Giovanni Benedetto Platti (1697-1763)

Giovanni Benedetto Platti (Padoue, 9 juillet 1697 - Würzburg, 11 janvier 1763) était un compositeur italien  qui passa l'essentiel de sa carrière en Allemagne.


Platti reçut son éducation musicale en Italie ; il fut l'élève de Francesco Gasparini à Venise, étudia le chant, le hautbois, le violon. Il fit connaissance pendant sa jeunesse, à Sienne, du forte-piano mis au point depuis 1711 par Bartolomeo Cristofori et composa des sonates pour cet instrument. En 1722, il émigra en Allemagne, où les musiciens italiens étaient très recherchés et fut embauché à Würzburg par le Prince-Evêque Johann Philipp Franz von Schönborn en tant que chanteur, instrumentiste, compositeur et professeur de la Cour. Il épousa en 1723 la cantatrice soprano Theresia Langprückner, travaillant à la Chapelle épiscopale, dont il devait avoir huit enfants. Il passa tout le reste de sa vie à Würzburg.


Œuvres

Platti aurait composé quelques oratorios (Franchonia Cristiana, et Sant'Elena al Cavario, 1732) qui ont disparu. On a conservé trois messes, un Requiem et un Stabat mater ainsi que de la musique de chambre dont la plus grande partie consiste en manuscrits de la collection musicale de Schönborn-Wiesentheid. Certaines ont été éditées voire enregistrées.

Messe en Fa Majeur (6 Messes et un Requiem en tout)
Stabat Mater Dolorosa
Miserere pour soli, choeur, hautbois et cordes
Gia libero, gia sciolto, cantate profane
Serenata (1729)
Sedezia, et Arianna (1729), opéras
Concerto en Sol Majeur pour piano, hautbois (ou flûte) et orchestre à cordes
Six Sonates dans le goût italien pour clavecin, op 1 (1742)
6 Concertos pour clavecin et cordes, op 2 (1742)
Six sonates pour flûte opus 3 (1743)
Six sonates pour clavecin opus 4 (1746)
Sonate en La majeur pour flûte et piano
Sonate en trio en Sol Majeur pour flûte traversière (ou violon), violon (ou hautbois) et basse continue
Sonate en trio pour hautbois, basson et basse continue
22 Concerti con violoncello obligato
12 Concerti grossi d'après l'op 5 de Corelli
Concerto “per Oboé” en sol mineur

de très beaux concerti grossi!

j'ai écouté celui-ci, mais je ne trouve rien d'extraordinaire à cette musique, du baroque bien sûr, mais loin d'égaler Vivaldi ou Télémann pour ne citer qu'eux.

Quand même 2O ans de moins que Vivaldi...on se rapproche un du classique et ces sonates pour violon, hautbois, violoncelle, basson me sont superbes aux oreilles

Le CD présenté par Jean présente un florilège (concertos d'après Corelli, concerto pour hautbois, concerto pour violoncelle) de musiques agréables à l'écoute.

Décidément ce "Platti" me plait bien et ce nouveau "Brilliant classics" est un régal avec trois concertos pour violoncelle et 2 concerto grosso d'après Corelli

permettez que je rajoute les enregistrements fait par le label Agora

Platti G-B. Decimo .- Mosca violoncelles 6 sonates p. violoncelles Agora AG 016.1
Platti G-B. Gli Affeti 5 sonates à trois Agora AG 078.1
Platti G-B. Gli Affetti Cantates et sonates à 3 en do m, la M, sol m, Agora AG 123.1
Platti G-B. Libetta- piano Sonates 13 à 18 p. piano Agora AG 168.1

cordialement à tous

Un CD de divers concertos de Platti, pas trop mals...

https://www.youtube.com/watch?v=7uEP7163iU8


Commentaire

Giovanni Benedetto Platti n'est pas un nom familier, mais à son époque, il a été salué comme un bon chanteur, hautboïste et compositeur rxceptionnel, quittant son pays natal, l'Italie, en 1722 pour occuper un poste à la cour de Würzburg, en Allemagne, où il a servi le prince-évêque Johann Philipp Franz von Schönborn jusqu'à la mort subite du noble suite à une crise cardiaque en 1724.

Les concertos présentés dans ce recueil remontent à cette dernière année, car à partir de 1724, Platti eut à la fois le temps et l'envie de se consacrer au frère mélomane de l'évêque, le comte Rudolf Franz Erwein. Violoncelliste passionné, Erwein est sûrement le dédicataire des trois Concerti con Violoncello obligato, œuvres dont les mouvements rapides présentent un style agile caractéristique et dont les mouvements lents regorgent d'harmonie expressive. Nous savons également que Platti préparait régulièrement du matériel musical pour le comte, et son écriture se trouve en effet dans l'adaptation des Sonates pour violon op.5 de Corelli, qui avaient sans aucun doute attiré l'attention d'Erwein lors de leur première publication à Rome en 1700. Ici, la partie de violon de Corelli est partagée entre deux instruments Concertino, et l'alternance de forces plus grandes et plus petites - trait caractéristique du Concerto grosso - contribue à accentuer les différentes reprises du thème musical.

Dédié à tout ce qui concerne le baroque et le classique, l'Ensemble Cordia - qui utilise des instruments d'époque pour combiner «son authentique» avec des performances jeunes et fraîches - est aux commandes pour interpréter ces œuvres peu connues mais très élégantes. Le groupe a beaucoup enregistré pour Brilliant Classics - son enregistrement en 2011 des Concertos pour hautbois de Platti (94007) a valu la critique suivante de Fanfare: "J'ai rarement entendu un jeu instrumental baroque aussi sincère et passionné". Le soliste des concertos pour violoncelle est Stefano Veggetti, dont le jeu assuré ne peut que servir à approfondir notre appréciation pour un compositeur dont la musique est enfin redécouverte par intermittence.

Giovanni Benedetto Platti (Padoue, 9 juillet 1697 - Wurtzbourg, 11 janvier 1763) est un compositeur italien. Son acte de décès donne 64 ans, ce qui indiquerait qu'il est né vers 1698, mais des informations contenues dans une lettre du 7 octobre 1764 de Domenico Palafuti à G.B. Martini suggèrent que la véritable date de naissance pourrait être le 9 juillet 1697 ; cependant, la découverte par Michael Talbot à Venise d'un document mentionnant Platti comme appartenant à l'arte dei sonadori au début de 1711 signifie qu'il ne peut pas être né après 1692.

On sait peu de choses sur lui avant 1722, mais à Venise, ses professeurs pourraient avoir été Francesco Gasparini, Albinoni, Vivaldi, Lotti, Alessandro Marcello ou Benedetto Marcello. Son père Carlo Platti (vers 1661 - après 1727), joueur de violetta dans l'orchestre de la basilique Saint-Marc, lui a peut-être aussi enseigné. Selon Palafuti dans sa lettre à Martini, Platti s'est rendu à Sienne avant 1722 et a rencontré la récente invention de Cristofori, le "cembalo a martelletti", mais cela n'est étayé par aucune autre preuve. Cela expliquerait cependant l'harmonie, le style et la technique de certaines de ses sonates pour clavecin.

En 1722, il se rend à Würzburg avec un groupe de musiciens sous la direction de Fortunato Chelleri. Là, il entre au service de la cour du prince-archevêque de Bamberg et de Wurtzbourg, Johann Philipp Franz von Schönborn. Le 4 février 1723, il épousa Maria Theresia Lambrucker, une soprano servant à la cour. Ils ont eu huit enfants, dont certains étaient musiciens, mais aucune musique qui leur est attribuable n'a survécu. La position de Platti à la cour de Wurtzbourg était une sorte de factotum : il était chanteur, il jouait de divers instruments, dont le violon, le violoncelle, le hautbois, la flûte et le clavecin, il a joué et il a composé.
Trois lettres, dont une seule est de la main de Platti, ont survécu à Würzburg, mais elles n'ajoutent rien à notre connaissance de son séjour en Allemagne. Il rencontre l'artiste Giambattista Tiepolo, qui se trouve à Wurtzbourg entre le 12 décembre 1750 et le 8 novembre 1753 pour décorer la Residenz par des fresques, dont l'une comprend le seul portrait connu de Platti.
Platti a continué à travailler à la cour de Würzburg jusqu'à sa mort.

Sa production survivante n'est pas très substantielle en comparaison de celle de ses contemporains. Il affiche deux caractéristiques constantes : un sens de la structure exceptionnel et, même dans les pièces les moins inventives, une manière vive et élégante. Il a utilisé à la fois des formes baroques et préclassiques, contournant presque complètement le style galant.
Certaines de ses pièces, dont les sonates pour clavecin op.1 et les messes, emploient la technique baroque du fortpinnung, tandis que d'autres, par exemple le Miserere, ont une perspective plus classique, avec un contenu harmonique plus riche.
Certains de ses concertos pour violoncelle, qui peuvent rivaliser avec les meilleurs de Boccherini, sont également d'une veine plus classique, tout comme le Requiem, qui a probablement été écrit à la mort d'un des princes-archevêques de Schönborn (peut-être en 1754) et peut être considéré comme un chef-d'œuvre.

Le maniement des ressources vocales et instrumentales est remarquable, et la sensibilité de Platti est évidente dans l'écriture mélodique, par exemple au début du Lacrimosa et dans le solo de soprano du Benedictus. Certaines de ses sonates et concertos pour clavecin ne constituent pas seulement des contributions à la forme sonate en développement, mais transmettent également une richesse et une inspiration qui attend avec impatience l'ère préromantique ; rythmiquement agitée, la musique court vers l'accord final à travers des modulations en constante évolution.
Platti semble avoir été conscient des possibilités offertes par le pianoforte naissant, car certaines de ses pièces comportent des passages dans lesquels la tessiture du clavier est étendue, et certains de ses mouvements d'adagio semblent avoir été conçus pour un instrument qui peut varier son dynamique ou qui répond à un toucher sensible. Les concertos pour clavecin marquent la transition du concerto baroque au concerto classique. Aux n°3, 4 et 5 le clavecin joue un rôle concertant, et la structure de l'Allegro est tutti–solo–tutti–solo–tutti. Les n°6 à 9 abandonnent cependant cette forme : les cordes passent d'un rôle de soutien à un rôle où elles dialoguent avec le clavecin, qui a désormais un véritable rôle de soliste, reprenant et développant les thèmes annoncés par l'orchestre.


Concerto en sol majeur "per il violoncello obligato"


https://www.youtube.com/watch?v=TdKXzEIc89s

Vokal Nord est basé à Tromsø et est considéré comme l'un des ensembles vocaux les plus importants de Norvège. Le chœur a choisi de se spécialiser dans la musique ancienne européenne, en particulier baroque.

Requiem


https://www.youtube.com/watch?v=VqACLEtWZyM&list=OLAK5uy_kE7AJ7KgHR3S7EgK4k1jWgJXDke8iLlqY

Messa a 4 voci in la maggiore



https://www.youtube.com/watch?v=-70dltfYpvo


Messa a 4 voci in la maggiore

1. Kyrie 0:00
2. Gloria 2:31
3. Credo 6:37
4. Sanctus 12:05
5. Benedictus 14:26
6. Agnus Dei 16:06

Interprètes

Simona Cerboneschi (soprano); Piera Casula (contralto); Fabio Fresi (tenor); Paolo Ruggiero (baritone); Antonio Pala (bass);
Cantori della Resurrezione, Orchestra Cooperativa Teatrio e/o Musica di Sassari; Antonio Sanna (conductor)


Commentaire biographique

Giovanni Benedetto Platti (Padoue, 9 juillet 1692 - Würzburg, 11 janvier 1763) est un compositeur italien.

Son acte de décès donne son âge à 64 ans, ce qui indiquerait qu'il est né vers 1698, mais des informations dans une lettre du 7 octobre 1764 de Domenico Palafuti à G.B. Martini suggère que la vraie date de naissance pourrait être le 9 juillet 1697 ; cependant, la découverte par Michael Talbot à Venise d'un document mentionnant Platti comme appartenant à l'arte dei sonadori au début de 1711 signifie qu'il ne peut pas être né après 1692.

On sait peu de choses sur lui avant 1722, mais à Venise ses professeurs pourraient avoir inclus Francesco Gasparini, Albinoni, Vivaldi, Lotti, Alessandro Marcello ou Benedetto Marcello. Son père Carlo Platti (c.1661 - après 1727), un joueur de violetta dans l'orchestre de la basilique de S Marco, lui a peut-être aussi enseigné.

Selon Palafuti dans sa lettre à Martini, Platti s'est rendu à Sienne avant 1722 et a rencontré l'invention récente de Cristofori, le «cembalo a martelletti», mais cela n'est étayé par aucune autre preuve. Cela expliquerait cependant l'harmonie, le style et la technique de certaines de ses sonates pour clavecin.

En 1722, il se rend à Würzburg avec un groupe de musiciens sous la direction de Fortunato Chelleri. Là, il entre au service de la cour du prince-archevêque de Bamberg et Würzburg, Johann Philipp Franz von Schönborn.

Le 4 février 1723, il épousa Maria Theresia Lambrucker, une soprano servant à la cour. Ils ont eu huit enfants, dont certains étaient musiciens, mais aucune musique qui leur est attribuable n'a survécu. La position de Platti à la cour de Würzburg était comme une sorte de factotum : il était chanteur, il jouait de divers instruments, dont le violon, le violoncelle, le hautbois, la flûte et le clavecin, il jouait et il composait. Trois lettres, dont une seule est de la main de Platti, ont survécu à Würzburg, mais elles n'ajoutent rien à notre connaissance de son séjour en Allemagne. Il rencontre l'artiste Giambattista Tiepolo, qui se trouve à Würzburg entre le 12 décembre 1750 et le 8 novembre 1753 pour décorer la Residenz de fresques, dont l'une comprend le seul portrait connu de Platti. Platti a continué à travailler à la cour de Würzburg jusqu'à sa mort.

Sa production survivante n'est pas très substantielle en comparaison avec celle de ses contemporains. Elle affiche deux caractéristiques constantes : un sens de la structure exceptionnel et, même dans les pièces les moins inventives, une manière vive et élégante. Il a utilisé à la fois des formes baroques et préclassiques, contournant presque complètement le style galant.

Certaines de ses pièces, dont les sonates pour clavecin op.1 et les messes, emploient la technique du fortpinnung baroque, tandis que d'autres, comme le Miserere, sont plus classiques dans leur perspective, avec un contenu harmonique plus riche. Certains de ses concertos pour violoncelle, qui peuvent côtoyer les meilleurs de Boccherini, s'inscrivent aussi dans une veine plus classique, comme le Requiem, probablement écrit à la mort d'un des princes-archevêques de Schönborn (peut-être en 1754) et qui peut être considéré comme un chef-d'œuvre. Le maniement des ressources vocales et instrumentales est remarquable, et la sensibilité de Platti est évidente dans l'écriture mélodique, par exemple au début du Lacrimosa et dans le solo de soprano du Benedictus.

Certaines de ses sonates et concertos pour clavecin constituent non seulement des contributions au développement de la forme sonate, mais transmettent également une richesse et une inspiration qui anticipent l'âge préromantique ; Rythmiquement agitée, la musique se précipite vers l'accord final à travers des modulations toujours changeantes. Platti semble avoir été conscient des possibilités offertes par le pianoforte naissant, car certaines de ses pièces comportent des passages dans lesquels la tessiture du clavier est étendue, et certains de ses mouvements adagio semblent avoir été conçus pour un instrument qui peut varier sa sonorité dynamique ou qui répond à un toucher sensible. Les concertos pour clavecin marquent la transition du concerto baroque au classique. Dans les nos 3, 4 et 5, le clavecin joue un rôle concertant et la structure de l'Allegro est tutti–solo–tutti–solo–tutti. Les nos 6 à 9 abandonnent cependant cette forme : les cordes passent d'un rôle de soutien à celui où elles dialoguent avec le clavecin, qui a désormais un véritable rôle de soliste, reprenant et développant les thèmes annoncés par l'orchestre.

Cette Sonate reflète sans aucun doute la virtuosité de Platti en tant qu'interprète.

Sonata in C minor for Oboe & B.c  

Paolo Grazzi : Oboe
Luca Guglielmi : Fortepiano Bartolomeo Cristofori 1726

00:00 I. Adagio assai
02:16 II. Allegro assai
05:44 III. Non tanto adagio
09:20 IV. Giga. Presto

Sonate op. 1 n° 4 en sol mineur (1742)



https://www.youtube.com/watch?v=0Tw4Qlt_c6k

Sonata 4 in g-minor

1) Largo: 00:00  
2) Presto e alla breve: 3:20  
3) Adagio: 7:09
4) Non tanto Allegro: 10:56


Note de David Bolton

Giovanni Benedetto Platti, né à Padoue (Italie) a passé les 25 premières années de sa vie en Italie, où il a étudié le chant, le hautbois, le violon et bien sûr le clavecin.  Lors d'un séjour à Sienne, il fait la connaissance de Bartolomeo Cristofori et de sa nouvelle invention, le tout premier piano-forte.  Pour cette raison, certains musicologues estiment que les 12 Sonates pour clavier de Platti étaient peut-être destinées à être jouées sur un tel instrument.  Même s'il pensait au piano en les composant, tous les experts s'accordent à dire que ces œuvres étaient également destinées au clavecin – ne serait-ce que parce que le nombre de musiciens qui auraient eu le nouveau « pianoforte » devait être en effet très restreint. .  

Sa renommée de virtuose du hautbois attira l'attention de l'évêque de Bamberg et de Würzburg.  Le prélat a invité Platti à venir travailler pour lui en Allemagne, une offre que notre compositeur n'a pas refusée.  Il a fini par vivre en Allemagne pour le reste de sa vie, travaillant à la cour princière comme hautboïste, violoniste, chanteur et professeur de musique.

Peu de temps après son arrivée en Allemagne, il rencontre la soprano Maria Theresia Lambrucker, qui travaille également à la cour comme chanteuse.  La flèche de Cupidon a atteint sa cible et les deux se sont mariés.  La présente sonate est l'une des six sonates qui figuraient dans un recueil publié à Nuremberg en 1742. Bien que son style soit évidemment enraciné dans la période « baroque », elle porte des traces du « nouveau style », défendu par CPE Bach.  En fait, je trouve que le dernier mouvement de cette œuvre ressemble remarquablement à des œuvres similaires de ce membre de la famille Bach.  Il ne serait pas surprenant – c'est même probable – que ces deux compositeurs aient eu une influence mutuelle.
- David Bolton, « Le claveciniste numérique »