Don Giovanni

Avec le philarmonique de Vienne ça ne peut être que bon en théorie.

La scène finale. J'ignore qui a fait cette mise en scène, mais je la trouve épatante

La mes est de Zefirelli - c'est une production de 1990 au MET de New York

> Samuel Ramey (Don Giovanni), Ferruccio Furlanetto (Leperello), Kurt Moll (Commandeur) - je pense que l'interprète féminine que l'on voit en début est Karitta Matila

Extrait du Kobbé :

... Don Juan accepte et tend sa main à la statue en signe d'engagement. Il sent un froid glacial l'envahir, mais refuse toujours de se repentir ; la statue l'entraîne alors en enfer.

La musique accompagnant cette scène est extrêmement poignante sans que Mozart utilise d'autres moyens que ceux dont il avait l'habitude, si ce n'est l'addition de trombones à l'orchestre habituel et sans forcer pour obtenir un effet. Au XIXème siècle, et dans les premières années du XXème siècle, le rideau tombait sur cette fin. La partition comporte pourtant un épilogue où les personnages tirent la morale de la mort de Don Juan - élément essentiel de tous les pièces ayant trait à la légende. Mozart avait supprimé l'épilogue pour la représentation de Vienne en 1788, ce qui fut utilisé par les critiques du XIXème siècle pour justifier une interprétation tragique ou tout au moins romantique de l'opéra. Une telle opinion fait abstraction du duo extrêmement comique de Leporello et Zerline, que Mozart composa spécialement pour cette représentation et qui est encore publié à la fin des partitions pour voix, bien que n'étant jamais chanté. Le procédé comique du finale moralisateur a, du reste, été employé encore récemment par Stravinsky dans The Rake's Progress, et Alexander Goehr dans Arden must die.

D'autres versions ...

Film de Losey en 1979 - Don Giovanni (R Raimondi) - Leperello (J Van Dam) - Commandeur (John Macurdy )
(mention spéciale pour Jean - Elvira est interprétée par Kiri Te Kanawa)



Sous la direction de Claudio Abbado - Teatro Comunale di Ferrara, 30 January 1997
Don Giovanni: Simon Keenlyside - Il Commendatore: Matti Salminen - Leporello: Bryn Terfel
Mes : Lorenzo Mariani



Version très moderne de Martin Kusej à Salzbourg en 2006.
Don Giovanni (T Hampson) - Commandeur (Robert Lloyd) - Leperello (Ildebrando D’Arcangelo)

En plus, c'est à Salzbourg qu'on donne une version pareille ?

Wolfgang doit se retourner dans sa tombe...qu'il n'a même pas

Mais heureusement, la musique, elle, ne change pas...

Je crois que c'était une reprise du temps où Mortier était directeur.

Je trouve aussi que c'est du moderne pour le plaisir ... nous avons vu une version assez contemporaine de Sireuil à Liège et, passé un premier moment d'étonnement, force est de constater que l'oeuvre était respectée et que cette mise en scène la mettait merveilleusement en avant. Le final était très poignant et très beau, esthétiquement parlant.

Qui plus est, dans cette version de Salzbourg, je trouve que la distribution n'était guère heureuse ...
J'aime beaucoup Hampson mais il me semble que Don Giovanni ne soit pas vraiment dans sa tessiture ni sa sensibilité et Robert Lloyd est pareil à lui-même, de beaux graves mais peu d'engagement.

Enfin, comme dit Joachim, heureusement que la musique reste ... enfin espérons que le chef l'ai entendu comme cela !

Don Giovanni fascine toujours et s'il faut donner des préférences dans l'interprétation, parmi une quinzaine de versions, ma préférence va à la version du film à cause de la synergie magique entre la musique et l'imagerie de Losey, les lieux, la Rotonda, les jardins. Raimondi et Van Dam dominent l'interprétation, suivis de Berganza dans Zerline et son fiançé, mais ensuite il est possible de regretter que Donna Anna soit aussi tendue, Elvira ( Kirite) peu crédible et Don Ottavio si bizarre dans son comportement scénique; mais j'aime leurs voix pourtant. Toutes les voix sont belles, il s'agit plutot de la cohérence. Liberman le maitre d'oeuvre du projet, lui-même a reconnu le problème sans donner de nom ni préciser les reproches, car le tout est un chef d'oeuvre.
Puis je recommande d'écouter la délicieuse version Busch de 1936, mythique avec John Brownley et Von Pataky. Une version aérienne, suspendue. ma préférée malgré le son lointain de l'enregistrement.
Puis suivent les excellents Giulini et Bruno Walter avec Ezio Pinza dans le role titre. Mitropoulos a ses partisans avec Grummer, Siepi, della Casa et Simoneau.

Une nouvelle version chez DG ... que du beau monde !

Paru le 12 septembre 2012 chez Deutsche Grammophon (DG)

Quelques extraits qui aiguisent la curiosité ...

Je suis en train d'écouter sur Qobuz en extraits et c'est vraiment pas mal !
D'Arcangelo est à la hauteur du rôle et on dirait que Villazon a retrouvé une bonne santé vocale. Il n'a plus l'aisance de sa voix d'antan ni les aigus aussi faciles mais c'est d'un très bon niveau ; j'ai un peu plus de mal avec la Donna Anna de Diana Damrau ... mais j'ai toujours du mal avec D Anna !

Superbe!!!!!!! ....!!!...
DG annonce l'enregistrement à venir des grands opéras de Mozart (Idomeneo, L'Enlèvement au Sérail, Les Noces de Figaro, Cosi Fan Tutte, Don Giovanni -ce qui est fait!-, La Flute Enchantée et La Clémence de Titus) par Yannick Nézet Seguin...et aussi Orlando Villazon ...