Philip GLASS (cinéma)

Laudec, étant donné que tu sembles assez sensible au style musical d'Armand Amar, je pense que tu pourrais aimer la musique du film KUNDUN composée par PHILIP GLASS. Mais peut-être la connais-tu déjà?

Philip Glass a composé de nombreuses musiques de films, dont l'une des premières fut Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio, en 1982. Il compose ultérieurement la musique des deux autres volets de la Trilogie des Qatsi de Godfrey Reggio avec Powaqqatsi en 1988 et Naqoyqatsi en 2002. Il continue avec Mishima de Paul Schrader, en 1985, qui donne le Quatuor pour cordes no 3. En 1987, il compose la musique du film de guerre Hamburger Hill de John Irvin. En 1988, Philip Glass collabore avec le réalisateur Errol Morris en créant la musique du documentaire The Thin Blue Line. En 1992, il écrit également la musique pour le court métrage de Godfrey Reggio, Anima Mundi. En 1997, il compose la musique de Kundun de Martin Scorsese, qui relate la vie du dalaï-lama, pour laquelle il recevra sa première nomination aux Oscars. En 1998, il fait une courte apparition, jouant son propre rôle au piano, dans le film The Truman Show de Peter Weir, pour lequel il reçoit le Golden Globe de la meilleure musique de film. Certaines musiques proviennent de Powaqqatsi, Anima Mundi et Mishima et trois sont des œuvres originales. En 2000, il compose la musique du film Dracula dans la version de 1931. Puis il compose la bande originale de The Hours de Stephen Daldry en 2002, qui lui vaudra sa seconde nomination aux Oscars et une victoire aux BAFTA Awards, etc... pour plus d'informations sur ses travaux pour l'image après 2000, voir Wikipédia.

C'est un film que j'aimerais bien voir malgré les mauvaises critiques que j'ai pu lire ci et là. Je préfère me faire une idée par moi-même, comme toujours, et la musique de Philip Glass y est pour quelque chose. J'ai toujours bien aimé le climat langoureux et dépaysant qui émane de cette partition. Par elle, je me laisse guider, me laisse porter et, de temps en temps, j'aime bien cette écoute-là.   

De Glass, j'aime beaucoup la B.O. du film Mishima sorti en 1985. Très beau film pour qui a lu cet étonnant personnage qu'était Mishima.

Quelques extraits de cette très belle B.O. :
- Opening, https://www.youtube.com/watch?v=SYGu8ap1FvI
- Temple of The Golden Pavilion, https://www.youtube.com/watch?v=67Q4nHgj1oQ
- Award Montage, https://www.youtube.com/watch?v=ce-MgBodDeQ
- Runaway Horses (Poetry Written with a Splash of Blood), https://www.youtube.com/watch?v=GVAUnKK1DdQ
- Body Building, https://www.youtube.com/watch?v=10EVtAeBnJk
- https://www.youtube.com/watch?v=G0Y4m7ty8p8

Évidemment c'est du répétitif. Mais j'adore, je trouve cette musique sublime et envoûtante. Mais peut-être est-ce indissociable du fait d'avoir vu le film et d'avoir lu quelques œuvres de Mishima. J'aime l'ouverture avec cette musique qui tournoie, qui tournoie, qui décolle, qui tournoie, et se calme.

Il en a tiré un court (3'14") quatuor à cordes n° 3 (Mishima) :
https://www.youtube.com/watch?v=6kjBZJ1-bok

On trouve des versions de ce quatuor, toutes aussi envoûtantes :
- pour guitares : https://www.youtube.com/watch?v=iFc40M1g8kA
- pour vents : https://www.youtube.com/watch?v=KjcXmskAhrg
- pour mandolines ! https://www.youtube.com/watch?v=v-pnV77qQvI

Philip Glass est un compositeur que je n'apprécie qu'au travers de quelques oeuvres bien spécifiques dont la musique du film de Martin Scorsese, Kundun. C'est elle que j'ai réécoutée ce soir car elle me donne à respirer cet "air de voyage" que j'aime retrouver en se moment. On y retrouve évidemment toute cette mécanique répétitive qui caractérise son style, ce caractère non-évolutif du motif nombrilique qui fait du sur-place, cette émotion qui démarre sur un son alléchant, un motif caressant mais qui n'aboutit jamais: puis-je trouver musique plus lisse et frustrante, bien que flatteuse je l'admets, à mes oreilles que celle de Glass? C'est cette impression récurrente qui apparaît lorsque j'écoute par exemple sa musique pour piano. Je peux m'absenter en laissant tourner le lecteur et revenir avec l'idée de n'avoir rien rater et de reprendre là où je l'avais laissée. C'est un piano flatteur à tendance hypnotique, sans ludisme ni colère, ni remous, ni passion, aux évolutions rudement dosées et aux accélérations rares, quelque-peu monotone et soporifique - une parfaite musique de fond, un piano-guimauve aussi fluide et insipide que l'eau qui coule mais sans cette fraîcheur que peut suggérer le bruit d'une petite rivière tranquille. Kundun n'est pas tellement différent dans le concept et partage assez ce caractère répétitif et non évolutif, sauf que les morceaux s'enrichissent de différents instruments, que des couleurs s'ajoutent et se retirent. De belles sonorités s'y invitent et certaines plages tendraient alors à un meilleur développement comme sur le onzième extrait "Chinese invade" qui, enfin!, emporterait définitivement mon adhésion, ainsi qu'un autre un peu avant la fin. Au bout du compte, puisque le soufflé est monté sans retomber, ma frustration s'est atténuée au profit d'une jolie émotion arrivée à terme pour un disque que j'ai finalement apprécié en entier: je n'ai pas décroché, et comme c'est rare avec Philip Glass, je suis content d'avoir fait ce choix qui date quand même des années 1990.
Composée en 1997, la musique est dirigée par Michael Riesman, et interprétée par:

Dhondup Namgyal Khorko (cors tibétains, cymbales),
Alan Raph (trombone basse),
Lauren Goldstein-Stubbs (basson, contrebasse),
Gordon Gottlieb (percussions), qui a aussi pas mal collaboré avec Carter Burwell,
Steven Hartman (clarinette, clarinette basse),
Susan Jolles (harpe),
Sharon Moe (cor),
Michael Riesmman (piano, celesta, synthétiseur),
Henry Schuman (hautbois),
Richard Sher (violoncelle),
Andrew Sherman (piccolo),
Carol Wincenk (flute),
Wilmer Wise (trompette).

Icare a écrit:

une parfaite musique de fond, un piano-guimauve aussi fluide et insipide que l'eau qui coule mais sans cette fraîcheur que peut suggérer le bruit d'une petite rivière tranquille.

J'adore!

C'est une manière un peu poétique d'en dire du mal.

Là tu décroches le Nobel

Merci ! Beau petit d'écoute pour tout à l'heure !

Merci Snoopy pour l'envoi. C'est tout simplement admirable .
Cette musique contemporaine, si vous voulez mon ressenti, dans laquelle je me retrouve comme immergée dans une mer musicale douce et inexorable. L 'onirisme qui s'imprègne en soi, un lâcher prise total...
Les fugues de "l'imagination", enfin libérées de la raison, s'envolent telles des oiseaux.
On rêve tout sur sa musique : la nature, la mer, le cosmos, les angoisses, les bonheurs et surtout la tendresse... Incroyable. Je le connaissais par quelques oeuvres, mais cette longue écoute merveilleuse me donne bien sûr l'envie de continuer, à commencer par Olafsson....
Merci encore !

Belle musique, en effet

C'est vrai qu'il y a pas mal de musique (seule) au cours du film.

Merci

Tout le plaisir est pour vous

(Snoopy, te rappelles-tu du contenu de la vidéo que tu as postée plus haut? Je me souviens qu'il s'agissait d'une musique de film, sauf que je ne me rappelle plus laquelle.)

Depuis quelques temps, je suis moins insensible à la musique de Philip Glass, même si pas mal de choses continuent de me paraître plus soporifiques que réellement hypnotiques. Il a aussi pas mal composé pour le cinéma et c'est même par ce biais qu'il est devenu populaire. Si je n'ai jamais fait partie de ses ardents défenseurs, je n'ai jamais fait partie non plus de ses plus ardents détracteurs, comme certains ont pu l'exprimer au début de l'autre fil du compositeur américain. Avec Philip Glass, je suis continuellement assis entre deux chaises; la chaise droite où je l'apprécie avec modération, et la chaise gauche où il m'indiffère avec modération. N'empêche qu'au fil du temps, je me suis rendu compte que je penchais un peu plus du côté de la chaise droite et qu'effectivement, il y a des moments que j'adore dans sa musique, davantage des moments dans une oeuvre qu'une oeuvre elle-même dans sa globalité...

Aujourd'hui, j'ai découvert sa bande originale pour le film de Godfrey Reggio; Naqoyqatsi (2002). Il s'agit du troisième volet de la Trilogie des Qatsi, dont la réalisation s’étala sur trois décennies, et qui comporte les films suivants :

Koyaanisqatsi
Powaqqatsi
Naqoyqatsi



La musique de Naqoyqatsi fut composée en huit larges sections. L'album du même titre est une adaptation faite de ces sections qui ne pouvaient que difficilement être supportées par un CD. Parmi les interprètes, outre la présence du "Philip Glass Ensemble" dirigé par Michael Riesman, un orchestre complet, on trouve également des invités tels que Al de Ruiter (basse), Mark Atkins (didgeridoo), Alexandra Montano (mezzo-soprano), Sean Mccaul (percussions), ainsi que le violoncelliste soliste Yo Yo Ma.

Il y a de très beaux passages dans cette bande originale, notamment un somptueux usage du violoncelle. 77 minutes de musique c'est beaucoup, si bien que l'hypnotique finit par céder le pas au soporifique, mais temporairement car la musique finit toujours par rebondir à la limite du décrochage, retrouvant l'intensité et la beauté des meilleurs moments.

Icare a écrit:

(Snoopy, te rappelles-tu du contenu de la vidéo que tu as postée plus haut? Je me souviens qu'il s'agissait d'une musique de film, sauf que je ne me rappelle plus laquelle.)

Je pense que c'était la B.O du film Nosso Lar

(En effet, j'en ai parlé le 25 juin dans la rubrique des films que l'on aime. Et ici, la vidéo qui n'est plus dispo, c'est un message du 28 juin. Donc ça doit être ça)