Karl August Freyer (1801-1883)

Karl August Freyer (en Pologne : Karol August), né le 15 Décembre 1801 à Oberschaar près d'Annaberg en Saxe, mort le 28 mai 1883 à Góra Kalwaria) était un organiste et compositeur germano-polonais de musique d'église du 19ème siècle.

Karl August, fils du propriétaire Johann Gottfried Freyer et de son épouse Johanna Dorothea née Bach a montré un grand talent musical dès son enfance et a pris à 6 ans des cours de musique avec le Kantor d'Annaberger, KB Geissler.
À l'âge de 10ans , il s'installe à Leipzig où il a pris des leçons de théorie musicale et de composition avec le célèbre organiste Friedrich Schneider et le maître Pohlenza. Schneider lui a conseillé une formation complémentaire à Varsovie avec le célèbre Joseph Elsner et en 1827 il est allé en Pologne, où il devait rester jusqu'à la fin de sa vie.

Au cours des trois premières années de son séjour dans la capitale polonaise Freyer a étudié la théorie musicale à l' Académie de Musique de Varsovie et se consacre à l'enseignement - il était, entre autres, le premier professeur de Stanisław Moniuszko âgé de huit ans et un ami proche de Frédéric Chopin, qui lui donna son portrait, pour son accueil chaleureux et son dévouement. En 1831 il rejoint le Grand Théâtre comme bassiste, mais en raison de sa mauvaise santé, il se limita à l'orgue.

En 1834 Freyer a fait une tournée à travers l'Allemagne, a donné des concerts d'orgue, y compris à Breslau, Berlin, Hambourg et dans sa Saxe natale, et célébré de grands triomphes avec le public et les critiques. Il a été loué par des maîtres tels que Felix Mendelssohn Bartholdy et Louis Spohr.
Après son retour à Varsovie, déjà célèbre comme virtuose, il a ouvert une école de musique privée, qui était le seule dans la capitale polonaise et, parce que, après la défaite de l'insurrection polonaise de Novembre en 1831, toutes les universités de Varsovie, d'où venaient les troubles d'après les autorités russes, ont été fermées. Freyer a dirigé son école jusqu'en 1861 et a formé des élèves indigents. En 1837 il a repris le poste d'organiste de l'église évangélique Sainte Trinité de Varsovie, qui était alors le meilleur orgue dans toute la Pologne du Congrès et où il a fondé un choeur, interprétant les œuvres des grands maîtres. L'Eglise évangélique de Varsovie était donc un centre de musique important de la ville.

En 1861 les autorités tsaristes ont admis d'établir une nouvelle Académie de Musique, l'Institut de Musique de Varsovie (aujourd'hui Académie de musique Frédéric Chopin). Freyer a fermé son école privée et a pris le poste de professeur d'orgue et de théorie de la nouvelle création. Il a pris à nouveau des étudiants pauvres avec lui et leur a obtenu des bourses.

Le 21 avril 1838, Freyer épousa Dorothea Einert née Roth, veuve de l'organiste de l'église évangélique de Varsovie Karl Friedrich Einert (né vers 1796 en Saxe, mort en 1836 à Varsovie), et avec qui il a eu une fille, mariée plus tard au pasteur évangélique dans le village de Pilica es Grójec, près de Varsovie. Dorothée était aussi la mère du compositeur Theodor Einert. Le 1er Octobre 1879, après 52 années de travail en Pologne, Freyer a pris sa retraite et a déménagé chez sa fille. En 1883, il mourut et fut enterré dans le cimetière protestant de Pilica. Négligé depuis 1945 le cimetière a été rasé en 1976. Les restes de Freyer et sa pierre tombale ont été transférés au cimetière protestant à Varsovie le 13 Novembre 1976.

Karl August Freyer était non seulement un professeur de musique et virtuose estimé, mais aussi un compositeur prolifique. Il a écrit principalement de la musique d'orgue, mais aussi des chorals, messes, Préludes, Variations pour piano, et même des danses. Plusieurs de ses compositions sont encore jouées aujourd'hui. En outre, il a également créé un guide de la musique d'orgue et édité un livre de chansons pour les églises évangéliques en Pologne. Les notes à ses œuvres ont été publiées à Berlin, Leipzig, Varsovie et même New York.


Oeuvres

Orgue

Concert-Fantaisie en fa mineur, op 1 (1856)
Variations de concert sur un chant russe de Lvov, en mi majeur, op 2 (1856)
Variations de concert sur un chant de Bortniansky, en mi bémol mineur, op 3 (1856)
12 Pièces faciles, op 4 (1857)
8 Pièces, op 5 (1857)
12 Préludes, op 7 (1858)
6 Préludes et 2 postludes, op 8 (1858)
8 Préludes, op 9 (1861)
8 Préludes, op 11 (1861)
26 Préludes courts et faciles, op 14 (1865)
26 Préludes courts et faciles, op 15
12 Préludes, op 17
10 Préludes, op 18


Musique sacrée

Choralbuch für die Evangelische Gemeinde (1845)
Antiennes, op 6
Veni Creator, à 4 voix d'hommes et orgue, op 10 (1861)
Antiennes, op 12
Salve Regina à 4 voix d'hommes, op 13 (1862)
Antiennes, op 16
Messe "Nous tombons au pied de ton trône" à 4 voix et orgue, op 19 (1867)