Le chevalier de Saint-George (1745-1799)

Pas possible des conneries pareilles : Mozart vs Saint George à l'archet

Eh si, dès le début du film....!  (alors qu'on sait historiquement qu'il ne se sont jamais vus, non seulement par les lettres de Wolfgang à Leopold, mais aussi par les témoignages des contemporains
de la vie de la cour etc..)....

Toujours rien sur ce "Chevalier"...
Je pense qu'il n'a pas eu un grand succès en salles (lesquelles, d'ailleurs....?), et qu'"ils" attendent de rentabiliser avec le DVD ou une plate-forme quelconque....
Chez nous, on pourra le télécharger environ un mois après la sortie du DVD....
(oui, à suivre ).

Tu sais, il me semble que l'on ne perdra pas grand chose si on rate ce film. Saint George a eu une vie suffisamment riche en émotions (on a même tenté de l'assassiner !) pour que l'on n'ait pas besoin d'inventer quoi que ce soit. Alors, ses amours avec Marie Antoinette et son duel avec Mozart

Oui !

Et voilà, il fallait bien que j'annonce ça :
On vient de télécharger "Chevalier"....
La vision sera pour le retour !

Voici déjà une critique de quelqu'un qui a vu ce film
Source : https://www.senscritique.com/film/chevalier/critique/288430244

Encore une drôle d’idée de la part de l’ogre Hollywood. L’histoire de cet esclave mélomane (violoniste et compositeur) et escrimeur titré chevalier sous la monarchie française conservatrice méritait tout à fait d’être racontée, c’est à n’en pas douter. Mais quand ce sont les américains qui s’y collent avec leur façon de voir la France et l’Histoire de France, ça relève plus du fantasme que de la véracité historique. Lorsqu’on prend note des libertés prises avec la réalité et l’histoire de ce Chevalier de Saint-Georges, on pourrait crier à l’imposture et au manque de respect total. Car, en effet, ce « Chevalier » prend juste les grandes lignes de la biographie de cet homme de couleur - au parcours incroyable pour l’époque - pour tisser un scénario aux intrigues inventées de toutes pièces. Ou alors supposées quand on constate les trous béants du script à son sujet et le manque de documentation et d’information sur certaines périodes et certains faits. Les plus tolérants laisseront faire et se délecteront de ce qui s’apparente plus à une fiction qu’un biopic, les autres rongeront leur frein. Quant au fait de faire un tel film en langue anglaise... Ce n’est pas nouveau mais toujours aussi ridicule et déplaisant; on pourrait même dire qu’il vaut mieux le voir en doublage français...!


Les auteurs derrière le script de ce « Chevalier » se laissent donc aller : inventer un concours pour la direction de l’Opéra de Paris, une forte amitié avec Marie-Antoinette ou encore des échanges avec les plus hautes instances de l’époque des Lumières est culotté. Cependant, fondu dans ce qui s’assimile presque à roman à l’eau de rose qui lorgne fortement vers la série Netflix « Les chroniques de Bridgerton », cela peut passer. Donc oui, c’est totalement superficiel et ridiculement anachronique parfois mais le kitsch et le toc sont évités de justesse. Si on peut louer les magnifiques efforts faits sur les décors et les costumes lors des prises de vue en intérieur, il n’en est pas de même pour les extérieurs ou les incrustations numériques sont moches, visibles et ratées. Il y a aussi quelques incohérences et fautes de goût. Tout cela ne rend clairement pas honneur à l’histoire de cet homme qui aurait pu être passionnante si elle avait été traitée de manière plus rigoureuse. A l’instar des questions raciales, féministes et libertaires qui résonnent avec l’actualité mais sont traitées bien trop sommairement.


Il n’empêche, ce « Chevalier » est loin d’être déplaisant, bien au contraire. Si l’on est d’humeur on peut s’amuser de tout ce déballage frivole qui prend ce personnage ayant existé comme prétexte. Le film est très rythmé et ne permet pas l’ennui, les images sont belles et certaines séquences musicales sont très réussies (le final est d’un romanesque suranné de toute beauté). Pareillement, les joutes verbales sont parfois très satisfaisantes comme lorsque le Chevalier règle ses comptes avec Marie-Antoinette, le compositeur Gluck et une courtisane jalouse. L’emballage est opulent et agréable et il y a un souffle romanesque indéniable qui parcourt tout le film. On peut donc se contenter de cela et ne pas pinailler sur le vision hollywoodienne et woke de la chose pour prendre plaisir devant ces intrigues qui piochent aussi bien dans le politique, le romantique, le drame et parfois même la comédie. Totalement futile mais plutôt sympathique si l’on est d’humeur et client.

Écrit par Jorik Vesperhaven

Un film sur toi Joachim, qui l'aurait cru? Plus sérieusement, tu vas aller le voir?

Icare a écrit:

Un film sur toi Joachim, qui l'aurait cru? Plus sérieusement, tu vas aller le voir?

Non, car le premier cinéma est à Valenciennes, à 40 km de chez moi, et en plus je suis maintenant trop vieux pour conduire en ville. Mais de toute façon, ça ne me dit rien, j'attendrai qu'il passe à la TV ou qu'il sorte en DVD.

Tu peux télécharger le film ICI

Je ne savais pas qu'il était déjà téléchargeable alors qu'il vient de sortir.

Merci, merci.

Je viens de terminer de regarder le film. Je n'ai pas un avis aussi sévère que celui présenté par Joachim de ce monsieur Jorik Vesperhaven.

Certes, question fidélité historique il y a certainement à redire, mais le film est bien rythmé (on ne s'ennuie pas), surtout au début. La bande son est agréable, les acteurs sont bons, la photographie très bonne, etc... Si on oublie un peu le côté biopic, c'est un bon film. C'est vrai que nous n'avons qu'une petite partie de la vie du Chevalier (celle qui précède la Révolution française) et sous son aspect plus "aventurier" que compositeur mais cela reste intéressant. Bien sûr, le film est aussi un plaidoyer contre l'esclavage en fond et les inégalités sociales, prémices de la Révolution française.

Concernant le Chevalier, je dirai qu'il a les défauts de ses qualités. Au début, on le voit comme quelqu'un d'assez sûr de lui, limite suffisant, dandy, aventurier, etc.. Et quand il n'obtient pas le fameux poste de directeur de l'opéra de Paris, il se montre plutôt mauvais perdant et là c'est la dégringolade. Vu comme il rhabille (en public) Marie Antoinette pour l'hiver dans le film, on peut douter que cela se soit fait de cette manière car il aurait terminé direct à la Bastille à mon avis, tout Chevalier qu'il était. Toutefois, c'est un parcours hors du commun pour l'époque et un homme courageux à n'en pas douter. Le film est régulièrement ponctué de duels sous toutes les formes pour montrer la témérité et les talents de Joseph. La scène d'entrée est d'ailleurs amusante sur son duel avec Mozart.

En conclusion je dirai que c'est un bon film en soi, et une bonne porte d'entrée pour s'intéresser à ce personnage haut en couleur, fort singulier au point que Mozart lui même, dans le film, ne trouve rien de mieux que de dire à son sujet: "D'où est ce qu'il sort ce connard?"

Je viens de regarder le film, comme dit Snoopy, il n'est pas si mal que ça, même si l'on insiste un peu trop sur sa vie sentimentale avec la Marquise de Montalembert, avec laquelle il aurait eu un enfant, assassiné par son mari. Je ne sais plus si cette liaison a bien eu lieu, faudra que je relise la bio de Guédé.

Mozart, au début, est représenté comme quelqu'un d'arrogant et de détestable envers Joseph... alors qu'il ne se sont jamais rencontrés ! Contrairement à ce que j'avais lu, pas de liaison avec Marie Antoinette, mais seulement une brouille de Joseph avec elle, car elle s'est laissé influencée par une pétition de membres de l'opéra qui ne voulait pas être dirigés par un mulâtre (épisode réel).

Il y a les prémices de la Révolution mais on ne parle pas de la fin de la vie de Joseph, qui commande l'armée des Noirs à Lille, puis qui s'est retrouvé emprisonné et est mort seul dans la misère. Rien non plus sur le bucolique duel à Londres avec le chevalier d'Eon...

joachim a écrit:

Il y a les prémices de la Révolution mais on ne parle pas de la fin de la vie de Joseph, qui commande l'armée des Noirs à Lille, puis qui s'est retrouvé emprisonné et est mort seul dans la misère.

C'est indiqué en 3 lignes à la toute fin du film. A vrai dire, le film se concentre, en effet, sur une relation d'amour et une petite fenêtre de sa vie. (Peu du début sauf qu'on comprend qu'il vient des colonies. Et rien après, sauf ces fameuses 3 lignes en épilogue). Ca reste du cinéma avant une bio fidèle mais on dira que c'est mieux que rien

Je viens de voir le film. Je suis globalement d'accord avec les trois critiques que je viens de lire.
On regarde sans déplaisir, les acteurs-décors sont plutôt bons, on comprend bien le racisme de l'époque et ce que Joseph a pu ressentir avec le rejet de la reine face à Gluck etc...
Mais, bôf, cela reste bien superficiel, c'est très Disney "je ratisse très large", rien n'est approfondi : les compositions de Saint-George, son adolescence, effectivement la fin..(très important  son embastillement ..).
Et ses duels d'épéiste, -dont le mythique avec le Chevalier d'Eon, entre autres-, ses immenses talents de patineur , cavalier, etc... ?
La bande sonore ne nous offre, de mémoire, que deux oeuvres de lui. On mixe avec un concerto de violon de Mozart + un compositeur contemporain dont j'ai oublié le nom (sur la symphonie "Liberté" de la fin). On s'étend trop sur ses liaisons amoureuses et ses démêlés avec les cantatrices, c'est un peu raccoleur -on n'en a un peu rien à f..., -. Il fallait sans doute un peu de sexe et le splendide corps du héros.... J'aurais aimé moins de superficialité à l'américaine, et plus de "sérieux" sur ses talents de compositeur.
L'histoire de son bébé né noir et "tué" m'a semblée glauque et stupide , c'est complètement inventé pour faire pleurer dans les chaumières....
Le "duel" avec Mozart, du début , est ridicule...
Bref.... ,...  pas mal sans plus...
(C'est un humble avis perso)

Tu as bien résumé, Anouchka : pas mal, mais sans plus...

Merci !
Et on ne parle pas de sa carrière militaire , quand même !!!
"Par décret de la Convention Nationale en date du 6 décembre 1792, an 1er de la République Française, est organisée la Légion franche des Américains. Saint-George devient colonel de cette légion quelquefois dite Légion Franche des Américains et du Midi qui est devenue de nos jours le 13e régiment de chasseurs à cheval. Moins pour ses qualités d’escrimeur que parce qu’il a fait une carrière militaire, acquis des compétences de gestionnaire et surtout par patriotisme. L'Africain Louis Ferrand, né à Gorée est à leur côté ainsi que Georges Milscent, né à Saint-Domingue. L’un des officiers sous ses ordres se nomme Alexandre Dumas, futur général de la Révolution et père de l’auteur des Trois Mousquetaires."

Bref , des anachronismes à la pelle, mais l'acteur principal joue très bien et c'est plutôt joli...

Un disque vient de sortir avec les trois sonates pour violon et pianoforte, chez l'éditeur Olde Focus Record.

https://www.qobuz.com/fr-fr/album/saint-georges-3-sonatas-for-violin-fortepiano-op-1b-g076-078-andrew-mcintosh-and-steven-vanhauwaert/su38zgpi2jgia
Je préfère cette interprétation à celle de Kantorow-Haudebourg déjà ancienne. L'ornementation en est plus raffinée et le pianoforte sonne mieux que le clavecin à mon oreille. Bref, un enregistrement très intéressant. La couverture est bien amusante aussi, interprétant le duel avec le Chevalier d'Eon, sans doute...

Personnellement, je n'aime pas du tout le son du violon dans ce CD que je trouve en plus beaucoup trop présent par rapport au piano

Entièrement d'accord avec Snoopy
La prise de son est trop proche du violon.

A l'occasion de son anniversaire :



https://www.youtube.com/watch?v=gGhcDwmkumU

Sinfonia (en ré majeur) à plusieurs instruments ... oeuvre XI (1779)

Orchestre de Chambre de Versailles;

Dir. Bernard Wahl (1922-1994)

Joseph Bologne [Boulogne] 'Chevalier de Saint-Georges' (né à Baillif, Guadeloupe, le 25 décembre 1745 - mort à Paris le 9 juin 1799) est un compositeur caribéen, violoniste, épéiste, cavalier et commandant militaire.

Fils d'une mère africaine affranchie et d'un propriétaire d'une plantation française (son nom de famille serait tiré d'une des plantations de son père), il grandit dans les environs de Basse-Terre. Sa famille part en France en 1747 pour échapper aux démêlés avec la justice mais revient en Guadeloupe quelques années plus tard.

En 1753, ils s'installèrent définitivement, d'abord à Bordeaux puis à Paris, où il reçut sa première formation musicale, probablement auprès d'Antonio Lolli et quelques années plus tard de François-Joseph Gossec. En 1769, il devient violoniste aux Concerts des amateurs, dont il deviendra plus tard le directeur.
Durant cette période, dès ses débuts comme soliste en 1772, il devint célèbre pour ses compétences techniques sur ses instruments, ce qui lui valut l'épithète de meilleur violoniste de son époque. Une proposition visant à le nommer directeur musical de l'Opéra en 1776 fut bloquée par quatre chanteurs qui refusèrent de travailler avec un « mulâtre ».

En 1781, il fonde l’orchestre de la Loge Olympique parrainé par l’une des plus grandes loges maçonniques de Paris ; il dirigea les premières des symphonies dites de Paris de Haydn, dont il avait contribué à la commande. En 1787, il se rend à Londres, où ses prouesses en tant que violoniste et épéiste sont considérées comme légendaires. Partisan de la Révolution, il reçut le commandement des troupes des domaines coloniaux français en 1792, mais un an plus tard, il fut dénoncé et passa 18 mois en prison.

Désillusionné, il s’embarqua pour Hispanola pour participer à l’Haïti nouvellement indépendante de Toussant Louverture. Là-bas, la corruption et le faible niveau de vie ont encore érodé sa santé et son état d’esprit.
Il revient à Paris pour diriger l’orchestre du Cercle d’harmonie, mais ne parvient pas à échapper à la pauvreté. Il meurt d'une infection urinaire en 1799.

De son vivant, Saint-Georges fut un bon vivant remarquable qui interagissait librement dans les hautes sphères de la société parisienne. Sa musique était connue pour sa mélodie et son génie technique, utilisant des dispositifs tels que le bariolage qui étaient extrêmement rares.

Son opéra de 1778 « La partie de chasse » fut bien accueilli. En tout, il a écrit six opéras, 13 concertos pour violon, 10 sinfonia concertantes, un concerto pour basson, deux symphonies, neuf sonates pour violon, 18 quatuors à cordes et plusieurs autres pièces plus petites. Sa personnalité aux multiples facettes a fait l'objet à la fois de littérature (six romans) et de cinéma. Il est considéré comme l’un des plus grands musiciens afro-antillais de l’époque.

Si elles n'égalent pas tout à fait ses concertos pour violon, ses symphonies concertantes ne sont pas mal non plus



https://www.youtube.com/watch?v=CqdmuSC1OLw

1. Symphony concertante for 2 Violins, Op.6 no.1 in C major 0:00
2. Symphony concertante for 2 Violins, Op.6 no.2 in B flat major 15:11
3. Symphony concertante for 2 Violins, Op.9 no.1 in C major 39:56
4. Symphony concertante for 2 Violins, Op.9: no.2 in A major 54:06

Michal Pospisil, Violin (3,4)
Jiri Zilak, Violin (1-4)
Miroslav Vilimec, Violin (1,2)
Pilsen Philharmonic Orchestra
Jiri Malát , Conductor (1,2)
Frantisek Preisler Jr., Conductor (3,4)

https://www.youtube.com/watch?v=Eo1xNEw6V1Q

Classical Music for Studying by Joseph Bologne, Chevalier de Saint-Georges
(Musique classique pour étudier par Joseph Bologne, Chevalier de Saint-Georges) sauf que Saint-George ne prend pas de "s"

0:00 Violin Concerto in A Major Op.5 No.2 I.Allegro moderato
11:50 Violin Concerto in A Major Op.5 No.2 II.Largo
19:14 Violin Concerto in A Major Op.5 No.2 II.Largo

24:31 L'amant Anonyme Ballet No.1

26:48 Violin Concerto in D Major Op.3 No.1 I.Allegro maestoso
37:44 Violin Concerto in D Major Op.3 No.1 II.Adagio
43:26 Violin Concerto in D Major Op.3 No.1 III.Rondeau

47:52 Violin Concerto in A Major Op.7 No.1 I.Allegro Moderato
53:10 Violin Concerto in A Major Op.7 No.1 II.Adagio
58:36 Violin Concerto in A Major Op.7 No.1 III.Allegro moderato

Un petit coup de blues sur les noirs et la musique classique... Ils témoignent tous, un peu plus tard, qu'au Conservatoire, on leur avait bien expliqué qu'ils n'avaient aucun avenir à jouer, et diriger, de la musique classique. C'est quand même fou qu'on en soit encore là en 2024, malgré un président noir pendant dix ans !
Enfin, les musiciens doués se dirigent vers le jazz ("qu'ils mâtinent un peu de classique de temps en temps").

Il semble que le Chevalier de St Georges soit un exception surtout à son époque où l'esclavage était plutôt leur destinée !!

A notre époque c'est vrai que les pianistes ou chefs noirs ne sont pas légion ...
Bizarrement c'est chez les chanteurs où ça va mieux...ils sont de plus en plus nombreux alors que par exemple Marianne Anderson (1897 -1993) a été une rare pionnière