Maksym Sozontovych Berezovsky (Ukrainien: Максим Созонтович Березовський) est un ténor et compositeur russo-ukrainien, né le 27 octobre 1740 à Hlukhiv (Gloukhovo), oblast de Sumy, Ukraine, et mort à Saint Petersbourg le 2 avril 1777.
Il fait ses études à l'académie ecclesiastique de Kiev, puis est engagé en 1758 comme choriste à Orianenbaum, (près de Saint Petersbourg) par le Prince Peter Fedorovitch. En 1762, il est à la chapelle de la Cour. Il y étudie avec la chanteuse N. Garani et le directeur de la capella F. Zoppis et probablement avec les compositeurs Vincenzo Manfredini et Baldassare Galuppi. Il a continué en tant que musicien et compositeur pendant la majorité des années 1760. En 1763, Berezovsky épouse Franzina Uberscher (aussi connue sous le nom de Francisca Iberchere), diplômée de l'école de théâtre de Oranienbaum, fille d'un corniste français. On ne connait pas grand chose à propos de leur vie, car quand il est mort en 1777, les funérailles officielles du compositeur ont été confiées au chanteur J. Timchenko et son dernier salaire lui a été versé. Cela implique que Berezovsky était soit séparé de sa femme ou veuf durant ses derniers jours, puisque cette indemnité aurait été normalement donnée à l'épouse du défunt.
De par qualité de sa voix, le gouvernement russe l'envoie à Bologne en 1769 poursuivre ses études notamment avec le Padre Martini, où il a été diplômé avec distinctions. Avec son ami diplômé Josef Mysliveček, Berezowsky a écrit un examen afin de composer une œuvre polyphonique sur un thème donné. Il s'agissait d'un examen similaire donné à Wolfgang Amadeus Mozart quelques mois auparavant. La pièce de Berezovsky à quatre voix est toujours conservée dans les archives de l'académie. Le 15 mai 1771, il est devenu membre de l'académie Filarmonica. Il compose alors son seul opéra, Demofoonte en 1772, qui est créé à Bologne en février 1773.
Lorsqu'il retourne en Russie en octobre 1773, il est engagé à la Cour, mais n'arrive pas à rivaliser avec les compositeurs italiens qui y séjournent. Découragé, il tombe en dépression et se suicide le 24 mars 1777 (soit le 2 avril en date occidentale).
Oeuvres
Son œuvre la plus connue est la chorale sacrée écrite pour l'Église orthodoxe. La plupart de ses œuvre ont été perdues, seulement 3 sur 18 chants connus ont été trouvés. Dmitri Bortnianski était tenu pour être le premier compositeur de symphonie d'Ukraine jusqu'à la découverte en 2002 de la symphonie de Berezovsky par Steven Fox dans les archives du Vatican, composée entre 1770 et 1772.
Outre l'opéra Demofoonte, il a composé principalement de la musique religieuse dont un Credo, 18 concertos pour choeur (dont 3 seulement sont préservés), une symphonie en ut majeur (v 1772) et une sonate pour violon et piano en ut majeur.
Musique instrumentale
Concerto grosso en sol mineur (1766) Sonate pour violon et clavecin en ut majeur (1772) 3 Sonates pour clavecin : ut majeur, si bémol majeur, fa majeur Symphonie (n° 11) en ut majeur (v.1772)
Opéras
Demofoonte, livret de Metastasio (1773) Iphigénie (inachevé)
Musique religieuse
Liturgie de Saint Jean Chrisostome Otche nash (prière du Seigneur) (1813) Viruiu (Credo)
Concerts spirituels
Ne otverži mene vo vremja starosti (psaume 71, ne me rejette pas au temps de la vieillesse) (1760) Ostrignu serdce Milost' i sude vospoju Slava v v'šnih Bogu
Hymnes de communion
Tvorjaj Angel'i svoja duhu (ce que les anges ont créé) Čašu spasenija primu (calice du salut) I pamjat' večnuju (A la mémoire éternelle) Vo vsju zemlju (sur toute la terre) Hvalite Gospoda» Blaženi jaže izbral Ne imami inija pomošče
Dernière édition par joachim le Mer 15 Sep 2021 - 20:01, édité 3 fois
bartleby
Nombre de messages : 106 Age : 52 Date d'inscription : 15/02/2014
Sujet: choeurs Ven 21 Fév 2014 - 21:59
Très beau : - Communion Verse 'Blessed are they whom Thou hast chosen', https://www.youtube.com/watch?v=T3us2R8s1pQ&list=PL582EB9957EF6A820&feature=share - Liturgy 4 The Creed, https://www.youtube.com/watch?v=RoD5JUQKzpM - Trisagion, https://www.youtube.com/watch?v=cLfn8BRHOTc
laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 71 Date d'inscription : 25/02/2013
Trop beau , je me sens bouleversée par toutes ces musiques si profondes et si intenses : celles-ci, Duruflé, Stromsky, Sviridov, l'orgue, le chant grégorien, les musiques "sacrées", il va falloir que je fasse une cure de jeûne musical si je ne veux pas rendre l'âme sur le champ ... En fin de compte, le plus beau pour moi c'est lorsque les voix d'hommes et de femmes se rencontrent dans le chant
bartleby
Nombre de messages : 106 Age : 52 Date d'inscription : 15/02/2014
Sujet: Si peu de notes, mais tant de musique Sam 22 Fév 2014 - 11:19
Mon intérêt pour ces musiques sacrées est très récent (encore que je m'étais déjà intéressé au gospel). Une des choses qui me facinent est que tant de beauté émerge de partitions qui semblent aussi simples. Chostakovitch aurait dit de son élève Sviridov, auquel il reconnaissait "un énorme talent" : "Si peu de notes, mais tant de musique".
On est là dans le contrepoint. On enlevant quelques voix on arrive à l'organum : http://fr.wikipedia.org/wiki/Organum Et en ne laissant plus qu'une voix on arrive au chant grégorien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chant_gr%C3%A9gorien ou plus généralement au plain-chant : http://fr.wikipedia.org/wiki/Plain-chant
On arrive là, il me semble, à la source de la musique savante européenne, avec le début du système de notation musicale. J'ai envie de creuser vers cette source.
A noter qu'Arvo Pärt a commencé par la musique sérielle. Il a quasiment arrêté de composer en 1968 suite aux critiques du régime communiste (Chostakovitch avait lui aussi été taxé de formalisme) pendant une dizaine d'années, pendant lesquelles il a en particulier étudié le plain-chant grégorien. Je ne suis pas un spécialiste, mais il me semble que le morceau Für Alina (1976) pourrait être qualifié d'organum pour piano, d'après sa partition : https://www.youtube.com/watch?v=qYXkunzWeSM
A comparer aux passages à deux voix de l'organum suivant (Alleluia justus ut palma, ~1100) : https://www.youtube.com/watch?v=YjCN9lhCQWo
Peut-être que toute musique est sacrée à sa racine. Pour Sviridov, l'objectif principal de la musique est l'élévation spirituelle de l'être humain.
Quant à la rencontre entre voix d'hommes et de femmes, et donc entre le féminin et le masculin, je me demande à quelle époque sont apparues les premières chorales mixtes. Apparemment les moines et les moniales chantaient chacun de leur côté des plain-chants. De quand datent les premières polyphonies hommes/femmes, du moins dans la musique sacrée ?
A explorer également, la mystique Hildegarde de Bingen (1098-1179) : https://www.youtube.com/watch?v=Vv3CDYpkrSw
laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 71 Date d'inscription : 25/02/2013
Quant à la rencontre entre voix d'hommes et de femmes, et donc entre le féminin et le masculin, je me demande à quelle époque sont apparues les premières chorales mixtes. Apparemment les moines et les moniales chantaient chacun de leur côté des plain-chants. De quand datent les premières polyphonies hommes/femmes, du moins dans la musique sacrée ?
C'est une question intéressante, à laquelle je ne peux répondre pour le moment, mais je vais essayer de me renseigner
Voici la symphonie en ut de Berezovsky, c'est avec cette oeuvre que j'ai "fait connaissance" avec lui.
laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 71 Date d'inscription : 25/02/2013
Quant à la rencontre entre voix d'hommes et de femmes, et donc entre le féminin et le masculin, je me demande à quelle époque sont apparues les premières chorales mixtes. Apparemment les moines et les moniales chantaient chacun de leur côté des plain-chants. De quand datent les premières polyphonies hommes/femmes, du moins dans la musique sacrée ?
C'est une question intéressante, à laquelle je ne peux répondre pour le moment, mais je vais essayer de me renseigner Wink
en tout cas celles de Berezovsky qui ont été postées par Bartleby sont déjà mixtes
bartleby
Nombre de messages : 106 Age : 52 Date d'inscription : 15/02/2014
Quant à la rencontre entre voix d'hommes et de femmes, et donc entre le féminin et le masculin, je me demande à quelle époque sont apparues les premières chorales mixtes. Apparemment les moines et les moniales chantaient chacun de leur côté des plain-chants. De quand datent les premières polyphonies hommes/femmes, du moins dans la musique sacrée ?
C'est une question intéressante, à laquelle je ne peux répondre pour le moment, mais je vais essayer de me renseigner Wink
en tout cas celles de Berezovsky qui ont été postées par Bartleby sont déjà mixtes
Et l’œuvre de Palestrina (1525-1594) Jesu, rex admirabilis (postée dans le sujet correspondant) est composée de deux parties : un chœur de femmes auquel répond ensuite un chœur d'homme. Mais ils ne chantent donc pas en même temps dans cet exemple...
bartleby
Nombre de messages : 106 Age : 52 Date d'inscription : 15/02/2014
Voici la symphonie en ut de Berezovsky, c'est avec cette oeuvre que j'ai "fait connaissance" avec lui.
C'est bien un contemporain de Haydn et Mozart ! D'après Wikipedia, ce serait la première symphonie composée en Ukraine, vers 1770-1772.
Ce qui est étonnant, c'est qu'en un siècle on soit passé de symphonies durant 10 minutes à des symphonies durant plus d'une heure. Y a-t-il une explication à cette évolution ?