Vos quatuors à cordes préférés.

Le pire c'est que c'est vrai.........

Fut un temps assez reculé, le quatuor à cordes était ma formation instrumentale de prédilection, une prédilection pouvant s'élargir sur le quintette, le sextuor, le septuor, jusqu'à l'orchestre à cordes, bref les oeuvres pour cordes auront toujours eu une certaine emprise émotionnelle sur moi. Disons que le quatuor à cordes fut mon favori grâce à des compositeurs comme Benjamin Britten, Ernst Krenek, mais aussi La jeune fille et la mort de Schubert, le magnifique et célèbre quatuor de Borodine, etc... Si je cite ces compositeurs c'est parce qu'ils représentent l'origine de cette prédilection pour le quatuor à cordes.

J'étais donc content de pouvoir découvrir trois quatuors à cordes de Paul Hindemith; les N°1, opus 2 - N°4, opus 22 et le N°7, le premier étant de 1915, le quatrième de 1921 et le septième de 1945.  Paul Hindemith en a composé sept au total et je dois encore découvrir, dès que l'occasion se présentera, les N°2, 3, 5 & 6. De cette seconde écoute des 1, 4 & 7, j'estime une nouvelle fois que c'est le N°4 en 5 mouvements qui remporte le mieux mon adhésion même si je ne déprécie pas le N°1 et si le N°7 ne m'a pas laissé indifférent non plus. Le Quatuor à cordes n°4 me touche davantage que les deux autres, sur les cinq mouvements. Il a toute sa place sur ce topic car je le placerais désormais aisément dans une liste préférentielle de dix titres! Le Septième quatuor à cordes est le plus concis des trois alors que le Premier est le plus long, doté de quatre mouvements et dépassant les 33 minutes. Le Quatrième quatuor est d'une durée moyenne de 25 minutes et se distingue par cinq parties mais avec une quatrième très courte. Le Quatuor à cordes n°1 a un caractère tranché et une dynamique globale qui maintient en haleine sur sa longueur, malgré une durée qui dépasse les trente minutes, le Septième plus anecdotique à mon oreille, sans doute désavantagé à la suite d'un Quatrième qui m'est particulièrement captivant.

(Lors d'une prochaine écoute, je changerai ou inverserai l'ordre d'écoute, ce que je fais assez régulièrement, c'est-à-dire que je commencerai par le Septième, je poursuivrai avec le Premier et terminerai avec mon préféré, le N°4.)



Par le "Juilliard String Quartet"
Robert Mann: violon
Joel Smirnoff: violon
Samuel Rhodes: alto
Joel Krosnick: violoncelle

Et ça serait bien si on pouvait avoir une petite vidéo ?...

Je viens de réécouter un disque qui aurait dû faire partie de mon cycle sur mes meilleurs albums de musique classique. Il contient les Quatuors à cordes n°2 de Borodine et Prokofiev par le "Prague Quartet". Il fait d'ailleurs partie de l'une de mes plus anciennes acquisitions en classique. Je pense de plus en plus que le Quatuor à cordes n°2 "Nocturne" de Borodine est le quatuor qui m'inspire et m'émeut le plus, celui que je positionne tout en haut, et je ne pense pas que ceux des Schubert, Haydn, Beethoven puissent y faire grand chose, c'est-à-dire le détrôner. Certes, il est suivi de près par La Jeune Fille et la Mort de Schubert que je placerais probablement en second dans un classement préférentiel. Pendant longtemps, le quatuor de Borodine me faisait négliger celui de Prokofiev avec lequel il est couplé. C'est pour cette raison que, parfois, j'intervertis l'ordre d'écoute. Le N°2 de Prokofiev suscite en moi des émotions très différentes que celui de Borodine. Ce sont les moments les plus rapides, les plus énergiques, comme hantés par l'esprit de la danse, qui me sont très excitants, notamment dans un génial troisième mouvement. Je le trouve extraordinaire celui-là! Alors bien sûr, que de beauté dans l'andante du chef-d'oeuvre de Borodine qui m'est si inspirant... Il est exquis et à chaque fois, il me permet de flotter agréablement parmi mes pensées les plus romantiques, toujours aussi sensible aux grandes et belles mélodies, surtout lorsque celles-ci bénéficient d'un traitement et développement magnifiques. Cependant, cette nouvelle écoute de l'album m'a permis de focaliser davantage sur les meilleurs moments du quatuor de Prokofiev. Il est toujours très bonifiant pour moi de redécouvrir avec plus d'émotion et d'intérêt des morceaux ou moments musicaux auxquels j'avais peut-être été moins sensible lors des écoutes précédentes. Ce sont comme des rebondissements qui gratifient ainsi les réécoutes, même au sein d'une même interprétation comme ici.

4 Quatuors à cordes, 2 compositeurs:

Benjamin Britten: Quatuor à Cordes n°2 en Ut majeur, Op.36, en trois mouvements; Allegro calmo senza rigore/Vivace/Chacony: Sostenuto, par "The Britten Quartet". Il s'agit là d'une vieille connaissance découverte au tout début des années 1990, lorsque le quatuor à cordes était devenu ma formation instrumentale de prédilection. J'ai aussitôt aimé cette oeuvre. Elle contient de beaux moments, des lents, intimistes, qui me sont plus méditatifs, des rapides aussi, comme, par exemple, le "Vivace" (mouvement médium), incisif avec un motif récurrent qui m'accroche bien.

Ernst Krenek: Quatuor à cordes n°4, Op.24 (1923) en sept mouvements, par le "Sonare-Quartett". Là aussi il s'agit d'une vieille connaissance, découverte la même année et sans doute le même mois que le second quatuor de Benjamin Britten. Je l'aime autant, pas à la folie, mais aussi bien pour ses allegros que pour ses adagios. il y a ces cordes parfois tranchantes et vives, parfois plus langoureuses, plus méditatives, propices à épouser mes aspirations du moment.

Benjamin Britten: Quatuor à cordes n°3, Opus 94, en cinq mouvements: Duets/Ostinato/Solo/Burlesque/Recitative and Passacaglia (La Serenissima), par "The Britten Quartet". Découvert à la suite du N°2 en Ut majeur, puisqu'il fait partie du même album, il place la tension émotionnelle quelques crans plus haut. Superbe à plusieurs endroits, il touche, selon moi, à l'exquis sur deux mouvements, d'abord le Solo, extatique à souhait, lunaire et même poétique: les cordes deviennent exquises dans une espèce d'immobilité lumineuse: premier point culminant, puis lors de la Passacaglia, aussi langoureux, méditatif qu'obsessionnel. Il fait partie de mes quatuors à cordes préférés.

Ernst Krenek: Quatuor à cordes n°6, Opus 78 (1936), en cinq mouvements: Adagio/Allegro, piu tosto cornodo, con grazia/Vivace/Adagio/Fuga a quattro soggetti - Allegro deciso, par le "Sonare-Quartett. découvert à la suite du N°4 du même compositeur, puisqu'il appartient au même album, il fut l'autre grande émotion de ces quatre quatuors. Il y a déjà l'adagio introductif qui m'introduit dans une ambiance tourmentée des cordes, dans un style qui m'évoque vaguement celle de La Nuit transfigurée d'Arnold Schoenberg, le genre d'oeuvre qui correspondait idéalement à mes aspirations d'antan mais qui n'ont rien perdu de leur superbe au fil des années et malgré qu'aujourd'hui ma formation instrumentale de chevet est le quintette pour piano et quatuor à cordes. Toutefois, cet Opus 78 d'Ernst Krenek serait un beau quatuor à cordes parmi d'autres si il n'y avait pas eu cette grande Fugue finale qui m'est orgasmique. En l'écoutant, ce soir, j'ai connu une proximité émotionnelle privilégiée avec ce moment musical inouï. J'avais l'impression magnifique de faire corps avec la musique, d'être dans une sorte de transe purement cérébrale.

Pour le 2ème de Britten, je suis étonné que tu n'ait pas parlé de la chaconne, assez extraordinaire, que Britten a lui-même orchestrée plus tard. Ceux de Krenek (dont je possède l'intégrale des 8 quatuors), me plaisent assez, bien que néanmoins je ne les passerais pas en boucle. Mon préféré est le n° 5 op. 65, qui est le plus long (41 minutes).

Merci de m'avoir fait découvrir les quatuors de Krenek.
Dans un style finalement assez voisin, mon quatuor préféré est sans doute le 5e de Bartok, que je connais (presque) par coeur !
Autrement, à part tous ceux de Haydn, je place au-dessus du lot le quatuor de Magnard...

Voilà deux indications sur deux quatuors que je ne connais pas encore; le cinquième de Bartok et celui de Magnard dont je ne connais que les symphonies à l'exception de la seconde. A découvrir donc!