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  Werner BÄRTSCHI, né en 1950

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MessageSujet: Werner BÄRTSCHI, né en 1950    Werner BÄRTSCHI, né en 1950 Empty2020-06-13, 22:07


Eléments biographiques:

Werner Bärtschi est un pianiste et compositeur qui a vu le soleil pour la première fois, façon de parler Hehe, le 1er janvier 1950 à Zurich en Suisse. Il étudia le piano avec Sava Savoff, Jürg Wyttenbach et Rolf Mäser. Il étudia aussi la composition avec Armin Schibler, Klaus Huber et Rudolf Kelterborn, puis la direction d'orchestre avec Erich Schmid aux universités de Zurich et de Bâle. Il fut très intéressé par la musique de John Cage et Dieter Schnebel. En 1980, il fonda la série de récitals Zurich. En 1987, il devint directeur artistique du "Zurich Oberland Music College". De 1990 à 1992, il fut président de la commission musicale de la ville de Zurich. Il est également l'initiateur de cycles et de festivals comme la Saison Satie (1980/81), le Cycle Ives (1985/86) et la semaine des festivals de juin en 1991. Werner Bärtschi est actif au sein du Secrétariat des compositeurs zurichois, qui comprend Ulrich Gasser, Max E. Keller, Martin Sigrist et Peter Wettstein. Il est éditeur de musique et a publié plusieurs albums en 33 tours et en compact disc. Parmi ses étudiants, nous trouvons Alfons Karl Zwicker et Roger Girod. En 1983, il décroche le Grand Prix du Disque.

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MessageSujet: Re: Werner BÄRTSCHI, né en 1950    Werner BÄRTSCHI, né en 1950 Empty2020-06-13, 22:48


La majesté des Alpes/Die Majestät der Alpen d'après Werner Bärtschi:

<<Le sujet de l'oeuvre est le temps. Pendant qu'il s'écoule, des sons se produisent, des formes surgissent, qui n'ont pas l'air d'être liées au temps qui les entoure, mais qui en ont quand même besoin - structuration d'un matériau amorphe. Quant au temps lui-même, à sa durée, il prend forme pour l'auditeur dans l'attente, l'anticipation et le souvenir. Le titre propose un champ d'associations d'idées. Il est en outre métaphore de la durée apparemment intemporelle qui dort dans le temps. Quiconque écoute, joue ou écrit de la musique est confronté au problème du temps. La musique dure, elle s'étend dans le temps, comme si elle le traversait, et les auditeurs l'accompagnent sur ce chemin. Dans mes compositions, je traite le temps de plusieurs manières. J'ai composé des rhapsodies, des pièces narratives, dans lesquelles je prends en quelque sorte l'auditeur par la main et le guide pendant la durée de la musique, comme un conteur mène son auditoire à travers les détours de sa narration. Dans d'autres oeuvres, je fais revenir de temps à autre des passages, des mélodies, des timbres ou des rythmes. Cela réveille le souvenir de choses passées, et si l'on s'y prend habilement, ces réminiscences créent finalement des attentes quant à la tournure que va prendre la pièce. Dans ces oeuvres, l'attention ne reste donc pas figée dans le présent, elle saute, tantôt en arrière, tantôt en avant, vers le souvenir ou vers l'anticipation. Il se forme un réseau de relations et d'interdépendances. Les auditeurs expérimentés - les connaisseurs - se sentent alors dans leur élément, car ces relations engendrent une musique dont on peut comprendre une partie.

Quant au compositeur, il peut guider jusqu'à un certain point l'imagination de l'auditeur en aménageant ces relations et interdépendances. Là aussi, il le conduit donc à travers le temps, mais d'une manière plus complexe. Comprendre la musique est certes une excellente chose, mais ce n'est pas ce qui importe. L'important est bien plus de "vivre" un morceau, ce qui n'est pas du tout la même chose que le comprendre! Dans ma pièce pour orchestre "La majesté des Alpes", j'utilise certes les deux modes de traitement du temps décrits plus haut 'style rhapsodico-narratif et écriture structurée par un jeu de relations), mais fondamentalement, j'ai voulu faire tout autre chose: tenter de représenter l'immobilité. C'est dire qu'on y entend des sons qui se situent dans le temps, mais qui ne nouent pas avec lui de rapport dramatique, au sens le plus large du terme; ce sont des objets qui existent simplement et qui gisent dans le temps. Mon oeuvre ne propose pas une fresque musicale, comme le fait peut-être l'"Alpensinfonie" de Richard Strauss, et ce n'est pas non plus de la musique à programme, car elle ne raconte pas d'histoire. Ce sont des formes sonores et une profusion de sonorités orchestrales. Entre ces formes, on perçoit à mainte reprise des sons prolongés, tranquilles, comme des plages de silence, qui sont aussi importantes que les sons eux-mêmes - c'est la durée d'un silence au repos, immobile, mais aux aguets. C'est le silence calme de l'existence, celui qu'on peut entendre si l'on se trouve dans un endroit vide de toute présence humaine, comme une haute montagne, et que l'on se taise. On ne le perçoit pas avec les oreilles, mais le sentiment, le coeur y parviennent. Tel est le silence du temps - un silence qui change à tout moment de couleur - que j'ai voulu faire résonner dans mon oeuvre, et peut-être vaut-il la peine de prendre garde à cette partie discrète de l'oeuvre.
>>
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MessageSujet: Re: Werner BÄRTSCHI, né en 1950    Werner BÄRTSCHI, né en 1950 Empty2020-06-13, 23:33

Mon impression personnelle:

Comme Thomas Kessler, Werner Bärtschi est un compositeur que je connais depuis longtemps. Enfin, quand je dis "connaître", c'est un grand verbe, car, toujours comme Kessler, je ne le connais que par le biais d'une seule oeuvre et d'un album qui les réunit tous les deux. Elle s'intitule Die Majestät der Alpen/La majesté des Alpes pour grand orchestre (1988-89) par le "Basel Sinfonietta" sous la direction de Jürg Wyttenbach. A l'époque, cette oeuvre de Bärtschi ne m'avait pas fait plus d'impression que Aufbruch de Thomas Kessler et je l'avais très vite abandonnée à son triste sort. J'étais particulièrement déçu car j'avais beaucoup aimé la note de son auteur. Il arrive pourtant assez souvent que notre perception et, par conséquent, notre appréciation d'une oeuvre évolue, comme si, aujourd'hui, je l'avais abordée sous un autre angle, avec peut-être plus de patience et une meilleure disposition. Je ne peux pas dire que le texte de Bärtschi m'ait ouvertement influencé car je viens de m'en remémorer le contenu en le retranscrivant dans le précédent post, c'est-à-dire après la réécoute de La majesté des Alpes. Par un début très statique et un développement tonitruant, la physionomie de cette oeuvre n'est pas forcément d'un abord plus hospitalier que l'Aufbruch de Kessler, mais c'est vrai que cette musique me guide, me prend par le bras et m'entraîne dans un chemin certes sinueux mais au travers duquel je reconnais quelques aspects des paysages qui le prolongent. D'autre part, il y a bien ces silences qui offrent un autre rythme au temps et cette impression d'être mis en situation d'attente avant les déchaînements brutaux de l'orchestre et la réorganisation du silence à travers le temps qui se met en suspens. Désormais, lorsque je ressortirai cet album pour réécouter le truculent Concerto pour orchestre de Witold Lutoslawski, je programmerai cette composition de Werner Bärschi qui n'est finalement pas si mal pour quelqu'un comme moi qui arrive à apprécier certains tumultes de la musique atonale. Il y a notamment un passage que je trouve magnifique avec très peu d'instruments, juste à vent, sur des cordes statiques et une petite percussion boisée obsédante. La notion du temps qui s'arrête avant de repartir, greffée à celle de l'attente: c'est très réussi.
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