Jean-Paul Egide Martini (1741-1816)

Jean Paul Egide Martini, né le 31 août 1741 à Freystadt, ville du Haut-Palatinat bavarois, et mort le 14 février 1816 à Paris,  est un musicien d'origine allemande, français d'adoption. De son vrai nom : Johann Paul Ägidius Martin ou Johann Paul Ägidius Schwarzendorf, il est aussi connu sous le pseudonyme de Martini il Tedesco'. (ne pas confondre avec le bolognais Giovanni Battista Martini, dit le Padre Martini (1706-1784) qui a eu comme élèves Grétry et Mozart).

Bien qu'il ait écrit de nombreuses compositions, sa musique la plus populaire est celle de la chanson "Plaisir d'amour" (1784).

Ses parents étaient un maître d'école et organiste du nom d'Andreas Martin et de sons épouse Barbara qui mourut alors qu'il n'avait que six ans. Il fut envoyé, pour y étudier, au séminaire des Jésuites de Neuburg an der Donau et y exerçait la fonction d'organiste dès l'âge de seize ans. Puis il alla étudier la philosophie à Fribourg-en-Brisgau, mais abandonna bientôt ces études pour se consacrer à la musique qui l'intéressait beaucoup plus. Il adopta alors temporairement le nom de "Schwarzendorf", essayant vraisemblablement de couvrir ses traces de peur d'être invité à rembourser ses frais d'éducation. Il a repris son nom de famille d'origine sous la forme italianisée "Martini" après son déménagement en France.

En 1760, il vint s'installer à Nancy, capitale de la Lorraine, ou il se fit appeler Martini il Tedesco, c'est-à-dire, en italien, Martin l'Allemand. Il y épousa en 1764 Marguerite Camelot, issue d'une famille d'organistes. Sa carrière prit un tour décisif après qu'il se fût installé à Paris, où il composa surtout des opéras et des marches militaires. Son opéra mélodique L'amoureux de quinze ans , écrit en 1771, connut un grand succès. De plus, sa musique d'église très populaire combinait des formes anciennes avec une théâtralité moderne et ses chansons, notamment "Plaisir d'amour", avaient une grande influence.

En 1788, il était parvenu à devenir Surintendant de la musique du roi, responsable de la musique religieuse et en même temps, dirigeant des plus grandes scènes parisiennes. (Après avoir dirigé des concerts pour la reine Marie-Antoinette, il s’adapte aux changements de régime tout au long de la Révolution française et écrit plus tard de la musique pour le mariage de Napoléon ainsi que pour la Chapelle royale restaurée.)

Mais la survenance de la Révolution Française lui fit perdre ses fonctions, et il alla se réfugier à Lyon. En 1796, il retrouva un poste au Conservatoire de Musique mais les opéras composés à cette époque connurent peu de succès et il fut à nouveau démis en 1802.

Il se consacra alors à la musique religieuse. Alors qu'il était déjà âgé de plus de 70 ans, nouveau retournement de situation avec la Restauration des Bourbons en 1814, et le roi Louis XVIII le réinstalla comme Surintendant de la musique du Roi. C'est dans cette fonction qu'il composa un Requiem à la mémoire de Louis XVI, qui fut joué à saint-Denis trois semaines avant son propre décès. Martin fut inhumé au Cimetière du Père-Lachaise, sous un tombeau somptueux.

Outre la célèbre romance Plaisir d'amour et le Requiem cités ci dessus, il composa pas moins de 13 opéras (en français), 2 Messes, des motets et autres compositions religieuses, et de la musique de chambre.

Œuvres principales

Annette et Lubin (opéra);
Sappho (opéra, 1794), avec livret de Constance de Pipelet de Leury (Constance zu Salm-Reifferscheidt-Dyck);
L'amoureux de quinze ans ou la double fête (1771);
Henri IV (1774);
Le Droit du Seigneur (1783);
Plaisir d'amour , chanson (1784);
"Prière pour le Roi", chanson politique (1793);
Scène héroïque pour Napoléon (1814).

source : wikipédia.fr et autres.

Je suppose que vers cette époque la différence entre musique allemande et musique française était moins importante que la différence entre musique française et musique italienne? On avait encore affaire aux Piccinistes et Gluckistes? Ou était-ce déjà règlé?

Catalogue

Opéras

La Convalescence de Thémyre, divertissement en 1 acte, livret de Gaultier (1765)
L'Amoureux de quinze ans ou la double Fête, comédie en 3 actes, livret de P. Laujon (1771, pour le mariage du Duc de Bourbon)
Le Fermier cru sourd, ou les Méfiances, comédie en 3 actes, livret de Pierre Laujon (1772)
Le Nouveau Né, comédie en 3 actes, livret de Laujon (1772, pour la naissance du Duc d'Enghien) révisé : Le Poète supposé ou les Préparatifs de la Fête (1782)
Les Rendez vous nocturnes (1773) probablement confusion avec Le rendez-vous bien employé
Le Rendez vous bien employé, comédie-parade en 1 acte, livret de Louis Anseaume (1774)
Henri IV ou la Bataille d'Ivry, drame lyrique en 3 actes, livret de B.F. de Rosoi (1774)
Le Poète supposé ou les préparatifs de la fête, reprise de Le Nouveau-Né (1782)
L'Amant sylphe ou la féérie de l'amour, comédie en 3 actes, livret de A.F. Quétant (1783)
Le Droit du Seigneur, comédie en 3 actes, livret de F.G. Desfontaines et Laval (1783)
Annette et Lubin, opéra-comique en 1 acte, livret de Favart et Marmontel (1789)
Sappho, tragédie lyrique en 3 actes, livret de C.M. Pipelt de Leury(1794)
Camille ou le souterrain (1796, sous le nom de "Martini" mais probablement de Martin y Soler
Les Accordées du village (1797)
Sophie de Pierrefeu ou le tremblement de terre de Messine, drame lyrique historique en 3 actes, livret de J.A de Révéroni Saint Cyr (1800)
Zimeo, opéra en 3 actes, livret de Lourdet de Santerre (1800)
La Maison louée ou la maison à deux maîtres, comédie en 3 actes, livret de Desfontaines (1806)
La Partie de campagne (1810) apocryphe ? de L.E. Jadin ?


Musique sacrée

2 Messes solennelles à 4 voix et orchestre, une avec motets (1808, revue 1815)
Requiem (Messe des Morts) à quatre voix et orchestre (1815)
Requiem n° 2, pour Louis XVI (1816)
Te Deum à 4 voix et orchestre (1790 et revu 1809)
6 Psaumes à 2 voix et piano (1805)
2 O Salutaris Hostia, à 5 voix et orgue (1809) 6 autres O salutaris Hostia avec orchestre (1815)
Domine salvum fac Regem, à 4 voix et orgue (1815, d'après le Domine salvum fac Imperatorem Napoleonem de 1809)


Musique vocale profane

Choeurs pour la musique de scène Le Couvent ou le bienfait de la loi (1791)
Prière pour le Roi (1793)
Chant funèbre (1794)
Hymne à l'Agriculture pour choeur et harmonie (1796)
Hymne pour l'anniversaire de la fondation de la République pour choeur et instruments à vent (1798)
Chant Triomphal pour choeur et vents (1798)
Arcabonne magicienne, cantate (v. 1805)
Chant d'Allégresse (1801)
Scène héroïque, ou Cantate sur le mariage de Sa Majesté l’Empereur Napoléon avec S.A. Impériale et Royale Marie-Louise (1810)
Hymne à Apollon pour choeur et orchestre (1811)
Cantate pour choeur et orchestre (v. 1815)


Chansons, romances

6 Livres de Chansons (1775)
Plaisir d'Amour (1784)
Airs du Droit du Seigneur et 3 Romances nouvelles, pour voix et piano ou harpe (1785)
7 pieces de Le droit du seigneur, 1–2vv, hp/pf, 3 romances, 1v, hp/pf, str and bc ad lib;
2e recueil de petits airs de chant (13 chansons), 1v, pf/hp (Paris, 1785);
3e recueil de petits airs de chant (13 chansons), 1v, pf/hp (Paris, ?1790);
Rondes, ariettes & romances, 1v, pf (London, 1792);
4e recueil de petits airs de chant (14 chansons), 1v, pf/hp (Paris, 1794);
[5e recueil: arrangements d'airs de Sapho]
6e recueil d’airs de chant (6 chansons, textes de Marie-Joseph Chénier), 1v, pf/hp (Paris, c1798)
Solfège pour soprano et b.c., dans le recueil "Solfèges pour servir à l’étude dans le Conservatoire de Musique" (Paris, 1802)


Musique instrumentale

6 Quatuors pour flûte, violon, alto, violoncelle, op 1 (1765) les n° 5 et 6 également pour hautbois et cordes
6 Trios pour 2 violons et basse continue, op 2 (1767)
4 Divertimentos pour 2 violons et basse continue, op 3 (1767)
6 Nocturnes pour 2 violons et basse continue, op 4 (1768)
6 Simphonies ou Quatuors à cordes, op 5 (1769)
6 Trios "à grand orchestre" pour 2 violons et basse continue, op 6 (1769)
Sinfonie en ré majeur pour 2 hautbois, 2 cors et cordes (Paris, 1768)
6 Sinfonien für Streicher (= op. 5)
env 100 marches et autres pour vents (dont Hymne pour la République - texte de Marie Joseph Chénier, Hymne pour le festival le 22 septembre - Texte: Leclerc)
Danse militaire et villageoise d'après Richard Coeur de Lion de Grtétry (Paris, 1807)
Martini's Grand Overture to Henry the Fourth adapted for the Harpsichord or Piano Forte, with an accompanyment for a Violin (v. 1790)


Pédagogique

École d'orgue : résumée d'après les ouvrages des plus célèbres organistes d'Allemagne (ed. 1974)
Solfèges pour servir à l’étude dans le Conservatoire de Musique (Paris, 1802)

Nous sommes très loin de sa chanson "Plaisir d'amour" lorsque l'on écoute ce Requiem pour Louis XVI et Marie-Antoinette

Très beau, très émouvant. Il se trouve entier sur Youtube, mais en éléments séparés. Voici le début, Requiem aeternam et le Dies Irae



https://www.youtube.com/watch?v=0tTYeaHIzdI

https://www.youtube.com/watch?v=yiYl4KOZF2c

je viens de retrouver (au milieu de mes Mendelssohn!!   ) ce requiem de Martini que j'ai mal classé un peu trop vite (l'ayant acheté dès sa parution en 2020)...
Comme Joachim, je le trouve très beau ...et le mettrait sans hésiter  dans une une liste de mes 10 "Requiem" préférés
Je ne m'attendais certes pas à un tel sommet musical ...quand on ne connait de ce Martini que la chansonnette "Plaisir d'amour"!!
l'interprétation de Niquet est à la hauteur de ce chef d'oeuvre, avec 38 choristes, et un orchestre de 47 instrumentistes ,
avec Adiana Fernandez sop.,
Julien Behr ténor,
Andreas Wolf basse
et le son rendu par cette chapelle du château de Versailles tout participe  à la beauté grandiose de cette oeuvre incroyablement méconnue!!



https://www.youtube.com/watch?v=EuqWjXNpbsA

Je vais écouter ça se soir, merci