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Sujet: Zoltán Kodály (1882-1967) 2006-08-15, 15:38
Zoltán Kodály (16 décembre 1882 à Kecskemét, en Hongrie - 6 mars 1967 à Budapest) était un compositeur, ethnomusicologue et pédagogue en musique. Il a notamment donné son nom à une méthode d'enseignement de la musique,codifiée par des disciples de sa pensée pédagogique nommée plus tard la méthode Kodály.
Zoltán Kodály est issu d'une famille de musiciens. Son père jouait du violon et aimait organiser des rencontres avec des amis afin de faire de la musique de chambre. Sa mère jouait aussi un peu de piano. Kodály reçoit une formation générale, tout en prenant des leçons de piano, d'alto et de violoncelle.
À l'âge de 16 ans, il compose une messe. Il entre alors à l'Université de Budapest, tout en étudiant la composition à l'Académie de musique de Budapest avec Hans Koessler. Il y rencontre Béla Bartók, qui restera son plus fidèle ami jusqu'à sa mort en 1945. Avec Bartók, il va recueillir (sur des rouleaux de cire), mettre en forme et publier une quantité considérable de chants traditionnels nationaux. Sa thèse de doctorat en ethnomusicologie achevée en 1906 (Structure strophique dans le chant traditionnel hongrois) montre bien l'intérêt de plus en plus grand qu'il porte à la musique traditionnelle.
Il prendra des leçons d'orgue avec Charles-Marie Widor lors de son séjour à Paris en 1906.
En 1919, Kodály est nommé directeur assistant de l'Académie de musique de Budapest. En 1923, il compose une de ses œuvres chorales majeures ; le Psalmus Hungaricus, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'union de Buda et de Pest : c'est un immense succès dans son pays, ainsi qu'en Europe et aux États-Unis.
En 1925, un concert de ses œuvres pour chœur d'enfants le révèle comme un maître incontesté du contrepoint vocal.
En 1946-47, il se rend aux États-Unis, en Angleterre et en Russie pour diriger des concerts de ses œuvres. Il recevra le Prix Kossuth à trois reprises (1948, 1952 et 1957).
Kodály composera également de la musique de chambre (Quatuors à cordes, Sonates pour violoncelle, etc.), et des œuvres symphoniques remarquables ( Háry János, Soir d'été, etc.).
Kodály a créé une œuvre chorale très importante. Il utilise notamment des chansons, des contes, des balades et des mélodies populaires. Celles-ci reprennent des scènes de vie paysanne, des thèmes bibliques ou héroïques avec l'accent magyar. Il développera de nombreuses méthodes d'enseignement de la musique, dont on parle encore aujourd'hui sous le terme de méthode Kodály, initiant les jeunes enfants au chant et à la tradition chorale.
Kodály restera sans doute comme le créateur de l'art choral du XXe siècle.
Invité Invité
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2007-02-19, 10:41
Je ne connais que son "Psalmus Hungaricus" qui m'avait semblé sublime d'après mes souvenirs, dans un langage assez proche de celui de Bartok.
Snoopy Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2007-02-19, 11:10
La musique de Kodaly est très belle, très "imprégnée" de l'époque et de son vécu.
joachim Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2010-11-10, 16:20
Oeuvres par dates :
Avant 1897 Ave Maria, pour chant et orgue (manuscrit perdu) Ave Maria, pour chant et orchestre à cordes (manuscrit perdu) Fragment de Messe, pour chœur mixte et orgue (manuscrit perdu)
1897 Ouverture en ré mineur, pour orchestre (manuscrit perdu)
1898 Romance lyrique pour violoncelle et piano
Avant 1900 Trio en mi bémol majeur, pour deux violons et alto Quatuor à cordes "n° 0" Ave Maria, pour chœur mixte et orgue Stabat Mater, pour chœur d'hommes
1902 Le Veilleur de Notre-Dame, musique pour le cabaret, pour orchestre Je quitte avec Bonheur ce Monde étincelant, pour chant et piano Assumpta est, pour baryton solo, chœur mixte et orchestre
1903 Le Cid, pour orchestre (manuscrit perdu) Miserere, fragment du Psaume I, pour chœur et orchestre
1904 L'Oncle, musique humoristique pour une pièce de théâtre Soir, pour soprano solo et chœur mixte
1905 Adagio pour violon et piano (versions pour alto ou violoncelle et piano en 1910) Valsette, pour piano Intermezzo, pour violon, alto et violoncelle
1906 Soir d'été, pour orchestre 20 Chants populaires hongrois, pour chant et piano, en collaboration avec Béla Bartók
1907 Méditation sur un Motif de Claude Debussy, pour piano Quatre mélodies, pour chant et piano
1908 Deux chansons populaires de la région de Zobor, pour chœur de femmes
1907-1909 Énekszó (op. 1), 16 mélodies sur des textes de chansons populaires, pour chant et piano
1908-1909 Quatuor à cordes n° 1 (op. 2)
1909 Musique pour piano : 9 morceaux (op. 3)
1909-1910 Sonate pour violoncelle et piano (op. 4),
1914 Duo (op. 7), pour violon et violoncelle
1915 Chant de Himfy, pour chant et piano Sonate pour violoncelle seul (op. 8) Capriccio, pour violoncelle seul'
1912-1917 Mélodies tardives (op. 6), pour chant et piano Deux Chants (op. 5), pour une voix d'homme basse et piano ou orchestre Deux chœurs d'hommes
1917 Rondo hongrois, pour violoncelle et piano (ou pour orchestre) Stefan Kádár, pour chant et piano Musique de scène pour la pièce Le Chant de l'Alouette, de Zsigmond Móricz, pour orchestre « Grave et désolé », pour la pièce Le Chant de l'Alouette, pour chant et orchestre
1917-1918 7 pièces pour piano (op. 11)
1915-1918 Cinq mélodies (op. 9)
1916-1918 Quatuor à cordes n° 2 (op. 10)
1919-1920 Sérénade (op. 12), pour 2 violons et alto
1920 Sonatine pour violoncelle et piano, prévue comme ajout à l'op 4
1923 Nuits sur la Montagne I, pour chœur de femmes, sans texte Psalmus Hungaricus (op. 13), psaume 55 (Mihály Kecskeméti Vég), pour ténor solo, chœur mixte, chœur d'enfants, orchestre et orgue.
1924 Trois préludes de choral de Jean-Sébastien Bach, transcription pour violoncelle et piano
1925 Deux chœurs d'enfants d'après des mélodies populaires hongroises, pour chœur d'enfants ou de femmes (Villö - Le tzigane mange du fromage blanc) Musique de ballet, à l'origine pour Háry János, réduction pour piano
1926 La Saint-Grégoire, pour chœur d'enfants
1925-1927 Háry János, opéra (op. 15), et réduction pour piano
1927 Háry János, suite pour orchestre Musique ballet à l'origine pour Hary Janos Ouverture de théâtre, pour orchestre Danses de Marosszék, pour piano László Lengyel, pour chœur d'enfants Jésus s'annonce, pour choeur d'enfants
1928 Cinq «Tantum ergo», pour soprano et alto (n°1, 2 et 5 avec orgue ou harmonium) Chanson de Berger, pour chœur d'enfants Canticum Nuptiale, pour chœur d'hommes
1924-1929 Trois chants (op. 14), pour chant et piano
1929 La Cigogne s'annonce, Pour la Pentecôte, Chansons à danser, Compliment pour le Nouvel-An, pour chœur d'enfants Pange Lingua, pour chœur mixte et orgue (ou chœur mixte à 3 voix)
1930 Danses de Marosszék, pour orchestre Appel du feu de camp, pour clarinette
1931 Bonjour de Nagyszalonta, pour chœur mixte Prélude pour orgue, sur le Pange Lingua Tableaux de Matra, pour chœur mixte
1924-1932 La Veillée des Fileuses Sicules, singspiel en un acte, sur des textes populaires Musique populaire hongroise, 57 ballades et chansons populaires en 10 cahiers, pour chant et piano
1932 Quatre madrigaux italiens, pour chœur de femmes
1933 Danses de Galánta, pour orchestre (ou réduction pour piano) Les Vieux, pour chœur mixte Epiphanie, pour chœur d'enfants
1934 Chants de Karád, pour chœur d'hommes Qui dois-je épouser ?, pour chœur d'hommes Plainte sicule, pour choeur mixte Jésus et les Marchands, pour choeur mixte Ceux qui sont en retard, pour chœur mixte Le Levraut, pour chœur d'enfants Horatii Carmen II. 10, pour chœur mixte Chant de soldat, pour chœur d'hommes, trompette et tambour
1935 Contes des Kouroutzes, ballet sur la musique des Danses de Marosszék et de Galánta Ave Maria, pour chœur de femmes Horatius : Justum et tenacem, pour chœur d'hommes Rorate, pour chœur d'enfants et de femmes
1936 Ode à Franz Liszt, choeur mixte Psaume 150 de Genève, choeur à 3 voix Anna Molnar, choeur mixte Huszt, choeur d'hommes Te Deum du château de Buda, solistes, choeur et orchestre 7 choeurs faciles et 3 canons, choeur d'enfants
1937 Pas de deux de Kallo Le Paon s'est posé, choeur d'hommes Carillon, choeur d'enfants Jardin des anges, 5 chansons enfantines Bicina hungaria, exercices I jusque exercices IV, 1942
1938 Rayon trompeur, choeur de femmes Hue, mon cheval, choeur d'enfants Soleil trompeur, choeur d'enfants
1938-1939 Variations sur le choeur "Le Paon s'est posé", pour orchestre Chant du soir (Esti dal), choeur d'enfants ou choeur mixte Cantique à Saint Etienne, choeur d'enfants (aussi versions ultérieures jusque 1952)
1939 Concerto pour orchestre
1940 Les Filles norvégiennes, choeur mixte Hymne aux hongrois, choeur mixte
1941 Admonicionis, mélodies 15 exercices de chant, à 2 voix ou 2 violons Chantons juste, exercice de choeur à 2 voix
1942 Première communion,mélodie (ou prière pour choeur mixte 1943) Le Chant oublié de Balint Balassa, choeur mixte Messe basse pour orgue Danses enfantines pour piano Etude-exercice de musique de chambre
1943 Kadar Kata, air pour mezzo soprano et orchestre Psaume 121 de Genève, choeur mixte Aux Sicules - Belle supplication - Cohors generosa, choeurs mixtes Chant de l'Avent, choeur mixte (avec orgue ad lib) Chant de bataille, choeur mixte 333 exercices de lecture
1944 Missa brevis pour choeur mixte et orgue ou orchestre Chant 44 du Kalevala (Vejnemojnen fait de la musique), choeur à voix égales et orgue Pour la fête de Ste Agnès, choeur de femmes 2 choeurs d'hommes patriotiques
1945 Sur la tombe des martyrs, pour cheour mixte et orchestre 24 petits canons sur les touches noires pour piano
1946 Musique pentatonique, exercices
1947 Cinka Panna, opéra Jésus et les petits enfants, choeur d'enfants Vie ou mort, choeur d'hommes Adoration, choeur mixte
1948 Devise, choeur mixte (et versions choeur de femmes, choeur d'hommes) La Marseillaise, hymne à la Liberté, choeur d'hommes, ou de femmes, ou mixte Psaume 50 de Genève, choeur mixte
1949 Marche de l'armée populaire, pour orchestre à vent
1950 Pas de deux de Kallo "Kallai Kettos", choeur mixte et orchestre Fantaisie chromatique de JS Bach transcrite pour alto solo
1951 Psaume 114 de Genève, pour choeur mixte et orgue Prélude et Fugue en mi b de JS Bach transcrit pour violoncelle et piano
1953 Je suis orpheline, choeur de femmes Voeux de Paix : Année 1801, choeur mixte Minuetto serio, complément à Soir d'été, pour orchestre 8 petits duos d'après Bicinia hungarica, pour soprano, ténor et piano
1954 L'Appel de Zrinyi, choeur mixte, avec baryton solo Epigrammes, 9 pièces pour 1 instrument ou 1 voix et piano ou orgue 33, puis 44, puis 55 exercices de chant à 2 voix Tricina, 28 exercices à 3 voix
1955 Chant de la Nation, choeur d'hommes
1956 Intermezzo (de Hary Janos) pour choeur et piano Andras Fay, choeur d'hommes Les Armes de la Hongrie, choeur mixte patriotique Le Guet de nander, choeur d'hommes
1957 Je meurs, je meurs, choeur de femmes
1958 Danse de Kallo et Intermezzo d'Hary Janos transcrits pour violon et piano
1959 Fancy, choeur de femmes I will go look dor death, choeur mixte Monna Anna, ballade pour baryton et orchestre
1960 5 Mélodies populaires tcherémisses Media vita in morte sumus, choeur mixte Quatuor à vents
1961 Te Deum de Sandor Sik, choeur mixte Symphonie en ut majeur
1962 A la jeunesse chantante, choeur d'enfants
1964 Les Faiseurs de musique, ode pour choeur et orchestre
1966 Messe magyare, pour choeur et orgue Laudes organi, pour choeur et orgue
Bel Canto Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2011-07-21, 10:23
Háry János opus 15 est une comédie lyrique de Zoltán Kodály sur un livret de Béla Paulini et Zsolt Harsányi, d'après l'épopée comique Le Vétéran (Az obsitos) de János Garay, composée en 1925-1926. L'opéra a été créé à l'Opéra royal hongrois de Budapest en 1926.
Argument Un vétéran, Háry János, un ancien hussard de l'armée autrichienne, raconte dans une auberge de village ses aventures et ses exploits fantastiques lors des guerres napoléoniennes. Il prétend entre autres qu'il a conquis le cœur de Marie-Louise d'Autriche, la femme de Napoléon. Il aurait ensuite défait l'armée de son rival à lui seul. Cependant, il renonce à toutes ses richesses pour rentrer dans son village avec sa fiancée.
Autour de l'œuvre L'opéra adopte la forme du singspiel, les dialogues parlés alternant avec des chansons souvent inspirés des chants populaires hongrois. Kodály a tiré une suite de l'opéra, qui fait partie des morceaux les plus populaires de la musique classique hongroise, avec l'emploi du cymbalum, un instrument traditionnel hongrois. La suite comme l'opéra commencent par un "éternuement musical". Comme l'expliquait Kodály, « Selon la superstition hongroise, si une affirmation est suivie de l'éternuement de l'un des auditeurs, c'est considéré comme une confirmation de sa vérité. La Suite commence par un éternuement de ce genre ! » Selon le compositeur, « Háry János est la personnification de l'imagination du conteur hongrois. Il ne raconte pas de mensonges, il imagine des histoires, c'est un poète. Ce qu'il raconte n'est peut-être jamais arrivé, mais il l'a vécu dans son esprit, c'est donc plus réel que la réalité. »
Mouvements de la suite 1.Prélude. Le conte de fées commence 2.L'Horloge musicale viennoise (aussi dénommé 'Le carillon viennois' 3.Chanson 4.Bataille et défaite de Napoléon 5.Intermezzo 6.Entrée de l'Empereur et de sa Cour
source : wikipedia
Bel Canto Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2011-07-21, 10:25
Je suis occupée à écouter la version de 'Hary Janos' pour orchestre (24'). C'est intéressant, je ne dis pas que j'écouterais en boucle mais c'est très expressif comme musique ... très noir aussi ! On va crescendo dans ce morceau avec une première partie très lourde et pesante pour passer ensuite à un mouvement lancinant qui s'amplifie de plus en plus. Le final est très enlevé.
joachim Admin
Nombre de messages : 27168 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2014-03-18, 17:22
joachim Admin
Nombre de messages : 27168 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2014-03-18, 17:29
Bien différents des morceaux ci dessus, les deux quatuors à cordes sont plus "modernes", bien que remplis de mélodies hongroises (en particulier dans le mouvement final du 2ème quatuor). Ils ne sont toutefois pas aussi ardus que ceux de Bartok. En complément, un intermezzo de jeunesse (1905) et une gavotte de 1952.
Icare Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2015-04-07, 22:04
<<La Sonate pour violoncelle seul de Zoltan Kodaly a été écrite en 1915. Pensée à l'origine pour deux violoncelles, elle fut réécrite pour violoncelle solo à la suite de la mort de l'un des deux exécutants, tué au début de la guerre 14-18. - Si le destin n'avait pas frappé, cette oeuvre existerait probablement pour deux violoncelles et, peut-être, Joachim, que tu l'aurais mieux appréciée... - La génèse de l'oeuvre explique ainsi l'aspect très concertant de cette pièce et le dialogue constant entre deux voix. Dédiée à Eugène de Kerpely qui la créa en 1918, c'est une des oeuvres les plus jouées de Kodaly. Utilisant des thèmes et des rythmes issus du folklore hongrois, mais en permanente transformation. La musique de Kodaly se caractérise par une grande expression de liberté, voire d'improvisation. En 1912, Bartok définissait ainsi la musique de son compatriote: "Il n'a rien à voir avec la musique atonale, bitonale ou polytonale. Tout chez lui est basé sur le principe tonal. Toutefois sa langue est neuve: il dit que ce qui n'a jamais été dit avant lui et démontre par-là que le principe tonal n'a pas perdu sa raison d'être.">> Xavier Deletang.
personnellement, cette Sonate pour violoncelle seul, découpée en trois mouvements; "Allegro maestoso ma appassionato/Adagio (con grand'espressione/Allegro molto vivace" m'a toujours passionné, même si je continue de me demander si je ne l'aurais pas encore plus aimée si l'un des deux exécutants avait survécu. Je ne le saurai jamais.
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2019-08-29, 10:31
<<Selon Zoltan Kodaly, "Háry János" est la personnification de l'imagination du conteur hongrois. Il ne raconte pas de mensonges, il imagine des histoires, c'est un poète. Ce qu'il raconte n'est peut-être jamais arrivé, mais il l'a vécu dans son esprit, c'est donc plus réel que la réalité.">>
Voilà un thème qui m'intéresse beaucoup. C'est la toute première fois que j'écoute cette sorte de comédie lyrique du compositeur hongrois Zoltan Kodaly et je viens de ce pas vous témoigner mon enthousiasme: j'ai adoré! Il n'est peut-être pas si aisé de définir cette oeuvre. Si on se fie à l'affiche de la Première, il s'agirait d'"une pièce musicale en quatre aventures avec prélude et épilogue". La description peut paraître assez juste, néanmoins elle demeure un peu trop évasive, car on pourrait entrer dans cette catégorie un grand nombre d'oeuvres fort différentes de style, caractère et construction. Elle semble un peu plus proche de la ballade-opéra anglaise du dix-huitième siècle, du vaudeville français et du "Singspiel" germanique. Hary Janos est une apothéose de la paysannerie hongroise, un florilège de danses et de chants, une musique typiquement hongroise d'une grande expressivité, avec ses moments de douceur et de pure rêverie. On y entend ci et là le cymbalum. Jusqu'ici, je ne connaissais que la Sonate de 1915 pour violoncelle seul qui est une très belle oeuvre, non dépourvue d'intensité. Hary Janos fut donc une seconde et merveilleuse entrée en la matière dans le corpus du compositeur hongrois, par une musique chaleureuse, bouillonnante, pleine de vie, avec:
"Hungarian State Opera Chorus and Orchestra" "Children's Chorus of Hungarian Radio and Television"
Direction: Janos Ferencsik.
joachim Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2019-08-29, 20:32
Hary Janos, j'adore !!! aussi bien l'opéra dans son intégralité que la Suite d'orchestre que Kodaly en a tirée.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, voici l'opéra intégral (enregistrement repris par Icare)
https://www.youtube.com/watch?v=JhtKNykkJqk
Et tant qu'à faire, voici aussi la Suite d'orchestre :
https://www.youtube.com/watch?v=NiFD8tSm3VI
C'est dans le mouvement 3 (Chanson) et le 5 (intermezzo) que l'on entend le cymbalum à découvert.
Icare Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2019-08-31, 18:28
Joachim, petit cachottier! Tu ne m'avais pas dit que Zoltan Kodaly était un symphoniste aussi formidable! La comédie lyrique Hary Janos fut déjà une excellente démonstration et la suite de concert de 23 minutes qu'il en a tirée, par le "Philharmonia Hungarica" sous la direction d'Antal Dorati, en est un formidable résumé. Mais ça ne s'arrête pas là. Il y a les Danses de Galanta qui sont quand même d'une belle fulgurance. Néanmoins, à mon oreille et à ma grande surprise, le meilleur restait à venir. Je ne m'attendais pas à autant de beauté dans Variations "Le Paon" ni une si belle dimension poétique dans les meilleures Danses de Marosszek. Je me suis délecté des combinaisons instrumentales qui, par moments, leur prêtent une parfaite osmose avec la nature. Dans les Variations "Le Paon", plutôt vers la fin, il y a un passage absolument magnifique...plus que magnifique: divin. Oui, le mot est fort mais il exprime exactement la teneur de mon ressenti sur ce passage en question qui d'ailleurs n'est pas très long. Toujours trop court lorsque le moment musical est délicieux et délectable à ce point. Son écriture symphonique, ses orchestrations, me fascinent davantage que chez Franz Liszt - je ne parle pas de piano car je ne connais pas l'oeuvre de piano de Kodaly et de Liszt je ne connais surtout que les deux concertos pour piano - non, je parle bien de l'approche symphonique de Zoltan Kodaly qui m'impressionne plus que celle de Franz Liszt. J'ai trouvé avec ce maître hongrois un symphoniste idéal. Je verrai si sa musique de chambre me transperce tout autant, ce qui est fort probable car j'ai toujours été fasciné par sa Sonate pour violoncelle seule de 1915 qui fut jusqu'à ces jours-ci la seule composition de Kodaly que je connaissais. Heureux ce cycle autour de la musique hongroise qui m'aura permis la découverte d'un grand compositeur dont je ne pensais pas qu'il me toucherait autant. Bientôt, je verrai si Ouverture de Théâtre/Concerto pour orchestre/Soir d'été et Symphonie en ut majeur, toujours par le "Philharmonia Hungarica" sous la direction d'Antal Dorati, me produiront le même effet...?...C'est prévu pour ce soir...sauf imprévu...
joachim Admin
Nombre de messages : 27168 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2019-08-31, 20:06
Icare a écrit:
Joachim, petit cachottier! Tu ne m'avais pas dit que Zoltan Kodaly était un symphoniste aussi formidable!
Cachottier ? je ne pensais pas que la musique de Zoltan Kodaly te plairait à ce point
Et c'est tant mieux. Il est pourtant très loin des musiques que tu apprécies d'habitude, loin même de Bela Bartok qui, à mon sens, est beaucoup plus "moderne". Il étaient de grand amis, mais on ne peut pas dire que l'un ait déteint sur l'autre (sauf peut-être dans la musique chorale).
Le nombre d'opus est plus restreint que chez Bartok, d'ailleurs, pour ce qui concerne la musique orchestrale, tu as presque tout cité. Manque seulement un rondo hongrois, le minuetto serioso et un court ballet prévu pour Hary Janos.
laudec
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2019-08-31, 20:19
Je n'ai pas trouvé les Variations "le Paon" dont tu parles avec ferveur Icare mais j'ai découvert la suite d'orchestre présentée par Joachim avec grand bonheur, du bel œuvre de Kodaly que je ne connaissais que de nom. J'espère trouver le temps pour pouvoir y revenir
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2019-09-01, 21:36
joachim a écrit:
je ne pensais pas que la musique de Zoltan Kodaly te plairait à ce point. Et c'est tant mieux. Il est pourtant très loin des musiques que tu apprécies d'habitude, loin même de Bela Bartok qui, à mon sens, est beaucoup plus "moderne". Il étaient de grand amis, mais on ne peut pas dire que l'un ait déteint sur l'autre (sauf peut-être dans la musique chorale).
Pour moi, il n'y a aucune contradiction à aimer autant l'approche symphonique de Zoltan Kodaly et celle de Bela Bartok. Ca n'a rien de vraiment surprenant même si, effectivement, j'ai toujours manifesté un intérêt plus grand pour les "Modernes" et les "Contemporains". D'ailleurs, ce n'est sûrement pas un hasard si j'ai approfondi Bartok bien avant Kodaly. Pour être honnête, je ne pensais pas non plus aimer la musique de Kodaly à ce point. Mais, en même temps, je suis toujours parti de l'idée que chaque époque, chaque période, a généré son lot de génies musicaux qui ont su transcender les "tendances" et les "modes" qui leur furent contemporaines. Kodaly appartient de toute évidence à cette catégorie de compositeurs particulièrement doués et transcendants Que ce soit l'Ouverture de Théâtre, le Concerto pour orchestre, le Soir d'été ou la Symphonie en ut majeur, je suis toujours autant enthousiasmé. J'ai adoré les couleurs flûtées qui animent le Concerto pour orchestre et Soir d'été m'apparaît comme un très beau poème symphonique. La Symphonie en ut majeur est peut-être l'oeuvre qui m'a le moins impressionné lors de cette première écoute, ce qui n'empêche pas cette intuition tenace que je n'en ai pas encore saisi tous les éléments, qu'elle ne m'a pas encore confié toute sa richesse ni toute sa beauté. Affaire à suivre!
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2020-03-08, 18:01
Icare a écrit:
Kodaly appartient de toute évidence à cette catégorie de compositeurs particulièrement doués et transcendants Que ce soit l'Ouverture de Théâtre, le Concerto pour orchestre, le Soir d'été ou la Symphonie en ut majeur, je suis toujours autant enthousiasmé. J'ai adoré les couleurs flûtées qui animent le Concerto pour orchestre et Soir d'été m'apparaît comme un très beau poème symphonique. La Symphonie en ut majeur est peut-être l'oeuvre qui m'a le moins impressionné lors de cette première écoute, ce qui n'empêche pas cette intuition tenace que je n'en ai pas encore saisi tous les éléments, qu'elle ne m'a pas encore confié toute sa richesse ni toute sa beauté. Affaire à suivre!
En dehors de l'intégrale de Hary Janos qui est actuellement l'oeuvre que je préfère chez Zoltan Kodaly, je m'étais procuré le même jour un autre double-cd où je retrouve Hary Janos, mais cette fois sous la forme d'une suite pour orchestre, puis Danses de Galanta/Variations "Le Paon"/Danses de Marosszék/Ouverture de Théâtre/Concerto pour orchestre/Soir d'été et Symphonie en ut majeur, le tout par le "Philharmonia Hungarica" sous la direction d'Antal Dorati. De nouvelles écoutes m'ont permis d'affûter mes premières impressions, plutôt enflammées si j'en crois mon commentaire ci-dessus. La Suite "Hary Janos" est effectivement ce que je préfère, déjà parce qu'elle bénéficie de thèmes mélodiques solides et marquants. J'aime aussi beaucoup les Danses de Marosszék que je préfère finalement aux Danses de Galanta, sans doute aussi grâce au somptueux thème mélodique qui les traverse. J'ai retenu des moments très séduisants dans les Variations "Le Paon", carrément irrésistibles vers sa conclusion, mais, après une Ouverture de Théâtre enlevée et agréable - c'est pourtant là où je subis plus ou moins un "symphonisme" un peu trop bavard - il y a le Concerto pour orchestre qui est selon moi l'autre moment fort de ce double album. Dans cet opus très fouillé, j'admire un symphoniste qui maîtrise parfaitement son sujet, pétrit la matière orchestrale avec aisance et dextérité, y déploie une fascinante palette de couleurs, c'est particulièrement vrai vers la dernière partie du concerto avec ses flûtes virevoltantes. Soir d'été est un poème symphonique qui prend un caractère pastoral. Il incite à la promenade, suggère une proximité avec la nature. Je n'en ressors pas transcendé mais simplement charmé, ce qui n'est pas si mal. Avec la Symphonie en ut majeur je retrouve ce "symphonisme" bavard qui freine mes ardeurs et ne me quitte plus sur son dernier mouvement. Dommage que ce double-album s'achève (à mon goût) sur sa note la moins exquise. Sur ce, je préfère me remémorer les meilleurs moments de Hary Janos - Suite et du Concerto pour orchestre.
joachim Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2020-03-08, 18:42
Tu vois, Icare, je suis à peu près de ton avis : moi aussi je place la symphonie "en queue" desœuvres principales, mais avec le concerto pour orchestre qui ne m'emballe pas plus que ça (à mon avis celui de Bartok lui est bien supérieur) et que je placerais bien après la symphonie. Le poème symphonique Soir d'été (1906) est une œuvre de jeunesse. J'aime bien le côté pastoral de Soir d'été, qui est déjà un petit chef d'œuvre, et avec lequel Kodaly a obtenu une bourse pour venir étudier en France.
Donc, à part ce concerto pour orchestre, je dois dire que j'adore les autres morceaux, notamment la Suite Hary Janos, les danses de Galanta et de Marosszék, ainsi que les Variations sur "Le Paon" (ce Paon est un petit chœur d'hommes composé par Kodaly en 1937, sur des paroles de Endre Ady)
le chœur :
https://www.youtube.com/watch?v=BBQSSi6AsNY
Les Variations
https://www.youtube.com/watch?v=ot8P5sUQ96Q
Avec l'ensemble des morceaux que tu as écoutés, tu as presque une intégrale de sa musique orchestrale. Il te manque à peu de choses près le Rondo Hongrois, qui lui aussi vaut l'écoute :
https://www.youtube.com/watch?v=Hgcz0GT48Nk
Icare Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2020-03-08, 20:48
joachim a écrit:
Tu vois, Icare, je suis à peu près de ton avis : moi aussi je place la symphonie "en queue" desœuvres principales, mais avec le concerto pour orchestre qui ne m'emballe pas plus que ça (à mon avis celui de Bartok lui est bien supérieur) et que je placerais bien après la symphonie.
Si je devais choisir entre Bartok et Kodaly, je prendrais Bartok, mais comme je suis gourmand, je prends volontiers les deux, et plus précisément le meilleur des deux. J'avoue que lorsque j'écoutais le Concerto pour orchestre de Kodaly je n'avais pas celui, formidable, de Bartok en tête. Peut-être l'aurais-je trouvé fade si je l'avais eu en référence pendant l'écoute...?...je ne sais pas. Toujours est-il qu'il y a un passage dans le concerto du premier que j'ai trouvé fantastique et qu'il m'a plus ou moins captivé en entier. Nous verrons comment évoluera mon ressenti lors des prochaines écoutes.
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2020-08-02, 16:19
Icare a écrit:
<<Selon Zoltan Kodaly, "Háry János" est la personnification de l'imagination du conteur hongrois. Il ne raconte pas de mensonges, il imagine des histoires, c'est un poète. Ce qu'il raconte n'est peut-être jamais arrivé, mais il l'a vécu dans son esprit, c'est donc plus réel que la réalité.">>
Voilà un thème qui m'intéresse beaucoup. C'est la toute première fois que j'écoute cette sorte de comédie lyrique du compositeur hongrois Zoltan Kodaly et je viens de ce pas vous témoigner mon enthousiasme: j'ai adoré! Il n'est peut-être pas si aisé de définir cette oeuvre. Si on se fie à l'affiche de la Première, il s'agirait d'"une pièce musicale en quatre aventures avec prélude et épilogue". La description peut paraître assez juste, néanmoins elle demeure un peu trop évasive, car on pourrait entrer dans cette catégorie un grand nombre d'oeuvres fort différentes de style, caractère et construction. Elle semble un peu plus proche de la ballade-opéra anglaise du dix-huitième siècle, du vaudeville français et du "Singspiel" germanique. Hary Janos est une apothéose de la paysannerie hongroise, un florilège de danses et de chants, une musique typiquement hongroise d'une grande expressivité, avec ses moments de douceur et de pure rêverie. On y entend ci et là le cymbalum. Jusqu'ici, je ne connaissais que la Sonate de 1915 pour violoncelle seul qui est une très belle oeuvre, non dépourvue d'intensité.
Le titre complet est Les aventures de Hary Janos, de Nagyabony au Burg de Vienne - opus 15, aussi long que les titres d'un certain nombre de films italiens. Cette oeuvre du théâtre lyrique ne manque ni de verve ni de lyrisme, elle en regorge. J'aime évidemment bien l'usage du cymbalum dans la première partie. L'oeuvre, d'une force communicative qui s'exprime dès la première approche, est haute en couleur, mêlant une puissance de ton avec un certain sens de l'ironie: se joue-t-elle d'une certaine manière des prouesses imaginaires du soldat mythomane...La grande ouverture est magnifique et il y a comme une apothéose exquise dans les neuf minutes finales. Entre, c'est tout un florilège de danses, de choeurs, de fanfares, d'humour et d'héroïsme romancé qui s'y agite harmonieusement. J'aime beaucoup cette musique pleine de vie et d'humanité, certainement l'un des chefs d'oeuvre de Zoltan Kodaly que j'ai réécouté aujourd'hui avec beaucoup de plaisir. Pour le coup, je m'intéresse beaucoup à ses autres productions scéniques; Les Fileuses de Transylvanie dont la première version date de 1924 alors qu'elle obtient sa forme définitive en 1932, et une création tardive Czinka Panna (1947-48). Elle n'aurait jamais été éditée et serait de toute façon restée inachevée...?...Peut-être que Joachim en sait davantage sur cette oeuvre...?...
laudec
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2020-08-02, 16:45
Entretemps, la fameuse suite "Le Paon", variations sur des chants populaires hongrois, est apparue sur YT, j'ai donc eu la chance de pouvoir l'écouter parce que c'est une bien belle suite
https://youtu.be/9mNGGdlAHio
joachim Admin
Nombre de messages : 27168 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2020-08-02, 20:28
Icare a écrit:
et une création tardive Czinka Panna (1947-48). Elle n'aurait jamais été éditée et serait de toute façon restée inachevée...?...Peut-être que Joachim en sait davantage sur cette oeuvre...?...
L'opéra (appelé ballade) est bien complet, en quatre actes, et à même été représenté à l'opéra d'état hongrois le 15 mars 1948. Mais il n'a pas eu de succès, soi-disant à cause du livret de Béla Balázs, bien que la musique de Kodaly ait été plus ou moins appréciée. Il n'y a eu qu'une seconde représentation quelques jours plus tard, c'est tout.
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2021-10-03, 22:51
Quelques précisions sur des oeuvres que j'ai réécoutées ce soir:
Les Danses de Marosszek: "Ecrites à l'origine pour le piano en 1927, elles furent orchestrées trois ans plus tard. Cette fantaisie symphonique est en forme de rondo, avec trois épisodes et une coda. Le thème est une paraphrase instrumentale d'une vieille chanson populaire de la région de Marosszek en Transylvanie, aujourd'hui en Roumanie."
Danses de Galanta: "Le village de Galanta est aujourd'hui en Slovaquie, mais était hongrois à l'époque où Kodaly y vécut enfant, de 1885 à 1892. Les Danses de Galanta (1933) sont une brillante évocation orchestrale du très ancien orchestre tzigane du village."
Variations "Le Paon": "Kodaly composa ses "Variations sur une mélodie populaire hongroise (Le paon s'est envolé)" en 1938-39 pour le cinquantenaire du Concertgebouw d'Amsterdam. Dans la chanson, le paon est un symbole de liberté, annonçant la fin de l'oppression. Comme dans beaucoup de chansons populaires hongroises dont la source remonte au passé lointain, le thème est fondamentalement pentatonique, et les possibilités harmoniques de la mélodie engendrent dans les variations des passages dont l'atmosphère est presque orientale."
Précisions d'Elisabeth Rhodes.
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2021-10-07, 19:21
Icare a écrit:
Que ce soit l'Ouverture de Théâtre, le Concerto pour orchestre, le Soir d'été ou la Symphonie en ut majeur, je suis toujours autant enthousiasmé. J'ai adoré les couleurs flûtées qui animent le Concerto pour orchestre et Soir d'été m'apparaît comme un très beau poème symphonique. La Symphonie en ut majeur est peut-être l'oeuvre qui m'a le moins impressionné lors de cette première écoute, ce qui n'empêche pas cette intuition tenace que je n'en ai pas encore saisi tous les éléments, qu'elle ne m'a pas encore confié toute sa richesse ni toute sa beauté. Affaire à suivre!
Il est probable que dans l'absolu la musique de Zoltan Kodaly me touche moins que celle d'un Bela Bartok ou encore d'un Ferenc Farkas. Au moins autant que celle d'un Miklos Rozsa, ça j'en suis à peu près sûr. A côté de cela, je ne suis pas certain d'être aussi fasciné que certains par ce que je connais de l'oeuvre de Gyorgy Ligeti - j'aime surtout son Requiem, assez son Concerto pour violon - et j'aime bien ce que je connais de Sandor Veress et des Sugar père & et fils. Tout ça ce sont évidemment des points de vue personnels, des appréciations et des éventuelles préférences qui n'engagent que moi et qui se relativisent selon l'humeur dans laquelle je vais me trouver lorsque j'écoute un "moderniste" tel que Ligeti ou Miklos Sugar ou un symphoniste encore encré dans la grande tradition tonale comme Zoltan Kodaly, auteur d'une oeuvre riche en lyrisme. Ces derniers jours, j'ai réécouté plusieurs oeuvres dirigées par Antal Dorati, avec le Philharmonia Hungarica: __Hary Janos - Suite __Danses de Galanta __Variations: "Le Paon" __Danses de Marosszek __Ouverture de Théâtre __Concerto pour orchestre __Soir d'été __Symphonie en ut majeur C'est une oeuvre symphonique qui me touche de plus en plus au fur et à mesure que je l'approfondis. Ce ne sont pas seulement de grandes tournures orchestrales, de grands thèmes mélodiques que l'oreille retient aisément - sur le plan de la belle mélodie j'aurais tendance à préférer Miklos Rozsa - ce ne sont pas forcément les formes les plus luxuriantes qui me touchent, mais ce sont aussi des moments plus intimes, plus "détaillistes", des combinaisons instrumentales plus méticuleuses qui agrémentent mon écoute, de celles qui font que l'oreille se trouve aimantée par des structures sonores plus intérieures et subtiles, comme par exemple dans le Concerto pour orchestre. Il y a de ces moments avec flûte solo, dans cette composition ou dans une autre, qui parviennent à m'enchanter, sans aucun doute parce qu'ils m'évoquent la nature ou certains éléments exquis de celle-ci ou simplement la beauté de la nature telle qu'elle se présente en moi par les diverses sonorités qui la caractérisent, telle que je l'imagine aussi et au-delà du regard admiratif que je lui porte. La musique a toujours ce quelque-chose de fondamentalement abstrait qui me rend totalement libre de mes impressions et perceptions. La Symphonie en ut majeur est toujours l'oeuvre qui me captive le moins, cependant je l'ai définitivement apprivoisée. Je l'apprécie même si c'est à un degré inférieur aux autres créations qui la précèdent.
<<Zoltan Kodály a créé une œuvre chorale très importante. Il utilise notamment des chansons, des contes, des ballades et des mélodies populaires. Celles-ci reprennent des scènes de vie paysanne, des thèmes bibliques ou héroïques avec l'accent magyar. Il développera de nombreuses méthodes d'enseignement de la musique, dont on parle encore aujourd'hui sous le terme de méthode Kodály, initiant les jeunes enfants au chant et à la tradition chorale. Kodály restera sans doute comme le créateur de l'art choral du xxe siècle.>>
Icare Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2021-10-10, 20:12
<<En tant que compositeur, Kodály se situe parmi les meilleurs de notre temps son art et le mien, bien qu'ils soient issus de la même source, sont fondamentalement différents. Mais cette différence traduit une pensée musicale totalement nouvelle et originale. Si je lui porte une si haute estime, ce n'est pas parce qu'il est mon ami, mais à l'inverse il est devenu mon ami parce qu'il est le meilleur des musiciens hongrois. Le fait que cette amitié ait été plus profitable pour moi que pour Kodály ne prouve, une fois de plus, que ses qualités humaines et son désintéressement...>>
C'est ce qu'écrivit Béla Bartók en 1921, au moment même où Zoltan Kodály avait quelques démêlés avec les autorités de la Hongrie contre-révolutionnaire.
Je suis de plus en plus sous le charme de sa grande oeuvre Hary Janos, un vrai coup de coeur qui ne se dément pas sur la durée: L'argument: Un vétéran, Háry János, un ancien hussard de l'armée autrichienne, raconte dans une auberge de village ses aventures et ses exploits fantastiques lors des guerres napoléoniennes. Il prétend entre autres qu'il a conquis le cœur de Marie-Louise d'Autriche, la femme de Napoléon. Il aurait ensuite défait l'armée de son rival à lui seul. Cependant, il renonce à toutes ses richesses pour rentrer dans son village avec sa fiancée.
Háry János est la personnification de l'imagination du conteur hongrois. Il ne raconte pas de mensonges, il imagine des histoires, c'est un poète. Ce qu'il raconte n'est peut-être jamais arrivé, mais il l'a vécu dans son esprit, c'est donc plus réel que la réalité.Zoltan Kodaly
Icare Admin
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Sujet: Re: Zoltán Kodály (1882-1967) 2022-04-22, 18:55
Même si je parle moins de musique sur ce forum depuis quelques temps, je continue d'en écouter à rythme régulier et toujours à travers de cycles thématiques. Mon cycle actuel est tout simplement dédié à la paix dans le monde. Je tiens à préciser que j'avais conçu ce cycle avant la guerre russo-ukrainienne, sachant que d'autres guerres toutes aussi meurtrières et sales, Syrie, Lybie, Yemen, région du Kivu (RDC), beaucoup moins médiatisées, firent couler le sang de beaucoup de civils, femmes, enfants, vieillards. Très sensible et réceptif à ces océans de malheur dont la distance ne compte absolument pas pour moi, j'ai eu l'idée d'un cycle entièrement consacré à la paix dans le monde. J'avais déjà pas mal parlé de toutes les oeuvres musicales que j'ai réécoutées pour l'occasion. Afin d'éviter trop de redondance dans mes propos, mes émotions sont donc restées silencieuses, muettes. Sauf avec la musique religieuse de Zoltan Kodaly qui est l'une de mes grandes découvertes du mois avec les oeuvres pour piano de Henrique Oswald. Il s'agit de Budavari Te Deum et la Missa Brevis, deux oeuvres qui m'étaient jusqu'alors totalement inédites. Les interprètes: Eva Andor, soprano Marta Szirmay, contralto Jozsef Réti, ténor Jozsef Gregor, basse - Te Deum Alice Ekert, Klara Makkay, Eva Mohacsi, sopranos - Missa Brevis "Hungarian Radio and Television Chorus" et "Budapest Symphony Orchestra" Sous la direction de Janos Ferencsik.
Je peux aisément parler d'un coup de coeur, aussi bien pour le Te Deum que pour la Missa Brevis, avec peut-être, si je me fie à cette première approche, une préférence pour la seconde oeuvre. L'Introitus est, par exemple, magnifique, mais c'est l'oeuvre en entier qui est très belle.