Christopher Gunning (1944-2023)

Christopher Gunning (né le 5 Août 1944, à Cheltenham, Gloucestershire, Angleterre) est un compositeur britannique principalement de musique de films et de télévision, mais également de musique de concert.

Il a étudié à la Guildhall School of Music and Drama, où il eut comme professeurs Edmund Rubbra et Richard Rodney Bennett.

Ses compositions de musique de film et de télévision ont reçu de nombreux prix, y compris le prix 2007 BAFTA de la meilleure musique de film pour La Vie en Rose, ainsi que trois prix supplémentaires pour Poirot d'Agatha Christie, Middlemarch, et Porterhouse Blue. Il a également remporté trois Ivor Novello Awards, pour Rebecca, Under Suspicion, et Firelight.

Dans les années 1970 et 1980 Gunning a collaboré avec le musicien de rock Colin Blunstone et fut responsable de l'arrangement pour cordes de Blunstone en 1972  "Say you don't mind".

Pour la contribution de Gunning pour The Big Batallions, Wild Africa, Cold Lazarus et When the Wales cames il reçut aussi BAFTA et Ivor Novello Awards, et sa musique pour la campagne publicitaire Martini, entendue à travers le monde depuis trente ans, a remporté trois Clio Awards.

Gunning a composé la musique pour presque tous les films de télévision d'Hercule Poirot avec David Suchet, et a travaillé sur les trois séries de Rosemary and Thymes avec Felicity Kendal et Pam Ferris.

En plus des compositions de musiques de film et de télévision, Gunning composa un concerto pour saxophone et orchestre et The Lobster, qui ont été programmés dans divers lieux, y compris London's Southbank Centre. Le Concerto pour saxophone, joué par John Harle avec l'Académie de Saint-Martin in the Fields, a été publié par Sanctuary Classics, The Lobster est disponible sur l'étiquette Meridian, et le Concerto pour piano, Symphonie n ° 1 et Storm ont été publiés par Albany Records. Ses dernières oeuvres comprennent des concertos pour hautbois et pour clarinette et le CD Skylines The Royal Philharmonic Orchestra a donné la première des Symphonies n ° 3 et n ° 4, couplé avec le Concerto pour hautbois et orchestre à cordes. Cela a été publié par Chandos Records. Sa toute récente 5ème symphonie a été interprétée sous sa direction par le Royal Philharmonic Orchestra.

Les symphonies sont quelque peu tourmentées. Le concerto pour hautbois est le moeceau que je préfère, avec un certain côté pastoral. Pas mal pour un contemporain.

Ce compositeur, je l'ai découvert et apprécié par sa musique de film que je trouve plus attachante et inspirée que sa musique de concert que j'ai découverte au travers du cd que tu cites ci-dessus. Ceci-dit, les deux symphonies et le concerto pour hautbois s'écoutent sans déplaisir. Ce n'est pas mal.

Icare a écrit:

Ce compositeur, je l'ai découvert et apprécié par sa musique de film que je trouve plus attachante et inspirée que sa musique de concert que j'ai découverte au travers du cd que tu cites ci-dessus. Ceci-dit, les deux symphonies et le concerto pour hautbois s'écoutent sans déplaisir. Ce n'est pas mal.

Les réécoutes sont souvent pleines de surprises et, du coup, une nouvelle approche du disque évoqué par Joachim m'a permis de mieux apprécier la Symphonie n°3 (2005) qui développe des atmosphères assez fines, colorées, en parfaite communion avec la nature, mais une nature plutôt tranquille en apparence, seulement en apparence. Le tumulte n'est jamais loin. J'ai bien ressenti ce brin d'anxiété intense que put vivre le compositeur dans cette période difficile de sa vie. Elle est présente sous la forme d'une tension un peu sournoise, comme un nuage noir qui tendrait à assombrir un paysage sonore pourtant si gracieux. Pour la quatrième symphonie, elle ne m'a pas fait grande impression, surtout avec son final trompetteux que, personnellement, je ne trouve pas très réussi. L'oeuvre qui a surtout fait sensation lors de cette nouvelle écoute, c'est son Concerto pour hautbois composé pour sa fille hautboïste Verity Gunning en cadeau de Noël, et interprété par elle avec beaucoup de sensibilité. Je n'avais pas capté jusque là toute la beauté du mouvement médium "Lento". Jusqu'à présent, je l'avais trouvé très joli, très plaisant. A mon avis, déjà par la très belle mélodie qui s'y dessine, c'est beaucoup mieux que plaisant: c'est exquis!

Après avoir réécouté les musiques qu'il composa pour la série Hercule Poirot, je suis revenu vers ce compositeur par le biais de trois oeuvres de concert, deux symphonies et un concerto pour hautbois. Les trois oeuvres sont interprétées par le "Royal Philharmonic Orchestra" sous la direction de son auteur alors que c'est la propre fille de Christopher Gunning qui interprète avec beaucoup de sensibilité le concerto pour hautbois. J'ai une préférence assez marquée pour sa musique de film à laquelle je trouve davantage de charme et de beauté - je pense prioritairement à Firelight et Wild Africa. Ce n'est pas systématique car, parmi les compositeurs qui ont oeuvré dans les deux domaines, je pense l'exact inverse de son compatriote Geoffrey Burgon, que je trouve justement plus captivant dans son oeuvre de concert, bien qu'il s'avère surtout inspiré dans sa musique vocale. Je ne connais pas encore la musique vocale de Christopher Gunning. En réécoutant les deux symphonies, tout d'abord la N°3 qui date de 2005, puis la N°4 écrite environ deux ans plus tard, je ne peux pas dire que j'ai été impressionné ni hautement transporté. En toute honnêteté, je ne leur trouve rien d'exceptionnel, néanmoins il est dit que les réécoutes sont souvent pleines de surprises et de rebondissements. Dans le cas de ces deux symphonies de Gunning, je ne peux guère parler de rebondissements car il n'y en a pas eu, davantage d'un réajustement de mes impressions premières, ce qui n'est pas déjà pas si mal. La symphonie a apporté des chefs-d'oeuvre intarissables sur plusieurs siècles et ils ont fortement imprégné ma mémoire, alors, si je ne cesse d'avoir en tête les symphonies d'un Beethoven ou d'un Mahler, je risquerais fort de trouver les deux symphonies de Gunning quelque peu anecdotiques ou un brin gentillettes: il ne s'agit donc pas là de chefs-d'oeuvre incontournables venus détrôner les piliers du genre. Peu importe, le mieux est d'en accepter d'emblée la modeste portée et mon but principal était de passer un beau moment avec la musique d'un compositeur que j'aime bien, débarrassé de toutes considérations qui, finalement, ne sont pas importantes dans l'absolu.

La Symphonie n°3 est la plus sage, la plus tranquille, même si ce n'est pas vrai sur toute sa longueur; les deux derniers mouvements étant plus facilement orageux et extravertis. 2005 fut pour le compositeur et son épouse une année tumultueuse et angoissante. Celle-ci dut être hospitalisée en Ukraine pour un mal apparemment incurable et Christopher Gunning fut victime d'une maladie cardiaque qui aurait pu lui ôter la vie. C'est donc dans cet état d'esprit et en cette circonstance troublée qu'il écrivit sa troisième symphonie. Il évoque aussi, durant cette période, sa passion pour la nature et ses promenades de plus en plus longues dans la campagne et les montagnes du Pays de Galles, appréciant l'effet des variations de temps et de lumière sur les paysages et sur ses émotions. "Paysages & émotions", c'est certainement cet aspect-là qui ressort le mieux (Part.3) dans cette symphonie introspective et sans aucun doute l'aspect auquel je suis le plus réceptif. Plaisante et jolie sont les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit. La Symphonie n°4 m'est finalement un peu plus enthousiasmante. Elle fut composée en 2007, une année où tout alla mieux pour le compositeur, notamment pour son épouse qui se remit presque miraculeusement d'une maladie jugée inguérissable. C'est ainsi qu'il s'engagea à composer une pièce symphonique qui symboliserait le triomphe sur l'adversité. Effectivement, mon passage préféré regorge d'optimisme, j'y apprécie plus précisément une belle vitalité des instruments à vents. S"il n'y avait que ces deux symphonies sur l'album, j'aurais passé un moment fort plaisant et flatteur, car c'est une musique qui flatte l'oreille, mais sans jamais toucher à l'exquis. Il arrivera par le mouvement médium du Concerto pour hautbois et orchestre à cordes (2004) avec une sensible interprétation de Verity Gunning. C'est une musique qui évolue toute en subtilité, dans l'intimité de ses gestes, la douceur de pizzicati délicatement posés, la force fragile d'une mélodie magnifique qui ondule au rythme d'un hautbois céleste...la musique est alors propice au recueillement. Dans son apparente simplicité et dépouillement, elle devient ce diamant irrésistible qui me transperce.

Je viens d'apprendre la mort de Christopher Gunning.

Ça vient d'arriver car sur Wikipedia anglais on dit qu'il est mort le 25 mars 2023, c'est-à-dire aujourd'hui.


Sa symphonie n° 10 (2017) en première mondiale le 22 mai 2022. Apparemment elle est en un seul mouvement, très contrasté. Pas mal pour un contemporain

En 2017 aussi il compose sa symphonie n° 11 qui est donc sa dernière.



https://www.youtube.com/watch?v=m6jSWG6dNk4

Symphony No. 10 by Christopher Gunning
World Premiere Performance
Colorado MahlerFest Orchestra
Kenneth Woods, conductor
May 22, 2022


Je vois qu'il n'y a pas le catalogue de ses œuvres, je vais essayer de le trouver.

Joachim a écrit:

Je vois qu'il n'y a pas le catalogue de ses œuvres, je vais essayer de le trouver. 

Orchestre

Yorkshire Glory – Symphonic portrait in 5 movements (1989)
Concerto for Soprano Saxophone and Orchestra. (“On Hungerford Bridge”) (1998)
Symphonie n° 1 (2001)
Storm, poème symphonique (2002)
Poirots Variants, pièce de concert d'après la musique de la série TV Poirot (2002)
Symphonie n° 2 (2002)
Symphonie n° 3 (2005)
Symphonie n° 4 (2006)
Concerto pour hautbois et orchestre à cordes (2009)
Concerto pour clarinette et orchestre à cordes (2009)
Symphonie n° 5 (2009)
Concertino pour flûte et petit orchestre (2010)
Symphonie n° 6 (2010)
Concerto pour guitare et orchestre (2011)
Symphonie n° 7 (2011)
Hector's Return, ouverture de concert (2012)
Night Voyage, poème symphonique (2012)
Poirot Fantasy pour violon et orchestre (2012)
Concerto pour violon et orchestre (2012)
D is for Daring pour orchestre militaire (2013)
Concerto pour violoncelle et orchestre (2013)
L'Esprit de la Montagne, pour flûte solo, harpe et orchestre à cordes (2014)
Wicken Fenn for brass-band (2014)
Full of the Moon (2014)
Symphonie n° 8 (2015)
Birdflight, poème symphonique (2016)
Symphonie n° 9 (2016)
Symphonie n° 10 (2016)
Symphonie n° 11 (2017)


Musique de chambre - piano

6 Dawn Preludes pour piano (1995)
Quatuor à cordes n°1 (1997, révisé 2005)
Trio pour piano, violon, violoncelle (2013)
Sonate pour pianoforte (2014)
Lament pour violoncelle et piano (2015)
Beach Scenes pour quatuor de harpes (2017)


Œuvres vocales

Rainbow Planet, opéra pour enfants, livret de Tim Rose-Price (1983)
Aunt Vita, opéra pour enfants, livret de Peter Best (1997)
The Lobster, pour récitant et groupe de chambre, livret de Nick Darke (1998)
Come let us Gather, christmas carol pour chœur mixte à 4 voix (2017)