Raoul Pugno (1852-1914)

Raoul Pugno, né le 23 juin 1852 à Montrouge, et mort à Moscou le 3 janvier 1914 est un compositeur et pianiste français.


D'origine italienne, mais né en France, Raoul Pugno se forme d'abord à l'École Niedermeyer de Paris, puis obtient son premier prix au Conservatoire à l'âge de quatorze ans.
D'orientation révolutionnaire, il est nommé, à 18 ans, membre de la Commission d'aide à l'art musical et aux artistes, le 12 mai 1871, par la Commune de Paris. Deux de ses pièces sont proposées pour être jouées à l'Opéra le 22 mai 1871.

Élève de Georges Mathias et d'Ambroise Thomas, puis enseignant au Conservatoire à son tour (harmonie, piano), il prend Nadia Boulanger sous son aile, jouant notamment sous sa direction sa Rhapsodie variée pour piano et orchestre, et composant avec elle un certain nombre d’œuvres en collaboration dont, en 1909, le cycle de mélodies des Heures claires. Ils conçoivent ensemble l'opéra La Ville morte, sur un livret de Gabriele D'Annunzio, qui sera représenté à l'Opéra comique.

Malgré une excellente technique de jeu et doué d'une profonde inspiration, ce n'est qu'à partir de la quarantaine que Pugno se lance sérieusement dans une carrière de concertiste. Il donne des récitals de sonates dans le monde entier (Angleterre en 1894). En 1897, il part aux États-Unis avec le violoniste belge Eugène Ysaÿe avec qui il interprète notamment les sonates de Beethoven. Il conquiert tous les publics « par le charme de son jeu, dont la légèreté surprenait lorsqu'on voyait ce gros homme barbu, solidement assis sur une chaise, renforcée par des chevilles de cuivre».

Sa dernière tournée s'achève en Russie en 1914, avant que la Première Guerre mondiale n'éclate. Il meurt brusquement à Moscou le 3 janvier 1914.

Le pianiste était aussi un grand amateur d'art, collectionneur éclairé et habitué des salles de l'Hôtel Drouot.
Pugno a édité les œuvres de Chopin pour les éditions Universal à Vienne.


Oeuvres principales :

Oratorio : La Resurrection de Lazare (1879)
Feerie : La Fee Cocotte
Ballet : Les Papillons (London, 1881),
Opera-comique : Ninetta (1882)
Opera-bouffe : A qui la troupe (1877), La Bridue dondaine (1886), Le Sosie (1887),
Opera-comique : Le Valet de coeur (1888)
Operas : Le Retour d’Ulysse (1889), La Vocation de Marius (1890), La Petite Poucette (1891), Melusine
Pantomime : La Danseuse de corde (1892)
Mimodrame : Pour le drapeau (1895)
Ballet : Viviane (1886), Le Chevalier aux fleurs (1897, avec André Messager)
Musique de scène :  La Ville Morte de Gabriele d'Annunzio, collaboration avec Nadia Boulanger (1913)

Mélodies, dont le cycle Les Heures Claires (1909)
Sonate pour piano
Pièces pour piano, dont Impromptu, Valse lente, La Sérénade à la Lune

Je ne connaissais absolument pas,même pas son nom,même pas l'ombre de son nom.

Icare a écrit:

Je ne connaissais absolument pas,même pas son nom,même pas l'ombre de son nom.

Rassure toi, tu n'es pas le seul : j'ai découvert son nom grâce à la photo des Ysaye, où je me demandais qui était ce troisième larron Mais je n'ai rien écouté de lui.

C'est curieux, Ernest Chausson a écrit un poème symphonique "Viviane" en 1882, et l'a retravaillé en 1887. Ensuite "Viviane" a été incorporé dans son opéra "Le Roi Arthus", dont Chausson écrit qu'il l'a terminé en 1888, alors qu'il n'a été crée qu'en 1903 à Bruxelles.
R. Pugno a du connaître ces oeuvres, puisqu'il faisait spirituellement partie de la "bande à Franck", tout comme Chausson. Pouvait-il intituler son ballet "Viviane" en 1886?

felyrops a écrit:

C'est curieux, Ernest Chausson a écrit un poème symphonique "Viviane" en 1882, et l'a retravaillé en 1887. Ensuite "Viviane" a été incorporé dans son opéra "Le Roi Arthus", dont Chausson écrit qu'il l'a terminé en 1888, alors qu'il n'a été crée qu'en 1903 à Bruxelles.
R. Pugno a du connaître cette oeuvre, pourtant il intitule son ballet "Viviane" en 1886.

Chausson a bien écrit Viviane, un poème symphonique en 1882 qu'il a révisé en 1887.

Mais tu es sûr qu'il a été incorporé dans le Roi Arthus ? Je n'ai rien lu à ce sujet, et il n'y a pas de longue page symphonique dans le Roi Arthus (Viviane dure 12 minutes)

"Viviane" était déjà, pour lui, un poème symphonique dans l'esprit de la légende de la Table Ronde. Il a rendu son message plus clair en nommant son opéra "Le Roi Arthus", d'ailleurs clairement wagnérien.
Je ne puis comparer les deux "Vivianes", n'ayant pas entendu celle de Pugno.
Mais il y a la priorité de celle de Chausson.