Marc JOHNSON

Eléments biographiques:

Marc Johnson, né à Omaha (Nebraska) le 21 octobre 1953, est un contrebassiste et compositeur américain de jazz. Né dans une famille de musiciens, il commence très tôt l'étude du piano, puis s'intéresse au violoncelle avant de choisir de se consacrer, en 1969, à la contrebasse. Au cours de ses études à l'université de North Texas, il rencontre Lyle Mays, qui l'engage en 1977 dans son "One O'Clock Lab Band". En 1977, il intègre le big band "Thundering Herd" de Woody Herman. En 1978, il est engagé par le pianiste Bill Evans. Il restera le contrebassiste du trio, dont les batteurs seront Philly Joe Jones puis Joe LaBarbera, jusqu'à la mort d'Evans en septembre 1980. En novembre de cette même année, il devient contrebassiste du big band de Mel Lewis. Il travaille ensuite pendant deux ans, dans la formation de Stan Getz. Au début des années 1980, il travaille aussi, entre autres, avec les deux frères Pat et Joe LaBarbera, John Lewis, Bill Connors, Bob Brookmeyer, Jim Hall…

En 1985, il signe "Bass Desires"(ECM), son premier album comme leader. Bill Frisell et John Scofield sont à la guitare et Peter Erskine à la batterie. "Bass Desires" (à l'origine, le titre d'une composition de Peter Erskine) ou "Marc Johnson's Bass Desires" devient par ailleurs le nom de scène du groupe. C'est sous ce nom qu'il enregistre en 1987 "Second Sight" (ECM), album dans la même lignée que le précédent. L'album inclut la ballade "Hymn for Her", écrite à la mémoire de sa sœur Terese. En 1989, Marc Johnson signe "Two by Four" (Emarcy). On peut y entendre, selon les plages, Lucy Crane, Gary Burton, Makoto Ozone & Toots Thielemans. Suivent, pour le label Bamboo Records, en 1992, "Right Brain Patrol", titre qui servira de nom de scène du groupe (avec Ben Monder et Arto Tunçboyaciyan) et, en 1996, "Magic Labyrinth" (avec Wolfgang Muthspiel et Arto Tunçboyacıyan). En 1998, il publie sous son nom "The Sound of Summer Running", avec les guitaristes Bill Frisell et Pat Metheny et le batteur Joey Baron. Il renoue dans ce disque avec l'esprit des albums précédents, comme "Bass Desires", en y ajoutant des clins d'œil à la musique country, au folk, au doo-wop, au "hillbilly blues" et au rockabilly. En 2005, il publie "Shades of Jade" (ECM) avec Joe Lovano, John Scofield, Eliane Elias et Joey Baron. Il enregistre et se produit régulièrement avec la pianiste et chanteuse Eliane Elias (avec qui il est actuellement marié).

Un duo de jazz sous le signe de l'amour:

Pour une poignée de notes, quelques mots...:

Je ne suis pas exactement ce que l'on peut appeler un grand consommateur de jazz capable d'en écouter plusieurs heures par jour comme le font certains amateurs qu'il m'est arrivé de croiser dans ma vie. Non, j'aime le jazz, c'est un genre musical auquel je me suis toujours senti sensible et qui prit une certaine ampleur avec Lalo Schifrin tout d'abord, suivi de près par Quincy Jones, donc un jazz qui avait une filiation directe avec le cinéma, pour ensuite m'intéresser à un jazz de concert qui n'avait pas été conçu pour un film quelconque. Malgré tout, mon intérêt pour le jazz, surtout instrumental mais aussi vocal, quel que soit l'effectif, important ou réduit à quelques musiciens comme l'album que je viens de découvrir aujourd'hui, s'est toujours manifesté par période ou un album de temps en temps, perdu au mileu de formes musicales souvent plus classiques. D'autre-part, aux antipodes des puristes, j'ai toujours eu tendance à préférer un jazz hybride dans lequel s'insèrent d'autres styles musicaux, Lalo Schifrin s'étant souvent appliqué à brouiller les "frontières" entre jazz et classique... Le jour où je me suis procuré l'album The Sound Summer Running de Marc Johnson - musicien leader de ce disque -, je ne l'avais pas fait parce que je connaissais déjà ce contrebassiste, au contraire, sur le moment je ne pensais pas le connaître: c'est après coup que je me suis rappelé qu'il avait participé aux côtés du célèbre pianiste Enrico Pieranunzi et du batteur Joey Baron à deux albums-hommage à Ennio Morricone que j'ai bien sûr en ma possession. En réalité, si j'avais pris cet album c'est parce qu'il associait contrebasse, guitares acoustiques et électriques avec batterie et qu'il y a la présence de Pat Metheny dont j'aime beaucoup le son de guitare. D'ailleurs, c'est Joey Baron qui est à la batterie avec également un autre guitariste que, cette fois, je ne connaissais vraiment pas: Bill Frisell. Une grande partie de l'album se déroule dans un jazz qui me plait bien, presque un jazz d'ambiance, très souple et même hypnotique. Il perd, à mon humble avis, de sa magie sur les derniers titres mais pas au point de devenir ennuyeux. Pas mal.

Il peut arriver parfois qu'une seconde écoute contredise les impressions d'une première approche et c'est ce qui m'est justement arrivé avec l'album The Sound of Summer Running de Marc Johnson. Je pourrais me contenter de mettre cette déconvenue uniquement sur l'humeur du moment qui a probablement joué un rôle. Néanmoins, mon décrochage est plus profond que ça car je n'ai jamais trop aimé les jazz un peu trop technique et baratin et c'est bien là le problème que j'ai ici avec la musique de Marc Johnson, un jazz bavard qui, en plus, est nettement dominé par les guitares électriques, parfois rejointes par une guitare acoustique, celle sans doute de Pat Metheny, mais elle ne suffit pas à aérer la musique d'une couleur suffisamment différente, sans compter que j'aurais aimé une plus grande pluralité des émotions musicales avec des passages plus lents, plus doux, avec une contrebasse qui de temps en temps vole la vedette aux guitares, surtout que le contrebassiste est justement Marc Johnson. J'aurais aimé quelques jeux solos des percussions par Joey Baron, or rien qui suffise à me rendre cet album attrayant. Voilà un jazz bavard et monocorde qui me fut finalement hermétique et ennuyeux.