Enrique Mora (1876-1913)

Enrique Mora Andrade, né à Mazatlan (Sinaloa) en 1876, où il est mort le 7 janvier 1913, est un musicien et compositeur mexicain.

Son frère Eligio, chef de l'orchestre "los Hermanos Mora" qu'il avait formé avec trois de ses frères, le contraignit pratiquement à étudier le violon et il rejoignit cet orchestre "los Hermanos Mora". Il était professeur à l'académie de musique de Mazatlan (Academia de Música de Francisco Martínez Cabrera y Roberto Contreras).

En 1907, il compose sa valse Alejandra, qu'il dédie, à la demande de Rafael Oropeza, à la jeune Alejandra Ramírez Urrea, nièce d'Ignacio Ramírez El Nigromante.

Enrique Mora décède sept ans plus tard d'une maladie du foie.

Parmi ses autres compositions figurent le pasodoble Reverte mexicano, la valse Emilia et la marche ¡Viva Cuevas! (en l'honneur de l'insurgé Gregorio I. Cuevas) et les Mazurkas Angelita et Leoba. On peut encore citer : Eliza de la Maza, dédiée à l'actrice espagnole du même nom; La voz del Amor composé sur commande du sujet anglais Roberto Henderson, qui l'a dédiée à son épouse Virginia Muro; et Carlotita, en l'honneur de Carlota Félix Díaz, à qui l'auteur l'a dédiée.

La valse Alejandra a inspiré le film du même nom, dans lequel ont joué Arturo de Córdova, Susana Guízar et Sara García.



https://www.youtube.com/watch?v=I_Hx69ICaFY

Origine de cette valse Alejandra :


Alejandra était très belle, et passait ses soirées sur la place Machado et au théâtre Rubio, où elle était assiégée par des légions de prétendants. On raconte qu'une de ces nuits-là, Rafael Oropeza l'a rencontrée, qui, la voyant si jolie, dans la beauté de ses dix-sept ans, a senti son cœur s'emballer et voulu lui montrer son émoi.



Sa fascination était telle qu'il a recherché le musicien Enrique Mora, compositeur du célèbre orchestre Hermanos Mora. Il a demandé une valse en l'honneur de sa bien-aimée, et le musicien a probablement dit "Puis-je demander quel est le nom de la dame divine?", A quoi Oropeza a répondu: "Alejandra Ramírez Urrea, fille de Don Alejandro et Doña Elodia”, auquel Mora a répondu,“Mon art sera si peu de chose face à une telle beauté, mais avec son nom dans la Valse, tout sera modifié”.

Sur la place Machado, cœur social de l'ancien Mazatlan, la Valse "Alejandra" créée le 15 juillet 1907 par l'Orchestre du Mora a été accueillie favorablement par le public. Les applaudissements ont redoublé à la fin de la pièce, le compositeur s'est approché pour remettre de son côté la partition à la jeune femme excitée, soulignant son nom en lettres noires et grandes "ALEJANDRA", elle a alors quitté son siège pour recevoir le cadeau et remercier. Sa mère, Mme Ramirez, dit : "Est-il possible que la vanité d'une jeune demoiselle de Mazatlan soit la vedette d'une nuit sur la place Machado?" Une rumeur permanente commençait déjà à retentir: "Votre valse vous survivra et vous serez connu au-delà de ce siècle."

Mais n'oublions pas le véritable organisateur de cette merveilleuse nuit, Rafael Oropeza. Après la gratitude de Mme Ramírez, Enrique Mora l'informa des raisons de sa composition. La jeune éblouissante apparut comme par magie. Elle lui demanda immédiatement si elle aimait sa valse. Les larmes aux yeux, elle répondit qu'elle l'avait aimé, geste qui a gonflé d'espoir Rafael, alors il lui prit les mains en lui murmurant à l'oreille s'il voulait qu'il ne prenne qu'une main, mais pour toujours. Alejandra Ramírez Urrea, non seulement belle mais intelligente, comprit l'allusion, et lâcha prise sans répondre, Oropeza comprit que le sourire inextinguible et les larmes émotionnelles n'étaient pas l'expression d'un amour réciproque, mais une vanité gâtée, il se retira en sachant que tout était fini.

Neuf ans plus tard, Alejandra a épousé José María Retes et ils ont eu trois enfants. Rafael Oropeza s'est marié et est allé vivre à Mexico (où il mourut en 1968), à plus de mille kilomètres de distance semblaient assez pour laisser derrière lui les notes de cette Valse que lui rappelait sa mémoire, mais scellait ses adieux à la bien-aimée Alejandra. Enrique Mora mourut sept ans plus tard des suites d'une maladie du foie. Son nom figurait dans l'Orchestre Classique du Mexique lors des festivités officielles du bicentenaire de l'indépendance du Mexique. Alejandra lui donnait l'immortalité et correspondait de la même manière.

Alejandra est décédée à Monterrey en 1968 et ses funérailles étaient accompagnées des notes de sa valse, une destination paradoxale pour une pièce composée pour célébrer sa jeune beauté, une valse contrariée par la marche funèbre.

Source de l'histoire : http://infancias-jpb.blogspot.com/2014/06/el-vals-alejandra-una-historia-de.html

Cette valse est également chantée, voici les paroles de Rafael Oropeza

Eres tú, reina de mi amor
Como un sueño azul que a mi vida llegó.
Te adoré desde que te vi
Mi alma te entregué y por ti soy feliz
Te adore desde que te vi
Mi alma te entregué y por ti soy feliz
Oye mi cantar, mi corazón, llamar al tuyo.
Déjame decirle que eres tú mi amor
Mi obsesión, mi ilusión
Déjame decir que yo por ti dejé mi orgullo.
Te quiero Alejandra, con todo mi amor.
Ya por ti, mi cielo, está redol
Ya por ti, ya por el alma mi sol
Oye mi cantar mi corazón llamar al tuyo.
Déjame decirle que eres tú mi amor
Mi obsesión, mi ilusión
Déjame decir que yo por ti dejé mi orgullo.
Te quiero Alejandra, con todo mi amor.