Franz Schubert (1797-1828)

Paru le 7 août 2012 chez Haenssler Classics

Sir Roger Norrington aborde tous les répertoires, et semble s'immerger de nouveau dans les Romantiques allemands de manière plus approfondie. De Schubert, il nous propose ici deux symphonies de la jeunesse de Schubert, composées toutes les deux en 1816. Ces oeuvres respirent la fraîcheur et le charme, la contemplation presque naive de la nature. Norrington privilégie une vision très articulée, d'une grande efficacité, qui traduit la poésie fébrile de ces oeuvres superbes, beaucoup trop négligées. A découvrir !

Source : Qobuz

Je réécoute la symphonie 9 que j'ai entendue au Bozar hier ... et je suis toujours sous le charme !!!



Je lisais qu'elle n'a pas bien été accueillie à son début car jugée difficile et pompeuse par les musiciens.

En 1838, dix ans après la mort de Schubert, Robert Schumann se rendit sur la tombe du compositeur puis rencontra son frère aîné Ferdinand Schubert, qui disposait des manuscrits inédits. Schumann ramena la symphonie à Leipzig, où il la fit exécuter par Felix Mendelssohn lors du concert du 21 mars 1839, ainsi qu'il en rendit compte dans sa gazette Neue Zeitschrift für Musik. La légende veut que, pendant la répétition du premier mouvement, un musicien ait demandé à son collègue s'il avait réussi à entendre une seule mélodie. D'autres sources racontent que Schumann aurait dit, après avoir entendu la première exécution de l'œuvre, qu'il s'agissait là de la plus grande pièce orchestrale depuis la mort de Beethoven.
La pièce ne reçut pas non plus un bon accueil à Londres, où la répétition dirigée par François-Antoine Habeneck fut ponctuée des rires des violonistes. La pièce fut finalement donnée aux États-Unis avant Paris, où elle ne fut jouée qu'en 1851.
Souvent considérée comme la meilleure pièce symphonique de Schubert, la Grande Symphonie en ut majeur est aussi l'une de ses œuvres les plus innovatrices. Si l'on retrouve encore le style de Beethoven dans le développement thématique de l'œuvre, le soin apporté à la mélodie est très personnel, ce qui, de la part d'un maître du lied, ne saurait surprendre. Ce nouveau style a incité Schumann à poursuivre ses propres ambitions symphoniques
source : wikipedia

Heureuse Bel-Canto d'avoir pu assister à cette exécution exemplaire.
Comme le disait Radio 3, c'est l'Oméga de Schubert, trop jeune arraché à la vie.

C'était annoncé ... c'est confirmé :





CD 1
Symphony no. 3 in D major D 200 (1815)
Symphony no. 1 in D major D 82 (1813)
Symphony no. 2 in B flat major D 125 (1814-1815)

CD 2
Symphony no. 5 in B flat major D 485 (1816)
Symphony no. 4 in C minor D 417 ‘Tragic’ (1816)

CD 3
Symphony no. 7 in B minor D 759 ‘Unfinished’ (1822)
Symphony no. 6 in C major D 589 ‘Little C major’ (1817-1818)

CD 4
Symphony no. 8 in C Major D 944 ‘Great C major’ (1825? - 1828)

Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski

Sinon, en guise d'apéro :
http://liveweb.arte.tv/fr/video/Marc_Minkowski_Musiciens_du_Louvre-Grenoble_7e_symphonie_Schubert/

Numérotation curieuse : l'inachevée n° 7, la Grande n° 8 ? Et la symphonie n° 7 en mi majeur D 729, passée aux oubliettes ?

joachim a écrit:

Numérotation curieuse : l'inachevée n° 7, la Grande n° 8 ? Et la symphonie n° 7 en mi majeur D 729, passée aux oubliettes ?

J'ai réagi exactement comme cela aussi ...

Je viens d'écouter MOMENTS MUSICAUX pour piano. C'est curieux mais j'y ai ressenti un romantisme presque minimaliste et une profonde solitude. Un recueillement. C'est une première écoute et je ne peux pas dire encore que cette musique m'a envouté, ce que je peux déjà affirmer c'est qu'elle m'a fait un certain effet et donné l'envie d'approfondir, de mieux en maîtriser l'écoute. Le caractère intimiste de cette oeuvre m'a plutôt plu.

Alors, essaie aussi les Impromptus (souvent sur le même CD).

joachim a écrit:

Alors, essaie aussi les Impromptus (souvent sur le même CD).

Je les ai sur le même cd et vais les écouter ce soir.

ah les impromptus opus 90 (D899 )et les opus 142 (D935)..(si tu n'as qu'un cd, tu ne dois pas avoir les deus opus avec en plus les moments musicaux) et les moments musicaux

Pour la numerotation des symphonies de Schubert c'est (depuis toujours?) l' anarchie du fait que la 7em D729 est très souvent mise aux oubliettes (car trés inachevée par Schubert!!...

Jean a écrit:

ah les impromptus opus 90 (D899 )et les opus 142 (D935)..(si tu n'as qu'un cd, tu ne dois pas avoir les deus opus avec en plus les moments musicaux) et les moments musicaux

En complément des MOMENTS MUSICAUX, j'ai un ALLEGRETTO D.915 et quatre IMPROMPTUS D.899. Je peux déjà affirmer, dès cette première approche, que j'ai beaucoup aimé ces IMPROMPTUS et finalement, qu'ils m'ont mieux captivé que les MOMENTS MUSICAUX qui m'ont plu aussi mais de façon moins flagrante, moins évidente. Avec les MOMENTS MUSICAUX, disons que je suis resté un peu en surface, peut-être parce que je n'étais pas dans l'humeur idéale pour en saisir toute la poétique, alors qu'avec les IMPROMPTUS, j'ai vraiment pénétré la beauté de cette musique.

Jean,
J'étais étudiant à Lausanne lorsque Michel Corboz reçut en 1967 le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros pour : Vespro della Beata Vergine de Monteverdi.

Je ne savais pas que tu avais chanté avec lui. J'avais une très bonne amie qui y chantait aussi, peut-être l'as-tu connue, Yvonne Perrin-Wüthrich. *

O tempi passati......


* Yvonne Perrin, Swiss soprano, studied at the Conservatory of Lausanne, at the Conservatory of Fribourg, in Frankfurt a.M. and at the International Summer Academy in Salzburg.

In 1963 Yvonne Perrin began er concert career. From 1963 to 1971 she was a soloist in the Ensemble Vocal de Lausanne under Michel Corboz. She undertook expanded concert tours, sang in Swiss and French music centres, as well as in Rome, Bologna, Pavia, Rimini and Lisbon and completed a South Africa tour.

Yvonne Perrin was considered as good Bach interpreter, but her concert repertoire included many parts from the wide range of oratorios, as well as Lieder singing.

Yvonne Perrin participated in numerous recordings: on Erato label (Mass in B minor (BWV 232) and Magnificat (BWV 243) by J.S. Bach, Sacrae Symphoniae by G. Gabrieli, De Profundis by de Lalande, Orfeo and Madrigal by Monteverdi), VDE-Gallo (vocal works of J. Binet, G. Doret, Ch. Faller, B. Reichel), Mondiodisc (9th Symphony of L.v. Beethoven), Mixtur (Notenbüchlein für A.M. Bach), Famous Records (Motets of D. Granato).
(Wikipedia)

Que de bons et beaux souvenirs!!
Comme ton texte sur Yvonne Perrin semble le confirmer, je ne l'ai connue que comme soliste occasionnelle : en 1976 elle ne faisait plus partie des choristes permanants de l'ensemble vocal.

NB j'ai vu que Corboz allait diriger son ensemble pour le dernier des "concerts du dimanche" de la saison au Victoria Hall dans la dernière messe de Schubert....

Yvonne a eu un choix cornélien: ou bien un engagement à l'opéra de Frankfort ou bien avoir des enfants et s'en occuper et c'est ce qu'elle a choisi. Elle a continué à enregistrer surtout des cantates et qq. concerts.
Bon dimanche, Jean.

Merci toi de même!...et merci pour les brèves nouvelles d'Yvonne Perrin qui explique pourquoi elle ne me semblait pas avoir fait une carrière musicale ...comme d'autres de ses collègues à l'ensemble vocal (Philippe Huttenlocher entre autres!)

Le Divertissement à la Hongroise D 818 pour piano sous les doigts de Martha Argerich me confirme que la musique de Schubert bénéficie d'une beauté particulière qui lui est propre, une beauté inimitable et si vite identifiable.

Absolument d'accord avec toi Icare. Quand j'écoute la sonate D845 elle me fait frissoner. Schubert est mon compositeur préféré avec Rachmaninov et Mahler.

vizZ a écrit:

Schubert est mon compositeur préféré avec Rachmaninov et Mahler.

Ce que je trouve d'extraordinaire c'est la variété de nos goûts, suivant notre (mon) humeur, je passe de Rameau à Stravinsky via Chopin, p.ex.,c'est génial.

Alors vous devriez aimer ça

Oui, j'aime beaucoup! Schubert est peut-être mon piano préféré....Enfin, tout dépend aussi des humeurs du moment...

j'aime bein aussi, comme toi Icare. Les danses alllemandes aussi et puis les moments musicaux, etc.

Je vais tenter une image qui risque de faire sauter en l'air Snoopy: je trouve chez Schubert une musique allemande (non germanique) mélodique et empreinte de féminité et de tendresse. Cela me fait penser au choeur des marins du Vaisseau fantôme au premier acte "Steuermann, lass die Wacht" qui est plus proche du tempo di marcia (c'est pour faire bien) allemand que féminin

Voilà j'ai dit.

Icare a écrit:

Oui, j'aime beaucoup! Schubert est peut-être mon piano préféré....Enfin, tout dépend aussi des humeurs du moment...

exactement comme toi!!

Voici un autre enregistrement de la symphonie n° 7 qui a l'air d'enfin sortir de l'oubli. Ici c'est dans l'orchestration de Weingartner, qui me plaît un peu plus que celle de Newbould. L'enregistrement est complété par le concerto pour violon de Weingartner. Car outre le chef d'orchestre, Weingartner était aussi un éminent compositeur, inconnu sur ce plan là, et c'est grand dommage. Heureusement que CPO a sorti une intégrale de ses 6 symphonies, toutes sensationnelles... Mais je pars en H.S.

Icare a écrit:

Jean a écrit:

ah les impromptus opus 90 (D899 )et les opus 142 (D935)..(si tu n'as qu'un cd, tu ne dois pas avoir les deus opus avec en plus les moments musicaux) et les moments musicaux

En complément des MOMENTS MUSICAUX, j'ai un ALLEGRETTO D.915 et quatre IMPROMPTUS D.899. Je peux déjà affirmer, dès cette première approche, que j'ai beaucoup aimé ces IMPROMPTUS et finalement, qu'ils m'ont mieux captivé que les MOMENTS MUSICAUX qui m'ont plu aussi mais de façon moins flagrante, moins évidente. Avec les MOMENTS MUSICAUX, disons que je suis resté un peu en surface, peut-être parce que je n'étais pas dans l'humeur idéale pour en saisir toute la poétique, alors qu'avec les IMPROMPTUS, j'ai vraiment pénétré la beauté de cette musique.

Réécoutés cet après-midi et là aussi même impression et même ressenti. Les quatre Impromptus D.899 sont réellement magnifiques.
L'Allegretto D.915 et les Moments Musicaux, m'ont, en revanche, comme lors de la première écoute et donc découverte, laissé en surface, peut-être un manque d'intensité, une musique qui joue trop sur le velours, l'interprétation...?... Ces pièces sont interprétées par David Fray, tout comme les Impromptus, sauf que les Impromptus et leur interprétation m'ont complètement conquis.

j'avais lu (dans Classica ,je crois) deux critiques complètement opposées(l'un aimant beaucoup, l'autre détestant presque!) de cet enregistrement de David Fray...J'avoue que j'étais nettement d'accord avec celui qui aimait! ...une sensibilité qui m'a conquis