Joseph Haydn (1732-1809)

decca réédite 8 opéras de Haydn enregistré par Dorati avec la crème des chanteurs de l'époque (20cd) pour environ 60€)

Excellente initiative!

Jean a écrit:

decca réédite 8 opéras de Haydn enregistré par Dorati avec la crème des chanteurs de l'époque (20cd) pour environ 60€)

Ce sont de bons interprètes en tout cas, il faut voir la qualité d'enregistrement après mais le prix est intéressant.

j'en avais quelques uns en microsillon et les enregistremenst étaient excellents<...datant des années 70....le problème dans cette réédition est probablement l'absence des livrets...pour ceux qui ont du mal à apprécier un opéra sans suivre un minimum ce qui s'y passe (ce qui est assez logique et normal...même si pour ma part je m'en fiche )

Je dois dire que lorsque je connais l'essentiel de l'intrigue, je regarde rarement le livret ...

Jean avait parlé, sur la page précédente, de la cantate Applausus, composée pour la célébration du cinquantenaire des voeux de l'abbé du monastère cistercien de Zwett, le 17 avril 1768.

L'oeuvre est très longue (1 heure et 40 minutes), et l'auteur du texte est inconnu, mais il s'agit très probablement d'un des pères du cloître. Elle est rédigée en latin, avec des personnages allégoriques nommés Temperentia, Prudentia, Justicia, Fortitudo et Theologia. En résumé, tous sont très heureux d'habiter dans la maison du jubilé et en déclament leur bonheur. Les da capo sont à l'honneur !

Je suis en train d'écouter le CD (double) de cette oeuvre éclatante qui, même si elle semble un peu longuette par moments, montre le génie de Haydn dans le genre cantate profane.

Les airs de Justitia (ténor) sont particulièrement remarquables : "O pii patres patria" avec clavecin obligé (une partie de clavecin solo qui doit être difficile), et "O beatus incolatus" avec violon obligé.

Une oeuvre inconnue que je ne peux que conseiller

Concerto for organ in D major, Hob.XVIII:2
1 Allegro moderato 9'08
2 Adagio molto 9'10
3 allegro 6'28

Concerto for violin in G major Hob. VIIa:4
4 Allegro moderato 8'08
5 Adagio 6'13
6 Finale Allegro 3'25

Concerto for violin and organ in F major, Hob. XVIII:6
7 Allegro moderato 7'05
8 Largo 7'55
9 Presto 3'53

Concerto for organ in C major, Hob.XVII:10
10 Moderato 5'07
11 Adagio 3'27
12 allegro 3'03

Charmant Cd proposé par l'ensemble 'Les Agrémens' dirigés par Guy Van Wass.

Au programme :
Symphonie en si bémol majeur Hob I:85 'La Reine'
Symphonie en fa dièse mineur Hob I:45 'Les Adieux'
Symphonie en ré majeur (VB 143) de Joseph Martin Kraus

L'invention de la symphonie est l'une des plus grandes nouveautés de l'époque classique. Ce qui était original, c'était de prêter attention à l'orchestre lui-même. Jusqu'au début du XVIIIème siècle, l'orchestre n'était utilisé que comme accompagnateur des chanteurs à l'église et à l'opéra où pouvait aussi jouer des ouvertures et soutenir dles pas des danseurs.
... Paris est un véritable centre de développement de la symphonie, sans doute le plus ouvert à toutes les nouveautés : on y vient de l'Europe entière.
C'est en 1725 qu'est fondée à Paris l'une des plus importantes sociétés de concerts publics de la capitale française : le 'Concert spirituel'.

... La popularité de Haydn à Paris est importante. En 1783, son Stabat Mater est joué pour la Pentecôte. Les symphonies ne sont pas identifiées, mais le programme du concert du 13 avril 1784 indique "Symphonie où l'on s'en va ...". Il s'agit de toute évidence de la Symphonie en fa dièse mineur n° 45, dite 'Les Adieux'. L'anecdote qui justifie son titre est bien connue. En général, le prince Nicolas quittait sa résidence d'été à Esterhaza fin octobre pour passer l'hiver dans le palais plus confortable d'Eisenstadt. Pour les musiciens de l'orchestre, c'était l'occasion de pouvoir rejoindre leur épouse. Or, à la fin de 1772, le prince ne se décide pas à partir. Ainsi que le relate Griesinger, le premier biographe de Haydn, "les maris amoureux, fort chagrinés par la chose, allèrent demander secours à Haydn. Le compositeur eut alors l'inspiration d'écrire une symphonie dans laquelle tous les instruments se taisent l'un après l'autre. Cette symphonie fut exécutée devant le prince, chacun des musiciens ayant reçu l'ordre de souffler sa chandelle et de partir avec son instrument sous le bras sitôt sa partition achevée. Le prince et sa suite saisirent immédiatement le sens de cette pantomime et, dès le lendemain, vint l'ordre de quitter Esterhaza".

… Si le succès de Haydn au 'Concert spirituel' est incontestable, les autres sociétés de concerts parisiennes lui ont aussi réservé un accueil chaleureux. C'est le célèbre violoniste Joseph Boulogne, chevalier de Saint –Georges qui en est le directeur musical. C'est lui qui adresse à Haydn en 1785 la commande d'un cycle de six nouvelles symphonies pour les 'Concerts de la Loge olympique'. La réputation de l'orchestre était importante et la reine Marie-Antoinette assistait régulièrement à ces concerts. L'intérêt porté par la souveraine à la symphonie en si bémol majeur valu à cette composition d'être surnommée 'La Reine'. Et il est vrai que cette symphonie contient en plus quelques éléments qui pouvaient séduire les oreilles françaises : une introduction lente sert de prélude au Vivace initial ; son côté majestueux avec ses rythmes pointés lui donne un caractère proche des ouvertures françaises. Quant à la délicieuse Romance, elle n'est autre qu'une série de variations sur un thème de la chanson française : La gentille et jeune Lisette.

En 1764, les éditeurs parisiens avaient publié diverses compositions de Haydn. Le succès assuré par ce commerce avait même conduit certains d'entre eux à tromper leur public en attribuant à Haydn des partitions dont il n'était nullement l'auteur. …. Cette pratique du faux s'applique à une symphonie de Joseph Martin Kraus, la Symphonie en ut mineur. Comme bon nombre de symphonies parisiennes, cette composition de Kraus ne comporte que trois mouvements, sans menuet et trio. Imaginative, elle n'est pas loin avec ses changements de caractère et ses effets tempétueux, des symphonies dites "Sturm und Drang" de Haydn. Par sa simplicité, son caractère de marche, ses éléments de surprise, l'Andante peut se comparer aisément aux plus belles réussites de Haydn dont fait certainement partie la Romance de la Symphonie de la Reine !

Jérôme Lejeune – Extraits du livret accompagnant le CD

Bel Canto a écrit:

C'est le célèbre violoniste Joseph Boulogne, chevalier de Saint –Georges qui en est le directeur musical. C'est lui qui adresse à Haydn en 1785 la commande d'un cycle de six nouvelles symphonies pour les 'Concerts de la Loge olympique'.

Le mystère demeure sur une visite de Saint George chez Haydn, ou bien si tout s'est passé uniquement par lettres...

Merci pour nous faire partager le commentaire de ton CD, Bel Canto

Paru le 13 juin 2011 chez Ricercar

Les œuvres pour baryton de Haydn sont aussi nombreuses (on en dénombre 170) que rapprochées chronologiquement (grosso modo une décennie, entre 1765 et 1775). Guido Balestracci, Alessandro Tampiero et Bruno Cocset en proposent une anthologie autour de sept trios.

Qobuz

Je vous conseille donc très chaleureusement cet enregistrement en tout point réussi qui permet de découvrir les trios avec baryton aussi intéressants que finalement peu connus de Haydn dans une interprétation de très haut niveau. Plus qu’une friandise pour spécialistes ou curieux, cette réalisation est, avant tout, un formidable moment de musique de chambre dont un très large public se régalera du raffinement déployé pour en faire miroiter les multiples séductions. Un disque princier, en somme.

Blog Passée des arts

benoît a écrit:

J' ai acheté le coffret de 150 CDs de Brilliant bien que j' ai comme Joachim les 3/4 des oeuvres( dont les symphonies et les mélodies) par les mêmes interprètes;mais les trios pour baryton, les lieder et d' autres oeuvre(tte)s rarissimes valent le coup car la qualité est globalement très bonne,sauf pour les oratorios (nettement mieux ailleurs)Notices et textes sur un CD Rom:pas de version papier comme sur les éditions séparées. !!!

J'ai aussi craqué en son temps pour cette quasi intégrale en particulier pour avoir l'ensemble de ses symphonies et la quasi totalité de ses quatuors à cordes et quelques un de ses opéras.
J'ai été très agréablement surpris par les Scottisches Lieder par l'association d'1 ou 2 voix avec un accompagnement chambriste de toute beauté. J'écoute toujours ces oeuvres (peut être mineures) mais avec beaucoup de plaisir du fait de leur fraicheur et délicatesse.

En complément pour les principales symphonies et les oeuvres sacrées : Messes et La Création j'ai récemment acquis le coffret de Bernstein-Haydn.

L'intérêt que je trouve dans les intégrales Brillant ou autres réside dans la capacité de découverte sans limite sur un compositeur pour des prix modestes.

Un CD (double) BIS qui reprend l'intégrale des Ouvertures, soit 22 en tout :




L'on s'aperçoit qu'une bonne partie de ces ouvertures sont des mini symphonies en 3 mouvements, et que finalement Hoboken a eu bien raison de ne pas les différencier des symphonies dans une rubrique spéciale (I pour les symphonies, Ia pour les ouvertures)

En voici la liste :

L'infedelta Delusa en ut majeur Hob Ia:1
Il Rittornio di Tobia en ut mineur Hob Ia:2
Orfeo ed Euridice en ut majeur Hob Ia:3
Ouverture en ré majeur Hob Ia:4
Acide en ré majeur Hob Ia:5
L'Incontro improviso en ré majeur Hob Ia:6
Ouverture en ré majeur Hob Ia:7
Philemon und Baucis en ré mineur Hob Ia:8
Lo Speziale en sol majeur Hob Ia:10
La Fedelta premiata en ré majeur Hob Ia:11
L'Isola Disabitata en sol mineur Hob Ia:13
Armida en si bémol majeur Hob Ia:14
La Vera Costanza en si bémol majeur Hob Ia:15
Orlando Palatino en si bémol majeur Hob Ia:16


Les autres ouvertures du CD sont celles ci :

Le Pescatrici en ré majeur Hob I:106
Der Gotterrath en ut majeur Hob XXIXa:1a
Die Feuersbrunst en ut majeur Hob XXIXa:4
Il Mondo della Luna en ut majeur Hob XVIII:7 (alors qu'il existe Hob Ia:12 ?)
Die Sieben Letzen Worte, introduction en ré mineur Hob XX:1
Die Vorstellung des Chaos, prélude de Die Schopfung Hob XXI:2
Der Herbst, prélude de l'automne de Die Jahreszeiten Hob XXI:3
Der Winter, prélude de l'hiver de Die Jahreszeiten Hob XXI:3

Je viens de re écouter la symphonie n°88 en sol majeur de Joseph Haydn.

Je pense que cette oeuvre est une de ses compositions majeures.

Au sein de cette symphonie, le second mouvement "Largo" est sublime. Brahms disait : "je voudrais que celui de ma 9eme soit ainsi". Il m'evoque également les mouvements lents de la symphonie n°5 et de la 8eme de Schubert.

Olivier a écrit:

Je viens de re écouter la symphonie n°88 en sol majeur de Joseph Haydn.

Je pense que cette oeuvre est une de ses compositions majeures.

Tout à fait d'accord. Dommage qu'elle n'ait pas un titre, elle serait certainement plus connue et interprétée

Je t'invite à consulter l'excellente présentation de cette symphonie par Piero sur le forum Haydn :

http://haydn.aforumfree.com/t61p15-symphonie-n-88-en-sol-majeur-attention-chef-d-oeuvre

Merci Olivier et Joachim ! Je m'en vais de ce pas l'écouter.

Mais avant, un petit lien sympatoche (surtout le "bis" où Bernstein mime presque du visage le plaisir ressenti) :

La musique de Haydn m'étonne toujours par sa richesse et par l'important legs musical quel représente.

Deux géants pourtant bien différents, Mozart et Beethoven, en ont exprimé à leur manière toute son influence.

Jean a écrit:

J'en profite pour rappeler ici son premier oratorio nettement moins connu et enregistré: il est plus long (3cd), sa forme est encore empreinte de l'époque précédente: une alternance de récitatifs et d'arias avec (compte tenu de sa durée) moins d'intervention du Choeur...Mais la musique y est déjà du grand Haydn: les arias, les choeurs sont superbes....
et Naxos (ce qui ne gache rien coté prix! ) nous en propose peut être la plus belle version:

Alors là !!!
Jo a reçu ce CD à l'occasion de sa fête de pension et je voulais poster à ce sujet mais il me semblait bien me rappeler qu'on en avait déjà parlé. Quand je lis le commentaire de Jean 'forme encore empreinte de l'époque précédente' ... cela ne m'étonne pas que j'ai moins adhéré. Enfin, le néo-pensionné aime et c'est ce qui compte !
Côté interprétation par contre, je confirme : c'est très bien !

Ce Retour de Topie me semble trop long, avec ses presque 3 heures. Mais est vrai qu'on a tendance aussi à le comparer avec ses chefs d'oeuvre que sont la Création et les Saisons. Style baroque ? Je ne pense pas, c'est quand même du bon Haydn.

Le principal c'est que ça plaise à Jo

Qu'est ce qu'une fête de pension ?

joachim a écrit:

Qu'est ce qu'une fête de pension ?

On a tout simplement fêté en famille et avec les amis, sa mise à la retraite (en Belgique, on dit pension)

joachim a écrit:

Ce Retour de Topie me semble trop long, avec ses presque 3 heures. Mais est vrai qu'on a tendance aussi à le comparer avec ses chefs d'oeuvre que sont la Création et les Saisons. Style baroque ? Je ne pense pas, c'est quand même du bon Haydn.

je n'ai pas dit "style baroque" ...je parlais surtout de la "forme" (alternance d'airs et récitatifs) ...mais la musique elle-même n'a plus rien de baroque je suis bien d'accord

Je n'ai encore écouté que d'une oreille distraite, c'est simplement une première impression.

Dans les oeuvres que je trouve injustement boudées, je placerais ses Trios pour Piano.

Certes, le coffret Naxos est interessant et Spering est à son aise dans Haydn...(très bel enregistrement chez Harmonia Mundi des "Cantates pour les Estherazy") mais il n'empeche que la version Hungaroton me semble plus aboutie et les voix plus belles.
Donc une écoute comparée s'impose!

Découverte en cette fin d'après-midi de son Oratorio "Die sieben letzen worte unseres erlösers am kreuze". Je crois que le conseil de Jean fut judicieux dans la mesure où c'est la première fois que j'entre véritablement dans une oeuvre de HAYDN. J'y ai ressenti une partition rigoureuse et d'une grande beauté avec l'envoûtante impression qu'elle ne m'a pas livré tous ses secrets, ce qui a l'avantage de me faire attendre beaucoup des prochaines écoutes - j'y ai toutefois décelé des petits instants instrumentaux délicieux - mais je sens que les futures explorations seront fructueuses...Belle grande surprise donc et heureux d'avoir finalement entrouvert une porte sur la musique de HAYDN, beaucoup mieux qu'avec les Symphonies "Matin", "Midi" et "Soir".

Ravi que tu aies trouvé un bonheur dans cette oeuvre magnifique