A propos de DUPLICATES, concerto pour deux pianos, par Alan Rich:
<<C'est un Mel Powwell pétillant et manifestement fier qui dit à l'auditoire du Philharmonique de Los Angeles dans la nuit de janvier 1990 où eut lieu la première mondiale de son concerto pour deux pianos intitulé "Duplicates" qu'on ne peut pas dire que cette oeuvre ait un rythme endiablé. Peut-être, mais tous ceux qui dans le public de cette nuit possédaient une bonne oreille n'eurent pas de difficultés à voir dans cette musique un chef-d'oeuvre puissant et original. A peine quelques mois plus tard, le jury du prestigieux Prix Pulitzer - qui n'est pourtant pas connu pour soutenir des styles musicaux novateurs - vota pour la pièce à l'unanimité, après seulement trois minutes d'écoute selon le témoignage d'un initié (...) Pour la musique américaine et pour Powell lui-même, "Duplicates" fut un formidable pas en avant. Il s'agissait d'une part de la plus longue oeuvre jamais produite par Powell. "On s'attendait à ce qu'elle dure neuf minutes, comme d'habitude avec moi" dit Powell avec un clin d'oeil complice "mais elle m'échappa". Dans son libre développement qui dure finalement une demi-heure, l'oeuvre accomplit diverses choses. Elle semble ramener toute la notion de "concerto" à ses origines classiques, en une sorte de noble débat entre les solistes, un grand orchestre symphonique et des instruments solistes de cet orchestre. Elle semble également réinventer le concept d'espace musical: une oeuvre à la fois grandiose et intime, incarnant l'esprit de la musique de chambre insufflé intact à des forces de grande envergure.
Je suis d'accord avec ce qui est dit sur ce concerto pour deux pianos, plus principalement sur ce qui est souligné. Malgré tout, le concerto est essentiellement "moderne", au sens où on l'entend généralement lorsque l'on évoque une oeuvre contemporaine. Ceux qui restent très attachés au modèle romantique risquent de s'y perdre ou de passer un moment désagréable. En dehors de Duplicates, interprété par les pianistes Alan Feinberg & Robert Taub, le "Los Angeles Philharmonic" sous la direction de David Alan Miller - j'en parle aussi sur le fil consacré aux concertos pour piano, page 12 - , je connais Setting pour deux pianos, par Bryan Pezzone & Trina Dye, et Modules, un intermède pour orchestre de chambre. Seulement voilà; il y a trop longtemps que je n'y suis pas revenu et je n'en garde qu'un trop vague souvenir. Je mets donc mon cd de côté. C'est sans doute le concerto pour deux pianos qui leur a volé la vedette! Lui, je m'en souvenais assez bien, preuve qu'il m'avait quand même marqué.