Karol Szymanowski (1882-1937)

J'ai regardé dimanche dernier sur Arte, la diffusion de l'opéra 'Le roi Roger' dans sa production parisienne récente... c'est particulier mais je dois dire que j'ai assez bien aimé.

Pour ceux/celles qui l'ont raté: http://plus7.arte.tv/fr/1697660,CmC=2881272.html
Et ça vaut la peine d'y jetter un coup d'oeuil.

Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de préférence vraiment marquée entre le Concerto pour violon n°1 et le N°2 de Karol Szymanowski. Dans mon cycle consacré aux oeuvres pour violon, ces deux concertos m'étaient évidemment incontournables tant ils me sont chers. Il est vrai que sur le plan harmonique il s'y passe plein de choses mais d'une manière qui me plait beaucoup. C'est un formidable voyage à l'intérieur de la matière sonore, le violon de Kontanty Kulka étant mon guide le plus somptueux. Néanmoins, lors de cette nouvelle écoute, une infinitésimale préférence pour le second concerto s'est affirmée. Mon Top 13 commence à prendre forme.

Icare a écrit:

Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de préférence vraiment marquée entre le Concerto pour violon n°1 et le N°2 de Karol Szymanowski. D

J'avoue que ni le 1 ni le 2 ne me paraissent dans l'éthique du concerto. pour moi très peu de lyrisme dans ces œuvres. En revanche, j'ai été plus impressionné par sa Tarentelle pour orchestre que je recommande. là, il y a réellement une originalité dans les effets orchestraux. J'ai l'impression que Szymanowski est un moderniste qui se stérilise par le modernisme, mais par bonheur parfois il s'oublie et laisse percer ses qualités réelles.

claude fernandez a écrit:

Icare a écrit:

Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de préférence vraiment marquée entre le Concerto pour violon n°1 et le N°2 de Karol Szymanowski. D

J'avoue que ni le 1 ni le 2 ne me paraissent dans l'éthique du concerto. pour moi très peu de lyrisme dans ces œuvres. En revanche, j'ai été plus impressionné par sa Tarentelle pour orchestre que je recommande. là, il y a réellement une originalité dans les effets orchestraux. J'ai l'impression que Szymanowski est un moderniste qui se stérilise par le modernisme, mais par bonheur parfois il s'oublie et laisse percer ses qualités réelles.

Pour moi, avec une petite préférence pour le premier (op 35), j'avoue que je ne suis pas non plus passionné par ses concertos. Et effectivement, la tarentelle (s'il s'agit bien de l'opus 28 : Nocturne et Tarentelle pour violon et piano) me semble aussi intéressante. Je ne savais pas que Szymanowski en avait réalisé une version avec orchestre.

J'ai vu que le catalogue des oeuvres est très incomplet : je vais y remédier

joachim a écrit:

Et effectivement, la tarentelle (s'il s'agit bien de l'opus 28 : Nocturne et Tarentelle pour violon et piano) me semble aussi intéressante. Je ne savais pas que Szymanowski en avait réalisé une version avec orchestre.

Et moi je ne savais pas que l'original était pour piano et violon :-)

claude fernandez a écrit:

Icare a écrit:

Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de préférence vraiment marquée entre le Concerto pour violon n°1 et le N°2 de Karol Szymanowski. D

J'avoue que ni le 1 ni le 2 ne me paraissent dans l'éthique du concerto. pour moi très peu de lyrisme dans ces œuvres. En revanche, j'ai été plus impressionné par sa Tarentelle pour orchestre que je recommande. là, il y a réellement une originalité dans les effets orchestraux. J'ai l'impression que Szymanowski est un moderniste qui se stérilise par le modernisme, mais par bonheur parfois il s'oublie et laisse percer ses qualités réelles.

Je ne partage pas du tout ton ressenti, mais alors pas du tout surtout que le second concerto possède toutes les qualités d'une grande musique avec beaucoup d'originalité dans la structure harmonique, moderne et lyrique à la fois, mais un lyrisme qui heureusement n'est jamais trop grandiloquent comme chez certains Romantiques qui en font des tonnes . Les orchestrations y sont magnifiques, y compris dans le premier, très riche sur le plan timbrique et d'un modernisme jamais gratuit, au contraire, voilà deux concertos très viscéraux et de forme impressionniste avec quelque-chose de plus corrosif dans le second. C'est pour cela que je le préfère. Evidemment, en comparaison du premier concerto de Bruch que j'aime pour son lyrisme bien plus exacerbé et son sens de la grande mélodie, ceux de Szymanowski sont, au contraire, d'un lyrisme plus introverti et sont plus cérébraux. En revanche, tellement plus riches et interessants dans les orchestrations et les structures harmoniques. Quelle immense palette de couleurs et quel raffinement orchestral autour du violon! Et que d'émotion au bout du compte!...Bruch, Szymanowski...vive la complémentarité! Alors dire que Szymanowski est un moderniste qui se stérélise par le modernisme, je ne suis pas du tout d'accord. Trop caricatural. Mon expérience me démontre tout le contraire, du moins avec ses concertos. Si tu m'avais dit ça à propos de Boleslaw Szabelski, j'aurais approuvé même si je ne déteste pas forcément la part plus moderniste de son oeuvre, mais dans le cas de Szymanowski, non.

[quote="Icare"Mon expérience me démontre tout le contraire, du moins avec ses concertos. Si tu m'avais dit ça à propos de Boleslaw Szabelski, j'aurais approuvé même si je ne déteste pas forcément la part plus moderniste de son oeuvre, mais dans le cas de Szymanowski, non. [/quote]

À l'audition de ces concertos, je pense que Szymanowsky possède d'énormes possibilités musicales, mais je ne les sens pas s'exprimer. Peut-être que ce n'est pas ma conception de la musique concertante. Comme exemple de concerto moderniste au sens positif du terme, pour rester dans la musique polonaise, je citerai l'excellent (pour moi) Concerto n°3 de Grazyna Bacewicz et même le n°1.

claude fernandez a écrit:

Icare a écrit:

Mon expérience me démontre tout le contraire, du moins avec ses concertos. Si tu m'avais dit ça à propos de Boleslaw Szabelski, j'aurais approuvé même si je ne déteste pas forcément la part plus moderniste de son oeuvre, mais dans le cas de Szymanowski, non.

À l'audition de ces concertos, je pense que Szymanowsky possède d'énormes possibilités musicales, mais je ne les sens pas s'exprimer.

Et pourtant elles s'expriment avec brio mais peut-être dans une forme à laquelle tu n'es pas très réceptif pour des raisons qui sont les tiennes! Sinon j'essaierai à l'occasion d'écouter ceux de Bacewicz que je ne connais pas encore. En revanche, je vais réécouter, probablement ce soir, le concerto pour violon de Joanna Bruzdowicz, une compositrice polonaise moins connue mais que j'aime beaucoup. Il y a tellement longtemps que je n'y suis pas revenu qu'un rafraîchissement de mémoire me semble nécessaire.

joachim a écrit:

J'ai vu que le catalogue des oeuvres est très incomplet : je vais y remédier

Il m'aura fallu du temps, mais le voici    :

Orchestre

Ouverture de concert pour grand orchestre en mi majeur op. 12 (1904-1905, réorchestrée en 1912-1913)
Symphonie n° 1 en fa mineur op. 15 (1907)
Symphonie n° 2 en si bémol mineur op. 19 (1909-1910), réorchestrée avec l'aide de Grzegorz Fitelberg en 1936)
Symphonie n° 3 "Le Chant de la nuit" op. 27 (1916)
Concerto pour violon et orchestre n° 1 op. 35 (1916)
Marche de Fête (1920)
Marche du 3ème Régiment de Uhlans pour orchestre à vents (1920) perdue
Musique du ballet Harnasie op. 55 (1923)
Symphonie no 4 "Concertante" pour piano et orchestre op. 60 (1932) Dédiée à Arthur Rubinstein.
Concerto pour violon et orchestre n° 2 op. 61 (1933)


Ballets et musiques de scène

Mandragora, pantomime pour "Le Bourgeois Gentilhomme, avec récitant et ténor op. 43 (1920)
Prince Potemkine, musique de scène op. 51 (1925)
Harnasie, ballet-pantomime avec ténor et chœur, op. 55 (1931)


Musique de chambre

Sonate pour violon et piano op. 9 (1904)
Trio pour violon, violoncelle et piano op. 16 (1907)
Romance en ré majeur pour violon et piano op. 23 (1910)
Nocturne et Tarentelle pour violon et piano op. 28 (1915)
Mythes pour violon et piano : La Fontaine d'Arethuse - Narcisse - Driades et Pan, op. 30 (1915)
Quatuor à cordes n° 1 op. 37 (1917)
Trois caprices de Paganini (n° 20, 21 et 24) transcrits pour violon et piano op. 40 (1918)
La berceuse d'Aitacho Enia pour violon et piano, op. 52
Quatuor à cordes n° 2 op. 56 (1927)
Arrangements pour violon et piano : Chant de Roxane de l'opéra Le Roi Roger - Hennis le cheval, des Chants kurpiens - Danse du ballet Harnasie


Piano

Neuf préludes op. 1 (1899-1900)
Thème et Variations en si bémol mineur op.3 (1901-1903)
Quatre études op. 4 (1902)
Sonate n° 1 op. 8 (1903-1904)
Variations sur un thème populaire polonais en si mineur op. 10 (1900-1904)
Fantaisie op. 14 (1905)
Prélude et Fugue en ut dièse mineur, sans op. (1909)
Sonate n° 2 op. 21 (1910-1911)
Métopes op. 29 (1915)
Douze études op. 33 (1916)
Masques op. 34 (1915-1916)
Sonate n° 3 op. 36 (1916-1917)
4 Danses polonaises op. 47 (?) (1926)
Vingt mazurkas op. 50 (1924-1926)
Valse romantique, sans op. (1925)
Deux Mazurkas, op. 62 (1934)


Musique vocale

La Loterie aux maris ou Le Fiancé no 69, sans opus, opérette en trois actes, livret de Julian Krzewiński-Maszyński (1908-1909)
Hagith, opéra en un acte, livret de Felix Dörmann (texte polonais de Stanisław Barącz) op. 25 (1912-1913)
Chants d'Amour de Hafiz pour ténor et orchestre, op. 26 (1914)
Chants de la Princesse des contes de fées pour soprano et orchestre, op. 31 (1933)
Demeter, cantate pour contralto, chœur de femmes et orchestre op. 37bis (1924)
Agavé, cantate pour contralto, chœur de femmes et orchestre, op. 38 (1917)
Le Roi Roger, opéra en trois actes, livret du compositeur et de son cousin, le poète Jarosław Iwaszkiewicz (1918-1924) op. 46
Stabat Mater pour soprano, alto, baryton, chœur et orchestre op. 53 (1925-1926)
Veni Creator, hymne pour soprano, chœur et orchestre, op 57 (1930)
Litanie à la Vierge Marie, pour soprano, chœur de femmes et orchestre, op. 59 (1933)


Mélodies

6 Chants, op. 2 (1902)
3 Fragments de poèmes de Jan Kasprowicz, op. 5 (1902)
Salomé, pour soprano et orchestre, op. 6 (1912)
Labedz (Le Cygne), op. 7 (1904)
4 Chants, op. 11 (1905)
5 Lieder, op. 13 (1907)
12 Lieder, op. 17 (1907)
Panthesilea, pour soprano et orchestre, op. 18 (1912)
6 Chants, op. 20 (1909)
Bunte Lieder, op. 22 (1910)
6 Chants d'amour de Hafiz, op. 24 (1911)
Les Chants d'amour de Hafiz, d'après 3 chants de l'op 24 et 5 nouveaux, op. 26 (1914)
6 Chants kurpiens pour chœur a cappella (1929)
Chants d'une princesse de conte de fée, op. 31 (1933)
3 Chants sur des textes de Dimitri Davidov, op. 32 (1932)
4 Chants sur des textes de Tagore, op. 41 (1918)
Chants du Muezzin passionné, pour voix et piano ou orchestre, op. 42 (1918-1934)
3 Chansons de soldats (1920)
Zwei baskische Lieder (chants basques), op. 44 (1902)
Slopiewnie, 5 mélodies op. 46 (1928), aussi avec orchestre de chambre op. 46b
Berceuses, op. 48 (1922)
Rimes enfantines, op. 49 (1923)
20 Chants polonais (avec F. Szymanowski)
Mélodie : Dans les prés fleuris (v. 1925)
7 Chants sur des paroles de James Joyce, op. 54 (1926)
Vocalise-Etude (1928)
12 Chants kurpiens pour voix et piano, op. 58 (1933)

(il n'y a pas d'opus 39 ni d'opus 45)




https://www.youtube.com/watch?v=iOmBPgpK--g

Mazurkas for piano, Op. 50
Arthur Rubinstein, piano,
Recorded live at Carnegie Hall, Nov. 1, 1961  



https://www.youtube.com/watch?v=3-IPDYZr2mc