-dire choriste) à la cathédrale Notre-Dame de Chartres en 1483, puis maître de musique (maître du chœur et des enfants, alias maître de psallette, ou encore maître de chapelle comme on dirait aujourd'hui) à la cathédrale Saint-Pierre de Genève, jusqu'en 1492. Il postule également à la cour de Savoie, mais ne se maintient pas. Il devient chanoine à Laon en 1497 et maître de musique à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1498. Il démissionne en 1500, retourne à Chambéry, avant d'être nommé maître de chapelle en 1506 à la cour de Ferrare (Italie) parmi la suite d'Alphonse Ier d'Este. On pense qu'il entre également au service du pape Léon X en 1513.
Un caractère peut-être difficile l'amena à vivre la vie ambulante de tant de musiciens de la Renaissance (nombre d'entre eux changeaient de lieu d'exercice avec l'objectif de se perfectionner et de découvrir différentes manières de pratiquer leur art).

Il est renommé à son époque - il est cité dans plusieurs déplorations de compositeurs, par ex. celle de Josquin des Prés pour Ockeghem : "Accoutrez vous d'habits de deuil, Josquin, Brumel, Pierchon, [Loyset] Compère..." - et il sera lui-même, à sa mort, l'objet de plusieurs déplorations (plus que ne le furent Jacob Obrecht, Jean Mouton, Antoine de Févin ou Alexandre Agricola). Il est loué par François Rabelais dans Pantagruel. Enfin le compositeur anglais Thomas Morley le citera en 1597 dans "A plain and easy introduction to practical music" en le considérant l'égal de Josquin, surtout pour son art dans la composition de canons.


Son œuvre

Compositeur du Nord, il intègre les influences italiennes dans son œuvre. Il compose essentiellement des messes (dont il nous reste une quinzaine, plus quelques extraits). Parmi elles, la Missa Et ecce terrae motus à 12 voix, dite "du tremblement de terre" (sur les 7 premières notes: ré-ré-si-ré-mi-ré-ré de l'antienne pascale chantée à Laudes : "Et ecce terrae motus..."). Le manuscrit qui nous reste est celui que Roland de Lassus fit copier dans le but de donner l'œuvre à la cour de Bavière). Sa dernière production est sa Missa pro defunctis (son Requiem), pour chœur quatre voix. On lui doit aussi des motets (34 dont 3 Magnificat, la Prose - ou Séquence - franciscaine Mater Patris et Filia à trois voix, le Benedictus à huit voix de la messe Et ecce terrae motus, l'antienne mariale Regina Cœli à quatre voix, l'antienne de l'Assomption Sicut lilium inter spinas, à quatre voix) et une quinzaine de chansons profanes. La mélodie tient une grande place dans ses compositions.


Messes

Missa a l’ombre d’ung buissonet
Missa Berzerette savoyenne
Missa Bon temps
Missa de beate virgine (sehr spät, wahrscheinlich 1510/12)
Missa de dringhs
Missa Descendi in hortum
Missa dominicalis
Missa Et ecce terrae motus (12-stimmig)
Missa Je nay deuel
Missa L’homme armé
Missa pro defunctis
Missa Ut re mi fa sol la
Missa Victimae paschali
Missa sine nomine I
Missa sine nomine II (nur Kyrie vollständig, sonst nur eine Stimme erhalten)
Missa de Beata Virgine


Fragments de messes

Credo (I)
Credo (II)
Credo (III)
Credo villayge
Pleni sunt caeli, fuga ex una
Benedictus, fuga ex una
Benedictus


Motets

Ave, ancilla Trinitatis
Ave cujus conceptio (wohl nach 1505)
Ave Martia, gratia Dei plena (Paris, 1498–1500)
Ave stella matutina (wohl nach 1505)
Ave virgo gloriosa
Beate es, Maria
Conceptio hodiernus Mariae semper virginis
Da pacem, Domine
Dominus dissipat consilia
Exemplum octo modorum
Gloria, laus et honor
Haec dies quam fecit Dominus
Herth. Cogitavit Dominus
Languente miseris (Chartres, 1483/86)
Lauda Sion Salvatorem
Laudate Dominum de caelis
Magnificat primi toni
Magnificat secundi toni
Magnificat sexti toni
Mater patris filia
Nativitas unde gaudia/Nativitas tua, Dei genitrix (Chartres, 1483/86)
Nato canunt omnia
Noe, noe, noe
O crux, ave, spes unica
O Domine Jesu Christe
Philippe, qui videt me
Quae est ista (wohl nach 1505)
Regina caeli laetare
Regina caeli laetare
Rosa nocum dans adorem
Sicut lilium inter spinas
Sub tuum praesidium (wohl nach 1505)
Vidi aquam


Chansons profanes

Amours, amours
Dieu te gart, bergere
Du tout plongiet / Fors seulement
En amours que cognoist
En ung matin
Esnu sy que plus porroie
Jamays
James que la ne peult estre
Je despite tous
Le moy de may
Pour vostre amour
Tandernac
Tous les regtretz
Una maistresse
Vray dieu d’amour


Oeuvres douteuses

Ave Maria, gratia plena
Credo
Magnificat octavi toni

L'intro était superbe ... après cela devient très 'compliqué' et un peu lourd comme composition.
Très belles voix interprétation par contre !!!



Un autre genre ... très beau, nostalgique, avec également une très belle interprétation.
Mention spéciale pour le contre-ténor (rien à faire, c'est toujours les voix qui m'attirent en premier : déformation du cerveau opératique oblige )



Très beaux passagex de voix sans musique ... connus car ont été adaptés en chant de funérailles, il me semble.
Pour le reste, cela me paraît encore bien lourd, trop ornementé par de voix différentes.
Qu'en pensent les connaisseurs ?

Requiem assez attachant, mais dommage qu'il soit a cappella. Enfin, normal pour l'époque ! Avec 29 minutes il occupe la moitié du CD, et c'est ce qu'il y a de mieux. Le reste est particulièrement 

Il me semble que nous voilà dans une vaine de compositeurs "Renaissance", merci Joachim et merci Bel Canto pour les vidéos, je me rends compte que cette époque est une de mes préférées.  Je vais partir maintenant à la découverte de la musique médiévale que j'aime déjà mais que je connais peu.

Toute ma reconnaissance pour l'existence de ce forum qui me permet de faire tant de découvertes musicales diverses assorties de commentaires passionnants et passionnés

Et ça, laudec, tu aimes? C'est encore bien avant la Renaissance (daté de 1198). C'est bien plus animé, et ça ne fait pas 

Etonnant ! J'aime déjà beaucoup les polyphonies à capella, les voix qui "consonnent" , qui se marient harmonieusement font vibrer ma corde sensible !  et cette "basse continue" vocale n'est ce pas étonnant pour cette époque ?  je pensais qu'elle n'apparaissait que bien plus tard avec les instruments  ?
Je trouve cette musique très "moderne" en fait :@=:peut-être parce que j'écoute les polyphonies corses et que j'y découvre une certaine  parenté ?
En ce qui concerne les œuvres qualifiées  , il y en a qui m'ennuient parfois profondément aussi mais très souvent je les aime pour leur côté méditatif et je pense que ce sont des œuvres qui mènent à l'intériorité, que c'est leur but et j'aime me laisser apaiser et m'évader avec elles