Simon Le Duc ou Leduc (1742 - 1777)

"Il joue bien" écrivit Léopold Mozart à propos du violoniste "Monsieur Leduc" dans ses notes de voyage lors de son séjour à Paris en 1763/64 - pourtant rares étaient les louanges qui sortaient de sa bouche sévère!

Il était question ici de SIMON LE DUC dit "l'ainé" pour éviter toute confusion avec son frère cadet Pierre (1755-1816?), également violoniste d'exception.
Simon fût l'un de ces artistes supérieurement doués que la mort devait frapper au milieu de la trentaine, et qui pourtant apportèrent au monde tant de grandes choses: un "Mozart français", nè 14 ans avant le Salzebourgeois, mais qu'unit à lui, à de nombreux égards une parenté d'esprit certaine.

Né à Paris le 15 janvier 1742 où il est mort le 20 ou 21 janvier 1777, issu d'une vieille famille parisienne, Simon avait été l'élève de Paul Gaviniès et fut d'abord à partir de 1759, second violon, puis à partir de 1763 premier violon à l'orchestre des concerts spirituels. Il se produisait également avec succès en soliste dans ses propres compositions et dans celles d'autres maîtres. En 1773, il reprit en triumvirat avec Gossec et Gaviniès la direction du Concert Spirituel.
Parmi les nombreuses associations orchestrales parisiennes publiques et privées de ces années là, les Concerts Spirituels revêtirent une grande importance dans l'histoire de la musqiue, surtout pendant la période féconde de ce fameux triumvirat, en ce qu'ils offrirent une plate forme internationnale aux développement symphoniques de l'école de Mannheim, principalement et les firent connaïtre en France.

Il est tout à fait passionnant d'observer les manière très différentes dont les compositeurs français, face à la présence de compositeurs tels que Johann et Carl Stamitz, Holzbauer et Canabich, se sont forgé un style propre en y incluant des éléments typiquement français ou tout à fait personnels. On ne peut imaginer oeuvres plus éloignées que celles d'un François Boeck, au langage austère et intransigeant, et celle d'un Simon Le Duc, à la touche élégante et pleine de sensibilité. Pourtant leur production symphonique porte indéniablement la marque de l'influence de l'école de Mannheim.

Un mois après la mort de Simon Le duc, en 1777, Le "Journal de Paris" publia cet article à propos d'un concert donné aux "Concerts des
Amateurs":
"Le concert s'ouvrit mercredi dernier par une symphonie de feu Mr Le Duc. La répétition en avait été mémorable: le chef d'orchestre (son ami, le violoniste et compositeur Chevalier de Saint Georges) était tellement ému par l'expressivité de la pièce (il s'agissait du mouvement médian en ut mineur de la Symphonie en mi bémol majeur) qui lui faisait penser que son ami n'était plus, qu'il laissa tomber sa baguette et fondit en larmes. Son émotion se transmit à tous les musiciens et la répétition dut être interrompue."
Texte de Michael Schneider présentant son enregistrement des symphonie et trios pour orchestre chez CPO

les oeuvres laissées par Simon Le Duc sont hélas peu nombreuses!

14 sonates pour violon
12 duos pour deux violon
9 trios à cordes
6 quatuors à cordes(hélas perdus)
3 symphonies
3 trios pour orchestre
3 concertos pour violon
1 symphonie concertante pour deux violons et orchestre!

Bonne idée, Jean, d'avoir ouvert un topic sur Simon Le Duc, l'un de ces compositeurs français des Lumières aux côtés de Gossec, Grétry ou Saint George

Son nom est tombé dans l'oubli, il n'existe que très peu de CD de lui.

J'ai quand même celui de ses 3 Symphonies chez Arion, qui est une reprise d'un vinyl des années 1960. Elles sont assez courtes ( un quart d'heure) et en trois mouvements.

je pensais bien que çà t'interresserait ..j'ignorais ce viel enregistrement Arion...CPO vient d'en publier un excellent avec les 3 symphonies et les trois trios pour orchestre (mais qui n"utilise que les cordes);;;et c'est l'intégrale de ses oeuvres pour orchestre !!hormis les 4 concertos cités!

mais vraiment quelle belle musique!

Jean a écrit:

je pensais bien que çà t'interresserait ..j'ignorais ce viel enregistrement Arion...CPO vient d'en publier un excellent avec les 3 symphonies et les trois trios pour orchestre (mais qui n"utilise que les cordes);;;et c'est l'intégrale de ses oeuvres pour orchestre !!hormis les 4 concertos cités!

mais vraiment quelle belle musique!

Je ne connais pas les trios. Je suppose que c'est l'équivalent des trios et quatuors orchestraux de Johann et Karl Stamitz, c'est à dire qu'ils peuvent être interprétés par un trio à cordes mais également par une formation élargie.

je suppose...bien qu'ils soient présentés comme "trios pour orchetre"!? le livret , avec le texte du chef Michael Schneider ne donne guère de détails ou précision sur cette "forme musicale" !

Je ne connais pas du tout ce compositeur.

Franchement quand on voit l'importance de son oeuvre!!!...on peut comprendre les "oubliettes" de l'histoire ...même s'il est excellent

Il est mort jeune aussi. 35 ans c'est pas énorme. Mais c'est sûr que si on le compare à Mozart ou Schubert, ça fait compositeur cancre au fond de la classe près du radiateur

un peu en effet!...mais bon a sa décharge, il occupait une charge importante dans un orchestre et avait certainement moins de temps pour lui!

Je viens d' acquérir le CD CPO dont nous parle Jean, qui comporte donc ses trois symphonies et ses trois trios pour orchestre opus 2.

....Et j'aime beaucoup. Pas étonnant que Saint George ait été son ami

Mais le titre du CD est un peu exagéré, puisqu'il parle d'une intégrale des oeuvres orchestrales. Et les 3 concertos pour violon et la symphonie concertante ?

Liste un peu plus précise, par date et par opus quand il y en a :


1760 Sonate pour violon seul
1767 Six Sonates op 1 pour violon et basse ou clavecin
1768 Six Trios Op. 2 dont 3 pour 2 violons et basse et 3 pour orchestre
1771 Six Duos op 3 pour 2 violons
1771 Six Sonates op 4 pour violon et basse ou clavecin
1772 Six Trios op 5 pour 2 violons et basse
1771 Six petits Duos op 6 pour 2 violons
1775 Deux Concertos op 7 pour violon et orchestre
1775 Symphonie concertante pour 2 violons et orchestre
1776-77 Trois Symphonies pour orchestre
1780 Troisième Concerto pour violon et orchestre (op posth)
1782 Sonate pour violon et basse (op posth)
sans date 5 Divertimenti à quatre

Je viens de trouver les symphonies et les trios dans ma boîte aux lettres.

C'est très beau. Merci Jean

L'instant musical

https://www.youtube.com/watch?v=C7_Lz3tCPpg

Je suis content, cher ami, que tu apprécies ce Leduc là, un classique, après le Leduc contemporain

Je suis en train de réécouter les symphonies... C'est très beau et très inventif ! Qu'aurait-il écrit après l'exécution des symphonies parisiennes de Haydn...

Symphonie n° 1 en ré majeur



https://www.youtube.com/watch?v=alz-oIeKn8U

Simon Leduc [Le Duc] (Paris, 15 janvier 1742 - Paris, 1777) est un violoniste, compositeur et éditeur français.

Frère du violoniste Pierre Leduc (1755-1826), il reçoit les leçons de Pierre Gaviniès (1728-1800). Il est second violon dans l'orchestre du Concert Spirituel en 1759 et fait ses débuts comme soliste en 1763. En 1763, il est l'un des premiers violons de l'orchestre du Concert Spirituel, et il continue à se produire comme joueur d'orchestre et soliste jusqu'à sa mort.
Il a obtenu des critiques toujours favorables dans la presse parisienne et a reçu un compliment discret dans le carnet de voyage de Léopold Mozart de 1763-4 : « Il joue bien ».
En 1773, Leduc assuma la direction du Concert Spirituel avec Gaviniès et Gossec et s'attira bientôt les applaudissements de la presse pour une amélioration notable de la qualité de ces concerts. Il était clairement un réalisateur bien-aimé; peu de temps après sa mort, l'orchestre, essayant de préparer une de ses symphonies pour une prochaine représentation, fut collectivement tellement accablé de chagrin que la répétition dut être suspendue. Ses amis rendirent hommage à sa mémoire lors d'un service religieux le 22 mars 1777, au cours duquel fut jouée la Messe des morts de Gossec.

Malgré son succès, cependant, Leduc décide de consacrer la plus grande partie de ses efforts à des activités autres que l'interprétation virtuose. Il prend grand soin d'enseigner à son frère Pierre, qu'il considère apparemment comme un plus grand violoniste que lui.

Il composa de la musique d'orchestre et de chambre exceptionnellement fine, en publiant une partie en vertu d'un privilège accordé le 17 mars 1768, rétroactif au 16 décembre 1767. (Simon n'a jamais publié d'autres œuvres que les siennes, nonobstant le privilège général du 1er septembre 1767 ; c'est Pierre qui a entrepris de développer une activité éditoriale à part entière.).  
Les compositions de Leduc, exclusivement instrumentales, se comparent avantageusement à celles de tout autre jeune compositeur de son temps. L'écriture est habile et idiomatique, en particulier pour le violon ; les harmonies sont inventives, expressives et souvent inhabituellement chromatiques. Des nuances minutieusement notées, des contrastes dynamiques fréquents et des progressions harmoniques expressives contribuent à un style qui a été qualifié de « French Storm and Stress »


Symphonie n° 3 en mi bémol majeur



https://www.youtube.com/watch?v=lGV2kxCdx34

Symphonie en ré a huit parties




https://www.youtube.com/watch?v=qoTYMrpVKKI

Symphonie en Re a huit parties
1. Allegro moderato 0:00
2. Andante 5:01
3. Presto ma non tanto 8:27

Interprètes: Orchestre de Chambre Louis de Fromеnt;
Dir. Louis de Fromеnt (1921-1994)


Simon Leduc [Le Duc] (Paris, 15 janvier 1742 - Paris, 22 janvier 1777) est un violoniste et compositeur français, également appelé l'aîné.

Frère du violoniste Pierre Leduc (1755-1826), il reçoit des cours à Paris auprès de Pierre Gaviniès. En 1759, il fut second violon aux Concerts spirituels et fit ses débuts comme soliste en 1763. Dès lors, il fut l'un des premiers violons de l'orchestre du Concert Spirituel et il continua à se produire comme musicien d'orchestre et soliste jusqu'à sa mort.

Lors de la première tournée européenne de l'enfant prodige Wolfgang Amadeus Mozart en 1763-1764, Wolfgang et son père Leopold Mozart ont eu la chance d'entendre Leduc jouer. Léopold, une autorité en matière d'interprétation du violon qui avait publié un traité sur le jeu du violon en 1756 et qui est encore lu aujourd'hui, a fait l'éloge de Leduc dans son journal de voyage : « Il joue bien. »

En 1773, LeDuc, Pierre Gaviniés et François-Joseph Gossec deviennent directeurs des Concerts ; LeDuc a occupé ce poste jusqu'à sa mort. Il était un ami proche de Joseph Boulogne, le chevalier de Saint-Georges et a enseigné à son frère Pierre LeDuc.

Son style musical se caractérise par un sens dramatique dans les contrastes abrupts entre les sections de chaque mouvement. L'écriture est habile et idiomatique, notamment pour le violon ; les harmonies sont inventives, expressives et souvent inhabituellement chromatiques.

Dans son étude de la musique de la période galante, Robert Gjerdingen note de fortes similitudes entre le style de Leduc et celui de ses contemporains napolitains, notamment Cimarosa. Gjerdingen écrit : « Leduc écrivait une musique très raffinée pour les petites réunions aristocratiques dans les chambres et les salons. La fluidité et la perfection de son style étaient égalées par peu d'autres », et il soutient que la musique de Leduc faisait partie du « courant dominant » du XVIIIe siècle. style galant du siècle, bien qu'il soit en grande partie oublié aujourd'hui.

Sa production comprend trois concertos pour violon, trois sinfonia concertantes, trois symphonies, huit trios, 12 duos, sept sonates, cinq divertimentos et une sonate pour violon solo.


Œuvres gravés au xviiie siècle

Ces œuvres sont citées par François-Joseph Fétis, mais les numéros d'opus ne correspondent pas avec ceux connus actuellement.

Sonates pour le violon avec accompagnement d'alto, ou de basse, ou de clavecin, op. 1 ; Paris, La Chevardière.
Premier concerto pour violon et orchestre, op. 2 ; Paris, La Chevardière.
Symphonies pour l'orchestre, op. 3 ; Paris, Bailleux.
Sonates pour violon avec accompagnement de basse, Ve livre, op. 4 ; Paris, La Chevardière.
Deuxième concerto pour violon, op. 5.
Trois symphonies pour l'orchestre, 2e livre ; Paris, Bailleux.
Symphonie concertante pour deux violons, op. 7 ; Paris, Bailleux. Il a été fait deux éditions de cette symphonie, qui a été exécutée au Concert Spirituel avec beaucoup de succès.
Sonate pour violon avec accompagnement de basse, œuvre posthume.


Œuvres connues de nos jours

3 Symphonies, n° 1 et 2 en ré majeur, n° 3 en mi-bémol majeur
une symphonie concertante pour deux violons
3 concertos pour violon : ré majeur, ut majeur, sol majeur
3 Trios pour orchestre op. 2 (1767) :  en ré majeur, op. 2 n° 1, en sol mineur, op. 2 n° 2, en si bémol majeur op. 2 n° 3
De la musique de chambre : 6 sonates op. 1, 6 sonates op. 4 (1771), 6 duos pour 2 violons, op. 3 (1771), sonate posthume en si bémol majeur, 6 Trios pour 2 violons et une basse, op. 5