José Van Dam

Cela doit effectivement un moment très émouvant mais je crois qu'il devrait l'aborder avec beaucoup de sérénité tout en continant à enseigner aux plus jeunes cet art qu'il aime tant. Il dit aussi dans l'article qu'il aimerait se lancer dans la mise en scène avec deux ouvrages qu'il aime particulièrement : Pélléas et La Damnation.

On ne peut que leur souhaiter d'avoir atteint un degrès de "sagesse" ...qui leur permette de vivre çà comme "normal", sans engendrer de regrets...
Van Dam à 70 ans, doit certainement figurer parmi ceux qui se sont retiré le plus tard!

Jean a écrit:

On ne peut que leur souhaiter d'avoir atteint un degrès de "sagesse" ...qui leur permette de vivre çà comme "normal", sans engendrer de regrets...
Van Dam à 70 ans, doit certainement figurer parmi ceux qui se sont retiré le plus tard!

Que dire de Placido Domingo qui 'serait' né en 1941 et reste d'une vitalité incroyable malgré un lourde maladie pour laquelle il vient d'interrompre brièvement sa carrière tout dernièrement ! J'écoutais hier des extraits d'un nouvel enregistrement qui vient de sortir ... c'est toujours la même voix chaleureuse - c'est aussi quelqu'un qui m'émeut très profondément à chacune de ses interprétations !

Je crois que Renato Brunson a fait une très longue carrière également ainsi que nombreux 'anciens' ... je ne suis pas certaine que les chanteurs d'aujourd'hui tiendront aussi longtemps ! C'est parfois effarant de voir combien, très jeunes, ont la voix 'blanches' quand ils ne la 'perdent' pas tout à fait. Il me semble que les propos de José Van Dam étaient très sage à ce propos : le manque de troupes dans les maisons d'opéra ne permet plus aux jeunes chanteurs de faire leurs armes. En plus, la médiatisation fait qu'un jeune chanteur doué est immédiament mis au devant de la scène, quitte à 'se brûler' en peu de temps du moment que cela rapporte !

Vient de sortir chez Cypres, distribué par Abeille Musique.

Au menu :
Claude DEBUSSY (1862-1918)
Pelléas et Mélisande
Richard STRAUSS (1864-1949)
Salome
Hector BERLIOZ (1803-1869)
Le Damnation de Faust
Richard WAGNER (1813-1883)
Der Fliegende Holländer
Parsifal
Die Meistersinger von Nürnberg
Wolfgang Amadeus MOZART (1756 - 1791)
Don Giovanni
Gioacchino ROSSINI (1792 - 1868)
Il Turco in Italia
Giuseppe VERDI (1813-1901)
Don Carlo
Simon Boccanegra
Falstaff
Modest MUSSORGSKY
Boris Godunov
Jacques OFFENBACH
Les Contes d'Hoffmann

Diapason d'or de ce mois : il y a un extrait sur le CD du mois : 'La mort de Boris' - je ne connais pas assez cet opéra que pour pouvoir juger de la qualité du chant par contre, côté émotion, c'est bouleversant !

C'est vrai qu'il n'est pas le seul...
Ruggiero Raimondi est aussi je crois 1941 ...et chante toujours me semble t'il; je crois que les baritons et basses sont plutot priviligés quant à la durée de leur voix...d'ailleurs Placido Domingo, je crois chante plutôt des rôles de bariton depuis quelques années..;comme les sopranos évitent aussi des roles très aigus jusqu'à chanter des roles de mezzo...
Dans un choeur de haut niveau où les choristes sont sélectionnés...on voit plus fréquemment des cheveux blancs dans le pupitre des basses et des alti que chez les sopranos et ténors...bien qu'il y ait toujours des exceptions.
Il y a surement une relation entre la durèe d'une "voix" et la façon dont elle a été "utilisée"...mais tout le monde est différent et bien d'autres critères doivent intervenir

Effectivement, comment ai-je pu oublier Ruggero Raimondi !!!
Voilà encore quelqu'un avec un très grand charisme sur scène ...
Cette année, nous l'avons vu sur scène dans le rôle titre du Flastaff de Verdi et nous le verrons en fin de saison dans le rôle de Boris. La voix n'est évidemment plus celle qui nous avait fait passer, Papagena et moi, il y a quelques années, du 'théâtre de province' (que nous fréquentons toujours avec autant de bonheur d'ailleurs ) à la scène internationale, le temps d'un concert donné au Royal de Liège. Il reste cependant un fabuleux comédien qui se sert de la coloration actuelle de sa voix pour donner une autre dimension au personnage.

José Van Dam occupe une grande place dans mon univers musical. C'est grâce à lui que je me suis interessée à l'opéra notamment avec les films "Le maître de musique" et le Don Giovani de Losey. J'ai regardé aujourd'hui une émission sur lui à la RTBf et on a retrouvé toute cette simplicité, cette humanité qui me fait aimer autant la personne que le chanteur. Durant ce reportage on voit une partie de l'opéra Boris Godounov repris dans le diapason d'or et c'est la mortde Boris je n'ai qu'un mot : Impressionnant.
J'ajoute que celui qui pour la première fois m'a impressionné et m'a donné l'envie de voir un opéra c'est Ruggero Raymondi lors de ce concert dont Bel Canto parle auparavant.
Après cela si je vous dis que les barytons sont mes préférés vous ne serez pas étonnés

Je les aime beaucoup tout les deux...mais avec une préférence pour la voix de Van Dam qui me parait plus riche en harmonique?

Même s'ils ont chanté certains mêmes rôles, ce sont des chanteurs assez différents tant par la voix que par le caractère, ce qui a forcément influencé leurs interprétations !
Je dirais que Raimondi est plutôt extraverti, ce qui est le contraire de José Van Dam, plus intérieur et profond.
Je les aime autant tout les deux et leur confrontation en Don Giovanni et Leperello dans le film de Losey est merveilleuse, je trouve.
En tant que francophones, il faut souligner les grandes qualités de José Van Dam pour les opéras français !

Je suis allée hier écouter José Van Dam dans son avant-dernière interpretation de Don Quichotte de Massenet à la Monnaie.C'était formidable même si la voix n'a plus la beauté de ses débuts, il reste un interprète hors pair. Une justesse dans le jeu et dans le chant qui devrait inspirer beaucoup de jeunes chanteur. Heureusement, il va continuer sa carrière en instruisant ces jeunes chanteurs pourvu que certain d'entre eux puissent le ressembler aussi bien enchant que dans sa modestie.
Pour en revenir au spectacle hier, il faut dire que la mise en scène allait de pair avec le plateau tout était en harmonie, la preuve que l'on peut "moderniser" un opéra sans pour cela être dans le ridicule. Quant au plateau, je tire mon chapeau à Werner Van Mechelen qui en a fait pleurer plus d'un dans son chant du quatrième acte.
Cette soirée restera gravée dans mon petit panthéon de mes meilleurs souvenirs d'opéra.

https://www.youtube.com/watch?v=AnnyCDeOjyU

Bonjour à tous, puisque je suis nouvelle sur ce forum.....
Je lis avec beaucoup d'intérêt tout ce qui précède, c'est bien rafraichissant d'entendre des opinions dénuées de snobisme voire de cruauté ! sur ces chanteurs dont le métier n'est pas prés d'être égalé ( jeu scénique, génie d'acteur et d'interprétation lyrique, qualités vocales, même aujourd'hui encore...)
J'ai lu des horreurs (inexactes à mon avis) sur Rigoletto opéra filmé passé sur la 3 = Domingo et Raimondi, descendus en flammes puisque "vieux" !!
Quelqu'un parmi vous assiste-t-il aujourd'hui à Genève ( 5 Décembre) au récital de JVD ?
Ainsi qu'aux représentations de La Veuve Joyeuse ?
Un petit CR serait trés bienvenu, merci d'avance,
Julienne

Bienvenue Juliette.

J'ai suivi la carrière de José Van Dam depuis son Philippe II à la Monnaie en 1981, je crois.
C'est également quelqu'un que j'apprécie beaucoup et que j'ai pu voir quelques fois sur scène ; je pense cependant, malgré toute l'admiration que je peux lui porter, qu'il a pris une sage décision en décidant d'arrêter car sa voix perdait progressivement sa couleur et sa profondeur.

Pour ce qui est du Rigoletto de Placido Domingo, j'ai lu également des critiques excessives et je dois dire que ces agressions verbales m'énervent toujours autant, malgré les années que je les cotoie ! Cependant, il faut bien avouer que ce n'est certes pas le meilleur des Rigoletto que l'on ait pu voir et qu'il ne le sera jamais. Quant à Ruggero Raimondi que j'ai vu aussi quelques fois sur scène, en une dixaine d'années sa voix a également beaucoup 'blanchi' mais il n'a certes pas perdu cette formidable présence qui fait oublier bien des choses.

As-tu vu le Don Quichotte des adieux de José Van Dam ?
ll paraît que c'était fabuleux - je devais m'y rendre mais j'ai eu un triste empêchement, c'est mon neveu qui a accompagné ma soeur (Papagena) - ils en ont encore des étoiles dans les yeux quand ils en parlent !

Non, hélas, je n'ai pu non plus ( c'est loin, la Belgique lorsqu'on travaille) assister au Don Quichotte mémorable des adieux de JVD; et même pas le regarder en direct sur Arte où c'était retransmis pour maladies familiales qui ont duré jusqu'à la fin des retransmissions, 15 jours environ, je crois, je suis "maudite" ! j'en ai quand même glané quelques extraits sur les reportages nombreux ici et là, que j'ai soigneusement enregistrés;
Par contre, j'ai assisté en 92 à une représentation de Don Quichotte, avec JVD, bien sûr; les extraits de l'an dernier que j'ai vus montrent une interprétation évidemment plus profonde et plus magistrale, mais la ligne de jeu était semblable une sorte "d'innocence" pathétique un peu éthérée; c'est la "marque "de cet artiste, de jouer sur la simplicité et la transparence; voix "blanchie" oui, mais cela lui arrive parfois, et déjà lors de cette représentation dans l'invocation à la Vierge; ces chanteurs ne sont pas des rossignols mécaniques.....!!! J'ai quand même assisté à un Fliegende mémorable, où sa voix glaçait le public dés le 1er air " orgueilleux océan" ;
Quant à Rigoletto je suis d'accord, en ce qui concerne l'opéra filmé, mais c'était une aubaine qu'un peu d'opéra à la télévision.....Raimondi à mon avis, tire mieux son épingle du jeu que Domingo, il faut cependant compter avec la disproportion des rôles !
Ce que je voulais dire, précisément, c'est que l'opéra est un art total et que les critiques trés dures sur l'état des voix sont une méconnaissance, malgré tout, d'indéniables qualités toujours présentes = diction, jeu, et aussi, car ce sont des professionnels une trés judicieuse utilisation de ce que leur voix est devenue; si je compare ( je pense à .....mais pas de noms ! ) certains chanteurs aux critiques élogieuses, ne sachant pas jouer ( y compris sur le plan vocal) je me dis que je n'ai pas fini de me cramponner à mes vieilles gloires;
Bonne soirée, Julienne

Julienne a écrit:

Ce que je voulais dire, précisément, c'est que l'opéra est un art total et que les critiques trés dures sur l'état des voix sont une méconnaissance, malgré tout, d'indéniables qualités toujours présentes = diction, jeu, et aussi, car ce sont des professionnels une trés judicieuse utilisation de ce que leur voix est devenue; si je compare ( je pense à .....mais pas de noms ! ) certains chanteurs aux critiques élogieuses, ne sachant pas jouer ( y compris sur le plan vocal) je me dis que je n'ai pas fini de me cramponner à mes vieilles gloires

Les générations suivantes comptent quand même pas mal de beaux talents, même s'ils n'occupent pas le devant de la scène médiatique !
José Van Dam le dirait lui-même, je pense, lui qui a formé et forme encore des dizaines de jeunes chanteurs et qui a fortement contribué au concours Reine Elisabeth de chant pour découvrir et aider les jeunes qui se lancent dans la carrière.
Marie-Nicole Lemieux en est un bel exemple !
Il faut aussi tenir compte de l'évolution de la main mise des maisons d'édition sur les carrières des chanteurs et les jeunes d'aujourd'hui sont sollicités pour des rôles hors de leur portée bien trop tôt !
José Van Dam dans un interview disait la chance qu'il avait eu de commencer dans la 'troupe' d'une maison d'opéra - troupe où la plupart de ceux que tu appelles "vieilles gloires" ont débuté et fait leurs armes ... ces troupes n'existent plus aujourd'hui et c'est bien dommage pour les jeunes interprètes.

J'ai récemment écouté son Di Provenza il mar, il sol (La Traviata) sur Youtube. J'en suis sortie très triste : les aigus ont disparu, les graves sont écrasés et le médium très instable, bref la voix est très abîmée, instable et sans aucun relief. Ceux (et celles) qui l'ont aimé et qui l'aiment encore aujourd'hui réécouteront de préférence ses enregistrements "anciens" : Simon Boccanegra (années 80. Paolo Albiani), Dardanus (ONP, 1983. Isménor), Mireille (studio, 1979. Ourrias) pour l'opéra. Il éxiste un nombre incalculables de récitals (studios ou lives) qui permettent de découvrir la variété de son répertoire et/ou de redécouvrir la beauté et la richesse de la voix. Dans tous les cas cette Traviata parisienne qui date de trois ou quatre ans est à oublier d'urgence

calbo a écrit:

Dans tous les cas cette Traviata parisienne qui date de trois ou quatre ans est à oublier d'urgence

Mais c'est surtout aussi parce que Germont Père n'est pas du tout un rôle qui lui convient ... comme la plupart des Italiens d'ailleurs ! Je l'ai entendu et vu sur scène dans Scarpia et ce n'était pas convaincant du tout non plus alors qu'à l'époque, il n'avait pas encore de problèmes majeurs avec sa voix.
L'exception reste pour moi le Philippe II de Don Carlo qui est vraiment un rôle à sa mesure ; accessoirement, son Falstaff n'était pas mal non plus.
Alors c'est vrai que sa voix a perdu de sa couleur au fur et à mesure des années par contre son charisme, sa grande présence en scène, sa diction parfaite du français ... ainsi que la grandeur du personnage tout en simplicité et modestie sont toujours de mise !

C'est un des chanteurs qui m'a le plus apporté de joie, sans jamais me décevoir !

Son Paolo est excellent. Cela étant dit ce n'est pas un des rôles principaux de Boccanegra

calbo a écrit:

Son Paolo est excellent. Cela étant dit ce n'est pas un des rôles principaux de Boccanegra

Oui, effectivement ...

Ceci étant dit j'adore cet immense artiste qui a berçé mes jeunes années et sa disco est suffisamment importante pour que j'y trouve (comme tout le monde) mon bonheur

Reconversion et envie de se faire plaisir ?

José Van Dam fait actuellement ses débuts au théâtre dans un spectacle mélangeant magie, chant et comédie.
Si la magie est au centre de l'action, la part belle est aussi laissée au chant et à un jeu d'acteur très subtil.

La pièce a été écrite par Thierry DEBROUX, directeur du Théâtre du Parc où ont lieu les représentations.
L'action met en scène un magicien vieillissant, enfermé dans le souvenir de son épouse morte en scène, lors de l'une de ses illusions. Son fils essaie de l'égaler et aussi d'attirer son attention ... sans résultat jusqu'à une jeune fille, évadée d'un asile proche fasse irruption dans la famille et soit confondue, par le vieux magicien avec son épouse morte.
Au delà d'un humour toujours présent et de 'tours de magie' réalisés de main de maître par José Van Dam ainsi que par le fabuleux acteur-chanteur-magicien Pierre DHERTE (Création des illusions et coach en magie: Luc POPPE), la pièce aborde également des situations de conflits (père/fils), de crise (couple) ou de détresse (folie).

Un accompagnement musical 'live' est assuré par 6 musiciens dirigé par le compositeur : Pascal CHARPENTIER.
Détail amusant : les musiciens sont situés sous la scène, seul le chef (dont on ne voit que le buste) fait le lien entre la musique et l'orchestre ! La composition musicale est légère tout en occupant une place de choix ... un peu à la Michel Legrand.

Bonne mise en scène de Sybille WILSON avec une occupation un peu encombrante de la petite scène par un décor assez hétéroclite.

Pour servir ce spectacle, une brochette d'artistes aussi talentueux les uns que les autres avec, parmi eux, un José Van Dam en très grande forme tant sur le plan vocal, que théatral, réalisant ses tours de magie avec beaucoup d'habilité.
Il semble prendre énormément de plaisir à cette nouvelle direction de carrière ... et le public aussi !

A 25 € la place de 1ère catégorie dans un charmant petit théâtre au sein du Parc de Bruxelles, cela vaut vraiment la peine !

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2012_2013_002

un article du journal 'Le Soir' avec quelques extraits : http://mad.lesoir.be/event/225753-le-maitre-des-illusions/

un beau prolongement de son activité!!

Oui c'est vrai bien qu'en même temps ça reste assez proche de l'opéra dans le sens ou c'est scénique aussi.

Mais j'aime bien ces artistes qui ne savent pas s'arrêter et qui ont toujours le feu sacré. Ca devient si rare de nos jours ou tout est éphémère!