Ernst Eichner (1740-1777)

Ernst Dietrich Adolph Eichner est un bassoniste virtuose et compositeur allemand de la période dite rococo ou baroque tardif, né à Arolsen le 15 février 1740 et mort à Potsdam en 1777.


Fils de Johann Andreas Eichner, lui-même bassoniste, il apprend le violon et le basson et en 1762 est admis à l’orchestre du comte Christian de Zweibrücken. Il se présente également comme soliste au basson de 1767. Au début des années 1770 le recueil de ses symphonies est paru à Paris. En 1772, au concours des compositeurs de symphonies il finit second derrière Christian Cannabich, et la même année il quitte l’orchestre et vient à Londres où ses concerts ont beaucoup de succès. En août 1773, il devient basson solo à l’orchestre de la cour de Frédéric-Guillaume II de Prusse à Potsdam.


Œuvres

Ses œuvres comportent 31 symphonies, des concertos pour hautbois et pour basson et plusieurs œuvres de musique de chambre.

Petite anecdote: le 10/11 octobre 1777, W.A. Mozart écrit de Munich à propos d'un concert en la maison de Mr von Hamm "que les trois demoiselles jouèrent chacune un concerto, moi j'en ai joué prima vista un de aichner" (sic).

On peut en conclure qu'avant de faire la connaissance de Cannabich, Mozart était déjà impregné de la dynamique du Maniérisme de Mannheim.
(cité de "Die Musik", Allgemeine Enzyclopädie, Kassel, 1954).

felyrops a écrit:

Petite anecdote: le 10/11 octobre 1777, W.A. Mozart écrit de Munich à propos d'un concert en la maison de Mr von Hamm "que les trois demoiselles jouèrent chacune un concerto, moi j'en ai joué prima vista un de aichner" (sic).

On peut en conclure qu'avant de faire la connaissance de Cannabich, Mozart était déjà impregné de la dynamique du Maniérisme de Mannheim.
(cité de "Die Musik", Allgemeine Enzyclopädie, Kassel, 1954).

On peut presque ajouter que les Mozart - père et fils - sont des successeurs de l'école de Mannheim...

J'ai écouté ce matin son 5ème concerto de hautbois (sur le CD dont j'ai parlé dans le fil Winter), suivi de ce CD de symphonies, bien dans l'esprit de Mannheim, bien que les trouve moins géniales que les Stamitz.

Voici un compositeur qui revient un peu à la surface, on dirait avec ses quatuors pour flûte et cordes opus 4 :




et celui ci qui nous fait découvrir son concerto pour harpe en ut majeur :



Style Ecole de Mannheim.

Les deux autres concerto pour harpe du CD (repiquage d'un 33 tours) sont

celui en mi bémol majeur de Francesco Petrini encore un dont je vais faire une bio
et le célèbre opus 1 n° 6 de J.C. Bach, qui se termine par le God save the King.

Ses symphonies, par contre, ne sont pas extraordinaires, quoique assez agréables à écouter.

Je m'en doutais un peu. J'ai téléchargé aussi l'album mais sans conviction. Tu confirmes donc mes impressions

Catalogue


Orchestre

6 Symphonies op 1 (1770)
3 symphonies op 5 (1772)
3 Symphonies op 6 (1772)
3 Symphonies op 7 (1772)
6 Symphonies op 10 (1775)
6 Symphonies op 11 (1776)
une symphonie en mi bémol (n° 13) perdue
2 Concertos pour clavecin, en sol majeur et en ré majeur, op 5 (1774) Douteux, ils seraient de Jean Théophile Eichner, publiés à Paris comme son op 2.
6 Concertos pour basson (n° 1 ut majeur, 1771, n° 2 ut majeur, 1773, n° 3 ut majeur, n° 4 mi b majeur, n° 5 si b Majeur, n° 6 ré majeur)
5 Concertos pour hautbois (n° 1 si b majeur, 1764, n° 2 ré majeur "Jagdserenade", 1770, n° 3 ut majeur, 1772, n° 4 si b majeur, n° 5 mi b majeur)
2 Concertos pour clarinette (n° 1, mi b majeur, 1777 - n° 2 mi bémol majeur = concerto hautbois n° 5)
1 Concerto pour flûte (1763, perdu)
2 Concertos pour harpe (n° 1 en ut majeur, 1771 -  n° 2, 1771)
Concerto pour harpe ou clavecin en ré majeur, op 9 (1771?)
un concerto pour violon (1763) et un pour violoncelle (1775), perdus


Musique de chambre

6 Trios pour clavecin, violon et violoncelle, op 1
3 Sonates pour clavier, violon et violoncelle, op 2 (1770)
3 Sonates pour clavier, violon et violoncelle, op 3 (1771)
6 Quatuors pour flûte, violon, alto et violoncelle, op 4 (1772)
6 Sonates pour clavier, violon et violoncelle, op 8 (1773)
6 Sonates pour clavier et violon, op 9 (1774)
6 Duos pour violon et alto, op 10 (1772)
6 Quatuors pour flûte, violon, alto et violoncelle, op 12 (1777)
Sextuor pour flûte, hautbois, violon, viola, basson et basse (1769, perdu)
2 Quintettes pour flûte et cordes (1773, perdus)
6 Sonates pour flûte et basse (1788)
6 Trios pour piano, violon, violoncelle
Divertissement pour 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 cors, 2 bassons (1776)
Divertimento militare pour 2 clarinettes, 2 cors, 2 bassons (1783)
6 Sonates pour clavecin ou pianoforte, op 7 ou op 6 ? (1776)


Musique vocale

Délia, ballade (1780)


A noter que Ernst Eichner et sa femme Maria Magdalena Ritter ont eu un seul enfant, leur fille Adelheid (Adelaïde) Maria Eichner, née en 1762 et morte en 1787. Au cours de sa vie brève, elle fut chanteuse, pianiste et compositrice de Lieder, dont An die Traume, Jagers Nachtlied, Lied eines Mädchens.

Jean Théophile Eichner, compositeur français d'origine allemande, n'a aucun rapport avec Ernst Eichner.
Il était né à Schweidnitz (Silésie) vers 1738. Il apparaît à Paris à la fin du règne de Louis XV, puis se trouve à Orléans à partir de 1799, où il meurt en 1818. Il est le véritable auteur de deux concertos pour harpe ou clavecin (son op 2, publié chez Sieber à Paris vers 1773), attribués à Ernst Eichner comme opus 5 chez Breitkopf en 1774 C'est que Ernst était célèbre à l'époque, ce qui n'était pas le cas de Jean Théophile, d'où cette attribution fausse.

De bien beaux concertos pour harpe des deux Eichner (voir ci dessus). Sans être romantiques, ils s'éloignent curieusement du classicisme ; bizarre puisqu'ils ont été composés vers 1774.








https://www.youtube.com/watch?v=lNN5MiqnfKo

(autre enregistrement que le CD ci-dessus)

Symphonie op. 7 en ré majeur

Symphonie en ut majeur op. 5 n° 1



https://www.youtube.com/watch?v=JPBzvSmeZpM

Concerto pour hautbois n° 3 en ut majeur



https://www.youtube.com/watch?v=9LdMRTtExVQ

Ernst (Dieterich Adolf) Eichner (Arolsen, bap. 15 février 1740 - Potsdam, début 1777) est un bassoniste et compositeur allemand, père d'Adelheid Maria Eichner (1762-1787).

En tant que fils du musicien de la cour de Waldeck et bassoniste Johann Andreas Eichner (1694-1768), il doit avoir appris le violon et le basson, et être initié aux règles du contrepoint et de la composition (la base de ses prouesses louées plus tard dans 'l'écriture stricte '), des musiciens de la cour.

Le 5 août 1753, il est confirmé. Son mariage avec Maria Magdelena Ritter (probablement de la famille de musiciens de Mannheim) a sans doute eu lieu avant 1760, et leur première fille Adelheid est probablement née entre 1760 et 1762 ; une deuxième fille, Maria Catherina Elisabeth, est née le 14 août 1764 mais est décédée quatre jours plus tard.
Le 1er septembre 1762, Eichner entra dans l'orchestre de la cour du duc Christian IV de Zweibrücken (le frère de la princesse Christiane de Waldeck), où il servit principalement comme violoniste et plus tard (1769) fut nommé Konzertmeister.

Il fit une tournée en tant que bassoniste virtuose à partir de 1767, établissant une renommée considérable. En 1770, il voyage dans l'entourage du prince à Paris, où ses premières symphonies - entre autres œuvres - sont imprimées et où il est classé deuxième derrière Cannabich au concours de symphonie Foire Germain en 1772.
Il quitte la cour de Zweibrücken le 18 novembre 1772 et a voyagé via Paris à Londres. Là, il est apparu comme bassoniste dans 12 des concerts d'abonnement de J.C. Bach (mars-mai 1773). En août de cette année-là, il était bassoniste au service du prince héritier prussien, futur Friedrich Wilhelm II, à Potsdam. Il n'y interrompt son service qu'une seule fois, pour visiter Arolsen et Leipzig (1775).

Sa mort prématurée est passée inaperçue du public musical.

Bien qu'actif en tant que compositeur seulement de 1763 à 1776, Eichner a laissé un remarquable corpus de symphonies, de concertos solos, de musique de chambre et d'œuvres vocales. Son premier style est caractérisé dans les concertos solo qui ont été écrits avant 1769 pour la cour de Zweibrücken ; les œuvres de chambre et symphoniques, quant à elles, datent de ses années comme Konzertmeister ou de son mandat à Potsdam. Les derniers concertos pour soliste ne sont pas éloignés de son style symphonique ; ils suivent fortement la soi-disant «sonate-concerto» dans leurs mélodies arrondies et cantabiles et leurs harmonies sensiblement plus aventureuses. L'enchaînement des thèmes est réduit à un premier et un second groupe (pas toujours contrastés), et certains détails s'écartent des conventions contemporaines à cet égard.

Les 12 trios à clavier en deux mouvements et les 24 symphonies en trois mouvements (nos.1–24), qui étaient deux séries parallèles des années Zweibrücken, se ressemblent dans le traitement des formes et des thèmes, et révèlent l'application du style symphonique d'Eichner à ses œuvres de chambre - une nouveauté qui n'est pas universellement acceptée par ses contemporains. Comme c'était la coutume à l'époque, la partie de clavier est prédominante dans les trios, avec un violon d'accompagnement et une partie de violoncelle ne faisant que doubler la ligne de basse du clavier. Les œuvres de chambre restantes sont toutes des pièces plus ou moins isolées ou occasionnelles, voire des arrangements d'opéras contemporains.

Le cœur de la production d'Eichner est ses symphonies. En l'espace relativement bref de sept ans, il composa 31 œuvres orchestrales (dont 24 entre 1769 et 1772) dont la progression esquisse une remarquable maturation du style. Eichner n'appartient à aucune des «écoles» importantes du XVIIIe siècle, mais était une figure solitaire qui, comme tant de ses contemporains, visait à donner structure et substance au nouveau genre de la «symphonie de concert».


Concerto (C-Dur) per l'harpa (1771)



https://www.youtube.com/watch?v=lX67Kgiw1hg

Concerto (C-Dur) per l'harpa (1771)

1. Allegro 0:00
2. Andante 5:17
3. Tempo di Minuetto 9:45


Annie Challan (harp);

Antiqua Musica Chamber Orchestra; Marcel Couraud (1912-1986, conductor)

Concerto pour harpe ou piano et orchestre en ré majeur, op. 9



https://www.youtube.com/watch?v=GsNxchapXxk

Silke Aichhorn, harpe
Kurpfälzisches Kammerorchester, dir. Stefan Fraas