Victor DAVIES, né en 1939

___"Avec ma formation en musique classique et mon expérience de musicien populaire, la transformation  des éléments rythmiques et mélodiques du jazz et du rock en des formes plus amples a toujours constitué un défi pour moi."

La musique de Victor Davies, écrite pour un grand public, est mélodique et son orchestration est éclatante ; bien qu'il s'inspire d'éléments tirés de la musique populaire, il possède en fait un style très éclectique. Il se sert d'idiomes populaires, par exemple dans son oeuvre Pulsations for violin and orchestra et son quatuor à cordes Fun for four. Mais il conjugue également l'échelle chromatique et la polytonalité avec des structures harmoniques traditionnelles comme, par exemple, dans le dernier mouvement de Célébrations, dans sa musique de film The Pit et dans son ballet America.

 Né à Winnipeg (Canada) en 1939, Davies commença à étudier le piano à l'âge de 5 ans. Durant son adolescence, il poursuivit ses études avec Beth Cooll et Gwenda Owen Davies et chanta également dans des chorales d'églises et dans des comédies musicales à l'école et à l'université. il joua également, durant cette même période, dans les orchestres de jazz et de rock qu'il dirigeait par la même occasion. A la faculté de Médecine de l'Université de Manitoba, il étudia l'histoire de la musique et la théorie musicale avec Peggy Sampson et finit par décider de poursuivre ses études de musique et composition à plein temps. Il s'inscrit à l'Université d'Indiana en 1960 et, en 1964, il obtint le diplôme en composition.

De retour à Winnipeg, il commença sa carrière variée de compositeur freelance, de pianiste et de chef d'orchestre et établit des rapports de longue durée avec les principales organisations artistiques de Winnipeg. Durant son association avec le Manitoba Théâtre Centre, il écrivit de nombreuses partitions de musique de scène  et fut directeur musical pour le compte de metteurs en scène de théâtre comme John Hirsch, Edward Gilbert et Alan Lund. Ses comédies musicales pour enfants, "The magic trumpets" et "Reginald the robot" y furent toutes deux créées.

Vraiment très intéressant, je m'en vais écouter ses musiques de suite

Ce qu'il y a de très agréable et joli chez ce compositeur, c'est par exemple le second mouvement de son premier concerto pour piano "The Mennonite", son "Good Times" pour orchestre, principalement les trois premiers mouvements avec une mention spéciale pour le troisième, puis le second de son "Trio" pour violon, violoncelle et piano irrésistiblement romantique et porteur d'une mélodie pénétrante.

Je ne trouve rien sur Youtube,

On trouve désormais quelques-uns de ses opus, notamment celui-ci:

https://www.youtube.com/watch?v=46jUXFtqaRs

J'ai réécouté Pulsations pour violon électrique et orchestre et c'est une musique qui m'a donné beaucoup de pêche. Elle n'hésite pas à employer des idiomes populaires, comme des rythmes pop et des mélodies facilement mémorisables. Cette oeuvre me divertit et m'amuse dans sa globalité. J'aime même son aspect vulgaire, ses orchestrations perverties, peut-être et même sûrement parce que l'ensemble est porté par le violon électrique d'Arthur Polson qui lui prête, par sa sonorité particulière pouvant parfois se rapprocher des ondes Martenot, une dimension surréaliste. Mon moment préféré est le plus romantique du concerto, une belle mélodie dont la fausse naïveté se prête idéalement à la sonorité lunaire du violon. Ce soir, avec des oeuvres comme le concerto de Martijn Padding, le Folio de Barry Guy et enfin les Pulsations de Victor Davies, et bien qu'il s'agisse là de trois esthétiques très différentes, j'avais une terrible envie de sortir des sentiers battus. Voilà qui est chose faite.

A propos de Pulsations pour violon et orchestre et du violon électrique RAAD - Victor Davies:

<<"Pulsations" fut commandé en tant que "concerto de jazz" par Arthur Polson et le CBC Winnipeg Orchestra et la partie solo fut conçue, à l'origine, pour un violon amplifié, une nouveauté rendues possible par de récentes avancées technologiques. Dans cet enregistrement (A.Polson/London Symphony Orchestra/Erich Kunzel), qui est une première internationale, "Pulsations" est interprété par un violon électrique RAADtm et un orchestre "pleine puissance" mais, au point de vue musical, c'est une véritable composition pour violon qui pourrait être interprétée sans amplificateur si l'orchestre est correctement équilibré. Dans cette oeuvre vraiment contemporaine, Victor Davies allie des éléments de virtuosité au violon et de formes classiques aux influences modernes du jazz et du rock pour faire un passionnant voyage musical. "Dance of the city" commence sur des étincelles de jazz et de ragtime - J'aime bien ce terme d'"étincelles" car il a une insinuation électrique - Icare - dont l'allure frénétique est brièvement interrompue par un interlude de genre cadence avant la conclusion tourbillonnante. "Sunday Afternoon" est une rêverie lyrique langoureuse, après quoi la musique s'échappe - "Between the Stars" (entre les étoiles), propulsée par les rythmes du rock et de la musique latine, se terminant sur un final "virtuoso". Erich Kunzel dirige l'orchestre symphonique de Londres avec le panache qui le caractérise pour ce genre de composition "cross-over" (combinée).>> 1995

<<Le violon électrique RAAD de Richard Armin, fréquemment utilisé par Arthur Polson, et pour cet enregistrement en particulier, comporte un système de transducteur intégré unique qui prit une décennie à mettre au point et qui produit des sons sans distorsion et de pleine ampleur. Dans le contexte d'une oeuvre comme "Pulsations", cela veut dire que le soliste peut interpréter l'oeuvre à égalité avec le son vigoureux de l'orchestre, même pour les passages pizzicato.>>

Mon passage préféré du concerto est toujours le même, celui qui quitte allègrement le jazz et le rock - ce n'est pas toujours le cas, loin de là - pour épouser avec beaucoup de tendresse une forme classique et romantique à travers lequel le violon électrique d'Arthur Polson prend une sonorité plus chatoyante et presque sensuelle, vibrant comme la voix humaine.

Violoniste célèbre dans le monde entier, Arthur Polson, également compositeur prolifique et chef d'orchestre, est né le 2 mars 1934 à Vancouver et mourut le 25 février 2003 dans la même ville.