Roman Simovych (1901-1984)

Roman Apollonovich Simovych, en ukrainien : Рома́н Аполло́нович Сімо́вич (né le 28 février 1901 à Snyatyn, dans le comté du même nom dans le Royaume de Galice et de Volodymyr faisant partie de l'Autriche-Hongrie  — mort le 30 juillet 1984 à Lvov, URSS) est un compositeur ukrainien, personnage public et enseignant. Il fut Artiste émérite d'Ukraine (1954), professeur au Conservatoire d'État de Lvov (1963).

Il est né le 28 février 1901 à Snyatin, alors en Autriche-Hongrie (Galicie), aujourd'hui région d'Ivano-Frankivsk. Trois ans plus tard, la famille Simovych a déménagé dans la ville de Kitsman, dans la région voisine de Tchernivtsi, où le père a travaillé comme professeur au gymnasium. Là, le futur compositeur a reçu l'enseignement primaire et secondaire. L'éducation musicale, qui a commencé avec l'enseignement général, n'était pas systématique, puis elle a été complètement interrompue en raison des événements de la Première Guerre mondiale.

Après l'effondrement de la monarchie austro-hongroise, Simovych est retourné à Snyatyn avec ses parents. Il est diplômé du gymnasium en 1919. Participe activement aux cercles choraux et dramatiques, continue d'approfondir ses connaissances musicales. Cette étape comprend les premières tentatives créatives, qui, malheureusement, n'ont pas survécu.

En 1921, Simovych se rend à Berlin, où il entre à l'École supérieure d'agriculture, dont il sort diplômé en 1925 et entre immédiatement au Conservatoire de Cracovie. Durant ses études au conservatoire, il écrit plusieurs romances et pièces pour piano. En 1929, Roman Simovych s'installe en République tchèque, poursuit ses études au Conservatoire de Prague dans la classe de composition d'O. Shin et à la faculté de piano, dont il sort diplômé en 1933. En outre, il est diplômé de l'École supérieure de maîtrise de Prague avec le professeur Vitezslav Novak. L'œuvre de diplôme du compositeur était une ouverture pour l'orchestre symphonique "Carnaval".

Après son retour dans son pays natal en 1936-1939, Simovych a enseigné le piano et les disciplines musicales théoriques à l' Institut de musique Mykola Lysenko à Drohobych, puis à Stanislavov. Un grand nombre de ses arrangements de chansons folkloriques ukrainiennes pour choeur, sonate pour piano, pièces pour violoncelle et violon, et le poème symphonique "A la Lumière" appartiennent à cette période. Déjà dans cette œuvre, le compositeur a tenté d'exprimer le désir du peuple de l'Ukraine occidentale d'une vie libre, de joie et de lumière.

En 1939-1942, Simovych a travaillé comme éditeur de musique au sein du comité de la radio et professeur à l'école de musique de Stanislav. Pendant les années d'occupation allemande, la situation financière du compositeur est très difficile. Il déménage à Lvov, où il commence un poste d'enseignant à l'école professionnelle.

Un tournant majeur dans la vie de R. Simovych est survenu après la libération de Lvov de l'occupation fasciste. Le compositeur écrit avec enthousiasme des œuvres joyeuses de divers genres. Déjà dans la sonate pour piano, écrite en 1944, il utilise habilement les intonations des chansons folkloriques ukrainiennes. Les trois parties de l'œuvre sont basées sur un riche matériel folklorique. Un phénomène important est que dans la seconde moitié des années 40, Simovych est passé à la création de grandes formes musicales et y a travaillé jusqu'aux derniers jours de sa vie.

R. Simovych a achevé sa première "Symphonie Hutsul" en mai 1945. La vie d'une personne, ses pensées et ses sentiments, générés par l'environnement dans lequel elle se trouve, est ce qui sous-tend le contenu figuratif de la symphonie. "Hutsul Symphony" est l'une des rares œuvres du compositeur, où vous pouvez reconnaître des chansons hutsul spécifiques, qui ont été enregistrées par l'auteur de l'ancienne hutsulka du village de Kosmach. Et dans la deuxième symphonie, que l'auteur a appelée "Lemkivska", il y a des fioritures colorées de la musique folklorique de la région de Lemkiv. Ici, vous ne pouvez plus reconnaître aucune chanson folklorique spécifique, mais vous ressentez immédiatement l'arôme unique de l'art Lemko.

Déjà dans ces symphonies, en particulier dans "Hutsulska", l'image des Carpates devient l'une des principales. Tout comme le puissant Dnipro, célébré dans de nombreuses œuvres, évoque une image majestueuse du peuple ukrainien, les Carpates dans l'œuvre de Simovych sont une image personnifiée du peuple épris de liberté qui s'est installé sur ses pentes depuis des temps immémoriaux. Une confirmation claire de cela est le poème vocal-symphonique "Dans les Carpates" de Roman Simovych, écrit pour chœur et orchestre en 1949 avec des paroles de O. Iouchtchenko. Parallèlement, tout en travaillant sur ce poème vocal-symphonique, le compositeur travaille à l'achèvement définitif du ballet "La Pipe de Dovbush", commencé en 1946. Le livret de "Dovbush's Pipe" incarne un thème moderne, les événements récemment vécus de la guerre.

Des découvertes intéressantes dans le domaine de la symphonisation de la danse folklorique ukrainienne, faites tout en travaillant sur le ballet, ont été incarnées par Roman Simovych dans la suite symphonique "Hutsulka". Ses parties sont principalement des danses folkloriques ukrainiennes : arkan, kolomyika, kozachok. Ils sont basés sur des mélodies folkloriques originales magistralement développées par le compositeur.

Depuis 1945 , Simovych enseigne au Conservatoire d'État Lyssenko de Lvov  - harmonie, solfège, analyse des formes. La question de l'instrumentation, la fonction du timbre dans une partition d'orchestre étaient au centre de la vision de l'artiste dans son activité pédagogique. En 1951, il obtient le titre de professeur associé. Dans la salle du conservatoire, où le professeur donnait des cours (depuis 1963) Simovych se tient dans un silence constant, voire doux, il n'élève jamais la voix, ne fait pas diverses remarques. Les élèves de Roman Apollonovych Simovych, et ils étaient assez nombreux en 35 ans d'enseignement, aimaient leur professeur, tout comme il les aimait. Les années ont passé, le professeur aux cheveux gris se souvenait non seulement des noms de famille, mais aussi des noms des étudiants, il était toujours intéressé par leur destin créatif.

Mais peu importe le temps que prend l'activité pédagogique de R. Simovych, l'essentiel de sa vie reste la créativité. Au début du printemps 1950, Simovych a commencé à écrire une nouvelle œuvre majeure - la troisième symphonie, qu'il a nommée "Printemps". Parallèlement, il crée le poème symphonique "Dovbush".

Les thèmes historiques n'ont jamais cessé d'intéresser le compositeur. Un exemple en est la quatrième symphonie "Héroïque", dédiée à Severyn Nalyvaik, le poème symphonique "Maxim Kryvonis", une fantaisie pour piano dans laquelle s'incarne l'image du commandant intrépide et courageux guerrier Pyotr Sahaydachny. Pour le 100e anniversaire de la naissance d'I. Franko, le compositeur écrit un poème symphonique "À la mémoire d'Ivan Franko", où le thème principal est la mélodie de "Révolutionnaire Eternel" de Mykola Lysenko.

En 1957, une autre œuvre importante de Roman Simovych a été écrite - la 5e symphonie intitulée "Montagne". En 1959, la cantate "Fleur du bonheur et de la liberté" a été écrite sur la base d'un poème de Yury Shkrumelyak. Cette pièce clôt une certaine période de l'œuvre du compositeur. Dans cette période, l'œuvre symphonique de R. Simovych est dominée par le principe du genre, le ton optimiste et joyeux.

Les œuvres des années 1960 et 1970 révèlent une autre facette nouvelle de la personnalité créatrice du compositeur, un niveau supérieur de sa vision du monde. C'est la ligne épique-dramatique du symphonisme qui apparaît dans la Sixième Symphonie, et dans une large mesure dans la Septième Symphonie et le Poème pathétique. Ce sont ces œuvres qui se caractérisent par la dynamique du développement, la montée en tension et une large portée symphonique. Les thèmes et les images deviennent des participants actifs aux événements: ils deviennent une véritable tragédie, parfois ils se balancent dans le chagrin, puis ils s'épanouissent avec un gentil sourire humain. C'est l'homme, notre contemporain, son destin avec toutes les difficultés sur le difficile chemin de la recherche, avec la joie de surmonter les obstacles - c'est le héros des œuvres de Roman Simovych ces dernières années.

En 1984, le cœur du compositeur s'arrête de battre. Roman Simovych est enterré au cimetière Lychakiv à Lvov.


Œuvres

Les sources musicologiques liées au travail de R. Simovych sont plutôt modestes, la plupart d'entre elles ne peuvent être qualifiées de recherche scientifique. Une approche plus détaillée et approfondie de la prise en compte de l'héritage créatif du compositeur peut être trouvée non pas dans des articles publiés, mais dans des thèses d'étudiants de l'Académie nationale de musique de Lvov. Et maintenant, lorsque le fils du compositeur Igor Simovych est allé vivre à l'étranger, emportant avec lui toutes les archives de son père avec des lettres et des manuscrits de ses œuvres, ce problème restera d'actualité pendant longtemps.

Ballet "Sopilka Dovbush" (1948, livret de O. Gerinovich).

7 symphonies :
Hutsulska (1945);
Lemkivska (1947);
Vesnyana - Printemps (1951);
Héroïque (1954);
Montagne (1955);
Sixième (1965);
Septième (1972).

Poèmes symphoniques :
Maksym Krivonis;
Dovbush ;
À la mémoire d'Ivan Franko
Poème Pathétique (1972)


Autres œuvres

Ouvertures symphoniques, suites.
Concerto pour flûte avec orchestre symphonique (1953)
Concerto pour piano et orchestre.
Quatuor à cordes, deux trios.
Œuvres pour piano : deux sonates, sonatine, trois suites, variations, rondo, fantaisie.
Œuvres pour violon et violoncelle avec piano.
Variations pour harpe.
Œuvres pour chœur mixte avec orchestre (dont la cantate Fleur du bonheur et de la liberté, 1959) et sans accompagnement.



Concerto pour piano



https://www.youtube.com/watch?v=_lqy9rPL0Ic

Maria Kryshelnytska - piano
Lviv philharmonic orchestra

Symphonie n° 5 "La Montagne" (1957)



https://www.youtube.com/watch?v=k0PUl9cdoFM&t=2s

R. Simovych - Symphony n° 5

Orchestre Philharmonique de Lviv
Chef d'orchestre - Demian Pelekhatyi