Léonin (1135-1201)

Magister Leoninus, ou Léonin (né à Paris ? vers 1135 - mort à Paris vers 1201) était maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Paris (fondateur de l'"École de Notre-Dame").

On le trouve à la collégiale Saint Benoît de Paris aux alentours de 1155, où il est chanoine une vingtaine d'années. Il devient "maître" en 1179 et est nommé chanoine de Notre Dame en 1192. C'est Pérotin qui a réalisé ses "organa" en les améliorant (Viderunt omnes et Siderunt Principes notamment).

C'est le premier musicien français dont le nom est connu. Il est mentionné par un auteur anonyme anglais (surnommé Anonyme IV), étudiant de l'école, qui laissa un traité de théorie mentionnant Léonin comme un des plus grands compositeurs d'organa (organum au singulier, un des premiers genres polyphoniques du Moyen Age) et comme l'auteur du Magnus Liber Organi, le "grand livre d'organum", qui fut plus tard repris et amélioré par Pérotin.

L'École de Notre-Dame de Paris a été représentée par Léonin et Pérotin Le Grand pendant la période de L'ars Antiqua ( XII-xiiie siècle).
En tant que responsable de ce qui était à la fois une école musicale et un chœur, Léonin succédait à un certain maître Albert (mort en 1180) dont on ne connaît que le nom. Il précéda Pérotin. Étant donné l'importance et le rayonnement de cette institution dans l'histoire de la musique, c'est sous le nom d' "école de Notre-Dame" qu'on désigne les musiciens et le style musical qu'on y pratiquait alors (de 1170 à 1240). En 1192, Léonin, probablement français, établi à Paris, était chanoine de Notre-Dame (les principaux musiciens d'un chapitre canonial étaient souvent appelés à le devenir, même si c'était sur des stalles inférieures). Comme dit précédemment, la seule source d'information sur lui est l'auteur anonyme anglais connu comme Anonyme IV, élève de l'école, dont le traité de théorie (v. 1275) mentionne Léonin comme un des principaux pionniers de la polyphonie occidentale, à travers la forme musicale appelée organum. Léonin est l'auteur du Magnus Liber Organi (le grand livre de l'organum), destiné à l'usage liturgique, et plus tard repris et amélioré par Pérotin, toujours selon l'Anonyme.

On pense aujourd'hui que c'est en étudiant le traité de métrique poétique latine d'Augustin, De musica que Léonin établi ses six modes rythmiques qui doivent être appliqués à la musique sous forme de brèves et de longues.

Léonin est aussi l'auteur d'une histoire de la bible : Historiæ sacræ gesta ab origine mundi (v. 1160-1170). Le manuscrit (Ms. Paris, BN Lat. 14759) provient de la bibliothèque de Saint-Victor et a sans doute été pensée pour la célèbre école et se trouve dans la droite ligne de l' Histoire Scolastique de Pierre le Mangeur. Composé de 14000 hexamètres sur l'Octateuque, cette paraphrase n'obtint qu'un succès d'estime, contrairement aux vers de l' Aurora (1180-1190) de Pierre Riga, un chanoine de Reims.

Certains historiens, du moins Craig Wright, rapprochent Léonin de Leonius, auteur d'une Historia sacra (v. 1160-1170) de quatorze mille hexamètres, et modèle d'utilisation du "vers léonin".

Autre biographie

Léonin , également appelé Léoninus (Paris ? - Paris, cathédrale Notre-Dame, 1201), était un important compositeur de polyphonie médiévale lié à l'école de Notre-Dame . Là, il exerce de nombreuses fonctions à partir de 1150, dont celle de chanoine et de musicien. C'était aussi un poète. Une grande partie des informations que nous avons aujourd'hui sur Léonin à travers un traité anglais écrit vers l'an 1275, connu sous le nom d' Anonyme IV. Dans ce traité, l'auteur nous présente deux grands professeurs liés à l'école de Notre-Dame, Léonin lui-même et un autre appelé Pérotin. Selon le Lexique Quellen, Léonin a été l'un des premiers théoriciens à différencier la valeur des notes.

Au XIIe siècle, Paris est devenue une ville de référence. La ville a grandi et est devenue un lieu innovant et où l'activité intellectuelle est dynamisée. C'est pourquoi, à cette époque, des universités ont commencé à émerger, comme celle de Paris.

Dans ce contexte, on retrouve la figure de Léonin, qui a étudié dans cette université et où il a probablement obtenu le titre de "Master of Arts". Léonin, de 1150 jusqu'à la fin du siècle, était administrateur de la collégiale de St. Benoît, qui était situé sur la rive gauche de la Seine. Là, il jouit d'un grand respect et d'une grande réputation pendant plus d'une décennie, avant le début de Notre-Dame, vers 1163. Il existe des documents de la cathédrale datant de 1192 qui se réfèrent à Léonin comme "Magister Leoninus presbyter". Cela nous indique que Léonin a été ordonné prêtre et qu'il a exercé ce travail en dehors de celui de compositeur. Plus tard, il a été appelé chanoine, où il a occupé un poste très important, car il était sous le titre de chancelier de la cathédrale. Son diplôme lui a permis d'enseigner aux étudiants, car il était considéré comme un "magister artium". Une fonction qu'il avait également était son affiliation avec le monastère des Augustins de St. Victor. D'autres documents, comme le manuscrit Anonyme IV, se réfèrent à la figure de Léonin comme "Magister Leoninus optimus organista", ce qui signifie qu'il était un important compositeur d' organums.

La date de sa mort n'est pas très claire, car les documents de la cathédrale Notre-Dame et de St. Victor est mentionné pour la dernière fois en 1201, vers le 24 mars et le 26 novembre, marquant la date de sa mort.

Leonin se caractérisait par la composition d' organums dans leur intégralité. Normalement, le ténor de ses compositions était en mode no. 5, et la voix supérieure en mode no. 1. Ses mélodies étaient très longues. L'une des grandes innovations qu'il a incorporées a été l'introduction d'un système rythmique rationnel dans la musique polyphonique, ce qui n'avait pas encore été fait. Il a également créé une méthode de notation pour exprimer le rythme.

Léonin a utilisé deux techniques pour réaliser les œuvres. Le premier a été de prendre la mélodie du chant plat formé de notes très longues et de la combiner avec une partie d'orgue, libre avec un rythme incommensurable, comme une succession de bourdonnements et avec des mélismes très compliqués. La seconde était d'utiliser deux voix, qui se déplaçaient note par note en utilisant des modes rythmiques ou des motifs issus de la musique troubadour. Cela s'appelait « discantus ». La voix qui était autrefois au-dessus des notes tenues se déplaçait par degrés communs et provoquait des dissonances. De plus, il cadençait à intervalles irréguliers sur une octave, une quinte ou à l'unisson suivis d'un silence. Certains passages de ses compositions comportent des moments où la voix supérieure est composée de phrases modales sur des notes de ténor qui sont tenues. Presque tous ces passages sont dans le premier mode rythmique.

Il a écrit aussi quelques ouvrages en vers, dont un appelé Hystoria sacre gestis ab origine mundi, qui était une paraphrase des huit premiers livres de l' Ancien Testament de la Bible. Il a également composé une série de vers dédiés aux papes, comme Hadrien IV et Alexandre III.

Le "Magnus Liber Organi"

Anonyme IV, attribue à Léonin l'écriture d'un livre intitulé Magnus Liber Organi. Il a probablement été écrit en 1160 et 1180, puis révisé et développé par le successeur de Léonin, nommé Pérotin. Ils n'étaient probablement pas les seuls contributeurs au livre, car Anonymous IV mentionne une troisième personne qui aurait pu y participer, nommée Robert de Sabilone. Ce livre est considéré comme le grand livre de la polyphonie médiévale de l'époque, car il rassemble un grand nombre de pièces composées à deux voix des parties "solistes" des chants répétés de la messe. Dans ces chants, nous trouvons des répons, des offices, alléluia et graduel pour les dates les plus importantes de l'année ecclésiastique.

Actuellement, un grand nombre de chercheurs considèrent que ce livre ne contient que des organums à deux voix. Mais selon les écrits d' Anonyme IV, le livre contient non seulement des organums, mais couvre une grande quantité de polyphonie médiévale quel que soit le nombre de voix utilisées. En outre, selon le traité précédent, le livre contenait des organums pour deux ou quatre voix et un conducteur pour deux ou quatre voix.

Le répertoire varie d'un manuscrit à l'autre, car, comme nous n'avons pas de livre dans son état d'origine, il a été conservé dans différents manuscrits médiévaux. Par exemple, dans le manuscrit Pluteus 29.1, qui est le plus complet de tous, nous trouvons des œuvres textuelles nouvellement créées utilisant des conduits et des motets et des chansons de va-et-vient liées au répertoire profane. Les pièces d'orgue de ce manuscrit sont caractérisées en suivant un ordre de calendrier liturgique et les motets à trois voix, qui sont basés sur des clauses, sont arrangés comme une séquence liturgique.

Les organums étaient composés des principales festivités du calendrier ecclésiastique de Paris: Pâques , Noël, Pentecôte, l'Assomption de la Vierge et les fêtes du temps ordinaire. Certains de ces organums sont répétés dans certains manuscrits, mais ne sont pas écrits de la même manière, comme par exemple alors que certaines pièces ont "organum purum", d'autres ont la même phrase mais sous la forme "discantus". Le livre était un grand répertoire qui pouvait être utilisé à tout moment et célébration de l'année.

Plus tard, Pérotin et d'autres compositeurs ont modifié le livre pour y inclure leurs propres compositions.





Un de ses organum : Gaude Maria Virgo



https://www.youtube.com/watch?v=evBEmGdbsTk