Cercamon était un jongleur et troubadour. Son nom est un pseudonyme signifiant "Cherche-monde", ce qui rappelle l'itinérance des jongleurs, allant de ville en ville et de château en château pour vendre leur talent. Il est le contemporain, maître (ou élève) de Marcabru.
Cercamon fut l'un des premiers troubadours connus, dont l'activité poétique se situe entre 1135 et 1152 (première moitié du xiie siècle), à la cour de Poitiers.
Il reprit les thèmes mis à la mode par Guillaume IX de Poitiers et par Marcabru : critique des fourbes et des femmes ou des maris adultères. Il idéalise l'amour idéal, mais reste réaliste ; voilà ce qu'il écrit, par exemple : "Cercamon dit : est-il courtois celui qui d'amour désespère ?"
C. Vonin dit ici: Je propose une autre traduction qui serait plutôt: "Bien courtois celui qui désespère d'Amour..." Le poète s'en trouve grandi, me semble-t-il. (interprétation personnelle)
Mais son œuvre la plus originale est celle qu'il écrivit en 1137, lors de la mort de son protecteur, le duc Guillaume X d'Aquitaine. Puis le mariage de la fille de ce dernier, Aliénor d'Aquitaine, avec le roi de France Louis VII, lui fit craindre de devoir quitter Poitiers et sa cour pour repartir à l'aventure. À cette époque, en effet, les troubadours n'avaient pas encore fait beaucoup d'émules dans le nord de la France et les perspectives de carrière pour un jongleur, aussi doué soit-il, étaient rares. Il écrivit alors un poème dans lequel il s'ouvrait de ses propres difficultés, ce qui nous apprend beaucoup de choses sur lui-même mais qui est en même temps le dernier témoignage sûr que l'on ait sur lui.
Oeuvres conservées
cansos
Quant l'aura doussa s'amarzis
Ab lo temps qe fai refreschar
Assatz es or' oimai q'eu chan
Per fin'Amor m'esjauzira
sirventès
Ab lo pascor m'es bel qu'eu chan
Puois nostre temps comens'a brunezir
Tenson
Car vei finir a tot dia
Planh
Lo plaing comenz iradamen : composé en 1137, lors de la mort de son protecteur, le duc Guillaume X d'Aquitaine ; c'est la plus ancienne complainte funèbre connue composée par un troubadour ; Cercamon la dédie au vicomte Eble II de Ventadour dit "Lo Cantador"
A noter que La Vida lui attribue également des « pastoretas » (sans doute des pastourelles qui n'ont pas été conservées).