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Sujet: Gabriel Pierné (1863-1937) Jeu 09 Nov 2006, 08:07
Henri Constant Gabriel Pierné, né à Metz le 16 août 1863 et mort à Ploujean (Finistère) le 17 juillet 1937, était un organiste, compositeur et chef d'orchestre français.
Sa mère est professeur de piano et son père professeur de chant. La défaite française de 1870 amène la famille à Paris.
Pierné entre au Conservatoire de Paris où il a pour maîtres Albert Lavignac, Antoine François Marmontel, Émile Durand, César Franck et Jules Massenet. En 1882, il obtient en même temps que le prix d'orgue, le Second premier Grand Prix de Rome avec la cantate Edith. Au Conservatoire, il côtoie Claude Debussy avec lequel il restera toujours très lié. À la mort de César Franck en 1890, il remplace son maître à la tribune de l’orgue de l'Église Sainte-Clotilde pendant huit ans avant que Charles Tournemire ne prenne la relève en 1898.
La véritable carrière musicale de Pierné s'effectue à la direction d’orchestre. Il devient en 1903 adjoint d'Édouard Colonne à la tête des Concerts Colonne pour en assurer ensuite seul la direction de 1910 à 1934. Il obtient une grande célébrité comme chef d'orchestre et en profite pour imposer d'innombrables œuvres contemporaines (Claude Debussy, Maurice Ravel, Albert Roussel, Igor Stravinski). Il s'attire les foudres de son ami Camille Saint-Saëns lorsqu'il dirige la Seconde suite de Darius Milhaud. La symphonie de Louis Vierne est créée par Pierné en 1919. En 1924, il est nommé membre de l’Académie des Beaux-Arts au fauteuil de Théodore Dubois. La même année, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur.
Il aborde tous les genres avec succès : à douze ans, il compose une Sérénade, opus 7. Ses envois de Rome, d'abord une Suite d'orchestre, opus 11, puis Les Elfes, légende dramatique en trois parties et une Ouverture symphonique, opus 10 (1885) sont très appréciés.
Mais il faut rechercher le meilleur de Pierné dans sa musique de chambre. On s’intéressera d’abord à sa belle Sonate pour violon et piano composée en 1900 en Bretagne. Pour le piano, on lui doit un charmant recueil de Quinze pièces publié dès 1883, un album de six pièces Pour une petite amie, opus 14 (1887), Trois pièces formant une suite de concerts, opus 40 (1903), un Concerto en ut mineur pour piano et orchestre, opus 25 (1890).
Il compose une Pièce en sol mineur pour piano et hautbois (1883); une Canzonetta pour clarinette et piano, opus 19 (1888); un Solo de concert pour basson et piano (1898); une Fantaisie impromptu; une Berceuse ; une Sonate, opus 36. Sa Sonata da Camera pour flûte, violoncelle et piano montre, probablement le mieux, l'originalité de ses constructions rythmiques et de l'emploi des timbres.
Il écrit aussi de nombreuses mélodies, comme Le Petit Rentier, reflétant selon les thèmes, la malice de son esprit, la tendresse ou son humour comme dans Les petits lapins (Jean Aicard, 1891), Les Trois petits oiseaux (Jean Richepin), les Trois poèmes de Klingsor. On retiendra enfin la magnifique Sonate pour violoncelle et piano de 1919. On y retrouve une musique superbe qui ne fait aucune concession à la facilité. Le caractère franckiste de cette noble sonate est si évident qu’on pourrait la croire écrite par Franck lui-même par certains endroits.
On lui doit aussi de belles pages pour orchestre avec ou sans soliste : Les Paysages franciscains; La Fantaisie basque pour violon et orchestre, dédiée à Jacques Thibaud, qui est représentée aux concerts Colonne en décembre 1927; la musique de scène Ramuntcho, d'après le drame de Pierre Loti (Théâtre de l'Odéon, 29 février 1908); le Divertissement sur un thème pastoral qu'il dédie en 1934 à « ses amis collaborateurs, les artistes des Concerts Colonne »
Ses oratorios et le théâtre tiennent la part la plus importante de sa production. Le 8 décembre 1895 est joué aux Concerts de l'Opéra un épisode lyrique sur un livret d'Eugène Morand intitulé La nuit de Noël 1870. En 1897, L'an Mil, poème symphonique avec chœurs; La Croisade des Enfants sur un livret de Marcel Schwob (1902) reçoit le Prix de la Ville de Paris en 1903 et les Enfants de Bethléem, poème de Gabriel Nigond, oratorio qui est exécuté à Amsterdam le 13 avril 1907 ; Saint-François d'Assise, oratorio donné en première audition au Châtelet le 24 mars 1912.
Pour le théâtre, il écrit Le Chemin de l'Amour (un acte),Don Luis (opéra en trois actes), Vendée.
Il compose aussi de nombreux opéras-comiques : La Fille de Tabarin (comédie lyrique en trois actes, 1901), On ne badine pas avec l’amour(comédie lyrique en trois actes, 1910), Fragonard (comédie musicale en trois actes et quatre tableaux, livret d'André Rivoire et Romain Coolus représenté au Théâtre de la Porte Saint-Martin en octobre 1934 et dirigé par Maurice Lehmann), Salomé et des musiques de scène (Ramuntcho). Il laissa aussi quelques œuvres concertantes dans un célèbre et splendide Konzertstück pour harpe et orchestre (1903). Ses quelques œuvres pour orgue (Choral, Fugue, Trois pièces) et pour piano (Variations) sont d’une très grande qualité d’écriture qui fait regretter que l’on ne les entende pas plus souvent en concert.
Les partitions chorégraphiques sont également importantes : Le Collier de saphirs (1891) ; Bouton d'Or (1895) ; Cydalise et le Chèvre-Pied, Impressions de music-hall, Images, sont restés au répertoire de l'Opéra. Giration écrit pour un enregistrement phonographique est donné sans orchestre au Théâtre des Champs-Elysées en 1934 par Serge Lifar, Mlle Kergrist et Dynalyx aux Concerts Colonne sous la direction de Paul Paray. Pierné devra souffrir, tout au long de sa vie, de sa brillante carrière de chef d'orchestre qui éclipsera quelque peu ses talents de compositeur auprès de ses contemporains. René Dumesnil d'écrire : « Tous ceux qui se tourneront vers les partitions de Gabriel Pierné sont sûrs d'y trouver grand profit en même temps que grand plaisir. »
joachim Admin
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Sujet: Re: Gabriel Pierné (1863-1937) Dim 07 Fév 2010, 17:05
Catalogue des oeuvres :
Orchestre
Serenade pour cordes 3 pièces formant suite de concert, op 40a, 1883; Ouverture symphonique, op 10, 1885 Suite no. 1, op 11, 1883; Envois de Rome (Suite – Ouverture – Les Elfes), ca.1885; Fantaisie-ballet, pour piano et orchestre, op 6, 1885; Concerto pour piano et orchestre en ut mineur, op. 12, 1887; Pantomime pour petit orchestre, op. 24 (1889) Scherzo-caprice, pour piano et orchestre, op 25, 1890; Ballet de cour, 1901; Concertstück, pour harpe et orchestre en sol dièse, op 39, 1903; Poème symphonique, pour piano et orchestre en ré mineur, op 37, 1903; Deux Suites de la musique de scène Ramuntcho, 1910; Paysages franciscains, op. 43, 1920; Fantaisie basque sur des thèmes populaires, pour violon et orchestre, 1927; Divertissement sur un thème pastoral, op. 49, 1932; Gulliver au pays de Lilliput, pour harmonie, 1935; Viennoise, suite, op. 49bis, 1935
Instruments à vent
Marche des petits soldats de plomb op 14 n°6 Marche solennelle op 23 (1899) Petit Gavotte et Farandole op 14n° 2 et 4 Ramuntcho
Oratorios et cantates
1882 Edith, cantate pour solistes et orchestre (pour le Prix de Rome de 1882) 1897 L'an mil, oratorium pour chœurs et orchestre 1902 La Croisade des enfants, oratorium pour solistes, chœurs et orchestre 1908 Les Enfants à Bethléem, oratorium pour solistes, chœurs et orchestre 1912 Les Fioretti de St. François d'Assise, oratorium pour solistes, chœurs et orchestre
Hymne à la Vierge La Nuit de Noël 1870 (1895) Le Réveil de Galathée, scène lyrique Pandore, scène lyrique A la muse gauloise, choeur a cappella L'Hiver s'envole, choeur a cappella
Opéras
1883 Le Chemin de l'amour 1884 Les Elfes 1886 Don Luis 1893-1894 Lizarda 1895 La Coupe enchantée 1897 Vendée 1901 La Fille de Tabarin 1910 On ne badine pas avec l'amour 1927 Sophie Arnould 1934 Fragonard
Ballets
1891 Le Collier de Saphir 1892 Les joyeuses commères de Paris 1893 Le docteur blanc 1895 Bouton-d’or (également Suite d'orchestre) 1895 Salomé 1914-1915 Cydalise et le chèvre-pied (également Suite d'orchestre) 1927 Impressions de music-hall "ballet a l'Americaine", op. 47 1934 Giration, chorégraphie pour 11 instruments 1934 Fragonard 1935 Images "divertissement sur un thème pastoral", op. 49 et Viennoise et Cortège-blues, op. 49 bis 1937 Gulliver in Lilliput
Musiques de scène
1894 Izeÿl (également Suite d'orchestre) 1894 Yanthis, 1895 La princesse lontaine 1897 La Samaritaine 1908 Ramuntcho (également 2 suites d'orchestre) 1915 Les Cathédrales (également Suite d'orchestre)
Musique de chambre
1880 Berceuse, pour violon et piano, op. 8 1881 Andante, pour violon et piano 1881 Sérénade, pour violon et, op. 7 1884 Pièce en sol mineur, pour hautbois et piano, op. 5 1885 Fantaisie-Impromptu, pour violon et piano, op. 4 1886 Caprice, pour violoncelle et piano, op 16 1886 Expansion, pour violoncelle et piano, op. 21 1886 Pastorale, pour quintette à vent, op 14n°1 1887 Canzonetta, pour clarinette et piano, op. 19 1898 Pastorale variée dans le style ancien, pour instruments à vent op. 30 1898 Solo de concert, pour basson et piano, op. 35 1900 Sonate, pour violon (ou flûte) et piano, op. 36 1903-1904 Preludio e fughetta, pour instruments à vents, op 40 1916-1917 Quintette, pour piano et quatuor à cordest, op. 41 1922 Sonate, pour violoncelle et piano, op. 46 1925 La danseuse espagnole du ballet "Giration", pour violon et piano 1926 Sonata da camera, pour flûte, violoncelle et piano, op. 48 1932 Variations fibres et Finale, pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe, op. 51 1933 Prélude de concert sur un thème de Purcell, pour basson et piano, op. 53 1935 Voyage au pays du Tendre, pour flûte, harpe et cordes 1936 Introduction & Variations sur une ronde populaire, pour quatuor de saxophones 1936 Trois Pièces en trio, pour violon, alto et violoncelle
Oeuvres pour piano
15 pièces, op 3 (1883) Étude de concert en ut mineur, op. 13 (1887) Album pour mes petits amis, op 14 (1887) : Pastorale, Farandole, La veillée de l'ange gardien, petite gavotte, chanson d'autrefois, Marche des petits soldats de plomb Deuxième Valse op 15 (1887) Humoresque, op 17 (1888) Air du ballet Almée op 18 (1888) Rêverie, op 20 Expansion, op 21 Improvisata, op 22 (1889) Pantomime, op 24 Valse impromptu pour piano à 4 mains, op 27 Barcarolle, pour piano à 4 mains, op 26 Ariette dans le style ancien, op 28 Mazurka, op 28 bis Scherzando de concert op 29 bis Pastorale variée en style ancien, op 30 (1894) Nocturne op 31 (1894) Sérénade à Colombine, op 32 (1895) Bagatelle, op 33 (1898) Sérénade venitienne, op 34 (1899) Rigaudon, op 38 Trois pièces formant suite de concert, op 40 (1903) Variations en ut mineur, op 42 (1919) Serenade en la bémol op 44 Passacaille, op 52 (1932) Intermezzo (1880) Barcarolle pour 2 pianos (1890) Ariette dans le style ancien (1892) Sérénade Sérénade à Izael (1894) 6 Airs à danser (1901) 6 Pièces : 1. Prélude sur le nom de Paul Dukas, 2. La poupée mécanique de Debussy, 3. Mendelssohnia, 4. Le tombeau de César Franck, 5. Voyage au pays du Tendre, 6. Gulliver au pays de Lilliput (1935)
Orgue
Trois pièces, op. 29: Prélude-Cantilène-Scherzando Choral (Offertoire) 1907 Toccata-Fugue en sol mineur 1921
Harpe
1886 Impromptu-Caprice, pour harpe, op. 9
Mélodies
6 Ballades françaises (1921) 3 Chansons de métier (1933) 20 mélodies pour voix et piano, dont : Bonsoir, Hymne d'amour, Petit bonhomme, Les petits chats blancs, La Rieuse, Sérénade, Villanelle. Nuit divine, pour récitant, violon et harmonium (1902)
Dernière édition par joachim le Lun 23 Oct 2023, 17:38, édité 3 fois
Olivier
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Sujet: Re: Gabriel Pierné (1863-1937) Jeu 09 Fév 2012, 22:30
Snoopy a écrit:
René Dumesnil d'écrire : « Tous ceux qui se tourneront vers les partitions de Gabriel Pierné sont sûrs d'y trouver grand profit en même temps que grand plaisir. »
Voila une belle citation à laquelle je souscrit
J'aime effectivement beaucoup cette musique bien Française et très agréable à découvrir que cela soit au travers de ses ballets: Cydalise et la chèvre, ou de sa musique de chambre notamment sa belle sonate pour flute et piano
Le label Timpani fait un beau travail en publiant des beaux CD bien interprétés des oeuvres de Gabriel Pierné.
joachim Admin
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Sujet: Re: Gabriel Pierné (1863-1937) Jeu 08 Aoû 2013, 21:09
Un beau CD entièrement consacré à Gabriel Pierné, un compositeur trop méconnu.
joachim Admin
Nombre de messages : 27113 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Gabriel Pierné (1863-1937) Mar 17 Fév 2015, 18:19
Compositeur de valeur encore trop méconnu, je l'ai déjà dit, a composé de bien beaux morceaux comme ses oratorios, dont voici Les Enfants à Bethleem :
Les autres : L'An mil, et la Croisade des enfants sont très beaux eux aussi.
Je viens encore d'écouter ce CD, avec les deux suites du ballet de Cydalise et le Chèvre-Pied (il existe aussi un enregistrement intégral de ce ballet) et l'ouverture de Ramuntcho. C'est absolument magnifique !
Nombre de messages : 27113 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Gabriel Pierné (1863-1937) Dim 17 Mar 2019, 19:09
Après Les Enfants à Bethleem ci-dessus, voici l'An Mil, autre oratorio merveilleux de Gabriel Pierné :
https://www.youtube.com/watch?v=0c4lORPGth8
Pianoline Mascotte du forum
Nombre de messages : 2336 Age : 30 Date d'inscription : 08/06/2011
Sujet: Gabriel Pierné (1863 - 1937) Lun 29 Juin 2020, 17:22
Henri Constant Gabriel Pierné (Metz, le 16 août 1863 - Ploujean, le 17 juillet 1937) est un organiste, pianiste, compositeur et chef d'orchestre français. Un compositeur de ma ville actuelle !
Sa Biographie
Gabriel Pierné naît à Metz en Moselle le 16 août 1863 dans une famille de musiciens. Son père, Jean-Baptiste Pierné, est professeur de chant, sa mère est professeur de piano.
Le traité de Francfort de 1871 qui consacre la défaite française et donne Metz à l'Empire allemand amène la famille à opter pour la France et à s'installer à Paris. Il entre au Conservatoire de Paris, où il a pour maîtres Albert Lavignac, Antoine-François Marmontel, Émile Durand, César Franck et Jules Massenet, et en 1882, il obtient, en même temps que le prix d'orgue, le Grand prix de Rome avec la cantate Édith. Au Conservatoire, il côtoie Claude Debussy avec lequel il restera toujours très lié.
À la mort de César Franck en 1890, il a vingt-sept ans. Il remplace son maître à la tribune de l’orgue de l'église Sainte-Clotilde pendant huit ans avant que Charles Tournemire ne prenne la relève en 1898.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1900, il est promu officier en 1926, puis commandeur en 1935.
La véritable carrière musicale de Pierné s'effectue à la direction d’orchestre. Il devient en 1903 adjoint d'Édouard Colonne à la tête des Concerts Colonne pour en assurer ensuite seul la direction de 1910 à 1934. Il obtient une grande célébrité comme chef d'orchestre et en profite pour imposer d'innombrables œuvres contemporaines : Claude Debussy, Maurice Ravel, Albert Roussel, Igor Stravinsky, etc. Il assure ainsi, notamment, la création de la Symphonie no 3 de Georges Enesco en 1921 ; il s'attire les foudres de son ami Camille Saint-Saëns lorsqu'il dirige la Seconde suite de Darius Milhaud.
Parallèlement à sa carrière de chef d'orchestre, il est aussi l'auteur d'une œuvre musicale diversifiée. En 1924, il est nommé membre de l’Académie des beaux-arts au fauteuil de Théodore Dubois.
Gabriel Pierné s'éteint en Bretagne, à Ploujean, le 17 juillet 1937 ; il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (division 13), sous une haute stèle de pierre sculptée par Henri Bouchard, représentant les muses Euterpe et Thalie.
Gabriel Pierné est le père du peintre figuratif Jean Pierné (1891-1974). Ce dernier fut l'élève de Luc-Olivier Merson, grand ami de la famille Pierné depuis l'arrivée de cette dernière à Paris au début des années 1870.
Le Conservatoire à Rayonnement Régional de Metz est nommé « Gabriel Pierné » en l’honneur du compositeur lorrain.
Son oeuvre
Il aborde tous les genres avec succès : selon la légende, c’est à douze ans qu’il aurait composé sa célèbre Sérénade pour violon et piano opus 3. Parmi ses envois de Rome, d’abord une Suite d’orchestre, opus 11, puis Les Elfes, légende dramatique en trois parties et une Ouverture symphonique, opus 10 (1885), toutes trois très appréciés par la critique, font de lui, à la fin des années 1880, l'un des nouveaux espoirs de la très influente école française.
Mais il faut rechercher le meilleur de Pierné dans sa musique de chambre. On s’intéressera d’abord à sa Sonate pour violon et piano composée en 1900 en Bretagne et surtout à son Quintette pour piano et cordes composé durant la première guerre mondiale, entre août et septembre 1917. Pour le piano, on lui doit un recueil de Quinze pièces composé à Rome et publié dès 1883, un recueil de six pièces Album pour mes petits amis, opus 14 (1887), Trois pièces formant une suite de concerts, opus 40 (1903), un trio pour violon, violoncelle et piano en do mineur, opus 45 (1920-1921), un Scherzo-Caprice en ré majeur pour piano et orchestre, opus 25 (1890).
Il compose une Pièce en sol mineur pour piano et hautbois (1883); une Canzonetta pour clarinette et piano, opus 19 (1888); un Solo de concert pour basson et piano (1898) ; une Fantaisie impromptu ; une Berceuse ; un Impromptu-caprice pour harpe, opus 9 ; une Sonate, opus 36. Sa Sonata da Camera pour flûte, violoncelle et piano montre, probablement le mieux, l'originalité de ses constructions rythmiques et de l'emploi des timbres.
Il écrit aussi de nombreuses mélodies, notamment Le Petit Rentier, Les Petits Lapins (Jean Aicard, 1891), Les Trois Petits Oiseaux (Jean Richepin), ou Les Trois Poèmes de Klingsor. On retiendra enfin la Sonate pour violoncelle et piano de 1919 dont le caractère franckiste est si évident qu’on pourrait la croire écrite par Franck lui-même par certains endroits.
On lui doit aussi de belles pages pour orchestre avec ou sans soliste : Paysages franciscains; Fantaisie basque pour violon et orchestre, dédiée à Jacques Thibaud, qui est représentée aux concerts Colonne en décembre 1927; la musique de scène Ramuntcho, d'après le drame de Pierre Loti (Théâtre de l'Odéon, 29 février 1908); le Divertissement sur un thème pastoral qu'il dédie en 1934 à « ses amis collaborateurs, les artistes des Concerts Colonne ».
Ses oratorios et le théâtre tiennent la part la plus importante de sa production. Le 8 décembre 1895 est joué aux Concerts de l'Opéra un épisode lyrique sur un livret d'Eugène Morand intitulé La Nuit de Noël 1870. En 1897, L'An Mil, poème symphonique avec chœurs; La Croisade des Enfants sur un livret de Marcel Schwob (1902) reçoit le Prix de la Ville de Paris en 1903 et Les Enfants de Bethléem, poème de Gabriel Nigond, oratorio qui est exécuté à Amsterdam le 13 avril 1907 ; Saint-François d'Assise, oratorio donné en première audition au Châtelet le 24 mars 1912.
Pour le théâtre, il écrit Le Chemin de l'amour (un acte), Don Luis (opéra en trois actes), Vendée1.
Il compose aussi de nombreux opéras-comiques : La Fille de Tabarin (comédie lyrique en trois actes, 1901), On ne badine pas avec l’amour (comédie lyrique en trois actes, 1910), Fragonard (comédie musicale en trois actes et quatre tableaux, livret d'André Rivoire et Romain Coolus représenté au théâtre de la Porte-Saint-Martin en octobre 1934 et dirigé par Maurice Lehmann), Salomé et des musiques de scène (Ramuntcho). Il laissa aussi quelques œuvres concertantes dans un célèbre et splendide Konzertstück pour harpe et orchestre (1903). Ses quelques œuvres pour orgue (Choral, Fugue, Trois pièces) et pour piano (Variations) sont d’une grande qualité d’écriture qui fait regretter que l’on ne les entende pas plus souvent en concert.
Les partitions chorégraphiques sont également importantes : Le Collier de saphirs (1891) ; Bouton d'Or (1895) ; Cydalise et le Chèvre-pied (1923), Impressions de music-hall, Images, sont restés au répertoire de l'Opéra.