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 Henri Kowalski (1841-1916)

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joachim
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joachim

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MessageSujet: Henri Kowalski (1841-1916)   Henri Kowalski (1841-1916) Empty2022-04-17, 12:54

Henri Kowalski, né à Paris le 1er avril 1841 et mort à Bordeaux le 6 juillet 1916, est un pianiste virtuose et compositeur français.

Henri Kowalski est le fils d’un officier polonais, émigré à Dinan en Bretagne après l’échec de l'Insurrection polonaise de 1830, et de Zenaïde de Wogan. Cette dernière descend par son père d’une lignée irlandaise, installée à Dinan depuis le xviie siècle, et par sa mère d'une vieille famille bretonne, les Querhoënt. Montrant des dons précoces pour le piano, il est présenté, à l'âge de six ans, à Chopin qui le confia à deux de ses élèves, la princesse Marcelina Czartoryska et Thomas Tellefsen. Henri Kowalski n'est donc pas un élève de Chopin, comme il est trop souvent écrit, mais l'élève d'élèves de Chopin. On comprend mieux qu'il ait développé, dès sa jeunesse, un véritable culte pour Chopin. Il était aussi fasciné par la virtuosité de Liszt.

En 1860, à la sortie du conservatoire de Paris où il a été l'élève d'Adolphe Laurent et de Marmontel, il se lance dans un carrière de concertiste, d'abord en France puis en Europe. En 1869, il franchit, avec le violoniste Pablo de Sarasate, pour la première fois l'Atlantique pour une tournée aux États-Unis et au Canada où il est acclamé. Il y reviendra à quatre reprises : en 1876, comme soliste de la saison d'été dirigée à New York par Offenbach, en 1880 alors qu'il fait route vers l'Australie, en 1903 et en 1907-1909. De son premier voyage (1869-1870) en Amérique, il a laissé un livre de souvenirs mais aussi de remarques critiques, À travers l’Amérique, impressions d’un musicien, qui fourmille d’indications sur la vie culturelle, les paysages, les mœurs locales et ses propres concerts.

En 1880, il gagne l'Australie où il siège en tant que représentant de la France au jury de la commission Beaux-Arts de l'Exposition internationale de Melbourne. Pendant ce séjour à Melbourne (1880-1881), il donne de nombreux récitals qui soulèvent l'enthousiasme et lui valent d'emblée une réputation de virtuose mais aussi de musicien généreux qui lui attire la sympathie de nombreux artistes. Il se lie même d'amitié avec le grand écrivain Marcus Clarke avec qui il entreprend d'écrire un opéra-comique, Queen Venus, connu finalement sous le titre de Moustique. En mars 1881, il gagne Sydney pour une série de récitals et réussit à faire représenter (version partielle) l'opéra qu'il vient d'achever, Vercingétorix, sans réussir à convaincre. La véritable création de cet ouvrage, en version de concert, aura lieu le 24 septembre 1881 à Melbourne, après une préparation soignée, à la satisfaction générale. Son second séjour en Australie, cette fois à Sydney, sera beaucoup plus long (1885-1896) et lui permettra aussi de faire des tournées en Nouvelle-Zélande et en Tasmanie. Henri Kowalski a joué un rôle important dans le développement de la vie musicale à Sydney : concerts symphoniques (il prend la direction de la Société Philharmonique dès 1885), séances de musique de chambre, enseignement du piano (il a formé de nombreux pianistes australiens), diffusion de la musique française, conférences. Il noue avec les peintres des relations privilégiées, notamment avec l'impressionniste Tom Roberts.

Entre ses voyages, il revient à Paris et donne de nombreux concerts de bienfaisance et leçons de piano, mais son véritable ancrage reste, sur les bords de la Rance, le château de Vaux-Carheil (connu sous le nom de château du Chêne-vert), à Plouër-sur-Rance, près de Dinan. Cette propriété appartenait à son épouse, Maria Louise Eloy dite La Ferraris (1844-1922), une comédienne qui fit les beaux soirs des théâtres parisiens (Variétés, Palais-Royal, Odéon) dans les années 1860 et était dotée d'une jolie voix. Elle avait reçu ce château, en cadeau, du prince diplomate russe Alexandre Basilewsky dont elle avait été la maîtresse, en 1866, soit trois ans avant son mariage avec Henri Kowalski.

Lorsqu’il rentre en France en 1896 après avoir séjourné douze ans en Australie, il reprend son activité de concertiste tant en France qu'en Europe (Belgique, Suisse, Angleterre) et fréquente les salons parisiens. Marcel Proust qui le connut par l'éditeur Julien Hamelle et dans les dîners de la Comtesse de Loynes, s'en inspira pour créer le personnage de Viradobetski, un sculpteur polonais, ami de Madame Verdurin, dans "À la recherche du temps perdu". Paris prépare déjà activement l'Exposition universelle de 1900 et Hugo d'Alesi qui a choisi le voyage en mer comme sujet de son Maréorama, sur le Champ de Mars, commande à Henri Kowalski, le grand voyageur par excellence, une musique spécifique : Illusion d'un voyage en mer, symphonie descriptive en quatre parties (En vue de Sousse, Naples, Venise, En vue de Constantinople). Suggestive voire descriptive, cette musique installe des atmosphères en concordance avec les effets spéciaux prévus par Hugo d'Alesi : l'ensemble remporte un vif succès.
Parallèlement, Henri Kowalski multiplie les initiatives pour répondre aux différentes sollicitations dont il est l'objet à Dinan (récitals, parfois avec conférence préalable sur Chopin ou la musique française, directions de concerts) et sur la Côte d'Émeraude (casinos de Saint-Malo, Paramé et Dinard). Il entretient aussi une relation privilégiée avec le collège des Cordeliers de Dinan. Pour autant, Henri Kowalski n'a pas renoncé aux voyages outre-Atlantique : Il est invité à New York en 1903 puis de 1907 à 1909 il fait une tournée aux États-Unis et au Canada où il prolonge son séjour.

Il est en partance pour New York, début juillet 1916, pour une série de concerts organisée par Ignacy Paderewski en soutien à l'armée polonaise, lorsqu'il faut le débarquer d'urgence à Pauillac et le transporter à Bordeaux où il meurt le 6 juillet 1916. Il est enterré au cimetière Montmartre (25e division).


Œuvres

Henri Kowalski ne cesse d'écrire sa vie durant : l'ensemble de son corpus s'élève à environ 300 œuvres. C'est un pianiste-compositeur dans la plus pure tradition romantique qui écrit avant tout pour son instrument (173 œuvres connues). Ses pièces reflètent, pour partie, une double influence : celle de Chopin notamment dans les trois Nocturnes (op. 8, 27, 89 bis), la Polonaise de concert (op. 10), les Trois Mazurkas caractéristiques (op. 11) ou la Paraphrase de Don Juan (op. 15), celle de Liszt dans la Danse des dryades (op. 16), la Tzigane-polka (op. 16), la Magyar-March (op. 86) ou la Marche hongroise (op. 13), généralement placée en fin de concert en raison de son éclatante virtuosité et des tonnerres d'applaudissements qu'elle déclenchait. Henri Kowalski excelle dans la pièce de genre, parfois descriptive, car il est à l'aise dans le petit format et a le sens de la mélodie, ce qui peut aller de pair avec une grande délicatesse (Barcarolle, op. 20). Il aime faire chanter son piano et camper, avec une musique en trompe-l'oreille, des atmosphères particulières. Certaines pages sont une évocation de ses voyages (quelquefois rêvés), telles Le Niagara, souvenir (op. 29) La Cubaine (op. 30), Souvenir de Calcutta (op. 80), Sérénade indienne (op. 38), Sous les tropiques, berceuse (op. 47), The Belles of Melbourne, valse datant de son premier séjour en Australie (1880-1882), Nuit australienne (op. 76) ou encore Près du Nil (op. 98). Il est particulièrement à l'aise pour écrire des valses (Les Roses de Bohème, op. 14), et autres danses de salon. Les deux Fantaisies pour piano (op. 52 et op. 103) ont été créées en Australie sous le titre Concerto n°1 et n°2 : il en existe deux versions, l'une pour piano avec orchestre, l'autre pour piano seul. Il a encore composé, selon le goût de l'époque, de nombreuses fantaisies et paraphrases pour piano. Autant de pages qui lui ont assuré un vrai succès populaire et d'édition puisque plusieurs de ses oeuvres ont été vendues à plus d'un million d'exemplaires. Son œuvre ultime est La Dernière pensée d'un soldat, épisode de guerre pour piano (Op. 111, 1916).

Henri Kowalski n'a composé, pour les autres instruments, que quelques rares pages parmi lesquelles il faut distinguer l'Élégie pour violoncelle et piano (1902), L'Appel du Pâtre pour flûte et piano (1874), sans oublier Tristesse, transcription d'une mélodie du même nom : leur écriture est, jusque dans sa simplicité, d'une rare élégance très touchante. Il a, par contre, écrit de nombreuses (71) mélodies pour chant et piano, tant en français qu'en anglais, pour partie inédites, un genre qu'il affectionne particulièrement, en lien, peut-être, avec l'intérêt qu'il porte à Gounod et plus largement au théâtre lyrique. Par exemple, Le Chemineau, sur un poème de Léon Moussou (1912).

Entre 1877 et 1913, il compose huit ouvrages lyriques : deux grands opéras, Gilles de Bretagne (1877) et Vercingétorix (1880), quatre opéras-comiques, Moustique, livret de Marcus Clarke (1881-1882), Le Chevalier Cupid, Pétrarque et Les Suffragettes (Londres, 1911, partition perdue) et deux petits ouvrages sur le thème de la Bretagne, l'un intitulé Nuits d'Armor et l'autre, sans titre, reprenant le sujet de Pêcheur d'Islande.

Henri Kowalski laisse aussi des œuvres pour voix et ensemble instrumental ou orchestre comme en témoignent la Cantate de Duguesclin (1902), Le Triomphe de la mer, poème lyrique (1910) et La Leçon de vivre pour solistes, chœur et orchestre (1913). A noter aussi sa Symphonie descriptive "Illusion d'un voyage en Mer" en 4 parties (1900).

Une vingtaine de compositions religieuses font partie de son catalogue dont deux messes, un Pie Jesu, un Hymne à Saint Yves (1898), le Cantique à Notre-Dame Guesclin (1902), l'oratorio Future Life (1890) et les six Hymnes Magloriennes (1899).

La Bibliothèque municipale de Dinan conserve le Fonds Henri-Kowalski, un ensemble unique qui fait référence car il est constitué de la quasi intégralité des œuvres (partitions et manuscrits) du compositeur. Ce fonds, propriété de l'artiste jusqu'à sa mort, a été acquis par la Société des amis du musée et de la bibliothèque de Dinan. Cette association, Le Pays de Dinan, a édité un livre (20147) et un CD (20168) consacrés à ce pianiste et compositeur.




https://www.youtube.com/watch?v=qdrDaPRolg4
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Pébété

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MessageSujet: Re: Henri Kowalski (1841-1916)   Henri Kowalski (1841-1916) Empty2022-04-17, 14:38

Mains J'aime aussi beaucoup ses nocturnes Op. 8 & 27.
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