Claude Debussy (1862-1918)

Chouette un jeu! Laisse moi deviner, le troisième homme ne serait pas Ravel?

Concernant Debussy, je ne le classe pas parmi mes compositeurs préférés car soit j'adore, soit je'y suis insensible ou je m'ennuie.

Je préfère nettement les oeuvres pour piano et j'ai mes préférences parmi elles. J'ai remarqué qu'on "apprend" à aimer et ressentir la musique quand on la joue nous même. Maintenant, je suis vraiment fan de Reflets dans l'eau, peut être parce qu'elle me va bien, me correspond autant dans ma personnalité que ma façon de jouer, mon toucher... En tout cas, c'est un réel plaisir que d'imiter l'eau et de voir les paysages défiler devant mes yeux : une douce rivière, une clairière, des saules pleureurs...
Sinon, très clichés mais jolis quand même : l'arabesque et le clair de lune de Debussy sont très doux et plaisants aussi. Je crois que je les aime moins car beaucoup trop entendus et notamment par des élèves...

Par contre, je suis par exemple beaucoup moins sensible à des oeuvres comme La mer : c'est je crois l'harmonie qui m'ennuie particulièrement. Je n'accroche pas.

Donc d'une part je me sens très proche de la sensibilité au piano de Debussy, d'autres part ses oeuvres harmoniques m'ennuient et je passe à côté.

Pianoline a écrit:

Je préfère nettement les oeuvres pour piano

Moi aussi

Snoopy a écrit:

Chouette un jeu! Laisse moi deviner, le troisième homme ne serait pas Ravel?

Non, car vaut mieux peut-être commencer par apprivoiser Debussy avant Ravel. Il s'agit de quelqu'un d'autre.

Tant mieux parce que si ça avait été Ravel, la réponse est facile: aucune évolution.

https://www.youtube.com/watch?v=IGM1T0t7qts

Vous avez bien tchaté pour que la fin de l'énigme pour Snoopy soit évidemment Mahler... (sauf erreur).
Je suis un peu comme toi Pianoline, parfois au bout d'une demi-heure, Debussy m'ennuie un peu = Ca dépend de l'air du temps, de mon humeur et des oeuvres...Je préfère ses oeuvres pour piano, sauf "La mer", que j'adore, car c'est merveilleusement descriptif, surtout si l'orchestre évite d'en faire des tonnes.
Globalement, j'en reste sur mon message de septembre 2018 (deux ans, déjà...).
Et j'ai une passion pour "Pelléas et Mélisande" dont j'ai vu une version admirable (festival d'Aix de 2016), avec Stéphane Degout, Laurent Naouri, Barbara Honnigan, et une mise en scène très onirique qui faisait de Mélisande une sorte d'"Alice" : Mélisande 1 qui rêve -sans chanter-, et qui observe sa jumelle Mélisande 2 qui est "dans l'intrigue" et qui chante... Cela aurait pu être "lourd", et en fait tout était magnifique.
J'avais fait un compte-rendu spécial.

Pianoline a écrit:

Concernant Debussy, je ne le classe pas parmi mes compositeurs préférés car soit j'adore, soit je'y suis insensible ou je m'ennuie.

Je préfère nettement les oeuvres pour piano et j'ai mes préférences parmi elles. J'ai remarqué qu'on "apprend" à aimer et ressentir la musique quand on la joue nous même.

Heureusement, ce n'est pas aussi général que çà: Les musiciens n'auraient plus qu'à jouer entre eux Et la foule des mélomanes et amateurs qui vont aux concerts , qui achètent des disques (ou les télécharges) sont très souvent complètement dans l'impossibilité d'interpréter quoi que ce soit!

Et même en ce qui me concerne, pour le peu que j'ai été interprète (uniquement dans les choeurs, à part quelques solos) ce n'est pas le contraire, mais sensiblement différent:
Je me suis rendu compte assez vite, qu'après avoir chanté souvent tel ou tel oratorio,(ex le requiem de Mozart, la messe en si de Bach ou la passion selon St Jean) je n'avais plus très envie de l'écouter; il semblait m'intéresser un peu ( ou beaucoup?) moins, comme si il avait perdu un peu de son mystère, comme le fait de l'avoir en quelque sorte "défloré" me le rendait moins.. passionnant, attractif! ... Heureusement , le temps passant, cet intérêt revient ...même s'il n'est plus le même.
Et comme on a toujours tendance , plus ou moins, à penser que nos "ressentis" sont une généralité, je me demandais comment des musiciens pouvaient garder le même "attrait" ou enthousiasme à rejouer la même oeuvre parfois très souvent au cours d'une tournée ou d'une saison...

J'ai quand même admis que mon cas était loin d'être général et que par exemple, si Martha Argerich joue très souvent les mêmes concertos (celui de Schumann en tête!) ce n'est surement pas qu'elle est incapable d'en apprendre d'autres! ..Et que si elle n'a pas mon "handicape" tant mieux pour elle

Pianoline a écrit:

J'ai remarqué qu'on "apprend" à aimer et ressentir la musique quand on la joue nous même.

"Je" à la place de "on" aurait déjà été plus prudent. Sinon, je partage l'avis de Jean, bien sûr. Je n'ai jamais eu besoin de jouer une pièce de piano pour la ressentir et l'aimer, mais, en revanche, une pièce de piano peut me faire regretter de ne pas être en mesure de pouvoir la jouer. Donc, je dirais que pouvoir la jouer au piano m'apporterait une autre manière de l'aborder et de la ressentir par une approche qui n'est plus passive mais active, ce qui n'est pas la même chose.

Je pense que Pianoline avait exclusivement en vue les musiciens quand elle utilisait le « on »

Sinon, à vrai dire, je suis d’accord avec elle mais aussi avec Jean. C’est juste deux manières différentes d’aborder une œuvre.

La première, comme vous tous, comme mélomane qui me fait donc rejoindre l’avis de Jean. A savoir qu’on a pas besoin de savoir jouer une œuvre pour l’apprécier.

La deuxième, c’est en la jouant. Et là je suis d’accord avec Pianoline. On est sûr un autre plan car on est acteur de la musique. On l’entend mais on l’interprète aussi, on doit donc s’en imprégner, la faire sienne pour la jouer au mieux avec sa propre sensibilité.

Donc dans le ressentir, le mélomane n’a pas l’étape de l’interprétation et c’est ce qui fait la différence.

Pour aller plus loin que Pianoline, je dirai même qu’il arrive souvent que des musiciens n’aiment pas spécialement une œuvre comme mélomane et à devoir la jouer, ils l’a redécouvrent sous cet autre « plan » dont j’ai parlé et commence à l’apprécier. Peut être de manière plus « intellectuelle » par le jeu, l’interprétation, etc… mais ça passe mieux quand même. Ce qui explique qu’on peut aimer moyennement la dite œuvre comme mélomane et l’apprécier comme musicien.

Personnellement, ça m’est arrivé assez souvent, à ma prof de piano aussi.

Pour compléter la réponse, je rejoins encore Jean sur le fait que jouer des œuvres qu’on admire, ça les désacralise un peu et leur fait perdre un peu de leur magie c'est vrai.

J’écoute aussi beaucoup moins les œuvres que je joue au piano. Ca peut aussi s’expliquer par le fait que par la pratique on les connaît par cœur et qu’on ne va pas en plus s’en rajouter une couche comme mélomane, mais je pense que ce n’est pas que ça.

Mais il y a aussi des exceptions. A contrario, des œuvres que je joue sans cesse et depuis que je sais les jouer parce qu’elles m’apportent énormément de plaisir à les jouer.

Donc en fait, je dirai que ça dépend des œuvres. Pour certaines, il y a une petite forme de lassitude et pour d’autres au contraire, c’est un besoin et un réel plaisir de les jouer régulièrement depuis des années. Tout dépend justement du ressenti (comme musicien) dont parlait Pianoline que nous entretenons avec cette œuvre.

Tu as expliqué exactement ce que je ressens, merci .
Tout ce que je joue au piano (principalement Mozart, Chopin et Bach), - cad les partitions que j'ai étudiées-, est depuis longtemps désacralisé pour moi. Ce sont des "familiers" que je maîtrise, et eux "n'ont pas barre sur moi". (très important !!, en chant, pareil : ""s'approprier" une partition , l'intégrer en soi, qu'elle soit pianistique ou chorale). Se laisser dominer est donner un résultat nul. Qaund on possède dans sa mémoire musicale (pianistique ou non), c'est génial, tout vous vient comme ça, c'est "stocké"............!!
Quand on est sûr de son truc (je sais ce dont je parle !!), alors on laisse sa liberté d'expression partir, elle peut être humble, ou flamboyante......
J'ai peu joué de Debussy, quelques pièces, ce que je sais, c'est que je l'aime.

https://www.youtube.com/watch?v=ISCyDnVYjrU

Merci, c'est très joli, charmant (bravo l'infographiste et les explications pianistiques). J'aimerais jouer cela.
Il a composé d'autres morceaux pour animaux, à l'instar d'un Saint-Saëns ? (ou Prokofiev).

https://www.youtube.com/watch?v=5jMrm6XPXHU

https://www.youtube.com/watch?v=tc-FXef6luI

Noël des enfants qui n'ont plus de maison, la dernière mélodie de Debussy (1915)


https://www.youtube.com/watch?v=ptQl7WMd_rU


Noël des enfants qui n'ont plus de maison est un chant de Noël, pour voix et piano, composé en décembre 1915 par Claude Debussy, auteur des paroles et de la mélodie, et publié l'année suivante à Paris par Auguste Durand. La chanson faite en pleine Première Guerre mondiale, est une condamnation de l'Occupation de la France par l'Allemagne. Cette pièce patriotique est la dernière chanson qu'il composera.

Claude Debussy, malade d'un cancer, pendant cette période, composa très peu; il a écrit la chanson, à la veille d'une opération chirurgicale.

Le texte est une prière des enfants français , des orphelins et des sans-abri, qui font appel à l'Enfant-Jésus, pour les venger (eux et les enfants belges, polonais, serbes) en infligeant un châtiment sévère aux envahisseurs allemands ou en ne leur rendant pas visite le jour de Noël. Pour ce Noël, ils ne demandent pas des jouets, mais le pain pour survivre, ainsi que la France gagne la guerre.

Nous n’avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris,
Jusqu’à notre petit lits!
Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi,
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ,
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller!
Nous n’avons plus de maisons!
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris,
Jusqu’à notre petit lit!

Bien sûr! Papa est à la guerre,
Pauvre maman est morte!
Avant d’avoir vu tout ça.
Qu’est-ce que l’on va faire ?
Noël, petit Noël, n’allez pas chez eux, n’allez plus jamais chez eux, punissez-les !
Vengez les enfants de France !
Les petits Belges, les petits Serbes, et les petits Polonais aussi !
Si nous en oublions, pardonnez-nous.
Noël ! Noël ! surtout, pas de joujoux,
Tâchez de nous redonner le pain quotidien.

Nous n’avons plus de maisons!
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris.

Jusqu’à notre petit lit!
Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi,
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ,
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller !

Noël ! Écoutez-nous, nous n’avons plus de petits sabots!
Mais donnez la victoire aux enfants de France.

Petite journée Debussy pour ma part.

En commençant par Syrinx, en flûte seule, puis par une adaptation du Prélude à l'après-midi d'un faune pour flûte et piano. J'aime beaucoup la version orchestrale mais globalement les pièces orchestrales ne sont pas ce que je préfère chez lui (La Mer, personnellement, ça ne me touche pas tellement)

Le trio pour flûte, harpe et alto est très Debussyesque, ceux qui n'aime pas le compositeur ne l'aimeront pas. Puis ensuite la rhapsodie pour Clarinette dans laquelle je trouve un peu du prélude à l'AMDF

Son trio pour piano est superbement mélodique, quasiment romantique, j'ai presque l'impression d'entendre un autre compositeur... Mais j'aime beaucoup ! Prochain sur la platine : le quatuor à cordes.

Pour répondre à Anouchka :

Visiblement je disais la même chose lors de ma dernière écoute (voir mon message au dessus) mais je n'avais pas vraiment exploré son travail pour piano, c'est à présent chose faite, ce qui est notable c'est que son trio pour piano est lui même proche de ses oeuvres pour piano solo finalement.

Mais si tu dis qu'après plusieurs écoutes et une étude tu as perçu La Mer différemment, ça vaut peut être d'autres écoutes car je suis passé dessus finalement assez rapidement !

Jardins sous la pluie, par Gieseking.

Le son est exécrable, mais l'interprétation est si sublime que je ne m'en lasse pas. De loin, de très loin, ce qu'on a fait de mieux en la matière !

https://www.youtube.com/watch?v=cBD-NyuAudM

Merci, absolument magnifique ! (désolée pour le retard, j'avais loupé le fil).

Wah mais c'est magnifique cette sonate pour violoncelle et piano que je découvre ce soir

Merci, superbe effectivement ! Je ne connaissais pas ..

Magnifique performance pour ce prélude joué par Nelson Freire  

La Cathédrale Engloutie


https://www.youtube.com/watch?v=cVMGwPDP-Yk

Un bel exemple de l'impressionnisme musical qui va de pair avec la peinture de l'époque.

J'ai réécouté "La Mer". C'est, à mon sens, une symphonie. Et je ne peux pas m'empêcher de trouver très franckiste le thème du 3e mouvement (à 21:29) :

https://youtu.be/ogYtW1Yb5s4

A mon humble avis, c'est une symphonie mais dont chaque partie peut être jouée seule.
Quant au thème "très franckiste" du 3ème mouvement, je ne sais pas, je ne connais pas assez César Franck....