Ludwig Abeille (1761-1838)

Johann Christian Ludwig Abeille (né le 20 février 1761 à Bayreuth et décédé le 2 mars 1838 à Stuttgart) est un pianiste et compositeur allemand.

Descendant d'une famille huguenote française émigrée, son père est valet chez un baron. Abeille suit l'enseignement de Antonio Boroni, Ferdinando Mazzanti, et Johann Gottlieb Sämann à la Karlsschule de Stuttgart. En 1782, il est musicien à la cour. En 1802, il est maître de concert puis organiste à la cour. Il arrête ses activités en 1832.


Œuvres

Amor und Psyche, Singspiel 4 Akte. Libretto: Franz Karl Hiemer. Uraufführung: 18. Januar 1800 Stuttgart, Hoftheater
Der Hausmeister, Singspiel 2 Akte. Uraufführung: 1805 Stuttgart
Peter und Aennchen, Singspiel 2 Akte. Libretto: Franz Karl Hiemer, nach Charles Simon Favart Annette et Lubin. 29. September 1809 Ludwigsburg

Le style des opéras est proche de Mozart


Fantaisie für Klavier op. 4 (1790)
Concerto pour clavecin et orchestre en si b majeur op 5 (1793)
Konzert für Klavier 4-händig & Orchester op.6 (1793)
Cantate pour le mercredi des cendres, op 11 (1798)
Trio pour piano, violon, violoncelle en ut majeur op 20 (1798)
Sonate für Klavier zu vier Händen op. 22
Der Aschermittwoch op. 11
Miserere (1805)
Die entschlafene Liebe, Lied
Ouverture
2 Sonates pour piano et violon (1783)
4 Sonates pour clavier (1789)
Sonate et Variations dans le goût de Mozart, pour piano
2 Valses en forme de rondeau, et Polonaise pour piano
8 Chants et Elegies pour voix et piano (1809)
2 Pastorales pour voix et piano (1795)
Poésies mêlées Livre 1 (1788)
Poèsies mêlées Livre 2 (1791)
Mélodies populaires et autres Lieder isolés

N'empêche que son concerto pour piano à 4 mains et orchestre en ré majeur, opus 6 soutient la comparaison avec celui de Czerny enregistré avec lui   

En plein dans mon cycle autour de compositeurs qui me sont totalement inconnus ou presque..., n'appartenant pas à mes périodes de prédilection, et passant exclusivement par Youtube pour découvrir leurs oeuvres, je m'étais imaginé que chaque vidéo était une fleur, certaines n'étant pas aussi parfumées que d'autres, ayant moins de pollen, voire le concerto pour violon d'August Winding ou le quatuor à cordes de Cyril Rootham... et puis moi l'abeille, la petite abeille avide de nectar, bzzzzzz, qui part butiner d'une fleur à l'autre, enivrée par les senteurs onctueuses qu'elles dégagent et gourmande des délices qu'elles contiennent. C'est une belle métaphore. J'ignorais qu'elle allait me conduire par le plus parfait hasard sur un compositeur que je n'avais absolument pas prévu d'écouter, dans aucune de mes deux sélections: Ludwig Abeille (1761-1838). J'avais déjà lu son nom quelque-part, sûrement sur le forum, mais l'avais complètement occulté de ma mémoire. Je suis tombé sur son Concerto pour piano à quatre mains et orchestre en Ré majeur - Op.6 et eu évidemment envie de l'inclure dans mon cycle: l'occasion était trop belle: j'étais la minuscule abeille qui rencontrait le grand Abeille! Les deux pianistes sont Viktoria Postnikova et Gennady Rozhdestvensky que je connaissais surtout comme chef d'orchestre avant ce concerto. Il est interprété par "The Chamber Orchestra of Georgia" sous la direction de Liana Isakadze.

Joachim, je suis d'accord avec toi et je partage assez ton enthousiasme, sans doute pas avec la même intensité émotionnelle que toi, mais c'est un beau concerto, dynamique et de fort belle allure. Dans l'absolu, je ne vois pas trop ce qu'il aurait à envier à d'autres concertos de la même époque d'auteurs plus connus. Je connais bien celui de Carl Czerny, l'opus 53, pour l'avoir sur CD (un autre disque que le tien et probablement dans une autre interprétation) et je ne crois pas l'avoir trouvé meilleur ni moins bon. De ses trois mouvements, "Un poco adagio -Vivace/Andante grazioso/Alla polacca con brio", comme souvent (mais pas toujours) dans les musiques de cette période, c'est le mouvement lent (médium) qui me touche le plus, atteint le mieux ma sensibilité, peut-être parce qu'elle m'attendrit en profondeur, ouvre une lumière profondément romantique au fond de moi. Il faut dire que le thème mélodique qui s'y développe est absolument superbe, plus encore lorsque l'orchestre se tait provisoirement derrière le piano dont l'expression devient aussitôt un doux chant d'amour. J'en suis resté scotché, ce point culminant que j'évoque parfois. A ce moment-là, humble avis, il prend le dessus sur le concerto de Czerny, grâce à cet exquis mouvement central qui est de grande inspiration.

https://www.youtube.com/watch?v=D0u-Z4_PhA0

Ce concerto pour piano est agréable. Il est vraiment typiquement de son époque je trouve. On pourrait sans peine deviner la période du compositeur dès les premières notes.

Le premier mouvement a de forts accents Mozartiens. Le second me parle moins. Et le troisième est agréable et frais, sans retrouver toutefois l'éclat du premier mouvement à mon sens (même avec la dernière minute qui va légèrement crescendo).

Sans être un chef d'oeuvre c'est un concerto plaisant à écouter mais qui "n'emporte" pas autant que d'autres de la même époque (comme certains de Mozart par exemple)

Pour moi, le second mouvement est un diamant absolu, d'une inspiration exquise, et ce sont les deux mouvements extrêmes qui me touchent le moins même s"ils sont de très bonne facture. Comme quoi d'une sensibilité à l'autre...

Comme quoi faut toujours écouter Joachim et ses bons conseils

Je vais réécouter ce concerto de la petite Abeille pour voir si je suis toujours du même avis...

joachim a écrit:

Je vais réécouter ce concerto de la petite Abeille pour voir si je suis toujours du même avis...

Il m'aura fallu du temps, mais je suis en train de le réécouter... et je suis toujours du même avis. Aussi bien que Czerny, faut le faire, non ?