Claude LEDOUX, né en 1960

Il n'y a bien que dans le domaine musical où je me sens un goût inné pour l'aventure, l'inconnu, ce qui n'est absolument pas le cas dans la vraie vie. En tombant par hasard sur un disque contenant plusieurs oeuvres du compositeur Claude Ledoux, deux détails de taille retinrent mon attention; le titre de l'album, d'Orients, et le titre d'une oeuvre, Les ruptures d'Icare, un quatuor à cordes. Avec un titre comme "D'orients" j'ai automatiquement pensé à un voyage, mais pas forcément par un cliché musical oriental ou par un folklore de pacotille, non, j'ai pensé à une musique qui me ferait voyager d'une manière ou d'une autre. Avec "Les Ruptures d'Icare", c'est une autre image grandiose qui me portait; celle d'une quête de vérité, d'une vérité sur soi. La recherche de l'émotion par la musique, peut-être plus encore par la musique que par n'importe quel autre art, n'est-elle pas indirectement une quête  de soi, de sa propre vérité, de son propre soleil? Ne sommes-nous pas tous, plus ou moins, des Icare à la recherche du mystérieux soleil qui brûle, inextinguible, à l'intérieur de nous? Ce sont de bien belles questions, n'est-ce pas? Toutefois, la musique de Claude Ledoux n'a pas permis à Icare de se brûler le bout des ailes, pas même de décoller. Que ce soit avec Sanaalijal pour flûte solo et ensemble de treize instruments, Bell(e)...s pour piano et ensemble de treize instruments ou justement Les ruptures d'Icare pour quatuor à cordes, les belles questions qui ont subitement traversé mon esprit, sont tombées par-terre dans un silencieux fracas de mots puis de lettres. Aucun des sons de n'importe laquelle de ces trois oeuvres n'a apporté le moindre élan à mon envol, même le vent pourtant flûté et presque plaisant de "Sanaalijal" s'est montré trop faible. Il ne me reste plus qu'à me jeter à corps perdu dans son Torrent pour violoncelle et dix instruments, et saurai-je très vite si son lit m'emportera vers la lumière d'une émotion inespérée et révélatrice ou alors dans les profondeurs d'un néant où le soleil n'existe pas.

Eléments biographiques:

<< CLAUDE LEDOUX est un compositeur belge né le 23 février 1960. Après avoir accompli les humanités scientifiques, il se tourne résolument vers le monde artistique en étudiant la peinture à l'Académie des Beaux-Arts et la musique au Conservatoire royal de Musique de Liège. Là, il rencontre Jean-Louis Robert, compositeur et remarquable pédagogue qui lui fait découvrir la musique du XXème siècle. Suivent alors des cours de composition avec Frédéric Rzewski et Philippe Boesmans, la rencontre de Henri Pousseur et finalement les recherches en musique électro-acoustique avec Patrick Lenfant. Claude Ledoux poursuit sa formation à l'étranger, notamment en Hongrie et en Italie où il participe aux séminaires de composition avec Gyorgy Ligeti. De 1987 à 1989, il réside à Paris où il suit les stages d'informatique musicale proposés par l'IRCAM en même temps que les cours de Xenakis à L'Université de Paris. Ces dernières années, Claude Ledoux a été compositeur en résidence de l'Ensemble Musiques Nouvelles (de 1998 à 2000), ainsi qu'au Castello d'Umbertide (Italie) durant l'été 2003. Cette même année, il a reçu le prix musical de la Fondation Civitella Raneiri de New York pour l'ensemble de sa production récente. En 2008 et 2009, le compositeur sera en résidence à Bozar-Bruxelles. De plus, il composera l'imposé de demi-finale du prochain Concours Reine Elisabeth, violon 2009. Outre ses maîtrises en Composition et en Ecritures musicales, Claude Ledoux est aussi diplômé en information et communication/Sciences de la Musique de l'Université de Liège. Il enseigne actuellement la composition au Conservatoire royal de Musique de Mons et l'analyse musicale au Conservatoire national supérieur de Paris (CNSM). De 2002 à fin 2005, il a assuré la fonction de Directeur Artistique du Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie (CRFMW). Depuis janvier 2005, Claude Ledoux est membre de l'Académie royale de Belgique, Classe des Beaux-Arts. En collaboration avec les compositeurs Michel Fourgon et Denis Bosse, il a fondé - l'Atelier Musicien - lieu de recherche, de confrontation de pensées et de créations musicales. >>

Oui, et TORRENT pour violoncelle et dix instruments m'ont hélas entraîné dans les fonds d'un néant où le soleil n'existe pas.

Bien sûr, mais c'est un peu mon cycle actuel qui veut ça. Je réécoute en fait plusieurs cd de compositeurs divers qui m'avaient laissé jusqu'à aujourd'hui une impression négative ou plus ou moins tiède. Je voulais voir à quel point mon impression première avait pu évoluer et forcément, je retombe sur des oeuvres qui ne me plaisent pas du tout ou pas beaucoup. On peut effectivement trouver cette idée de cycle un peu curieuse, vaguement maso au passage... ...mais il m'a déjà permis d'apprécier réellement les oeuvres pour violon et piano de Korngold alors que les deux précédentes écoutes furent proches du mode ainsi que TIERKREIS de Stockhausen qui m'a fait, cette fois, une meilleure impression. Voilà deux CD que j'ai failli faire l'erreur de refourguer et que je vais garder. Le "Ledoux", en revanche, je n'y reviendrai plus.

Ami papillon rêveur
J'entends encore battre ton cœur
Au joli mai je te verrai
Entre mes mains je te prendrai,
Poserai tes ailes légères
Sur la pensée que tu préfères
Amour, pour toi le soleil brille
La libellule sur l'eau scintille
La grive compose une cadence...
Oh bonheur ! Vers elle tu t'élances !
Bientôt la nuit s'allumera
Une étoile se préparera
Laisse-moi rêver ton aventure
En musique, divine créature !

Désolée, mais je ne peux pas encore insérer de lien vers Rêve de Papillon, de Claude Ledoux : voir YouTube où cela se trouve facilement.

Jevais entendre des compositions de Claude Ledoux et Tom Jobim, dans le cadre du festival Résonnance, le 18 juin à Flagey. Je ne sais si les compositeurs seront présents...