Joseph Touchemoulin (1727-1801)

Joseph Touchemoulin, né le 23 octobre 1727 à Chalon-sur-Saône et mort le 25 octobre 1801 à Ratisbonne est un violoniste et compositeur français qui a effectué toute sa carrière en Allemagne.

Son père Louis Touchemoulin est joueur de hautbois et sa femme, Jeanne Roulot, avait reçu, très tôt, un emploi de violoniste à la cour de Clemens Kurfürsten August de Bavière à Bonn. Cela a permis à Joseph un voyage d'étude en Italie, où il a été l'élève de Giuseppe Tartini. Tartini a également encouragé Touchemoulin à développer ses compétences en composition. Ce dernier est retourné à Bonn en 1753, où son salaire, en mars 1753, a été porté à 1 000 florins. L'année suivante, une de ses symphonies a été exécutée avec succès au Concert Spirituel de Paris le 15 août. Le 4 Février 1761, il a été nommé Kapellmeister à Bonn, où se trouvait le chanteur Ludwig van Beethoven, le grand-père du compositeur du même nom. Mais deux jours plus tard, l'électeur est mort, et son successeur Maximilian Friedrich vonr Koenigsegg-Rothfels a diminué de moitié les salaires des musiciens. Touchemoulin a dû prendre un emploi à la cour des princes de Thurn et Taxis à Ratisbonne la même année, un poste qu'il a occupé jusqu'à sa mort - d'abord comme violoniste (en tant que collègue par František Xaver Pokorný), pui après la mort de Joseph Riepel en 1782 comme Kapellmeister.


Oeuvres

Peu d'entre elles ont été imprimées. Touchemoulin est tombé dans l'oubli après sa mort. De nombreux manuscrits sont dispersés dans les bibliothèques de musique européenne et américaine. La collection la plus complète est celle de la bibliothèque a le Thurn et Taxis à Ratisbonne.


Oeuvres

6 symphonies op.1  Bonner-sinfonien (Paris 1754)
12 symphonies
5 Concertos pour violon (dans la préface des deux premiers concerts op.2 (1775) il s'appelle lui-même un "disciple du célèbre Tartini")
un concerto pour clavecin
un concerto pour flûte
un divertissement "per la tavola di S.A.S. Il Principe della Torre e Tassis" pour 13 instruments
un quatuor à cordes
4 sonates pour violon et b.c

I furori di Orlando, (Der rasende Roland), Dramma semigiocoso, Regensburg 1777
Musique d'Annette et Lubin (A. Blaise)
Missa Solemnis en sol mineur, pour solistes, chœur et orchestre
Requiem en ut mineur, pour solistes, chœur et orchestre

certaines autres oeuvres instrumentales et vocales sont attribuées à Touchemoulin.

Un CD qui permet de se faire une idée du style de Touchemoulin, un style qui se dégage du baroque, sans toutefois se rattacher aux Classiques, et où l'influence de Tartini est assez prépondérante. Toutefois, le CD ne propose pas d'oeuvres de la fin de la vie de Touchemoulin. Les symphonies de l'opus 1, dites "symphonies de Bonn" datent de 1754 et sont en 3 petits mouvements dans la tradition de la Sinfonia de l'époque.

Par contre les dernières symphonies sont en 4 mouvements et sont, paraît-il, assez proches des symphonies haydniennes.

Un cousin à Don Quichotte?

Icare a écrit:

Un cousin à Don Quichotte?

C'est pas un moulin à vent mais un moulin à eau

On trouve enfin une symphonie de Touchemoulin sur youtube !

Pas mal du tout



https://www.youtube.com/watch?v=QGqAj2qrWNw

Une biographie un peu plus complète :

Joseph Touchemoulin [Touchmolin, Dousmoulin, Dousmolin (? Chalon-sur-Saône, 23 octobre 1727 - Ratisbonne, 25 octobre 1801) est un Violoniste et compositeur français.

Son lieu de naissance, classé dans les anciens lexiques sous le nom de Châlons, était plus probablement celui de Chalon-sur-Saône, où le nom Touchemoulin est relativement courant, que celui de Châlons-sur-Marne, où il est inconnu.

On e sait pas à quelle date il s'est rendu en Allemagne.
Un avis daté du 11 mars 1753, la plus ancienne preuve de ses activités, annonçait une augmentation de son salaire de violoniste dans l'orchestre de l'électeur saxon Clemens August à Bonn. Il avait peut-être déjà occupé ce poste pendant un certain temps, à en juger par le salaire relativement élevé qu’il recevait.

Bien que rien ne prouve que Touchemoulin ait jamais visité Paris, l'une de ses symphonies a été interprétée au Concert Spirituel le jour de l'Assomption 1754, et ses seules œuvres imprimées, les symphonies op.1 (1761) et concertos op.2 (1775 ), ont été publiés à Paris. Sur la page de titre de l'op.2, il est appelé un élève de Tartini avec lequel il a probablement étudié à la fin des années 1750 alors qu'il était toujours sous la protection de Clemens August.

À la mort de Kapellmeister, un électeur, Joseph Zudoli, vers la fin de 1760, Touchemoulin fut nommé à ce poste, malgré les objections de Ludwig van Beethoven, l'aîné (le grand-père du compositeur), qui pensait que le poste aurait dû lui être attribué (plusieurs lettres provenant de ce différend sont reproduits dans Forbes et Prod'homme).

Six mois plus tard, Clemens August décédait et le nouvel électeur, Maximilian Friedrich, réduisait considérablement le salaire du jeune Kapellmeister. Touchemoulin démissionne et succède à Beethoven (16 juillet 1761). Il a ensuite déménagé à Ratisbonne, où il est devenu le premier violoniste et Kapellmeister du prince de Thurn und Taxis. Il y resta jusqu'à sa mort, jouant, composant et dirigeant à la satisfaction de ses associés.

Touchemoulin était connu comme un excellent violoniste, bien qu'il ait apparemment été victime d'un accident vasculaire cérébral, qui a considérablement réduit ses capacités physiques ainsi que son statut financier. Ses compositions sont réputées avoir été habilement écrites mais pas particulièrement originales.

On sait que deux de ses trois enfants étaient des musiciens, une fille qui était pianiste et un fils, Egidius ou Ludwig (né en 1759 - décédé le 14 juillet 1830), qui vers 1777 était violoniste dans l'orchestre de son père et 1787 est devenu son chef.




https://www.youtube.com/watch?v=6UaXArxCg6E

Cette symphonie opus 1 n° 2, œuvres de jeunesse éditée en 1761 mais datant probablement de 1754, Touchemoulin est encore de style baroque tardif, alors que la symphonie en ré majeur de 1795 (post précédent) est nettement classique. On constate l'évolution stylistique du compositeur.

Je trouve cette symphonie en ré majeur de 1795 très agréable : tonique, gaie, équilibrée.

Si je l'avais écoutée en aveugle, j'aurais, je crois, bien repéré le XVIIIe siècle, si évident. Et j'aurais trouvé des passages très haydniens, avec, parfois, des touches mozartiennes – à un niveau plus modeste, mais suffisant pour susciter intérêt et plaisir.

Merci, ami Joachim !