Juan Paris (1759-1845)

Juan Paris (né à Barcelone en 1759 - mort à Santiago de Cuba le 10 Juillet 1845) était un prêtre et compositeur cubain d'origine catalane.

On ne connaît pas les motivations ayant conduit Juan Paris à s'embarquer pour l'Amérique à la fin du 17ème siècle ou au début du 18ème. N'ayant pas trouvé de poste à La Havane, il a rencontré Esteban Salas y Castro dans la cathédrale de Santiago de Cuba. Son élection comme maître de chapelle, après la mort de Salas en 1803, fut un événement extraordinaire. Il était probable que Francisco José Hierrezuelo, assistant de longue date de Salas, serait élu. Le jour de la nomination, Hierrezuelo a repéré un prêtre allemand très qualifié dans le chœur. Aveuglé par la rage, et craignant que l'évêque eut prévu un complot visant à le contrecarrer, Hierrezuelo a refusé de passer l'examen, a pris sa plume et écrit des lettres furieuses. L'évêque a convaincu l'allemand, Juan Nepomucino Goetz , de renoncer à sa candidature, mais Hierrezuelo avait si offensé l'évêque et le conseil de la ville par ses lettres de colère que, malgré ses excuses, il a obtenu seulement une position mineure dans la chapelle. Il n'a jamais pu devenir maître de chapelle. Goetz a été déplacé à La Havane, où son arrivée a également des conséquences importantes.

Juan París a donc passé l'examen, et a été nommé chef de chœur, un poste qu'il a tenu pendant une quarantaine d'années. Paris était un homme exceptionnellement laborieux, et un important compositeur. Sous sa main, l'église est devenue une bibliothèque, une école, une salle de concert et un espace de répétition. Il a encouragé les événements musicaux continus et diversifiés.

Ses compositions sont essentiellement religieuses, et on lui doit en plus une soixantaine de villancicos (chants et scènettes de noël). Ses partitions sont conservées aujourd'hui entre les archives du musée archidiocésain et de la bibliothèque Elvira Cape, à Santiago de Cuba, et les fonds du Musée national de la musique, à La Havane.
Jusqu'à présent deux volumes ont été publiés avec l'édition et la transcription de quinze villancicos datés entre 1805 et 1814, reflétant la première décennie d'activité musicale de Paris sur le sol cubain.