Jean-Sébastien Bach (1685-1750)

J'ai écouté la première partie de la MESSE IN H-MOLL et je serai bref: je suis déjà aux anges par la beauté indicible de cette musique des Dieux. Mais bon...c'était couru d'avance. Il aurait été étonnant qu'un bachien tel que moi cale sur une oeuvre aussi bachienne et aussi belle!!

J'ai désormais une seule hâte; c'est d'écouter la seconde. Jean, grand spécialiste de Bach devant l'éternel, je suis sûr que tu me comprends, que tu comprends mon enthousiasme. Je suis ému par la beauté divine de cette messe et c'est sans appel!

Heu..grand "spécialiste"...faut pas exagérer: peut être un peu plus quand j'aurais lu les bouquins de Gilles Cantagrel "Bach et son temps" et "Les cantates de JS Bach" (respectivement 650 pages et plus de 1000!) que j'ai eu pour mon anniversaire

Mais c'est sûr que je comprends ton enthousiasme...et même t'envie un peu d'en être à la découverte (c'est une sensation formidable quand on connait déja un peu le compositeur et qu'on se sait en affinité avec lui - comme maintenant quand je découvre une nouvelle messe de Zlenka-): çà me raméne un certain nombre d'années en arrière et la chanter peu d'année après avec Michel Corboz a été un autre bonheur

Pour une fois nous sommes tous d'accord J'adore la messe en si. C'est pour moi la plus belle des messes baroques, je la place même (presque!) à égalité avec la Missa Solemnis de Beethoven, la messe en ut mineur de Mozart, c'est dire !

Maintenant que j'ai écouté la seconde partie, je la préfère même à la Missa Solemnis de Beethoven, il se pourrait qu'elle devienne ma messe favorite. L'Agnus Dei est à tomber tellement il est beau!  

ben moi comme Bach est mon N°1 en général... ...mais après c'est surement la Missa Solemnis

En second, je place aussi la Missa Solemnis de Beethoven et peut-être en troisième la Messe en Mi Bémol Majeur de Schubert que j'aime également beaucoup.

ah oui Schubert et Haydn aussi superbes messes...Zelenka

Pour en revenir à Bach je te recommande aussi les 4 messes brèves ( brèves car elles ne comportent que le Kirye et le gloria): leur musique est entièrement reprise de plusieurs cantates (dont certaines disparues comme les choeurs de la messe en fa avec ses cors)!

Une offrande musicale réunit des pièces de J. S. Bach très plaisantes et agréables que je connais depuis plus de vingt ans et correspond au début de mon intérêt pour la musique du compositeur qui ne s'est jamais démentie depuis. Je n'avais d'ailleurs pas commencé par ses oeuvres les plus évidentes puisque mes premières acquisitions furent, outre cette offrande musicale, L'Art de la Fugue (double cd), ses Partitas pour violon seul (double cd), son oeuvre de luth (double cd), ses Sonates pour violon et clavecin (double cd), Les Variations Goldberg par Gould, Le Clavier bien tempéré - Livre I par Richter (double cd) - vinrent ensuite ou parallèlement toute une série de concertos pour piano(s) et clavecin(s), orgue... - en dehors des Cantates 21 & 42 qui en furent le point de départ...autant d'oeuvres - pas forcément les plus faciles d'accès du Maestro - qui me fascinent toujours autant aujourd'hui. Je pense même que la musique de Bach a contribué à développer mon intérêt pour la musique du XXème siècle.

Une offrande musicale avec le Concentus musicus Wien sous la direction de Nikolaus Harnoncourt. 1970/1989.

Pour en savoir plus sur cette oeuvre: http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Offrande_musicale

En effet l'offrande musicale, l'art de la fugue, les oeuvres pour violon seul ou violoncelle seul, sont à coup sûr les oeuvres de Bach les moins ..faciles d'accès; ...mais pas pour tout le monde puisqu'elles ne t'ont pas rebutées au départ...De mon coté, je l'ai découvert de façon plus...habituelle , grâce à des profs au collège (Magnificat, Brandebourgeois, suites pour orchestre, concertos divers...

Je me souviens d'une anecdote: voulant faire un cadeau pour sa fête à un prof sympa qui était également surveillant et qui, les samedis et dimanches soirs, dans deux dortoirs des "grands" (j'étais en internat), nous avions trouvé cette "Offrande musicale" qui nous était inconnue et qu'il risquait moins d'avoir que d'autres oeuvres;...Il nous avait évidemment remercié , tout en regrettant un peu qu'on soit un peul mal tombé pour pouvoir en profiter nous même : il n'osait pas trop nous la passer, connaissant "l'austérité" de l'oeuvre, et ne voulant pas nous...éloigner un peu de Bach!!

Jean a écrit:

En effet l'offrande musicale, l'art de la fugue, les oeuvres pour violon seul ou violoncelle seul, sont à coup sûr les oeuvres de Bach les moins ..faciles d'accès; ...mais pas pour tout le monde puisqu'elles ne t'ont pas rebutées au départ...

C'est vrai et je peux même dire que toutes ces merveilles sont passées comme une lettre à la poste, au même titre que, par exemple, la Sonatine pour flûte et piano de Pierre Boulez que j'ai découvert et aimé dans la même période.

Je viens de réécouter LA PASSION SELON ST. JEAN par Karl Richter et j'ai l'impression d'avoir écouté la plus belle musique du monde. En tout cas, je ne suis pas loin de considérer cette oeuvre comme le plus grand chef d'oeuvre de Bach tant j'ai été touché par la grâce de cette musique, par la beauté unique de chacun des morceaux, en commençant par le "Herr, unser Herrscher - Première Partie: Trahison et arrestation", sublime et passionné pendant environ onze minutes, qui annonce la couleur: une musique qui va au-delà des mots, une musique qui va tout simplement au-delà de la musique. Il est dit de cette Passion qu'elle fut conçue à Cöthen et remaniée par la suite, à plusieurs reprises. Son auteur cherchait à déployer par cette composition non seulement toute sa technique musicale, mais également le plus grand nombre d'effets expressifs. L'oeuvre servit à soutenir sa candidature au poste très envié de Cantor à Saint-Thomas de Leipzig et y fut créée le 7 avril 1724. Il est dit aussi que J. S. Bach aurait composé cinq Passions mais que deux seulement furent retrouvées dans leur intégralité, La Passion selon Saint-Jean (1722-1723) et La Passion selon Saint-Matthieu (1729).

les indications datant de 1997, quelqu'un sait-il ce qu'il en est aujourd'hui des trois Passions restantes?

D'après un musicologue (Simon Heighes) qui a "mis en place " une version de la passion selon st Marc,
l'une de ces trois passions seraient un condensé de la St Mattieu, uniquement pour choeur, (renseignement trouvé dans la bibliothèque de son fils Carl Philippe Emmanuel) cet arrangement serait perdu.
une autre est la passion selon Luc, qui a longtemps été attribuée à JS Bach (masi a une époque ou manifestement on ne les enregistrait pas?): en fait on s'est rendu compte que JS s'était contenté de la recopier (comme il l'a fait de nombreuses oeuvres de collègues, pour éventuellement les donner en concert ou s'en servire pour un office)...mais ce document ne faisant pas mention du compositeur ...on ignore qui il est ...(quelques cantates sont dans ce cas!)
Il en existe un enregistrement chez CPO: on peut comprendre qu'elle ait plu à JS...mais quand on l'a beaucoup écouté (JS) on s'étonne (moi!° qu'on ait pu l'attribué à JS...ne serait ce que dans sa forme assez différente (des arias très brefs, et un nombre impressionnants de chorals

Quant à la passion selon st Marc (dont on trouve quelques enregistrements) ...on a retrouvé uniquement le livret écrit par Picander!!...En l'absence de toute indication ou trace de la musique, on s'est rendu compte que la "prosodie" de ce texte correspondait tout a fait à la plupart des choeurs et arias de la cantate BWV 198, appelée "Trauer Ode" ...composée pour les obsèque de Christiane Eberhardine, reine de Pologne et électrice de Saxe décédée,
Comme Bach était coutumier du fait d'utiliser une musique déjà existante (la plupart des cas dans des cantates) pour une autre oeuvre (dont l'oratorio de Noel est le plus bel exemple: une bonne partie de la musqiue de cet oratorio , Bach l'a reprise de plusieurs cantates profanes)...on en a déduit que la musique de cette passion selon st Marc était celle de la cantate 198 ...tout en cherchant dans les cantates la musique que quelques arias qui collait avec le texte.

Merci Jean pour ces informations qui me sont bien précieuses.

Je me suis fait plaisir avec les SUITES ORCHESTRALES N°1, 2, 3 & 4 de BACH, et cela par le "Concentus musicus Wien" sous la direction de Nikolaus Harnoncourt. Je les aime toutes, notamment les Ouvertures de ces quatre oeuvres. Elles sont superbes de mouvements, de fougues et de passion. Par ordre de préférence, je place en tête la Seconde Suite BWV 1067, d'abord pour son orchestration et la mise en valeur de la flûte, mais plus encore pour son Ouverture et sa Badinerie - et disons que celle-ci me plait en entier, sans baisse de tension ou presque. Vient ensuite la Troisième, là aussi pour son Ouverture et son Air, un des grands tubes du compositeur allemand. Arrive après la Première qui me plaît également beaucoup pour son ouverture, sa Courante, sa Bourrée et son Passepied. J'aime particulièrement la manière dont ces pièces sont orchestrées, les coloris de certains instruments combinés entre eux qui en ressortent. Le point faible de cette suite se partage entre Forlane et les Menuet I & II, le fameux menuet qui reste toutefois moins ennuyeux que ceux de Haydn. La Suite pour Orchestre N°4 BWV 1069 est celle que je place en dernier selon mon ordre de préférence. Outre l'Ouverture qui est aussi celle que j'aime le moins des quatre, cette Suite ne me fascine pas, me complaît juste dans un style musical unique qui m'est familier et auquel je suis naturellement sensible.

Ravi que tu découvres ces suites ...que je n'écoute plus très souvent, tellement j'en ai usé et peut être absusé déja à l'époque du microsillon ...tout comme les brandebourgeois

Citation :

le fameux menuet qui reste toutefois moins ennuyeux que ceux de Haydn.

Un peu comme Jean, je n'ai plus écouté les Suites et les Brandebourgeois de puis pas mal de temps (pareil pour la plupart des "tubes" de Beethoven ou Mozart par exemple).

C'est drôle, un fois de plus, mon classement des suites est presque inverse de celui de Icare
4 1 3 2

Et tant que j'y suis, pour les brandebourgeois : 5 3 2 1 6 4

pour le "classement de préf là, pour les deux j'ai un peu de mal car c'est assez fluctuant sans avoir de très nette préférence!

pour les suites je dirais: la 3 , 2, 1 4

pour les brandebourgeois: 5, 1, 3 ,2, 6 et 4

Jean a écrit:

Ravi que tu découvres ces suites ...que je n'écoute plus très souvent, tellement j'en ai usé et peut être abusé déjà à l'époque du microsillon ...tout comme les brandebourgeois

Je les connaissais déjà à vrai-dire mais ne les possédais pas en cd, ce qui fait que j'étais resté longtemps sans les écouter. Mon classement est finalement très proche de celui de Jean.

Concerto pour orgue, hautbois, cordes et basse continue d'après BWV 1052, 146 et 188; Concerto pour clavecin, hautbois, cordes et basse continue d'après BWV 35 & 1059; Concerto pour viola da braccio, Cordes & Continuo d'après BWV 1055, Concerto pour 3 violons, 2 hautbois, basson, cordes et basse continue BWV 1064

Un nouvel enregistrement de "transcription" pour d'autres instruments!!!...Je me régale avec cet air de nouveauté...dommage que seul le premier utilise l'orgue concertant: je raffole de cette formule...mais les autres sont quand même superbes

Jean a écrit:

Un nouvel enregistrement de "transcription" pour d'autres instruments!!!...

J'ai écouté d'autres albums qui n'étaient hélas pas des réussites. C'est vraiment au petit bonheur la chance

Je ne vais pas faire de grandes phrases pour témoigner de mon engouement pour le grand ORATORIO DE NOËL de J. S. BACH que je ne connaissais jusqu'alors qu'en partie et assez superficiellement, une lacune désormais comblée. Toutefois, il me faudra sans doute plusieurs écoutes pour saisir toute l'immensité qui anime un tel chef d'oeuvre.    

Je sens que je vais faire plaisir à Jean.  

  ...je ne suis pas surpris ...mais    tu réjouis ma fin de journée ...un peu neigeuse  

quelle oeuvre sublime et merveilleuse dont pas un seul aria n'est un peu longuet ...comme celà peut arriver dans quelques cantates

Au départ, j'avais prévu de garder cette oeuvre pour Noël, c'est-à-dire la découvrir pour la première fois en entier, soit le soir du 24 décembre, avant l'arrivée des invités, soit dans la journée du 25. Seulement voilà, j'étais trop pressé de la découvrir, de l'écouter. Je n'ai pas pu attendre aussi longtemps. De toute façon, j'ai prévu pour la circonstance un cycle autour de Noël, une occasion pour réécouter cet oratorio, ainsi que du "Honegger", etc...

Jean a écrit:

quelle oeuvre sublime et merveilleuse dont pas un seul aria n'est un peu longuet ...comme celà peut arriver dans quelques cantates.

Je suis bien d'accord   C'est peut-être l'oeuvre vocale de JS Bach qui a ma préférence, avec le Messe en si.

Tu ne trouve pas, Jean, que cet oratorio, en fait, n'en est pas un ? Il n'est pas découpé comme un oratorio "normal", c'est en réalité une réunion de 6 cantates.